Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’océan indien 2006
35 spectacles créés par 33 artistes venant de 17 pays 4 créations dont 1 avant-première…

Festival
du 22 au 30 Avril 2006
Horaires : 00:00
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Danse
Théatre de la Cité Internationale – 21 bd Jourdan, 75014 Paris –
Français
La programmation, en parallèle de la sélection des compagnies pour le concours, atteste de la richesse de la création sur le continent africain.
Elle est l’occasion de présenter les formes ne pouvant prendre part au concours, des solos, des pièces de courtes durées ou des pièces d’anciens lauréats et d’artistes, déjà repérés sur les scènes internationales, ou encore des coréalisations entre des équipes en Afrique et des artistes en France ou en Allemagne.
Ces spectacles, à l’exception des quatre créations, ont tous été choisis lors des différents festivals qui se déroulent en Afrique.
Hors concours – Programme 1
Dimanche 23 avril 18h. / Samedi 22 avril 16h.
Mozambique
Pau Preto – 12′
Chorégraphie et interprétation : Macario TOME
Production : Culturarte
Ce solo met l’accent sur les liens entre valeurs sociales, motivations et quotidienneté au travers d’une incursion dans l’univers personnel
de l’artiste.
Mozambique
Falando de mim – 10′
Chorégraphie et interprétation : Jorge NDLOZY
Production : Culturarte
Dans ce solo, Jorge Ndlozy donne vie aux figures animales qui peuplent son propre imaginaire corporel. C’est à travers ces figures intérieures qu’il circule entre réalité et fiction.
reality to fiction.
Ouganda
Mutuleke (leave us in peace) – 15′
Chorégraphie et interprétation : Jonas BYARUHANGA
Ce très jeune danseur aborde la danse contemporaine avec ce solo inspiré des réactions de la population après dix-huit années de guerre en Ouganda.
Mali
O ! Positif
Chorégraphie et interprétation Mamadou Diabaté et Sylvain Zabli
Musique Arnaud Dubroca
Deux inconnus nés l’un d’une famille modeste et pieuse, l’autre d’une famille aisée et athée sont amenés à se rencontrer et cohabiter à même la rue. A l’épreuve de la marginalité et du télescopage de leur altérité, les certitudes laisseront place au doute, chez l’un comme chez l’autre. O! Positif compose ce lien de l’être avec son prochain, par l’acceptation de l’autre.
Hors concours – Programme 2
Dimanche 23 avril 16h.
Samedi 22 avril 18h.
Afrique du Sud
They look at me and that’s all they think – 30′ Création
Chorégraphie et interprétation Nelisiwe XABA en collaboration avec Strangelove
Direction artistique Carlo Gibson
Musique Moke
Costume et décorsStrangelove
VidéoWooki Pater
Avec le soutien du Schlachthaus
Theater et du FNB Dance
Umbrella via le prix Phillip Stein
remis à Nelisiwe Xaba en 2005
et du programme Visas pour la création /AFAA.
Formée à la Johannesburg Dance Foudation, interprète régulière de Robyn Orlin, Nelisiwe Xaba travaille parallèlement avec des plasticiens et pour le théâtre.
Ce solo décape au vitriol les regards croisés entre cultures : pour ce faire, Nelisiwe Xaba se remémore ses propres souvenirs d’une rude tournée au USA, et les croise avec ces moments de l’histoire où on enferma des « sauvages » pour
les exposer aux « civilisés » (cf. la Vénus hottentote).
Cette pièce est le résultat d’une résidence dans le cadre du dispositif de l’AFAA Visas pour la création.
Mozambique
Niketche – 15′
Chorégraphie Edna JAIME
Interprétation Edna Jaime, Jorge Neid Rute, Sonia Malapha
Musicien Francisco José Maculuve
Production Culturarte
En référence à une danse traditionnelle mozambicaine aux motifs très féminins, cette pièce est un portrait de rôles dévolus aux femmes dans la société, dans toutes leurs contradictions, depuis la conduite d’un foyer jusqu’à celle de machines dans la production.
Tunisie
Pour en finir avec moi – 35′
Chorégraphie et interprétation Radhouane EL MEDDEB
Lumière Radhouane El Meddeb
Production La Compagnie de Soi, Young Arab Theater Fund, Institut Français de Coopération de Tunisie
Avec le soutien du Centre National de la Danse/Pantin pour le prêt de studio.
Formé à l’Institut d’art dramatique de Tunis, Radhouane El Meddeb a travaillé avec les pionniers du nouveau théâtre arabe. Il a marqué l’édition 2005 des Rencontres chorégraphiques de Carthage par son solo, où la mise à nu de sa personnalité passe par l’exposition d’un corps hors norme pour la danse.
Remerciements Centre Chorégraphique National de Rennes et Bretagne, Collectif 12, Studio Emad Eddin Foundation, Le Caire.
En partenariat avec Eric Boudet, photographe.
Hors concours – Programme 3
Dimanche 23 avril 20h.
Samedi 22 avril 20h.
Mali / Mozambique
L’Autre – 60′
Chorégraphie et scénographie Kettly NOËL et Augusto CUVILAS
Interprétation Kettly Noël, Eunice Chicuamba, Augusto Cuvilas, Lassine Koné, Ousmane Camara
Musique Vieux Kante
Bande sonore Olivier Kaba
Voix Eunice Chicuamba
Musicien Lassine Koné
Vidéo Alioune Ifra N’Diaye
Co-production
Donko Seko, Projecto Cuvilas, Centre Culturel franco-mozambicain de Maputo, Centre Culturel Français de Bamako, Pro Helvetia, Africalia, SCAC, Ministère de la Culture du Mali, Ecole de Formation Photographique de Bamako
Deux ex-lauréats des Rencontres (édition 2003) se retrouvent dans une grande pièce qui surprend les conventions de la représentation, pour mieux révéler la part d’improvisation qu’appelle toute ouverture à l’altérité. La pièce n’est pas le récit d’une histoire, sinon celle de la rencontre effective des deux artistes de premier plan qui l’ont désirée, et qui se vit là, sur le plateau, encore vibrante de l’atmosphère d’atelier. Digression esthétique et philosophique, elle passe par des éclats chorégraphiques, brûlants d’intensité, qui se répondent de loin depuis des scènes dispersées. Elle mêle aussi musique et vidéo, manipulation des objets, sans craindre de brouiller les places et fonctions attendues.
L’Autre est une aventure moderne, toujours recommencée.
Hors concours – Programme 4
Lundi 24 avril 18h.
Samedi 29 avril 16h.
Côte d’Ivoire
Geeme (Union) – 35′
Chorégraphie Béatrice KOMBÉ GNAPA
Interprétation Béatrice Kombé Gnapa, Nadja Beugré
Musique Astsé Outou, Bomou Mamadou, Abaïzid et Aïdarou
La compagnie Tchétché fut l’une des premières exclusivement féminines du continent africain. Passé les premiers temps d’affirmation, elle a approfondi son écriture chorégraphique. Si la puanteur guerrière inspire l’arrière-plan mental du duo Geeme, celui-ci vaut surtout par la rencontre, sur le plateau, entre la chorégraphe et l’interprète Nadja Beugré, dans un moment exceptionnel de pures présence et écoute mutuelles.
Côte d’Ivoire
Step in – 30′
Conception et chorégraphie Michel KOUAKOU
Interprétation Michel Kouakou, Anani Dodji Pierre Sanouvi
Musique Leyna Marika Papach
Vidéo/scénographie Christian da Cunha
La nouvelle compagnie Daara Dance regroupe des danseurs issus de l’Ecole des sables, autour de Michel Kouakou. Step in est un voyage à travers l’homme et son ombre, lorsque celui-ci tente de dépasser ses limites et d’affronter des territoires inconnus.
Kenya
Hisia – 30′
Chorégraphie et interprétation Edwin Kebaya MOTURI
Production Gàara Dance Foundation
« Dans la vie de nos jours et nos nuits, nous sommes souvent empêtrés dans des réseaux et des cercles de choix vitaux, d’amour et de haine, notre courage parfois dépassé par une profonde peur intérieure… ».
Hors concours
Performance
Lundi 24 avril 19h15.
Madagascar/ France
Habillé/Déshabillé/Carré – Performance pour 5 interprètes. 20′
Conception Joël ANDRIANOMEARISOA
« Une performance, un tableau de mode. Le corps, l’espace, le vêtement. Un décor implanté, une musique, des lumières, des corps, habillés /déshabillés. Une performance, démonstration, des corps enlacés, noués, des espaces. Des feuilles de papier, du tissu… A l’aide de ciseaux, un travail de mise en forme devant le public. Un travail éphémère. Une fabrication « en live » pendant 20 à 30 minutes.
