Fiche Film
Cinéma/TV
LONG Métrage | 2018
Libye, anatomie d’un crime

Pays concerné : Libye
Durée : 109 minutes
Genre : historique
Type : documentaire
Français
Yasine, Nazir et Ahmed fuient leur terre natale, la Libye. Ils errent comme des fantômes dans la ville de Tunis, portant en eux un lourd secret. Leur chemin croise celui d’une poignée d’enquêteurs, des résistants libyens exilés en Tunisie. Solidaires, obstinés, Emad et Ramadan suivent la trace de ces hommes blessés pour collecter et rassembler une parole fragile.
Mis bout à bout, les témoignages recueillis dessinent les contours d’un crime sans précédents : le viol systématique et massif des hommes libyens depuis la Révolution
Un indicible crime que l’histoire tente encore d’effacer.
Le viol est devenu, depuis une trentaine d’années, une arme de destruction massive en Bosnie, au Rwanda, au Congo et en Syrie. Alors que les femmes et les enfants en sont les premières cibles, dans la poudrière libyenne, ce crime de guerre érigé en système frappe d’abord les hommes. Exilés libyens à Tunis, Emad, un militant, et Ramadan, un procureur, tentent dans la clandestinité de recueillir les preuves d’une barbarie dont les victimes restent emmurées dans l’indicible. À force d’opiniâtreté, ces activistes, aidés par Céline Bardet, une juriste internationale, obtiennent les premiers récits circonstanciés d’une poignée d’hommes qui ont subi ces supplices. Anéantis, le fantomatique Yacine, Nazir ou encore Ahmed livrent des bribes effroyables de leur histoire et de leur intimité saccagée. La voix brisée, ils racontent les prisons clandestines, la violence, les humiliations et les tortures commises par les milices armées dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute de Kadhafi. Dans ce cycle sans fin d’horreur organisée, les migrants aussi sont utilisés. Détenu dans une dizaine de geôles, Ali, tout juste libéré, témoigne, lui, de la généralisation du viol qui vise systématiquement les Tawergha, une tribu noire ostracisée.
Humanité broyée
Dans les pas de ces militants isolés qui luttent au péril de leur vie pour que justice soit rendue devant les tribunaux internationaux, Cécile Allegra lève le voile sur l’ampleur de ce crime de guerre jusqu’ici totalement occulté. Au fil des témoignages et de ce qu’ils révèlent des méthodes employées, des sévices vécus et de leur efficacité à broyer l’humanité des prisonniers se dessine l’enfer d’un pays dévasté, qui engendre rapts, vengeances et tortures. En faisant résonner la voix des victimes, ce film bouleversant participe d’une patiente et difficile quête de vérité, dans l’espoir, un jour, d’enrayer cette mécanique mortifère.
Documentaire de Cécile Allegra (France, 2018, 1h09mn) – Coproduction : ARTE France, Cinétévé
Prix de l’OMCT (Organisation mondiale contre la torture), section « grands reportages », FIFDH 2018
*Sélectionné pour le Festival Vues d’Afrique 2023
Mis bout à bout, les témoignages recueillis dessinent les contours d’un crime sans précédents : le viol systématique et massif des hommes libyens depuis la Révolution
Un indicible crime que l’histoire tente encore d’effacer.
Le viol est devenu, depuis une trentaine d’années, une arme de destruction massive en Bosnie, au Rwanda, au Congo et en Syrie. Alors que les femmes et les enfants en sont les premières cibles, dans la poudrière libyenne, ce crime de guerre érigé en système frappe d’abord les hommes. Exilés libyens à Tunis, Emad, un militant, et Ramadan, un procureur, tentent dans la clandestinité de recueillir les preuves d’une barbarie dont les victimes restent emmurées dans l’indicible. À force d’opiniâtreté, ces activistes, aidés par Céline Bardet, une juriste internationale, obtiennent les premiers récits circonstanciés d’une poignée d’hommes qui ont subi ces supplices. Anéantis, le fantomatique Yacine, Nazir ou encore Ahmed livrent des bribes effroyables de leur histoire et de leur intimité saccagée. La voix brisée, ils racontent les prisons clandestines, la violence, les humiliations et les tortures commises par les milices armées dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute de Kadhafi. Dans ce cycle sans fin d’horreur organisée, les migrants aussi sont utilisés. Détenu dans une dizaine de geôles, Ali, tout juste libéré, témoigne, lui, de la généralisation du viol qui vise systématiquement les Tawergha, une tribu noire ostracisée.
