À Memphis, en 1957, Jim Stewart, un fan de country, convainc sa sœur, Estelle Axton, de racheter un cinéma désaffecté, en plein ghetto noir, et d’en faire un studio. Ils réunissent les premières lettres de leurs noms, ce qui donne « Stax ». Estelle crée un magasin de disques attenant au studio, qui attire les talents du quartier, tandis que Jim délaisse la country pour le rhythm and blues. Le label enregistre ses premiers tubes, tel « Green Onions » de Booker T. & The M.G.’s, premier groupe multiracial. Stax enchaîne rapidement les succès, concoctés par des compositeurs de génie comme Isaac Hayes, qui œuvrera dix ans dans l’ombre avant de devenir le dandy soul qu’on connaît. En 1965, l’arrivée d’Al Bell, un DJ à l’épais carnet d’adresses, booste le label, désormais dirigé par un Blanc, Jim, et un Noir, Al, qui, faisant fi de la ségrégation, travaillent en harmonie.

Le phénix Stax
Les fastueuses années 1960 verront émerger les talents d’Otis Redding et du duo Sam & Dave. Mais malgré la loi sur les droits civiques de 1964, la décennie se terminera mal, avec une exacerbation des tensions raciales. Venu soutenir les éboueurs de Memphis, Martin Luther King est assassiné dans un motel de la ville en 1968. Ce traumatisme brise l’utopie métissée de Stax : les employés noirs regardent désormais leurs collègues blancs de travers. Le label renaîtra de ses cendres grâce à l’explosion de la soul au début des années 1970, avant de déposer le bilan en 1975. Ponctué d’images de fresques urbaines de Memphis, le film raconte cette tumultueuse épopée grâce à des archives inédites et à des témoignages passionnants, notamment ceux de Steve Cropper, coauteur du tube « (Sittin’ on) The Dock of the Bay », d’Al Bell, du chanteur Sam Moore, ou de Rob Bowman, le « biographe » de Stax.

Documentaire de Lionel Baillon et Stéphane Carrel (France, 2019, 52mn) – Auteurs : Lionel Baillon et Taleesa Herman – Coproduction : ARTE France, Flair Production, Universal Music France, Off Productions

Résumé pour les catalogues officiels : La fabuleuse histoire du label Stax, qui inventa la soul et fit travailler dans un même studio Blancs et Noirs dans l’Amérique ségrégationniste.

In Memphis in 1957, Jim Stewart, a country music fan, convinced his sister, Estelle Axton, to buy a disused movie theatre in the middle of the black ghetto and turn it into a studio. They put together the first letters of their names, which gives « Stax ». Estelle creates a record shop adjoining the studio, which attracts local talent, while Jim abandons country music for rhythm and blues. The label records its first hits, such as « Green Onions » by Booker T. & The M.G.’s, the first multiracial band. Stax’s success quickly followed, concocted by genius composers such as Isaac Hayes, who would work in the shadows for ten years before becoming the soul dandy we know. In 1965, the arrival of Al Bell, a DJ with a thick address book, boosted the label, which was now run by a white man, Jim, and a black man, Al, who, ignoring segregation, worked in harmony.

The Stax Phoenix
The sumptuous 1960s saw the emergence of the talents of Otis Redding and the duo Sam & Dave. But despite the Civil Rights Act of 1964, the decade ended badly, with racial tensions escalating. Martin Luther King, who came to support the Memphis garbage collectors, was murdered in a Memphis motel in 1968. This trauma shattered Stax’s mixed-race utopia: black employees now looked at their white colleagues sideways. The label was reborn from its ashes thanks to the explosion of soul music in the early 1970s, before going bankrupt in 1975. Punctuated with images of urban frescoes in Memphis, the film recounts this tumultuous epic thanks to unpublished archives and fascinating testimonies, notably those of Steve Cropper, co-author of the hit « (Sittin’ on) The Dock of the Bay », of Al Bell, of singer Sam Moore, or of Rob Bowman, Stax’s « biographer ».

Documentary by Lionel Baillon and Stéphane Carrel (France, 2019, 52mn) – Authors: Lionel Baillon and Taleesa Herman – Co-production: ARTE France, Flair Production, Universal Music France, Off Productions