Des découpes de papier, des structures, des pliages, des coutures, des nouages, des fards noirs pour les yeux, des chapeaux, des coiffures envolées… un habillage et un déshabillage. Des corps qui apparaissent et disparaissent.
La Coupole
Lundi 24 avril 20h.
Mardi 25 avril 20h.
Mercredi 26 avril 20h.
98 candidatures venant de 30 pays ont été reçues pour cette nouvelle édition du concours 11 compagnies ont été sélectionnées et se produiront dans le cadre du concours lors de 3 soirées. L’ordre et le jour de passage de chacune sera déterminé en dernière minute.
A l’issue du concours, 3 prix dont le Prix RFI Danse 2006 seront attribués par le jury composé de : Présidente : Aminata Traoré (Mali), Écrivain, ancien Ministre de la culture du Mali, Opiyo Okach (Kenya), Chorégraphe, Robyn Orlin (Afrique du Sud), Chorégraphe, Sotigui Kouyaté (Burkina Faso) Comédien, Gordanna Vnuck (Allemagne, Croatie, Gacirah Diagne (Sénégal), Directrice du festival Kaay Fecc à Dakar, Francesca Spinazzi (Allemagne), Conseillère artistique, Annick Beaumesnil (France), pour le Prix RFI Danse, Jean-Marc Granet Bouffartigue (France), Directeur du département des Arts de la Scène de l’AFAA
Ces 3 lauréats partiront dès le 1er mai pour une tournée qui les mènera jusqu’au 7 juillet à: Montpellier (France), Tunis (Tunisie), San Sebastian (Espagne), Rome (Italie), Pescara (Italie), Berlin (Allemagne), Bielfeld (Allemagne), Hambourg (Allemagne), Aulnay-sous-Bois (France), Kuoppio (Finlande), Lille (France), Amsterdam (Pays-Bas), Barcelone (Espagne).
Une tournée suivra à l’automne en France, en Pologne et au Brésil, puis en Afrique en 2007.
Kenya
Loud Silence (Bruyant silence) – 25′
Chorégraphie Lailah MASIGA
Interprétation Kepha Oiro, Lailah Masiga
Musicien Joseph Nyamungu Odhiambo
Régie Christophe Duplech
La compagnie a bénéficié d’une résidence au Forum Culturel de Blanc-Mesnil pour la finalisation de son spectacle et du soutien du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.
Souvent les communautés traditionnelles ont pratiqué la relégation de leurs membres atteints de maladies. Comment un contemporain, nourri d’autres conceptions sur la mort, peut-il aborder ces pratiques? Lailah Masiga affronte cet âpre thème philosophique dans un duo au titre déchiré de Loud Silence. Même s’il laisse entrevoir la figure, rare, du corps suicidé, ce duo ne sera pas celui du grand pathos. Son écriture est au contraire celle du geste compté, propice à la méditation, redoublée par une approche fouillée de la relation à la musique. Les deux danseurs tissent tout d’abord une relation à mouvements dupliqués, sans touchers, dans un espace qu’ils géométrisent, par segmentations incisives, faisant place aussi à de francs silences corporels. Ensuite ils testent toutes les figures purement physiques, pondérales, de la rencontre, par l’appui consenti, le soutien offert, le face contre face, la manipulation précautionneuse dans le don.
Sénégal
Impro-Visé_2 – 22′
Chorégraphie Andréya OUAMBA
Interprétation Andréya Ouamba, Fatou Cissé
Assistant technique Abdoulaye Diouf
Musique Richard Bona, Omar Bashir, Compagnie Premier Temps
Co-production Association Kaay Fecc
La compagnie a bénéficié d’une résidence à l’atelier de Paris/Studio Carlson pour les répétitions de son spectacle et du soutien de la convention AFAA/Ville de Paris.
Andréya Ouamba dit son intention inhabituelle de « créer une connexion entre rien et l’espace ou le regard ». Une chorégraphie prendrait en compte le rien? On croit trop que la danse doit raconter quelque chose. Au contraire, dans Impro-Visé_2, il ne se passe rien d’autre que ce qui se passe là, entre le chorégraphe, lui-même interprète, et sa partenaire. Juste un fort moment de danse, de présence à l’espace en partage, entre deux artistes qui s’intéressent plus à ce qui se crée entre eux, au-delà d’eux, qu’ils ne s’intéressent l’un à l’autre.
Elle est décidée, nette, juste. Pas d’échassier, corps aquilin tendu en points cardinaux, elle court derrière son propre buste décalé, comme interloquée d’elle-même. Lui est plus félin, piaffant discrètement. Solidement campé sur l’écart de ses jambes, il balance son buste en demi-cercles de faucheur.
Que déblatère l’une à propos de l’autre, dans une langue inconnue? On ne le saura pas. Cette danse n’a que faire de l’anecdote.
Afrique du Sud
Is this Africa? Put a cross on the appropriate woman – 25′
Chorégraphie Hlengiwe LUSHABA
Interprétation Monareng Charmaine, Sechogela Thloni, Morake Tumie, Malinga Thandeka, Hlengiwe Ncube
Il y a des choses banales que Hlengiwe Lushaba ne trouve pas normales. « Bitch » par exemple, veut dire chienne. Mais parfois aussi femme.
Or, en Afrique du sud, la gent canine est en bas de l’échelle des valeurs. Et cela ne voudrait rien dire ? Cette pièce appartient résolument à l’esthétique post-moderne, qui déconstruit les implicites du langage, comme de la représentation des corps.
Elles sont quatre femmes sur le plateau.
Plus une, chanteuse, dans la gamme lyrique profonde, d’une splendeur perdue ? Les autres sont coiffées au même moule, corps bien en chair juste roulés dans un tissu soulignant les formes.
Leurs gestes volubiles sont parodiques.Beaucoup de paroles en plus. C’est tout un théâtre saccadé et satirique, qui agresse les stéréotypes de la grâce supposée féminine. Gentiment sulfureuse, résolument impertinente, cette pièce post-féministe démantibule les codes, laissés à l’image de poupées désarticulées.
Is this Africa ? n’est pas une pièce coincée de l’écriture.
Tchad
Ro-cogne ou la souffrance du corps – 25′
Chorégraphie Abdel-Rhamane MBANG BOUSSO HADJI
Interprétation Berthoud Kodjina, Koutou Ganda, Aimé Mornode, Ndilbe Koriguim
Régie Ferdinand Ngodji
La compagnie a bénéficié du soutien et d’une résidence à l’Espace des Arts d’Enghien-les-Bains pour la finalisation de son spectacle.
La pièce Ro-cogne ou la souffrance du corps annonce ses intentions sans ambiguïté : « est-ce la misère, la sécheresse, l’injustice, la dictature, qui sont à l’origine des guerres, ou est-ce que les guerres sont à l’origine de tous les maux dont nous souffrons? » Mais le chorégraphe veut continuer d’envisager que « notre corps est un ami fidèle qui nous évite tous ces malheurs », entre constat de souffrance et respect tendre, sans jamais céder à une surenchère dans l’exposition des horreurs.
Au contraire, cette pièce paraît installer une distance mûrement réfléchie, qui fait toute place à une gestuelle mesurée, attentive, sans rien de tapageur.Elle fournit l’occasion de méditer sur l’insistance corporelle qui fait se dérouler et s’enrouler le corps en flexion et extension, depuis un replié quasi foetal jusqu’à la posture la plus manifeste.
Cette pièce prend le temps de se dérouler, en toute gravité, ouverte aux pensées dont elle vibre, en alerte.
Cameroun
Au-delà de cela – 30′
Chorégraphie Jean-Michel FONKAM MOUKAM
Interprétation Marc-Bertrand Moada Yakana, Lucas Etoundi Essomba, Jean-Michel Fonkam Moukam
Texte Marie Germaine Ndzie
Musique Ruben Binam
Régie lumière Francis Beidi
Direction Elise Mballa
La compagnie a bénéficié d’une résidence au Théâtre l’Odyssée de Perigueux pour la finalisation de son spectacle.
Nigeria
Oju (L’oeil) – 30′
Chorégraphie Abubakar USMAN
Interprétation Abubakar Usman, Emmanuel Adejumo, Okon James Akam, Benjamin Iwar, Esther Abimbola
Direction Esther Abimbola
La compagnie a bénéficié d’une résidence au Grand Bleu à Lille pour la finalisation de son spectacle et d’un soutien de la convention AFAA/Ville de Lille.
