Fiche Film
Cinéma/TV
2020
Ku Klux Klan, une histoire américaine
Pays concerné : États-Unis
Durée : 104 minutes
Genre : historique
Type : documentaire
Français
En archives et témoignages éloquents, David Korn-Brzoza retrace l’histoire méconnue, car en partie refoulée, du « plus ancien groupe terroriste des États-Unis », qui a mis en œuvre par une violence largement impunie ses visées racistes, de 1865 à nos jours.
1. Naissance d’un empire invisible
En 1865, une poignée de vétérans sudistes de la guerre de Sécession fondent une société secrète dans le Tennessee et lui donnent le nom de Ku Klux Klan, peut-être en référence au grec kuklos, « le cercle ». Par jeu, puis pour terroriser, ils se parent d’attributs pseudo médiévaux, robes et cagoules dissimulant leur identité. Sur 9 millions d’habitants, 4 millions de Noirs libérés de l’esclavage vivent alors dans les anciens États fédérés du Sud. En 1868, année électorale, le Klan, qui a grossi rapidement pour se transformer en organisation paramilitaire, multiplie attentats et lynchages pour les dissuader d’exercer leurs nouveaux droits. Quatre ans plus tard, quand Washington dissout le Klan et envoie l’armée rétablir l’ordre, ses membres et alliés se sont arrogé tous les pouvoirs. Sous l’égide des lois dites « Jim Crow », une ségrégation impitoyable succède à l’esclavage. Les images des lynchages, devenus monnaie courante, figurent sur des cartes postales. Quelques décennies plus tard, dans une Amérique en pleine mutation où des millions d’immigrants affluent, le Ku Klux Klan, popularisé par le film de David W. Griffith Naissance d’une nation, qui fait vibrer 50 millions de spectateurs, renaît spectaculairement. Sous l’impulsion de ses leaders, il élargit son commerce de haine aux immigrants, aux communistes, aux juifs, aux catholiques… Organisation de masse forte de près de 4 millions de membres, il contribue à faire voter en 1924 une loi limitant l’immigration aux Européens du Nord, qui reste en vigueur pendant plus de quarante ans. Affaibli par les scandales et la Grande Dépression, puis discrédité après la Seconde Guerre mondiale pour ses sympathies fascistes et nazies, le Klan disparaît pour resurgir une décennie plus tard, avec l’émergence du mouvement pour les droits civiques.
2. Résurrections
En 1954, la Cour suprême déclare anticonstitutionnelle la ségrégation raciale dans les écoles publiques. Le Ku Klux Klan se remet alors en ordre de marche et, avec la complicité des autorités locales dans certains États, se déchaîne pour contrer par la terreur un mouvement devenu irrépressible. En septembre 1963, deux semaines après la marche sur Washington, où des centaines de milliers de personnes ont acclamé le « rêve » de Martin Luther King, des membres du Klan font exploser une bombe dans une église noire de Birmingham en Alabama, tuant quatre jeunes filles. Ils sont rapidement identifiés, mais J. Edgar Hoover enterre le dossier. L’année suivante, l’assassinat de trois militants des droits civiques achève de choquer l’opinion et, sous la pression politique, le patron du FBI va enfin agir, tandis que le président Johnson met officiellement fin à la ségrégation. En quelques années, le Klan va perdre 70 % de ses effectifs et se fondre dans la nébuleuse disparate des suprémacistes blancs, aujourd’hui ragaillardie par la présidence de Donald Trump.
Part d’ombre
Pour retracer en détail les quatre vies successives du Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza a rassemblé un impressionnant fonds d’archives, alimenté en partie par celles du mouvement lui-même, et rencontré une dizaine d’interlocuteurs : un membre repenti de l’organisation, des vétérans de la lutte pour les droits civiques, le juge pugnace qui, quatorze ans après l’attentat de Birmingham, a poursuivi et condamné ses auteurs, ainsi que différents chercheurs et analystes. En montrant ainsi combien le mouvement et ses crimes incarnent une histoire et des valeurs collectives, il jette une lumière crue sur cette part d’ombre que l’Amérique blanche peine encore à reconnaître.
