« Corps étrangers »
Toni Morrison/William Forsythe/Peter Welz

Exposition
du 13 Octobre au 15 Janvier 2007
Horaires : 00:00
Horaires : 00:00
Arts plastiques
Louvre – , 75001 Paris –
Ts les jours de 9h à 18h sauf le ma., et > 22h les me. et ve.
Accès libre avec le billet du musée ; 8,5e, 6e à p. de 18h les me. et ve;
Gratuit : – 18 ans, carte Louvre jeunes et Amis du Louvre, – 26 ans le ve. à p. de 18h.
Info : 01 40 20 53 17
Français
En écho à la programmation de Toni Morrison à l’Auditorium dans le cadre du nouveau grand invité du Louvre, une exposition en deux parties, « Corps étrangers », explore quelques dialogues entre la performance corporelle et le langage graphique.
A la demande de l’écrivain américain, il paraissait indispensable d’évoquer l’expérience du corps comme ultime « chez soi », enveloppe où inscrire et interroger l’identité individuelle. Dans le domaine de la danse comme dans celui de la performance entendue au sens large – c’est-à-dire les langages corporels issus tant du théâtre que des arts plastiques – émergent des expressions radicales de l’altérité : une altérité vécue à l’intérieur du sujet lui-même. « Corps étrangers » envisage d’interpréter les représentations du corps par l’image (picturale ou graphique), à la lumière de ces recherches limites du langage de la performance : quelles frontières entre le dedans et le dehors, entre les sensations internes du sujet et les images corporelles qui, par totalité ou par morceaux, tentent de restituer la présence de l’être au monde ?
Partie I
Du 13 octobre au 11 décembre 2006
Galerie de la Melpomène (Sully, salle 16)
William Forsythe et Peter Welz : Retranslation / Final Unfinished Portrait (Francis Bacon).
Installation chorégraphique (multimédia), 2005.
Au détour des espaces dédiés à la statuaire antique, investissant toute l’étendue de la galerie de la Melpomène, prend place une installation inédite, fruit d’une collaboration entre le chorégraphe américain William Forsythe et le vidéaste allemand Peter Welz.
L’oeuvre a pour point de départ un tableau : le dernier autoportrait de Francis Bacon, Untitled (Final Unfinished Portrait) (1991-92, huile sur toile, 198.2 x 146.7cm, Collection Dublin City Gallery The Hugh Lane), laissé inachevé sur son chevalet à sa mort en 1992 (et jamais exposé en dehors du Bacon Estate à Dublin).
A partir de cette toile, installée dans l’espace, une performance réalisée par Forsythe, filmée sous différents points de vue, est déployée à travers l’étendue de la galerie sur trois grands écrans.
Le spectateur se confronte à ces « toiles », semblables à des corps, au gré de sa déambulation, avant d’aboutir au dessin tracé au sol par le danseur durant sa performance. Redevable à Beckett autant qu’à Bacon, Retranslation / Final Unfinished Portrait (Francis Bacon), a partie liée avec l’expérience d’une perte ontologique.
Pour Forsythe, il s’agit d’ « inscrire la présence d’une absence ».
Né en 1949 à New York, William Forsythe a étudié la danse à Jacksonville University et à la Joffrey Ballet School. Entré au Ballet Frankfurt comme danseur en 1973, il assume la direction de la compagnie en 1984. William Forsythe compte parmi les chorégraphes les plus renommés sur le plan international. Il a développé un langage complexe, intégrant et détournant les codes du ballet classique. Depuis quelques années, il collabore régulièrement avec des plasticiens dans le cadre d’oeuvres qui s’éloignent de la pratique de la scène classique et explorent de nouvelles relations entre la performance et le public.
Retranslation / Final Unfinished Portrait (Francis Bacon), présentée ici pour la première fois, est sa deuxième collaboration avec le vidéaste allemand Peter Welz.
Peter Welz, né en 1972 en Allemagne, a suivi sa formation d’artiste plasticien entre Londres, New York (Cooper Union) et Dublin (National College of Art and Design). Son oeuvre s’intéresse aux relations entre la figure et l’espace. Ses installations, utilisant d’abord des moulages de corps humains, ont progressivement privilégié l’usage de la vidéo, qui reste pour l’artiste assujettie à une mise en espace dynamique, un dispositif global prenant à partie le spectateur. Ses créations sont montrées dans les musées européens et américains, et il a été récemment commissaire d’une exposition au Massachusetts Institute of Technology, Boston : « The Choreographic Turn ».
Partie II
Du 13 octobre 2006 au 15 janvier 2007
Salles Mollien
Accrochage de dessins et films
Dans les Salles Mollien du musée (Aile Denon), une sélection d’oeuvres graphiques des collections du musée du Louvre et du musée d’Orsay entre en résonance avec des oeuvres filmées de Sonia Andrade, Samuel Beckett, Bruce Nauman, Kazuo Ohno, qui toutes exposent à travers la performance corporelle une mise à mal de l’identité individuelle.
Reprenant la thématique de Toni Morrison, « Etranger chez soi », l’accrochage, en quatre chapitres (Champ de bataille, Plis, Chutes, Effacements), joue des anachronismes. Il propose de lire les représentations graphiques de la figure humaine à partir des langages du corps exposés dans la performance. La démarche de comparaison s’intéresse aux représentations du corps animé comme lieu d’une identité précaire, suspendue, ou instable. Dans ces images, le mouvement des figures est moins assujetti au récit qu’il n’évoque des passages et états intérieurs, une expérience psychique. Il est porteur de ce que le philosophie Gille Deleuze décrit comme « sensation » : « le corps, non pas en tant qu’il est représenté comme objet, mais en tant qu’il est vécu comme éprouvant telle sensation ». C’est l’amorce d’une relation active entre la figure et l’espace, au sens où la figure dessine l’espace, et détermine ce dernier psychologiquement. Ces esquisses mettent au jour une expérience intime de l’altérité qui, au coeur du processus créateur, renvoie à la nature intrinsèque de l’art et de l’artiste.