Disposer des lampes sur le plateau n’a rien d’un effet scénographique, mais est un don de la nature fait à l’humain. Et dans le titre Oju, l’oeil évoqué n’est pas celui qui voit, mais le troisième, celui qui indique le chemin. L’acte de danse a valeur d’invocation spirituelle. Les cordes peuvent évoquer l’esclavage, mais tout autant le lien au divin. La poudre blanche a son pouvoir magique, tandis que la transe est un déplacement vers le Royaume des cieux… Ainsi peut-on garder à l’esprit la notion de rituel en observant cette composition chorégraphique très réglée, sur un plateau que les lumières découpent méthodiquement, développant et déplaçant ses géométries, combinant les duos, trios et solos, ou unissons à quatre.
Une profusion figurale déploie ses motifs multiples, jamais épuisée, toujours relancée en s’affichant vigoureusement, comme une incantation corporelle, saisie de ferveur. Cela évoque des rituels d’offrande, dans un continuum gravement voué à la célébration, pétri d’une certaine idée de danse « africaine ».
Burkina Faso
An Be Taa Mi (Où allons-nous?) – 30′
Chorégraphie Tierema Lévy KOAMA
Interprétation Mohamed Toe, Tierema Lévy Koama
Musiciens Messan Kossivi Apetogbo, Jules Mouanga
Régie Jean-Paul Sari
C’est un constat implacable qui est exposé dans An Be Taa Mi: « une peinture de notre société actuelle en déconfiture, où la morale agonise, où corruption, famine, guerre, prostitution se côtoient ». Pour inviter à « prendre ensemble la mesure de la naissance d’une Afrique nouvelle, d’un monde meilleur », le chorégraphe prend l’option d’une danse clairement discursive.
La pièce est sobrement accompagnée par deux musiciens qui dialoguent fidèlement, dans la retenue, avec les deux danseurs. La gestuelle de ces derniers est toute de netteté graphique, déployant les bras en mouvements amples, repérables. La pièce débute sur un solo, dans une relation difficile entre le sol et la posture debout. Puis en duo, la relation est déclinée selon que l’un bouge et que l’autre l’ignore, ou que se composent des unissons de grands gestes à distance. Si le contact se produit, c’est en tas, empêtré, emmêlé.
Où allons-nous ? ne saurait cultiver l’illusion de directions libres et franches.
Mozambique
Dentro de mim outra ilha (Une autre île à l’intérieur de moi-même) – 40′
Chorégraphie Panaibra GABRIEL
Interprétation Domingos Bie, Idio Chichava, Edna Jaime, Horacio Macuacua, Sonia Malapha
Scénographie Camilo da Grac a Manjate Gagama
Régie lumière Quito Tembe
Musique Rufas Maculuve
La compagnie a bénéficié du soutien et d’une résidence au Centre Chorégraphique National de Caen pour la finalisation de son spectacle.
Le chorégraphe cite le poète Júlio Carrilho : « Chaque individu est comme un îlot occupant un certain territoire sur terre, mon corps est l’îlot où je préserve ma culture, ma culture est mon esprit, est ma mémoire, est mes croyances… entre moi-même et vous existe un pont étroit et fragile qui me connecte à la vôtre ». Les danseurs testent les relations de l’individu et du groupe, et enchâssent cette question dans celle plus vaste, de la relation entre un être-corps et le monde.
La composition refuse la symétrie des géométries. Les trajectoires sont multiples, comme des combinaisons lâches, entrecroisées.
Les actions également variées vont s’intensifiant.
Mais tout demeure clair, car la question de base a été cernée. Si l’ensemble est systématiquement contredit par le singulier, c’est dans une dynamique choisie et réciproque, qui se développe en rebondissant sans s’appesantir, tournoyante et enlevée.
C’est un lien fluctuant qui se tisse avec les autres ; avec le monde.
Mozambique
O olho e a percepção (L’oeil et la perception) – 45′
Chorégraphie : Maria-Helena PINTO
Interprétation : Bernardo Fernando, Pedro Venâncio, Mario Vumba, Gigliola Sarifa da Conceiçao Zacara
Régie lumière José Sambo
Musique Panu Kaari, Jyri Luukkonen, Quimmo Pohjonen-Ammoin, Pan sonic-puhdistus
La compagnie a bénéficié d’une résidence au Centre Chorégraphique National de Belfort pour la finalisation de son spectacle et d’un soutien de la convention AFAA /DRAC/Région Franche-Comté.
Des bandeaux strient le plateau d’O olho e a percepção. Cela affecte les déplacements des danseurs, mais aussi la perception, jamais lisse ni dégagée, des spectateurs. C’est bien dans l’oeil de ceux-ci que s’élabore une part essentielle du spectacle. Plutôt que raconter l’idée qu’elle se fait du rapport au monde, la chorégraphe invente un dispositif qui permet d’en éprouver, physiquement ici et maintenant, certains aspects.
Lesquels soulèvent la part obscure, enfouie, et rappellent que « nous sommes des univers complexes, controversés et contradictoires ».
Les danseurs vont, viennent, dans un état hors du quotidien: faces grimaçantes, membres en torsion, états proches de la catalepsie.
Cet expressionnisme interdit la fuite aimable.
Les danseurs devront patiemment inventer les vies possibles de leur communauté désarticulée, toujours menacée de retours de fureurs, dans le brouillage des apparences; leurs rapports sont mis en jeu dans tous leurs paradoxes et paroxysmes.
Congo Brazzaville
Mona-Mambu – 40′
Chorégraphie Orchy NZABA
Interprétation Christel Balossa Nganga, Rudolf Ikoli Nkazi, Hervé Makaya, Bibène Boungouandza (conteur), Jean-Paul Vivien Bassouamina Loubassou
La compagnie a bénéficié du soutien et d’une résidence au Carré des Jalles de Saint- Médard-en-Jalles pour la finalisation de son spectacle.
Dans Mona-Mambu, Orchy Nzaba montre que le peuple Kongo a toujours retranscrit son quotidien par le biais de scènes proverbiales et de mouvements originaux, sans se figer dans des formes immuables. C’est d’ailleurs une pièce de mouvements à profusion, qui débute sur un solo, engagé d’un pas ferme, surmonté d’enroulements de bras furieux.
La construction connaît ensuite de nombreuses séquences bout à bout. Les unissons le succèdent aux unissons, sans trop de transitions, par relances spectaculaires, avec des pas très balancés.
Mais un glissement incessant opère entre ces tableaux de grande danse et les situations quotidiennes, comme par imprégnation, sans crier gare. Une drôle d’étreinte se résout dans des éclats de rire. On se serre la main comme dans la rue, mais ce n’est que l’amorce du retour à un grand tableau géométrique. Tout le groupe paraît une matière malléable, et bien des barrières, au moins mentales, entrent elles aussi en mouvement.
Afrique du Sud
Umthombi (Le jeune garçon) – 31′
Chorégraphie Musa HLATSHWAYO
Interprétation Musa Hlatshwayo, Sandile Emmanuel Mkhize
Régie Lumière Mbongeni Thusini
Régie son Dlamini Sicelo
Musique Tuva, Among Other Spirits
La compagnie a béneficié d’une résidence au Centre National de la Danse pour la finalisation de son spectacle et du soutien de la convention AFAA/Conseil général de la Seine-Saint-Denis.
Umthombi expose symétrie et dissymétrie entre deux personnages: l’aîné, le chorégraphe Musa Hlatshwayo, et le cadet, qui conserve les traits de l’adolescence. Tous deux engagés dans la relation de la transmission et de l’initiation.
La puissance cérémonieuse des marches y est travaillée jusqu’au sacré.
La pièce va faire s’inverser la prééminence entre les deux protagonistes, dans l’occupation du plateau. L’initiation touche à la maîtrise des savoirs du corps. Tout d’abord, celle-ci revient à l’aîné, tout en stature déployée dans une danse qui prend résolument possession de l’espace. Concentrique, à torse délié, l’intense énergie en est maîtrisée, altière et sereine. Elle rend très palpable la relation entre extériorité et intériorité.
Parfois, aîné et cadet se retrouvent dans le partage, tout particulièrement pour une traversée de la nuit. Sans tapage ni débordement, Umthombi expose des valeurs de sagesse assurée, que d’autres mettraient en doute.
Hors concours- Programme 5
Mercredi 26 avril 18h.
Mardi 25 avril 18h.