Documentaire de David Korn-Brzoza (France, 2020, 2x58mn) – Coproduction : ARTE France, Roche Productions, avec la participation de France Télévisions
1. Naissance d’un empire invisible
En 1865, une poignée de vétérans sudistes de la guerre de Sécession fondent une société secrète dans le Tennessee et lui donnent le nom de Ku Klux Klan, peut-être en référence au grec kuklos, « le cercle ». Par jeu, puis pour terroriser, ils se parent d’attributs pseudo médiévaux, robes et cagoules dissimulant leur identité. Sur 9 millions d’habitants, 4 millions de Noirs libérés de l’esclavage vivent alors dans les anciens États fédérés du Sud. En 1868, année électorale, le Klan, qui a grossi rapidement pour se transformer en organisation paramilitaire, multiplie attentats et lynchages pour les dissuader d’exercer leurs nouveaux droits. Quatre ans plus tard, quand Washington dissout le Klan et envoie l’armée rétablir l’ordre, ses membres et alliés se sont arrogé tous les pouvoirs. Sous l’égide des lois dites « Jim Crow », une ségrégation impitoyable succède à l’esclavage. Les images des lynchages, devenus monnaie courante, figurent sur des cartes postales. Quelques décennies plus tard, dans une Amérique en pleine mutation où des millions d’immigrants affluent, le Ku Klux Klan, popularisé par le film de David W. Griffith Naissance d’une nation, qui fait vibrer 50 millions de spectateurs, renaît spectaculairement. Sous l’impulsion de ses leaders, il élargit son commerce de haine aux immigrants, aux communistes, aux juifs, aux catholiques… Organisation de masse forte de près de 4 millions de membres, il contribue à faire voter en 1924 une loi limitant l’immigration aux Européens du Nord, qui reste en vigueur pendant plus de quarante ans. Affaibli par les scandales et la Grande Dépression, puis discrédité après la Seconde Guerre mondiale pour ses sympathies fascistes et nazies, le Klan disparaît pour resurgir une décennie plus tard, avec l’émergence du mouvement pour les droits civiques.
2. Résurrections
En 1954, la Cour suprême déclare anticonstitutionnelle la ségrégation raciale dans les écoles publiques. Le Ku Klux Klan se remet alors en ordre de marche et, avec la complicité des autorités locales dans certains États, se déchaîne pour contrer par la terreur un mouvement devenu irrépressible. En septembre 1963, deux semaines après la marche sur Washington, où des centaines de milliers de personnes ont acclamé le « rêve » de Martin Luther King, des membres du Klan font exploser une bombe dans une église noire de Birmingham en Alabama, tuant quatre jeunes filles. Ils sont rapidement identifiés, mais J. Edgar Hoover enterre le dossier. L’année suivante, l’assassinat de trois militants des droits civiques achève de choquer l’opinion et, sous la pression politique, le patron du FBI va enfin agir, tandis que le président Johnson met officiellement fin à la ségrégation. En quelques années, le Klan va perdre 70 % de ses effectifs et se fondre dans la nébuleuse disparate des suprémacistes blancs, aujourd’hui ragaillardie par la présidence de Donald Trump.
Part d’ombre
Pour retracer en détail les quatre vies successives du Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza a rassemblé un impressionnant fonds d’archives, alimenté en partie par celles du mouvement lui-même, et rencontré une dizaine d’interlocuteurs : un membre repenti de l’organisation, des vétérans de la lutte pour les droits civiques, le juge pugnace qui, quatorze ans après l’attentat de Birmingham, a poursuivi et condamné ses auteurs, ainsi que différents chercheurs et analystes. En montrant ainsi combien le mouvement et ses crimes incarnent une histoire et des valeurs collectives, il jette une lumière crue sur cette part d’ombre que l’Amérique blanche peine encore à reconnaître.
Documentaire de David Korn-Brzoza (France, 2020, 2x58mn) – Coproduction : ARTE France, Roche Productions, avec la participation de France Télévisions
English
In eloquent archives and testimonies, David Korn-Brzoza traces the little-known, partly repressed history of the « oldest terrorist group in the United States », which has implemented its racist aims with largely unpunished violence, from 1865 to the present day.