A la demande de l’écrivain américain, il paraissait indispensable d’évoquer l’expérience du corps comme ultime « chez soi », enveloppe où inscrire et interroger l’identité individuelle. Dans le domaine de la danse comme dans celui de la performance entendue au sens large – c’est-à-dire les langages corporels issus tant du théâtre que des arts plastiques – émergent des expressions radicales de l’altérité : une altérité vécue à l’intérieur du sujet lui-même. « Corps étrangers » envisage d’interpréter les représentations du corps par l’image (picturale ou graphique), à la lumière de ces recherches limites du langage de la performance : quelles frontières entre le dedans et le dehors, entre les sensations internes du sujet et les images corporelles qui, par totalité ou par morceaux, tentent de restituer la présence de l’être au monde ?
Partie I
Du 13 octobre au 11 décembre 2006
Galerie de la Melpomène (Sully, salle 16)
William Forsythe et Peter Welz : Retranslation / Final Unfinished Portrait (Francis Bacon).
Installation chorégraphique (multimédia), 2005.
Au détour des espaces dédiés à la statuaire antique, investissant toute l’étendue de la galerie de la Melpomène, prend place une installation inédite, fruit d’une collaboration entre le chorégraphe américain William Forsythe et le vidéaste allemand Peter Welz.
L’oeuvre a pour point de départ un tableau : le dernier autoportrait de Francis Bacon, Untitled (Final Unfinished Portrait) (1991-92, huile sur toile, 198.2 x 146.7cm, Collection Dublin City Gallery The Hugh Lane), laissé inachevé sur son chevalet à sa mort en 1992 (et jamais exposé en dehors du Bacon Estate à Dublin).
A partir de cette toile, installée dans l’espace, une performance réalisée par Forsythe, filmée sous différents points de vue, est déployée à travers l’étendue de la galerie sur trois grands écrans.
Le spectateur se confronte à ces « toiles », semblables à des corps, au gré de sa déambulation, avant d’aboutir au dessin tracé au sol par le danseur durant sa performance. Redevable à Beckett autant qu’à Bacon, Retranslation / Final Unfinished Portrait (Francis Bacon), a partie liée avec l’expérience d’une perte ontologique.
Pour Forsythe, il s’agit d’ « inscrire la présence d’une absence ».
Né en 1949 à New York, William Forsythe a étudié la danse à Jacksonville University et à la Joffrey Ballet School. Entré au Ballet Frankfurt comme danseur en 1973, il assume la direction de la compagnie en 1984. William Forsythe compte parmi les chorégraphes les plus renommés sur le plan international. Il a développé un langage complexe, intégrant et détournant les codes du ballet classique. Depuis quelques années, il collabore régulièrement avec des plasticiens dans le cadre d’oeuvres qui s’éloignent de la pratique de la scène classique et explorent de nouvelles relations entre la performance et le public.
Retranslation / Final Unfinished Portrait (Francis Bacon), présentée ici pour la première fois, est sa deuxième collaboration avec le vidéaste allemand Peter Welz.
Peter Welz, né en 1972 en Allemagne, a suivi sa formation d’artiste plasticien entre Londres, New York (Cooper Union) et Dublin (National College of Art and Design). Son oeuvre s’intéresse aux relations entre la figure et l’espace. Ses installations, utilisant d’abord des moulages de corps humains, ont progressivement privilégié l’usage de la vidéo, qui reste pour l’artiste assujettie à une mise en espace dynamique, un dispositif global prenant à partie le spectateur. Ses créations sont montrées dans les musées européens et américains, et il a été récemment commissaire d’une exposition au Massachusetts Institute of Technology, Boston : « The Choreographic Turn ».
Partie II
Du 13 octobre 2006 au 15 janvier 2007
Salles Mollien
Accrochage de dessins et films
Dans les Salles Mollien du musée (Aile Denon), une sélection d’oeuvres graphiques des collections du musée du Louvre et du musée d’Orsay entre en résonance avec des oeuvres filmées de Sonia Andrade, Samuel Beckett, Bruce Nauman, Kazuo Ohno, qui toutes exposent à travers la performance corporelle une mise à mal de l’identité individuelle.
Reprenant la thématique de Toni Morrison, « Etranger chez soi », l’accrochage, en quatre chapitres (Champ de bataille, Plis, Chutes, Effacements), joue des anachronismes. Il propose de lire les représentations graphiques de la figure humaine à partir des langages du corps exposés dans la performance. La démarche de comparaison s’intéresse aux représentations du corps animé comme lieu d’une identité précaire, suspendue, ou instable. Dans ces images, le mouvement des figures est moins assujetti au récit qu’il n’évoque des passages et états intérieurs, une expérience psychique. Il est porteur de ce que le philosophie Gille Deleuze décrit comme « sensation » : « le corps, non pas en tant qu’il est représenté comme objet, mais en tant qu’il est vécu comme éprouvant telle sensation ». C’est l’amorce d’une relation active entre la figure et l’espace, au sens où la figure dessine l’espace, et détermine ce dernier psychologiquement. Ces esquisses mettent au jour une expérience intime de l’altérité qui, au coeur du processus créateur, renvoie à la nature intrinsèque de l’art et de l’artiste.
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