Humanité broyée
Dans les pas de ces militants isolés qui luttent au péril de leur vie pour que justice soit rendue devant les tribunaux internationaux, Cécile Allegra lève le voile sur l’ampleur de ce crime de guerre jusqu’ici totalement occulté. Au fil des témoignages et de ce qu’ils révèlent des méthodes employées, des sévices vécus et de leur efficacité à broyer l’humanité des prisonniers se dessine l’enfer d’un pays dévasté, qui engendre rapts, vengeances et tortures. En faisant résonner la voix des victimes, ce film bouleversant participe d’une patiente et difficile quête de vérité, dans l’espoir, un jour, d’enrayer cette mécanique mortifère.
Documentaire de Cécile Allegra (France, 2018, 1h09mn) – Coproduction : ARTE France, Cinétévé
Prix de l’OMCT (Organisation mondiale contre la torture), section « grands reportages », FIFDH 2018
*Sélectionné pour le Festival Vues d’Afrique 2023
English
Yasine, Nazir and Ahmed flee their homeland, Libya. They wander like ghosts through the city of Tunis, carrying a heavy secret. Their path crosses that of a handful of investigators, Libyan resistance fighters exiled in Tunisia. Emad and Ramadan follow the trail of these wounded men in order to collect and gather a fragile word.
Taken together, the testimonies they gather outline an unprecedented crime: the systematic and massive rape of Libyan men since the Revolution
An unspeakable crime that history is still trying to erase.
Rape has become a weapon of mass destruction in Bosnia, Rwanda, Congo and Syria over the past thirty years. While women and children are the first targets, in the Libyan powder keg, this war crime, which has become a system, strikes men first. As Libyan exiles in Tunis, Emad, an activist, and Ramadan, a prosecutor, try to gather evidence of a barbarity whose victims remain imprisoned in the unspeakable. Through persistence, these activists, helped by Céline Bardet, an international lawyer, obtain the first detailed accounts of a handful of men who suffered these tortures. Shattered, the ghostly Yacine, Nazir and Ahmed give appalling snippets of their history and their ransacked intimacy. With broken voices, they tell of the clandestine prisons, the violence, humiliations and tortures committed by the armed militia in a country plunged into chaos since the fall of Gaddafi. In this endless cycle of organised horror, migrants are also used. Ali, who has just been released, testifies to the widespread rape of the Tawergha, an ostracised black tribe.
Humanity crushed
Following in the footsteps of these isolated activists who are fighting at the risk of their lives for justice before the international courts, Cécile Allegra lifts the veil on the extent of this war crime, which has been totally hidden until now. Through the testimonies and what they reveal about the methods used, the abuses experienced and their effectiveness in crushing the humanity of the prisoners, the hell of a devastated country emerges, which generates kidnappings, revenge and torture. By giving voice to the victims, this deeply moving film is part of a patient and difficult quest for the truth, in the hope, one day, of putting a stop to this deadly mechanism.
Documentary by Cécile Allegra (France, 2018, 1h09mn) – Coproduction: ARTE France, Cinétévé
OMCT Prize (World Organisation Against Torture), section « grands reportages », FIFDH 2018
*Selected for the Vues d’Afrique Festival 2023
Taken together, the testimonies they gather outline an unprecedented crime: the systematic and massive rape of Libyan men since the Revolution
An unspeakable crime that history is still trying to erase.
Rape has become a weapon of mass destruction in Bosnia, Rwanda, Congo and Syria over the past thirty years. While women and children are the first targets, in the Libyan powder keg, this war crime, which has become a system, strikes men first. As Libyan exiles in Tunis, Emad, an activist, and Ramadan, a prosecutor, try to gather evidence of a barbarity whose victims remain imprisoned in the unspeakable. Through persistence, these activists, helped by Céline Bardet, an international lawyer, obtain the first detailed accounts of a handful of men who suffered these tortures. Shattered, the ghostly Yacine, Nazir and Ahmed give appalling snippets of their history and their ransacked intimacy. With broken voices, they tell of the clandestine prisons, the violence, humiliations and tortures committed by the armed militia in a country plunged into chaos since the fall of Gaddafi. In this endless cycle of organised horror, migrants are also used. Ali, who has just been released, testifies to the widespread rape of the Tawergha, an ostracised black tribe.
Humanity crushed
Following in the footsteps of these isolated activists who are fighting at the risk of their lives for justice before the international courts, Cécile Allegra lifts the veil on the extent of this war crime, which has been totally hidden until now. Through the testimonies and what they reveal about the methods used, the abuses experienced and their effectiveness in crushing the humanity of the prisoners, the hell of a devastated country emerges, which generates kidnappings, revenge and torture. By giving voice to the victims, this deeply moving film is part of a patient and difficult quest for the truth, in the hope, one day, of putting a stop to this deadly mechanism.
Documentary by Cécile Allegra (France, 2018, 1h09mn) – Coproduction: ARTE France, Cinétévé
OMCT Prize (World Organisation Against Torture), section « grands reportages », FIFDH 2018
*Selected for the Vues d’Afrique Festival 2023
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