Opiyo Okach-Compagnie Gàara
Kenya
Shift… centre – 60′
Chorégraphie Opiyo OKACH
Interprétation Lailah Masiga, Kepha Oiro, Moturi Kebaya, Mani Asumani, James Mweu
Chant Anastasia Akumu
Compositeur, musicien Thomas Lucas
Vidéo Eric Angels
Scénographie Jean-Christophe Lanquetin
Création lumière Chris Duplech
Plasticienne Polska
Production Compagnie Gàara (Kenya) et Association Dunia (France)
Co-production Festival Francophonies/Limoges, Centre Chorégraphique National Orléans, DRAC Ile-de-France, Ford Foundation/Nairobi, GàaraDance Foundation/Nairobi, Godown Arts centre/Nairobi, Association française d’action artistique – AFAA.
Lauréat du concours en 1998.
Formé au mime et au théâtre corporel à Londres, Opiyo Okach développe un projet global de recherche et formation sur la performance scénique à Nairobi. Affranchi de l’impératif narratif, il explore toutes les implications de la pure présence en scène. Il conçoit la formation comme une expérience durable de création, qui abaisse les frontières entre disciplines artistiques. Pour Shift… centre, Opiyo Okach se souvient de la façon dont les danses en Afrique ne se donnaient pas comme un spectacle sur scène, mais comme des expériences éprouvées collectivement de plain pied, dans des espaces mouvants. Et il lance un pont entre ce principe ancestral et les dispositifs explorés par les artistes les plus contemporains qui ont préféré la rue, la déambulation, les espaces ouverts, à la scène. Shift… centre est un dispositif d’improvisation collective, dans un espace multi-modulaire et évolutif, parcouru aussi par les lumières. Les participants n’en sont pas toujours les mêmes selon le lieu et les circonstances où l’événement se produit.
La Galerie
Hors concours-Programme 6
Vendredi 28 avril 22h.
Jeudi 27 avril 18h.
Ariry Andriamoratsiresy-Compagnie Rary Madagascar
Zazandrano – 18′
Pleinement reconnu sur le plan international, ex-lauréat des Rencontres, Ariry Andriamoratsiresy développe une écriture extrêmement rigoureuse, de grande délicatesse. Zazandrano évoque les sirènes, nées de l’eau.
Tchekpo Dan Agbetou-Tchekpo dance company / BéatriceKombéGnapa-Compagnie Tchétché
Allemagne-Bénin / Côte d’Ivoire
Resto – 45′
Un artiste africain de la diaspora, héritier de la danse afro-moderne, rejoint une figure féminine de la danse contemporaine d’Afrique. C’est au Resto qu’ils partagent joyeusement leurs différences stylistiques et de tempérament.
La Coupole
Hors concours-Programme 7
Jeudi 27 avril 20h.
Nelisiwe Xaba-
Afrique du Sud
Plasticization – 15′
Ce solo ironise sur l’importance prise par le plastique dans tant d’aspects de l’existence.
Serge-Aimé Coulibaly-Compagnie Faso-Danse-Théâtre
Burkina Faso
ABenguer (L’autre côté) – 60′
Serge-Aimé Coulibaly est un pur produit de la dynamique scène chorégraphique contemporaine ouagalaise. Mais tôt, il a estimé qu’il ne pourrait développer son art qu’au prix d’une installation en Europe. Ainsi a-t-il su affronter la condition d’immigré, pour se faufiler jusqu’au sein de la plus notoire des compagnies de danse flamande: les Ballets C. de la B. Ainsi l’a-t-on vu dans Wolf, sur la scène de l’Opéra de Paris, ou au Festival d’Avignon dans Tempus fugit, chorégraphié par Sidi Larbi Cherkaoui.
Après Et demain… (2004), A Benguer est sa seconde pièce de groupe, qui mobilise des coproducteurs importants et donne lieu à un stage d’Alain Platel à Ouagadougou. Serge- Aimé Coulibaly n’a pas oublié ses amis danseurs restés au pays, et sait mieux que quiconque ce que sont les rêves qui peuplent leur esprit : le rêve d’A Benguer, le rêve du grand départ. Mais le chorégraphe en a connu la réalité.
Sa pièce se situe dans un « maquis », bar de plein air où se refait le monde autour d’une bière. La danse y amènera un plus de réalité physique, confrontée au discours des rappers rêvant d’ailleurs.
La Galerie
Hors concours-Programme 8
Hip hop
Samedi 29 avril 14h.
Jeudi 27 avril 22h.
Imed Jemâa – Compagnie Sybel ballet Théâtre
Tunisie
Rojla – 35′
Imed Jemâa est un pionnier de la danse contemporaine en Tunisie, qu’il a développée au travers de nombreuses pièces à forte prégnance théâtrale. Rojla opère un rapprochement avec la danse hip hop en voulant évoquer la vie des rues de son pays et de la Méditerranée.
Julie Iarisoa-Compagnie Anjorombala
Madagascar
Anjorombala (Les Exclus) – 25′
Julie Iarisoa est une figure de la fameuse compagnie contemporaine Rary. Mais elle suit de près aussi la scène hip hop, très vivante à Antananarivo. « Anjorombala » est un lieu où la communauté jette tout ce qu’elle juge inutile et sans valeur. Dans leur pièce éponyme, les membres de la compagnie Anjorombala choisissent d’habiter ce lieu, d’y regarder à deux fois, au cas où certaines valeurs mésestimées permettraient d’en faire un endroit de rêve.
Eric Mezino- Umané culture direction Ali Diallo
Burkina Faso/France Avec la compagnie E.Go
L’héritage – 40′ D’après le conte d’Amadou Koumba de Birago Diop
Eric Mezino (ex de la compagnie Accrorap) a été invité par Ali Diallo personnalité incontournable de la dynamique scène hip hop de Ouagadougou, à animer depuis trois années des ateliers et créer une pièce dans la perspective de professionnaliser des danseurs hip hop.
Cette pièce questionne la notion d’héritage et de transmission.
La Galerie
Hors concours-Programme 9
Samedi 29 avril 18h.
Vendredi 28 avril 18h.
Moeketsi Koena-Inzalo dance theater company
Afrique du sud
Dancing ahead of time – 25′
Originaire de Soweto, Moeketsi Koena a bénéficié en Europe d’une formation contemporaine poussée. Mais de retour dans son pays, il mène sa carrière artistique au plus près des jeunes et de la population de son township. Il s’inspire ici très librement des danses de mineurs sudafricains pour aborder la culture urbaine d’aujourd’hui. Au rythme d’images projetées, sa danse, même très élaborée, est chargée de l’électricité de cette culture sans concession.
Qudus Onikeku-
Nigeria
Les enfants perdus / Lost Face… – 20′
Danseur, acrobate, acteur, mais aussi écrivain et poète, Qudus Onikeku est une personnalité de la scène chorégraphique de Lagos. En Europe on le connaît pour sa participation aux pièces d’Heddy Maalem. Sa pièce développe le thème du combat quotidien de l’homme pour continuer d’avancer. Il l’introduit par un long poème à l’âpreté blues, dont les dernières lignes disent: « Je ne me soucie plus de ce que demain peut m’apporter / puisque hier et aujourd’hui m’ont tout pris, / et n’ont rien apporté d’autre que la misère /Comme tout vient et tout s’en va / il m’est si dur de laisser le passé derrière moi. »
Roger Masaba-Footsteps dance company
Ouganda
Nothingness into something – 30′
Roger Masaba s’est formé dans les filières universitaires du théâtre et de la danse dans son pays. Il s’intéresse aux connexions avec les arts plastiques. Son solo souligne la valeur de l’eau dans l’environnement de l’homme.
La Coupole
Hors concours-Programme 10
Vendredi 28 avril 20h.
Nelisiwe Xaba-
Afrique du Sud
Plasticization – 15′
Ce solo ironise sur l’importance prise par le plastique dans tant d’aspects de l’existence.
Vincent Mantsoe-Noa company
Afrique du sud
Men Jaro – 60′ Création
Lauréat du concours en 1995.
Originaire de Soweto, héritier de rituels traditionnels des Sangomas, qu’il a pratiqués, Vincent Mantsoe a aussi traversé la riche expérience de la compagnie Moving into dance, creuset de l’innovation artistique de la nouvelle génération des artistes noirs de la fin de l’apartheid.
Il en fut le directeur associé pendant six ans. Et c’est avec elle qu’il figura au palmarès de la toute première édition du concours des Rencontres pour la pièce Gula Matari, à Luanda en 1995. Il a remporté depuis lors d’autres prix, et développé une carrière internationale, notamment au Japon où il enseigne à des danseurs. Il caractérise comme « Afrofusion » le style qu’il forge entre héritage traditionnel et écriture contemporaine. Sa pièce Men Jaro poursuit son exploration du rapport complexe entre tradition et modernité tel qu’il se joue au coeur même de l’individu. Cela passe particulièrement par la mise en regard des musiques traditionnelle et contemporaine.
