Fiche Film
Cinéma/TV
MOYEN Métrage | 2014
Nos Mères, nos Daronnes
Date de sortie en France : 21/04/2015
Pays concerné : France
Support : HD
Durée : 52 minutes
Genre : société
Type : documentaire

Français

Rahma, Sabrina, Yamina, Habiba, Zineb et Aline, vivent toutes dans le même quartier populaire de la banlieue parisienne depuis les années 70. D’origines, de cultures, de religions différentes, elles nous racontent comment peu à peu, avec les moyens du bord, elles ont conquis leur émancipation. Un hymne à la liberté des femmes. Une autre vision des quartiers et de l’immigration.
Rahma est la mère de la réalisatrice Bouchera Azouz. Avec ses amies Sabrina, Yamina, Zineb et Habiba, elles sont « les daronnes » de cette cité populaire de Bobigny, où elles ont élevé leurs enfants. D’origines marocaine, tunisienne ou algérienne, elles sont arrivées ici dans les années 1960. Devant la caméra, elles évoquent comment elles ont souvent dû batailler, depuis toutes petites, pour gagner leur liberté, la maîtrise de leur corps à une époque où l’avortement était encore interdit. Sans tabou, elles racontent la difficulté de se prémunir contre les nombreuses grossesses, leurs avortements secrets, leurs efforts pour offrir à leurs enfants une vie meilleure.

Un film inédit écrit par Bouchera Azzouz

France, 2015, Documentaire, 51min 20s

Réalisatrices : Bouchera Azzouz et Marion Stalens

Support de tournage : Numérique
Diffuseur : France 2



Note d’intention de Bouchera Azzouz
Ce film est né peu à peu dans mon esprit depuis plusieurs années. Souvent, pendant des débats, on me demandait comment moi, fille de banlieue, j’en étais arrivée au féminisme. Ces questions me surprenaient et puis j’ai fini par réaliser que mon parcours est en effet assez atypique. Je ne suis pas venue au féminisme par les œuvres de Simone de Beauvoir ou d’Antoinette Fouque. Celles qui m’ont initiée, ce sont les femmes de mon quartier, celles au côté de qui j’ai grandi, auprès desquelles j’ai observé et analysé ce qu' »être femme » voulait dire. J’ai donc eu envie de mettre en lumière ce « féminisme » du quotidien, ce féminisme de l’ombre, bâti à partir d’actions plutôt que de discours, ce féminisme populaire qui a forgé la femme engagée que je suis devenue.
J’ai beaucoup hésité avant de me lancer. Ce n’était pas gagné que ces femmes acceptent de se livrer. Je mesurais le courage que cette prise de parole allait leur demander. A commencer par ma mère. Et puis j’avais une certaine appréhension de découvrir en elle une femme différente de la mère que je connaissais. Finalement ma mère a accepté de se raconter, tout en mettant ses toiles entre nous. Ça n’était plus ni la mère, ni la femme qui me parlait, mais une artiste, dont la peinture raconte au delà d’elle, la condition des femmes. Son engagement dans le film a été un gage de confiance pour ses amies qui ont aussi accepté de faire partie de l’aventure. Au-delà de leurs différences, je voulais raconter comment ces femmes partagent une universelle aspiration à la liberté.
Pour faire ce premier film, j’ai appelé auprès de moi, la réalisatrice Marion Stalens. Sa grande expérience et sa profonde sensibilité ont été un enrichissement pour le film. Pendant notre tournage, nous sommes allées de découvertes en découvertes. J’ai compris à quel point la question de la maîtrise des grossesses avait été centrale pour toute cette génération de femmes, quelles que soient leurs origines, leurs croyances, leurs cultures, et à quel point l’avortement, même illégal, était une réalité partagée par la plupart d’entre elles.
Avec ce film, elles peuvent enfin partager avec les jeunes générations le récit de leurs révoltes silencieuses. Elles ont inventé, chacune à leur manière, avec les moyens du bord, leur propre chemin d’émancipation, autant d’itinéraires bis, qu’elles nous laissent en héritage.
Bouchera AZZOUZ

Une production De l’autre côté du Périph’

Produit par Laurence Lascary
Avec la participation de France Télévisions
Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée, de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances de l’Acsé, de la Commission Images de la diversité de la PROCIREP – Société des Producteurs et de l’ANGOA.
Unité de programmes documentaires (France 2 – France Télévisions) : Fabrice Puchault et Barbara Hurel

Issue d’un quartier populaire de la banlieue parisienne, et inspirée par le parcours de sa mère et de ses voisines, Bouchera Azzouz veut découvrir qui sont ces femmes qui se cachent derrière ce rôle de mères qu’elles endossent depuis si longtemps. Pour les jeunes, elles sont « les daronnes », véritables piliers du quartier. (« Daronnes » signifie mères).
Pour la société, elles sont des « mères courage ».

Mais qui sont-elles vraiment ? Des femmes aussi ! Alors, sans tabous, elles osent évoquer leur jeunesse, leurs combats intimes et leurs trajectoires souvent mouvementées. Musulmanes, juives ou athées, amies par delà leurs cultures, elles ont su bousculer leurs traditions et les interdits de la société française des années 70, pour gagner leur liberté. Elles racontent comment elles ont surmonté les difficultés d’accès à l’éducation, et les batailles qu’elles ont menées pour la maîtrise de leurs corps et de leurs destins. On découvre que la plupart d’entre elles ont avorté, y compris du temps où cette pratique était encore illégale, partageant ainsi la condition de nombre de leurs voisines françaises. Aujourd’hui Rahma s’est mise à peindre des tableaux, où elle se raconte avec une incroyable audace, Sabrina s’épanouit dans son travail, Zineb continue à militer pour les droits des femmes, Yamina se passionne pour la lecture et Habiba se bichonne et emmène ses amies en thalassothérapie. A travers leurs histoires singulières, drôles et émouvantes, ce film propose une vision décapante des femmes des quartiers populaires.
Source : www.france2.fr/emissions/infrarouge/diffusions/21-04-2015_320165

LA PRESSE
Touchantes, drôles, engagées, ces mères livrent des récits de vie qui forcent le respect, racontant à leur manière les nombreux combats des femmes pour leur émancipation.
Téléstar

Diffusion TV
Mardi 21 avril 2015, à 23h05 sur France 2 (émission Infrarouge). Puis en replay sur www.france2.fr.
www.france2.fr/emissions/infrarouge/diffusions/21-04-2015_320165
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