1. Birth of an invisible empire
In 1865, a handful of Southern Civil War veterans founded a secret society in Tennessee and named it the Ku Klux Klan, perhaps in reference to the Greek kuklos, « the circle ». For fun, then to terrorise, they dressed up in pseudo-medieval attributes, dresses and bonnets concealing their identity. Out of 9 million inhabitants, 4 million blacks freed from slavery then lived in the former Federated States of the South. In 1868, the election year, the Klan, which grew rapidly to become a paramilitary organisation, multiplied attacks and lynchings to dissuade them from exercising their new rights. Four years later, when Washington dissolved the Klan and sent the army to restore order, its members and allies assumed all the powers. Under the aegis of the so-called « Jim Crow » laws, ruthless segregation succeeded slavery. Images of lynchings, which had become commonplace, appeared on postcards. A few decades later, in a rapidly changing America where millions of immigrants were pouring in, the Ku Klux Klan, popularized by David W. Griffith’s film Birth of a Nation, which thrilled 50 million viewers, was spectacularly reborn. Under the impetus of its leaders, it extended its hate trade to immigrants, communists, Jews, Catholics… A mass organisation with nearly 4 million members, it helped pass a law in 1924 limiting immigration to Northern Europeans, which remained in force for more than forty years. Weakened by scandals and the Great Depression, then discredited after the Second World War for its fascist and Nazi sympathies, the Klan disappeared only to resurface a decade later with the emergence of the civil rights movement.
2. Resurrections
In 1954 the Supreme Court declared racial segregation in public schools unconstitutional. The Ku Klux Klan then got its act together and, with the complicity of local authorities in some states, went on a rampage to use terror to counter a movement that had become unstoppable. In September 1963, two weeks after the march on Washington, where hundreds of thousands of people cheered Martin Luther King’s « dream », Klan members detonated a bomb in a black church in Birmingham, Alabama, killing four young girls. They were quickly identified, but J. Edgar Hoover buried the case. The following year, the assassination of three civil rights activists shocked the public and, under political pressure, the head of the FBI finally took action, while President Johnson officially put an end to segregation. Within a few years, the Klan lost 70% of its membership and merged into the disparate nebula of white supremacists, now revived by the presidency of Donald Trump.
A shadowy side
To retrace in detail the four successive lives of the Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza gathered an impressive collection of archives, fed in part by those of the movement itself, and met a dozen or so interlocutors: a repentant member of the organisation, veterans of the civil rights struggle, the pugnacious judge who, fourteen years after the Birmingham bombing, prosecuted and convicted its perpetrators, and various researchers and analysts. By showing how much the movement and its crimes embody a collective history and values, he sheds a harsh light on that part of the shadow that white America still struggles to recognise.
Documentary by David Korn-Brzoza (France, 2020, 2x58mn) – Co-production: ARTE France, Roche Productions, with the participation of France Télévisions
1. Birth of an invisible empire
In 1865, a handful of Southern Civil War veterans founded a secret society in Tennessee and named it the Ku Klux Klan, perhaps in reference to the Greek kuklos, « the circle ». For fun, then to terrorise, they dressed up in pseudo-medieval attributes, dresses and bonnets concealing their identity. Out of 9 million inhabitants, 4 million blacks freed from slavery then lived in the former Federated States of the South. In 1868, the election year, the Klan, which grew rapidly to become a paramilitary organisation, multiplied attacks and lynchings to dissuade them from exercising their new rights. Four years later, when Washington dissolved the Klan and sent the army to restore order, its members and allies assumed all the powers. Under the aegis of the so-called « Jim Crow » laws, ruthless segregation succeeded slavery. Images of lynchings, which had become commonplace, appeared on postcards. A few decades later, in a rapidly changing America where millions of immigrants were pouring in, the Ku Klux Klan, popularized by David W. Griffith’s film Birth of a Nation, which thrilled 50 million viewers, was spectacularly reborn. Under the impetus of its leaders, it extended its hate trade to immigrants, communists, Jews, Catholics… A mass organisation with nearly 4 million members, it helped pass a law in 1924 limiting immigration to Northern Europeans, which remained in force for more than forty years. Weakened by scandals and the Great Depression, then discredited after the Second World War for its fascist and Nazi sympathies, the Klan disappeared only to resurface a decade later with the emergence of the civil rights movement.