Dimanche 30
La Coupole
15h. Plateau Lauréats
Représentations publiques des 3 compagnies lauréates
19h. Plateau Lauréats
Représentations publiques des 3 compagnies lauréates
Elle est l’occasion de présenter les formes ne pouvant prendre part au concours, des solos, des pièces de courtes durées ou des pièces d’anciens lauréats et d’artistes, déjà repérés sur les scènes internationales, ou encore des coréalisations entre des équipes en Afrique et des artistes en France ou en Allemagne.
Ces spectacles, à l’exception des quatre créations, ont tous été choisis lors des différents festivals qui se déroulent en Afrique.
Dimanche 23 avril 18h. / Samedi 22 avril 16h.
Pau Preto – 12′
Chorégraphie et interprétation : Macario TOME
Production : Culturarte
Ce solo met l’accent sur les liens entre valeurs sociales, motivations et quotidienneté au travers d’une incursion dans l’univers personnel
de l’artiste.
Falando de mim – 10′
Chorégraphie et interprétation : Jorge NDLOZY
Production : Culturarte
Dans ce solo, Jorge Ndlozy donne vie aux figures animales qui peuplent son propre imaginaire corporel. C’est à travers ces figures intérieures qu’il circule entre réalité et fiction.
reality to fiction.
Mutuleke (leave us in peace) – 15′
Chorégraphie et interprétation : Jonas BYARUHANGA
Ce très jeune danseur aborde la danse contemporaine avec ce solo inspiré des réactions de la population après dix-huit années de guerre en Ouganda.
O ! Positif
Chorégraphie et interprétation Mamadou Diabaté et Sylvain Zabli
Musique Arnaud Dubroca
Deux inconnus nés l’un d’une famille modeste et pieuse, l’autre d’une famille aisée et athée sont amenés à se rencontrer et cohabiter à même la rue. A l’épreuve de la marginalité et du télescopage de leur altérité, les certitudes laisseront place au doute, chez l’un comme chez l’autre. O! Positif compose ce lien de l’être avec son prochain, par l’acceptation de l’autre.
Dimanche 23 avril 16h.
Samedi 22 avril 18h.
They look at me and that’s all they think – 30′ Création
Chorégraphie et interprétation Nelisiwe XABA en collaboration avec Strangelove
Direction artistique Carlo Gibson
Musique Moke
Costume et décorsStrangelove
VidéoWooki Pater
Avec le soutien du Schlachthaus
Theater et du FNB Dance
Umbrella via le prix Phillip Stein
remis à Nelisiwe Xaba en 2005
et du programme Visas pour la création /AFAA.
Formée à la Johannesburg Dance Foudation, interprète régulière de Robyn Orlin, Nelisiwe Xaba travaille parallèlement avec des plasticiens et pour le théâtre.
Ce solo décape au vitriol les regards croisés entre cultures : pour ce faire, Nelisiwe Xaba se remémore ses propres souvenirs d’une rude tournée au USA, et les croise avec ces moments de l’histoire où on enferma des « sauvages » pour
les exposer aux « civilisés » (cf. la Vénus hottentote).
Cette pièce est le résultat d’une résidence dans le cadre du dispositif de l’AFAA Visas pour la création.
Niketche – 15′
Chorégraphie Edna JAIME
Interprétation Edna Jaime, Jorge Neid Rute, Sonia Malapha
Musicien Francisco José Maculuve
Production Culturarte
En référence à une danse traditionnelle mozambicaine aux motifs très féminins, cette pièce est un portrait de rôles dévolus aux femmes dans la société, dans toutes leurs contradictions, depuis la conduite d’un foyer jusqu’à celle de machines dans la production.
Pour en finir avec moi – 35′
Chorégraphie et interprétation Radhouane EL MEDDEB
Lumière Radhouane El Meddeb
Production La Compagnie de Soi, Young Arab Theater Fund, Institut Français de Coopération de Tunisie
Avec le soutien du Centre National de la Danse/Pantin pour le prêt de studio.
Formé à l’Institut d’art dramatique de Tunis, Radhouane El Meddeb a travaillé avec les pionniers du nouveau théâtre arabe. Il a marqué l’édition 2005 des Rencontres chorégraphiques de Carthage par son solo, où la mise à nu de sa personnalité passe par l’exposition d’un corps hors norme pour la danse.
Remerciements Centre Chorégraphique National de Rennes et Bretagne, Collectif 12, Studio Emad Eddin Foundation, Le Caire.
En partenariat avec Eric Boudet, photographe.
Dimanche 23 avril 20h.
Samedi 22 avril 20h.
L’Autre – 60′
Chorégraphie et scénographie Kettly NOËL et Augusto CUVILAS
Interprétation Kettly Noël, Eunice Chicuamba, Augusto Cuvilas, Lassine Koné, Ousmane Camara
Musique Vieux Kante
Bande sonore Olivier Kaba
Voix Eunice Chicuamba
Musicien Lassine Koné
Vidéo Alioune Ifra N’Diaye
Co-production
Donko Seko, Projecto Cuvilas, Centre Culturel franco-mozambicain de Maputo, Centre Culturel Français de Bamako, Pro Helvetia, Africalia, SCAC, Ministère de la Culture du Mali, Ecole de Formation Photographique de Bamako
Deux ex-lauréats des Rencontres (édition 2003) se retrouvent dans une grande pièce qui surprend les conventions de la représentation, pour mieux révéler la part d’improvisation qu’appelle toute ouverture à l’altérité. La pièce n’est pas le récit d’une histoire, sinon celle de la rencontre effective des deux artistes de premier plan qui l’ont désirée, et qui se vit là, sur le plateau, encore vibrante de l’atmosphère d’atelier. Digression esthétique et philosophique, elle passe par des éclats chorégraphiques, brûlants d’intensité, qui se répondent de loin depuis des scènes dispersées. Elle mêle aussi musique et vidéo, manipulation des objets, sans craindre de brouiller les places et fonctions attendues.
L’Autre est une aventure moderne, toujours recommencée.
Lundi 24 avril 18h.
Samedi 29 avril 16h.
Geeme (Union) – 35′
Chorégraphie Béatrice KOMBÉ GNAPA
Interprétation Béatrice Kombé Gnapa, Nadja Beugré
Musique Astsé Outou, Bomou Mamadou, Abaïzid et Aïdarou
La compagnie Tchétché fut l’une des premières exclusivement féminines du continent africain. Passé les premiers temps d’affirmation, elle a approfondi son écriture chorégraphique. Si la puanteur guerrière inspire l’arrière-plan mental du duo Geeme, celui-ci vaut surtout par la rencontre, sur le plateau, entre la chorégraphe et l’interprète Nadja Beugré, dans un moment exceptionnel de pures présence et écoute mutuelles.
Step in – 30′
Conception et chorégraphie Michel KOUAKOU
Interprétation Michel Kouakou, Anani Dodji Pierre Sanouvi
Musique Leyna Marika Papach
Vidéo/scénographie Christian da Cunha
La nouvelle compagnie Daara Dance regroupe des danseurs issus de l’Ecole des sables, autour de Michel Kouakou. Step in est un voyage à travers l’homme et son ombre, lorsque celui-ci tente de dépasser ses limites et d’affronter des territoires inconnus.
Hisia – 30′
Chorégraphie et interprétation Edwin Kebaya MOTURI
Production Gàara Dance Foundation
« Dans la vie de nos jours et nos nuits, nous sommes souvent empêtrés dans des réseaux et des cercles de choix vitaux, d’amour et de haine, notre courage parfois dépassé par une profonde peur intérieure… ».
Performance
Lundi 24 avril 19h15.
Habillé/Déshabillé/Carré – Performance pour 5 interprètes. 20′
Conception Joël ANDRIANOMEARISOA
« Une performance, un tableau de mode. Le corps, l’espace, le vêtement. Un décor implanté, une musique, des lumières, des corps, habillés /déshabillés. Une performance, démonstration, des corps enlacés, noués, des espaces. Des feuilles de papier, du tissu… A l’aide de ciseaux, un travail de mise en forme devant le public. Un travail éphémère. Une fabrication « en live » pendant 20 à 30 minutes.
