Fiche Film
Cinéma/TV
© AVD
MOYEN Métrage | 2010
Chico, un gipsy peu ordinaire

© AVD
Pays concerné : France
Durée : 52 minutes
Genre : portrait
Type : documentaire
Français
Ambassadeur de la musique gitane, l’ancien leader du groupe Gipsy Kings, Jahloul Bouchikhi, alias Chico, revient sur sa carrière prolifique. Portrait haut en couleur, dans Le Doc du dimanche.
Avec Bamboleo ou Djobi Djoba, il a mis la musique gitane au goût du jour et grimpé en haut des hit-parades. Voici la « success story » de Jahloul, un enfant d’immigrés maghrébins devenu Chico, le fondateur des très célèbres Gipsy Kings.
C’est l’avantage des petites villes. Les distances ne sont jamais très longues et les enfants se retrouvent facilement dehors pour jouer après l’école. Comme tous les Arlésiens, le jeune Jahloul Bouchikhi arpente les ruelles de sa cité, noue des amitiés parmi ses condisciples et partage leurs jeux. Né en 1954 dans une famille maghrébine, élevé dans le quartier populaire de Griffeuille, il croise, dans ses vertes années, la route de Jean-Pierre Demery, le créateur de la marque Souleiado, de Patrick de Carolis, l’actuel président de France Télévisions, et surtout celle des Reyes. C’est auprès de ce clan de Gitans, apparenté au guitariste Manitas de Plata, que Jahloul va trouver sa voie. Comme eux, il sera musicien. Surnommé par les aînés « Chico » – le « gamin » en espagnol -, il délaisse les bancs de l’école pour le plaisir de la guitare : « Je passais les trois quarts de mon temps chez eux. » Les sonorités du flamenco le transportent, et chez les Reyes, il se sent comme à la maison. « Le fait qu’il soit maroco-algérien n’a jamais posé de problème […]. On a la même culture, le même respect pour nos parents, ils ont les mêmes bases que nous. Y compris dans la musique : quand on l’écoute, on se ressemble beaucoup », explique son ami Manolo. Il apprend donc à jouer comme les Gitans et prend très vite la direction d’un groupe qui anime des soirées privées. Déjà, il parie sur l’avenir et entrevoit la possibilité d’une carrière. Son appartenance au clan est définitivement scellée grâce à son mariage avec l’une des filles Reyes.
Le temps du succès
Pour prouver à son père qu’on peut gagner sa vie comme musicien, il se lance. En été, il organise des virées en caravane à Saint-Tropez et demande aux propriétaires des restaurants à la mode l’autorisation de jouer sur la plage devant la crème de la société française. Pari gagné. Conquises, des vedettes comme Brigitte Bardot entraînent leurs pairs dans de folles soirées en plein campement gitan. De lui, l’actrice dit : « On est devenus plus qu’amis. Chico est comme un frère pour moi. Il a toujours été présent quand j’ai eu besoin de lui. » Malgré sa popularité auprès des stars, le groupe, alors appelé Los Reyes, tarde à décoller. Bien inspiré, Chico décide de le rebaptiser pour lui donner un « passeport universel ». Ainsi sont nés les Gipsy Kings. Les succès s’enchaînent à partir du milieu des années 1980. C’est l’époque des tubes comme Djobi Djoba, incontournables dans toutes les fêtes. Plus que jamais considéré comme le porte-parole de sa communauté d’adoption, Chico crée par la suite, avec l’aval de Jack Lang, le festival Mosaïque gitane et tzigane de Nîmes. Nouvelle réussite. Mais à la notoriété succèdent les déboires juridico-financiers. Opposé à son producteur, il quitte le groupe en 1991, pour en former un nouveau : Chico & the Gypsies. En 1995, il ouvre, sur les rives du Rhône, El Patio, « un lieu de fête et de rencontre extraordinaire ». Nommé envoyé spécial de l’Unesco pour la paix, il multiplie les concerts et continue de célébrer cette musique qui reste pour lui synonyme de tolérance : « Le meilleur des dialogues, un trait d’union entre les uns et les autres, une passerelle qu’il faut inviter à franchir. »
Beatriz Loiseau
Documentaire
Durée : 52′
Auteure : Agnès Vincent-Deray
Réalisation : Jean-Pierre Manquillet
Production : France Télévisions / R&G Productions
Année : 2010
TELEVISIONS
France 5
Diffusion : Dimanche 7 février 2010 à 16h40 et 20h35
Jeudi 11 février 2010, à 16h30
Avec Bamboleo ou Djobi Djoba, il a mis la musique gitane au goût du jour et grimpé en haut des hit-parades. Voici la « success story » de Jahloul, un enfant d’immigrés maghrébins devenu Chico, le fondateur des très célèbres Gipsy Kings.