Des découpes de papier, des structures, des pliages, des coutures, des nouages, des fards noirs pour les yeux, des chapeaux, des coiffures envolées… un habillage et un déshabillage. Des corps qui apparaissent et disparaissent.
Lundi 24 avril 20h.
Mardi 25 avril 20h.
Mercredi 26 avril 20h.
98 candidatures venant de 30 pays ont été reçues pour cette nouvelle édition du concours 11 compagnies ont été sélectionnées et se produiront dans le cadre du concours lors de 3 soirées. L’ordre et le jour de passage de chacune sera déterminé en dernière minute.
A l’issue du concours, 3 prix dont le Prix RFI Danse 2006 seront attribués par le jury composé de : Présidente : Aminata Traoré (Mali), Écrivain, ancien Ministre de la culture du Mali, Opiyo Okach (Kenya), Chorégraphe, Robyn Orlin (Afrique du Sud), Chorégraphe, Sotigui Kouyaté (Burkina Faso) Comédien, Gordanna Vnuck (Allemagne, Croatie, Gacirah Diagne (Sénégal), Directrice du festival Kaay Fecc à Dakar, Francesca Spinazzi (Allemagne), Conseillère artistique, Annick Beaumesnil (France), pour le Prix RFI Danse, Jean-Marc Granet Bouffartigue (France), Directeur du département des Arts de la Scène de l’AFAA
Ces 3 lauréats partiront dès le 1er mai pour une tournée qui les mènera jusqu’au 7 juillet à: Montpellier (France), Tunis (Tunisie), San Sebastian (Espagne), Rome (Italie), Pescara (Italie), Berlin (Allemagne), Bielfeld (Allemagne), Hambourg (Allemagne), Aulnay-sous-Bois (France), Kuoppio (Finlande), Lille (France), Amsterdam (Pays-Bas), Barcelone (Espagne).
Une tournée suivra à l’automne en France, en Pologne et au Brésil, puis en Afrique en 2007.
Loud Silence (Bruyant silence) – 25′
Chorégraphie Lailah MASIGA
Interprétation Kepha Oiro, Lailah Masiga
Musicien Joseph Nyamungu Odhiambo
Régie Christophe Duplech
La compagnie a bénéficié d’une résidence au Forum Culturel de Blanc-Mesnil pour la finalisation de son spectacle et du soutien du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.
Souvent les communautés traditionnelles ont pratiqué la relégation de leurs membres atteints de maladies. Comment un contemporain, nourri d’autres conceptions sur la mort, peut-il aborder ces pratiques? Lailah Masiga affronte cet âpre thème philosophique dans un duo au titre déchiré de Loud Silence. Même s’il laisse entrevoir la figure, rare, du corps suicidé, ce duo ne sera pas celui du grand pathos. Son écriture est au contraire celle du geste compté, propice à la méditation, redoublée par une approche fouillée de la relation à la musique. Les deux danseurs tissent tout d’abord une relation à mouvements dupliqués, sans touchers, dans un espace qu’ils géométrisent, par segmentations incisives, faisant place aussi à de francs silences corporels. Ensuite ils testent toutes les figures purement physiques, pondérales, de la rencontre, par l’appui consenti, le soutien offert, le face contre face, la manipulation précautionneuse dans le don.
Impro-Visé_2 – 22′
Chorégraphie Andréya OUAMBA
Interprétation Andréya Ouamba, Fatou Cissé
Assistant technique Abdoulaye Diouf
Musique Richard Bona, Omar Bashir, Compagnie Premier Temps
Co-production Association Kaay Fecc
La compagnie a bénéficié d’une résidence à l’atelier de Paris/Studio Carlson pour les répétitions de son spectacle et du soutien de la convention AFAA/Ville de Paris.
Andréya Ouamba dit son intention inhabituelle de « créer une connexion entre rien et l’espace ou le regard ». Une chorégraphie prendrait en compte le rien? On croit trop que la danse doit raconter quelque chose. Au contraire, dans Impro-Visé_2, il ne se passe rien d’autre que ce qui se passe là, entre le chorégraphe, lui-même interprète, et sa partenaire. Juste un fort moment de danse, de présence à l’espace en partage, entre deux artistes qui s’intéressent plus à ce qui se crée entre eux, au-delà d’eux, qu’ils ne s’intéressent l’un à l’autre.
Elle est décidée, nette, juste. Pas d’échassier, corps aquilin tendu en points cardinaux, elle court derrière son propre buste décalé, comme interloquée d’elle-même. Lui est plus félin, piaffant discrètement. Solidement campé sur l’écart de ses jambes, il balance son buste en demi-cercles de faucheur.
Que déblatère l’une à propos de l’autre, dans une langue inconnue? On ne le saura pas. Cette danse n’a que faire de l’anecdote.
Is this Africa? Put a cross on the appropriate woman – 25′
Chorégraphie Hlengiwe LUSHABA
Interprétation Monareng Charmaine, Sechogela Thloni, Morake Tumie, Malinga Thandeka, Hlengiwe Ncube
Il y a des choses banales que Hlengiwe Lushaba ne trouve pas normales. « Bitch » par exemple, veut dire chienne. Mais parfois aussi femme.
Or, en Afrique du sud, la gent canine est en bas de l’échelle des valeurs. Et cela ne voudrait rien dire ? Cette pièce appartient résolument à l’esthétique post-moderne, qui déconstruit les implicites du langage, comme de la représentation des corps.
Elles sont quatre femmes sur le plateau.
Plus une, chanteuse, dans la gamme lyrique profonde, d’une splendeur perdue ? Les autres sont coiffées au même moule, corps bien en chair juste roulés dans un tissu soulignant les formes.
Leurs gestes volubiles sont parodiques.Beaucoup de paroles en plus. C’est tout un théâtre saccadé et satirique, qui agresse les stéréotypes de la grâce supposée féminine. Gentiment sulfureuse, résolument impertinente, cette pièce post-féministe démantibule les codes, laissés à l’image de poupées désarticulées.
Is this Africa ? n’est pas une pièce coincée de l’écriture.
Ro-cogne ou la souffrance du corps – 25′
Chorégraphie Abdel-Rhamane MBANG BOUSSO HADJI
Interprétation Berthoud Kodjina, Koutou Ganda, Aimé Mornode, Ndilbe Koriguim
Régie Ferdinand Ngodji
La compagnie a bénéficié du soutien et d’une résidence à l’Espace des Arts d’Enghien-les-Bains pour la finalisation de son spectacle.
La pièce Ro-cogne ou la souffrance du corps annonce ses intentions sans ambiguïté : « est-ce la misère, la sécheresse, l’injustice, la dictature, qui sont à l’origine des guerres, ou est-ce que les guerres sont à l’origine de tous les maux dont nous souffrons? » Mais le chorégraphe veut continuer d’envisager que « notre corps est un ami fidèle qui nous évite tous ces malheurs », entre constat de souffrance et respect tendre, sans jamais céder à une surenchère dans l’exposition des horreurs.
Au contraire, cette pièce paraît installer une distance mûrement réfléchie, qui fait toute place à une gestuelle mesurée, attentive, sans rien de tapageur.Elle fournit l’occasion de méditer sur l’insistance corporelle qui fait se dérouler et s’enrouler le corps en flexion et extension, depuis un replié quasi foetal jusqu’à la posture la plus manifeste.
Cette pièce prend le temps de se dérouler, en toute gravité, ouverte aux pensées dont elle vibre, en alerte.
Au-delà de cela – 30′
Chorégraphie Jean-Michel FONKAM MOUKAM
Interprétation Marc-Bertrand Moada Yakana, Lucas Etoundi Essomba, Jean-Michel Fonkam Moukam
Texte Marie Germaine Ndzie
Musique Ruben Binam
Régie lumière Francis Beidi
Direction Elise Mballa
La compagnie a bénéficié d’une résidence au Théâtre l’Odyssée de Perigueux pour la finalisation de son spectacle.
Oju (L’oeil) – 30′
Chorégraphie Abubakar USMAN
Interprétation Abubakar Usman, Emmanuel Adejumo, Okon James Akam, Benjamin Iwar, Esther Abimbola
Direction Esther Abimbola
La compagnie a bénéficié d’une résidence au Grand Bleu à Lille pour la finalisation de son spectacle et d’un soutien de la convention AFAA/Ville de Lille.