C’est l’avantage des petites villes. Les distances ne sont jamais très longues et les enfants se retrouvent facilement dehors pour jouer après l’école. Comme tous les Arlésiens, le jeune Jahloul Bouchikhi arpente les ruelles de sa cité, noue des amitiés parmi ses condisciples et partage leurs jeux. Né en 1954 dans une famille maghrébine, élevé dans le quartier populaire de Griffeuille, il croise, dans ses vertes années, la route de Jean-Pierre Demery, le créateur de la marque Souleiado, de Patrick de Carolis, l’actuel président de France Télévisions, et surtout celle des Reyes. C’est auprès de ce clan de Gitans, apparenté au guitariste Manitas de Plata, que Jahloul va trouver sa voie. Comme eux, il sera musicien. Surnommé par les aînés « Chico » – le « gamin » en espagnol -, il délaisse les bancs de l’école pour le plaisir de la guitare : « Je passais les trois quarts de mon temps chez eux. » Les sonorités du flamenco le transportent, et chez les Reyes, il se sent comme à la maison. « Le fait qu’il soit maroco-algérien n’a jamais posé de problème […]. On a la même culture, le même respect pour nos parents, ils ont les mêmes bases que nous. Y compris dans la musique : quand on l’écoute, on se ressemble beaucoup », explique son ami Manolo. Il apprend donc à jouer comme les Gitans et prend très vite la direction d’un groupe qui anime des soirées privées. Déjà, il parie sur l’avenir et entrevoit la possibilité d’une carrière. Son appartenance au clan est définitivement scellée grâce à son mariage avec l’une des filles Reyes.
Le temps du succès
Pour prouver à son père qu’on peut gagner sa vie comme musicien, il se lance. En été, il organise des virées en caravane à Saint-Tropez et demande aux propriétaires des restaurants à la mode l’autorisation de jouer sur la plage devant la crème de la société française. Pari gagné. Conquises, des vedettes comme Brigitte Bardot entraînent leurs pairs dans de folles soirées en plein campement gitan. De lui, l’actrice dit : « On est devenus plus qu’amis. Chico est comme un frère pour moi. Il a toujours été présent quand j’ai eu besoin de lui. » Malgré sa popularité auprès des stars, le groupe, alors appelé Los Reyes, tarde à décoller. Bien inspiré, Chico décide de le rebaptiser pour lui donner un « passeport universel ». Ainsi sont nés les Gipsy Kings. Les succès s’enchaînent à partir du milieu des années 1980. C’est l’époque des tubes comme Djobi Djoba, incontournables dans toutes les fêtes. Plus que jamais considéré comme le porte-parole de sa communauté d’adoption, Chico crée par la suite, avec l’aval de Jack Lang, le festival Mosaïque gitane et tzigane de Nîmes. Nouvelle réussite. Mais à la notoriété succèdent les déboires juridico-financiers. Opposé à son producteur, il quitte le groupe en 1991, pour en former un nouveau : Chico & the Gypsies. En 1995, il ouvre, sur les rives du Rhône, El Patio, « un lieu de fête et de rencontre extraordinaire ». Nommé envoyé spécial de l’Unesco pour la paix, il multiplie les concerts et continue de célébrer cette musique qui reste pour lui synonyme de tolérance : « Le meilleur des dialogues, un trait d’union entre les uns et les autres, une passerelle qu’il faut inviter à franchir. »
Beatriz Loiseau
Documentaire
Durée : 52′
Auteure : Agnès Vincent-Deray
Réalisation : Jean-Pierre Manquillet
Production : France Télévisions / R&G Productions
Année : 2010
TELEVISIONS
France 5
Diffusion : Dimanche 7 février 2010 à 16h40 et 20h35
Jeudi 11 février 2010, à 16h30
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