Disposer des lampes sur le plateau n’a rien d’un effet scénographique, mais est un don de la nature fait à l’humain. Et dans le titre Oju, l’oeil évoqué n’est pas celui qui voit, mais le troisième, celui qui indique le chemin. L’acte de danse a valeur d’invocation spirituelle. Les cordes peuvent évoquer l’esclavage, mais tout autant le lien au divin. La poudre blanche a son pouvoir magique, tandis que la transe est un déplacement vers le Royaume des cieux… Ainsi peut-on garder à l’esprit la notion de rituel en observant cette composition chorégraphique très réglée, sur un plateau que les lumières découpent méthodiquement, développant et déplaçant ses géométries, combinant les duos, trios et solos, ou unissons à quatre.
Une profusion figurale déploie ses motifs multiples, jamais épuisée, toujours relancée en s’affichant vigoureusement, comme une incantation corporelle, saisie de ferveur. Cela évoque des rituels d’offrande, dans un continuum gravement voué à la célébration, pétri d’une certaine idée de danse « africaine ».
An Be Taa Mi (Où allons-nous?) – 30′
Chorégraphie Tierema Lévy KOAMA
Interprétation Mohamed Toe, Tierema Lévy Koama
Musiciens Messan Kossivi Apetogbo, Jules Mouanga
Régie Jean-Paul Sari
C’est un constat implacable qui est exposé dans An Be Taa Mi: « une peinture de notre société actuelle en déconfiture, où la morale agonise, où corruption, famine, guerre, prostitution se côtoient ». Pour inviter à « prendre ensemble la mesure de la naissance d’une Afrique nouvelle, d’un monde meilleur », le chorégraphe prend l’option d’une danse clairement discursive.
La pièce est sobrement accompagnée par deux musiciens qui dialoguent fidèlement, dans la retenue, avec les deux danseurs. La gestuelle de ces derniers est toute de netteté graphique, déployant les bras en mouvements amples, repérables. La pièce débute sur un solo, dans une relation difficile entre le sol et la posture debout. Puis en duo, la relation est déclinée selon que l’un bouge et que l’autre l’ignore, ou que se composent des unissons de grands gestes à distance. Si le contact se produit, c’est en tas, empêtré, emmêlé.
Où allons-nous ? ne saurait cultiver l’illusion de directions libres et franches.
Dentro de mim outra ilha (Une autre île à l’intérieur de moi-même) – 40′
Chorégraphie Panaibra GABRIEL
Interprétation Domingos Bie, Idio Chichava, Edna Jaime, Horacio Macuacua, Sonia Malapha
Scénographie Camilo da Grac a Manjate Gagama
Régie lumière Quito Tembe
Musique Rufas Maculuve
La compagnie a bénéficié du soutien et d’une résidence au Centre Chorégraphique National de Caen pour la finalisation de son spectacle.
Le chorégraphe cite le poète Júlio Carrilho : « Chaque individu est comme un îlot occupant un certain territoire sur terre, mon corps est l’îlot où je préserve ma culture, ma culture est mon esprit, est ma mémoire, est mes croyances… entre moi-même et vous existe un pont étroit et fragile qui me connecte à la vôtre ». Les danseurs testent les relations de l’individu et du groupe, et enchâssent cette question dans celle plus vaste, de la relation entre un être-corps et le monde.
La composition refuse la symétrie des géométries. Les trajectoires sont multiples, comme des combinaisons lâches, entrecroisées.
Les actions également variées vont s’intensifiant.
Mais tout demeure clair, car la question de base a été cernée. Si l’ensemble est systématiquement contredit par le singulier, c’est dans une dynamique choisie et réciproque, qui se développe en rebondissant sans s’appesantir, tournoyante et enlevée.
C’est un lien fluctuant qui se tisse avec les autres ; avec le monde.
O olho e a percepção (L’oeil et la perception) – 45′
Chorégraphie : Maria-Helena PINTO
Interprétation : Bernardo Fernando, Pedro Venâncio, Mario Vumba, Gigliola Sarifa da Conceiçao Zacara
Régie lumière José Sambo
Musique Panu Kaari, Jyri Luukkonen, Quimmo Pohjonen-Ammoin, Pan sonic-puhdistus
La compagnie a bénéficié d’une résidence au Centre Chorégraphique National de Belfort pour la finalisation de son spectacle et d’un soutien de la convention AFAA /DRAC/Région Franche-Comté.
Des bandeaux strient le plateau d’O olho e a percepção. Cela affecte les déplacements des danseurs, mais aussi la perception, jamais lisse ni dégagée, des spectateurs. C’est bien dans l’oeil de ceux-ci que s’élabore une part essentielle du spectacle. Plutôt que raconter l’idée qu’elle se fait du rapport au monde, la chorégraphe invente un dispositif qui permet d’en éprouver, physiquement ici et maintenant, certains aspects.
Lesquels soulèvent la part obscure, enfouie, et rappellent que « nous sommes des univers complexes, controversés et contradictoires ».
Les danseurs vont, viennent, dans un état hors du quotidien: faces grimaçantes, membres en torsion, états proches de la catalepsie.
Cet expressionnisme interdit la fuite aimable.
Les danseurs devront patiemment inventer les vies possibles de leur communauté désarticulée, toujours menacée de retours de fureurs, dans le brouillage des apparences; leurs rapports sont mis en jeu dans tous leurs paradoxes et paroxysmes.
Mona-Mambu – 40′
Chorégraphie Orchy NZABA
Interprétation Christel Balossa Nganga, Rudolf Ikoli Nkazi, Hervé Makaya, Bibène Boungouandza (conteur), Jean-Paul Vivien Bassouamina Loubassou
La compagnie a bénéficié du soutien et d’une résidence au Carré des Jalles de Saint- Médard-en-Jalles pour la finalisation de son spectacle.
Dans Mona-Mambu, Orchy Nzaba montre que le peuple Kongo a toujours retranscrit son quotidien par le biais de scènes proverbiales et de mouvements originaux, sans se figer dans des formes immuables. C’est d’ailleurs une pièce de mouvements à profusion, qui débute sur un solo, engagé d’un pas ferme, surmonté d’enroulements de bras furieux.
La construction connaît ensuite de nombreuses séquences bout à bout. Les unissons le succèdent aux unissons, sans trop de transitions, par relances spectaculaires, avec des pas très balancés.
Mais un glissement incessant opère entre ces tableaux de grande danse et les situations quotidiennes, comme par imprégnation, sans crier gare. Une drôle d’étreinte se résout dans des éclats de rire. On se serre la main comme dans la rue, mais ce n’est que l’amorce du retour à un grand tableau géométrique. Tout le groupe paraît une matière malléable, et bien des barrières, au moins mentales, entrent elles aussi en mouvement.
Umthombi (Le jeune garçon) – 31′
Chorégraphie Musa HLATSHWAYO
Interprétation Musa Hlatshwayo, Sandile Emmanuel Mkhize
Régie Lumière Mbongeni Thusini
Régie son Dlamini Sicelo
Musique Tuva, Among Other Spirits
La compagnie a béneficié d’une résidence au Centre National de la Danse pour la finalisation de son spectacle et du soutien de la convention AFAA/Conseil général de la Seine-Saint-Denis.
Umthombi expose symétrie et dissymétrie entre deux personnages: l’aîné, le chorégraphe Musa Hlatshwayo, et le cadet, qui conserve les traits de l’adolescence. Tous deux engagés dans la relation de la transmission et de l’initiation.
La puissance cérémonieuse des marches y est travaillée jusqu’au sacré.
La pièce va faire s’inverser la prééminence entre les deux protagonistes, dans l’occupation du plateau. L’initiation touche à la maîtrise des savoirs du corps. Tout d’abord, celle-ci revient à l’aîné, tout en stature déployée dans une danse qui prend résolument possession de l’espace. Concentrique, à torse délié, l’intense énergie en est maîtrisée, altière et sereine. Elle rend très palpable la relation entre extériorité et intériorité.
Parfois, aîné et cadet se retrouvent dans le partage, tout particulièrement pour une traversée de la nuit. Sans tapage ni débordement, Umthombi expose des valeurs de sagesse assurée, que d’autres mettraient en doute.
Mercredi 26 avril 18h.
Mardi 25 avril 18h.
Opiyo Okach-Compagnie Gàara
Kenya
Shift… centre – 60′
Chorégraphie Opiyo OKACH
Interprétation Lailah Masiga, Kepha Oiro, Moturi Kebaya, Mani Asumani, James Mweu
Chant Anastasia Akumu
Compositeur, musicien Thomas Lucas
Vidéo Eric Angels
Scénographie Jean-Christophe Lanquetin
Création lumière Chris Duplech
Plasticienne Polska
Production Compagnie Gàara (Kenya) et Association Dunia (France)
Co-production Festival Francophonies/Limoges, Centre Chorégraphique National Orléans, DRAC Ile-de-France, Ford Foundation/Nairobi, GàaraDance Foundation/Nairobi, Godown Arts centre/Nairobi, Association française d’action artistique – AFAA.
Lauréat du concours en 1998.
Formé au mime et au théâtre corporel à Londres, Opiyo Okach développe un projet global de recherche et formation sur la performance scénique à Nairobi. Affranchi de l’impératif narratif, il explore toutes les implications de la pure présence en scène. Il conçoit la formation comme une expérience durable de création, qui abaisse les frontières entre disciplines artistiques. Pour Shift… centre, Opiyo Okach se souvient de la façon dont les danses en Afrique ne se donnaient pas comme un spectacle sur scène, mais comme des expériences éprouvées collectivement de plain pied, dans des espaces mouvants. Et il lance un pont entre ce principe ancestral et les dispositifs explorés par les artistes les plus contemporains qui ont préféré la rue, la déambulation, les espaces ouverts, à la scène. Shift… centre est un dispositif d’improvisation collective, dans un espace multi-modulaire et évolutif, parcouru aussi par les lumières. Les participants n’en sont pas toujours les mêmes selon le lieu et les circonstances où l’événement se produit.
La Galerie
Hors concours-Programme 6
Vendredi 28 avril 22h.
Jeudi 27 avril 18h.
Ariry Andriamoratsiresy-Compagnie Rary Madagascar
Zazandrano – 18′
Pleinement reconnu sur le plan international, ex-lauréat des Rencontres, Ariry Andriamoratsiresy développe une écriture extrêmement rigoureuse, de grande délicatesse. Zazandrano évoque les sirènes, nées de l’eau.
Tchekpo Dan Agbetou-Tchekpo dance company / BéatriceKombéGnapa-Compagnie Tchétché
Allemagne-Bénin / Côte d’Ivoire
Resto – 45′
Un artiste africain de la diaspora, héritier de la danse afro-moderne, rejoint une figure féminine de la danse contemporaine d’Afrique. C’est au Resto qu’ils partagent joyeusement leurs différences stylistiques et de tempérament.
La Coupole
Hors concours-Programme 7
Jeudi 27 avril 20h.
Nelisiwe Xaba-
Afrique du Sud
Plasticization – 15′
Ce solo ironise sur l’importance prise par le plastique dans tant d’aspects de l’existence.
Serge-Aimé Coulibaly-Compagnie Faso-Danse-Théâtre
Burkina Faso
ABenguer (L’autre côté) – 60′
Serge-Aimé Coulibaly est un pur produit de la dynamique scène chorégraphique contemporaine ouagalaise. Mais tôt, il a estimé qu’il ne pourrait développer son art qu’au prix d’une installation en Europe. Ainsi a-t-il su affronter la condition d’immigré, pour se faufiler jusqu’au sein de la plus notoire des compagnies de danse flamande: les Ballets C. de la B. Ainsi l’a-t-on vu dans Wolf, sur la scène de l’Opéra de Paris, ou au Festival d’Avignon dans Tempus fugit, chorégraphié par Sidi Larbi Cherkaoui.
Après Et demain… (2004), A Benguer est sa seconde pièce de groupe, qui mobilise des coproducteurs importants et donne lieu à un stage d’Alain Platel à Ouagadougou. Serge- Aimé Coulibaly n’a pas oublié ses amis danseurs restés au pays, et sait mieux que quiconque ce que sont les rêves qui peuplent leur esprit : le rêve d’A Benguer, le rêve du grand départ. Mais le chorégraphe en a connu la réalité.
Sa pièce se situe dans un « maquis », bar de plein air où se refait le monde autour d’une bière. La danse y amènera un plus de réalité physique, confrontée au discours des rappers rêvant d’ailleurs.
La Galerie
Hors concours-Programme 8
Hip hop
Samedi 29 avril 14h.
Jeudi 27 avril 22h.
Imed Jemâa – Compagnie Sybel ballet Théâtre
Tunisie
Rojla – 35′
Imed Jemâa est un pionnier de la danse contemporaine en Tunisie, qu’il a développée au travers de nombreuses pièces à forte prégnance théâtrale. Rojla opère un rapprochement avec la danse hip hop en voulant évoquer la vie des rues de son pays et de la Méditerranée.
Julie Iarisoa-Compagnie Anjorombala
Madagascar
Anjorombala (Les Exclus) – 25′
Julie Iarisoa est une figure de la fameuse compagnie contemporaine Rary. Mais elle suit de près aussi la scène hip hop, très vivante à Antananarivo. « Anjorombala » est un lieu où la communauté jette tout ce qu’elle juge inutile et sans valeur. Dans leur pièce éponyme, les membres de la compagnie Anjorombala choisissent d’habiter ce lieu, d’y regarder à deux fois, au cas où certaines valeurs mésestimées permettraient d’en faire un endroit de rêve.
Eric Mezino- Umané culture direction Ali Diallo
Burkina Faso/France Avec la compagnie E.Go
L’héritage – 40′ D’après le conte d’Amadou Koumba de Birago Diop
Eric Mezino (ex de la compagnie Accrorap) a été invité par Ali Diallo personnalité incontournable de la dynamique scène hip hop de Ouagadougou, à animer depuis trois années des ateliers et créer une pièce dans la perspective de professionnaliser des danseurs hip hop.
Cette pièce questionne la notion d’héritage et de transmission.
La Galerie
Hors concours-Programme 9
Samedi 29 avril 18h.
Vendredi 28 avril 18h.
Moeketsi Koena-Inzalo dance theater company
Afrique du sud
Dancing ahead of time – 25′
Originaire de Soweto, Moeketsi Koena a bénéficié en Europe d’une formation contemporaine poussée. Mais de retour dans son pays, il mène sa carrière artistique au plus près des jeunes et de la population de son township. Il s’inspire ici très librement des danses de mineurs sudafricains pour aborder la culture urbaine d’aujourd’hui. Au rythme d’images projetées, sa danse, même très élaborée, est chargée de l’électricité de cette culture sans concession.
Qudus Onikeku-
Nigeria
Les enfants perdus / Lost Face… – 20′
Danseur, acrobate, acteur, mais aussi écrivain et poète, Qudus Onikeku est une personnalité de la scène chorégraphique de Lagos. En Europe on le connaît pour sa participation aux pièces d’Heddy Maalem. Sa pièce développe le thème du combat quotidien de l’homme pour continuer d’avancer. Il l’introduit par un long poème à l’âpreté blues, dont les dernières lignes disent: « Je ne me soucie plus de ce que demain peut m’apporter / puisque hier et aujourd’hui m’ont tout pris, / et n’ont rien apporté d’autre que la misère /Comme tout vient et tout s’en va / il m’est si dur de laisser le passé derrière moi. »
Roger Masaba-Footsteps dance company
Ouganda
Nothingness into something – 30′
Roger Masaba s’est formé dans les filières universitaires du théâtre et de la danse dans son pays. Il s’intéresse aux connexions avec les arts plastiques. Son solo souligne la valeur de l’eau dans l’environnement de l’homme.
La Coupole
Hors concours-Programme 10
Vendredi 28 avril 20h.
Nelisiwe Xaba-
Afrique du Sud
Plasticization – 15′
Ce solo ironise sur l’importance prise par le plastique dans tant d’aspects de l’existence.
Vincent Mantsoe-Noa company
Afrique du sud
Men Jaro – 60′ Création
Lauréat du concours en 1995.
Originaire de Soweto, héritier de rituels traditionnels des Sangomas, qu’il a pratiqués, Vincent Mantsoe a aussi traversé la riche expérience de la compagnie Moving into dance, creuset de l’innovation artistique de la nouvelle génération des artistes noirs de la fin de l’apartheid.
Il en fut le directeur associé pendant six ans. Et c’est avec elle qu’il figura au palmarès de la toute première édition du concours des Rencontres pour la pièce Gula Matari, à Luanda en 1995. Il a remporté depuis lors d’autres prix, et développé une carrière internationale, notamment au Japon où il enseigne à des danseurs. Il caractérise comme « Afrofusion » le style qu’il forge entre héritage traditionnel et écriture contemporaine. Sa pièce Men Jaro poursuit son exploration du rapport complexe entre tradition et modernité tel qu’il se joue au coeur même de l’individu. Cela passe particulièrement par la mise en regard des musiques traditionnelle et contemporaine.
Dimanche 30
La Coupole
15h. Plateau Lauréats
Représentations publiques des 3 compagnies lauréates
19h. Plateau Lauréats
Représentations publiques des 3 compagnies lauréates
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