2. Resurrections
In 1954 the Supreme Court declared racial segregation in public schools unconstitutional. The Ku Klux Klan then got its act together and, with the complicity of local authorities in some states, went on a rampage to use terror to counter a movement that had become unstoppable. In September 1963, two weeks after the march on Washington, where hundreds of thousands of people cheered Martin Luther King’s « dream », Klan members detonated a bomb in a black church in Birmingham, Alabama, killing four young girls. They were quickly identified, but J. Edgar Hoover buried the case. The following year, the assassination of three civil rights activists shocked the public and, under political pressure, the head of the FBI finally took action, while President Johnson officially put an end to segregation. Within a few years, the Klan lost 70% of its membership and merged into the disparate nebula of white supremacists, now revived by the presidency of Donald Trump.
A shadowy side
To retrace in detail the four successive lives of the Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza gathered an impressive collection of archives, fed in part by those of the movement itself, and met a dozen or so interlocutors: a repentant member of the organisation, veterans of the civil rights struggle, the pugnacious judge who, fourteen years after the Birmingham bombing, prosecuted and convicted its perpetrators, and various researchers and analysts. By showing how much the movement and its crimes embody a collective history and values, he sheds a harsh light on that part of the shadow that white America still struggles to recognise.
Documentary by David Korn-Brzoza (France, 2020, 2x58mn) – Co-production: ARTE France, Roche Productions, with the participation of France Télévisions
Português
Em arquivos e testemunhos eloquentes, David Korn-Brzoza refaz a história pouco conhecida e parcialmente reprimida do « grupo terrorista mais antigo dos Estados Unidos », que implementou os seus objectivos racistas com uma violência largamente impune desde 1865 até aos dias de hoje.
1. Nascimento de um império invisível
Em 1865, um punhado de veteranos da Guerra Civil do Sul fundaram uma sociedade secreta no Tennessee e deram-lhe o nome de Ku Klux Klan, talvez em referência ao grego kuklos, « o círculo ». Como um jogo, e depois para aterrorizar, eles usam atributos pseudo-medievais, vestidos e balaclavas que escondem a sua identidade. De uma população de 9 milhões, 4 milhões de negros libertados da escravatura viviam então nos antigos Estados Federados do Sul. Em 1868, ano das eleições, o Klan, que tinha crescido rapidamente para se tornar uma organização paramilitar, levou a cabo numerosos ataques e linchamentos para os dissuadir de exercerem os seus novos direitos. Quatro anos mais tarde, quando Washington dissolveu o Klan e enviou o exército para restabelecer a ordem, os seus membros e aliados assumiram todos os poderes. Sob a égide das chamadas leis « Jim Crow », a segregação impiedosa sucedeu à escravatura. Imagens de linchamentos, que se tinham tornado comuns, apareceram em cartões postais. Algumas décadas mais tarde, numa América em rápida mudança, onde milhões de imigrantes estão a entrar, o Ku Klux Klan, popularizado pelo filme Birth of a Nation de David W. Griffith, que emocionou 50 milhões de espectadores, renasceu de forma espectacular. Sob o impulso dos seus líderes, alargou o seu comércio de ódio aos imigrantes, comunistas, judeus, católicos… Uma organização de massas com quase 4 milhões de membros, ajudou a aprovar uma lei em 1924 que restringia a imigração aos europeus do Norte, que permaneceu em vigor durante mais de quarenta anos. Enfraquecido por escândalos e pela Grande Depressão, depois desacreditado após a Segunda Guerra Mundial pelas suas simpatias fascistas e nazis, o Klan desapareceu apenas para ressurgir uma década mais tarde com a emergência do movimento dos direitos civis.
2. Ressurreições
Em 1954, o Supremo Tribunal declarou inconstitucional a segregação racial nas escolas públicas. O Ku Klux Klan conseguiu então unir-se e, com a cumplicidade das autoridades locais em alguns estados, entrou numa escalada de terror contra um movimento que se tinha tornado imparável. Em Setembro de 1963, duas semanas após a marcha em Washington, D.C., onde centenas de milhares de pessoas aplaudiram o « sonho » de Martin Luther King, membros de Klan detonaram uma bomba numa igreja negra em Birmingham, Alabama, matando quatro jovens raparigas. Foram rapidamente identificados, mas J. Edgar Hoover enterrou o caso. No ano seguinte, o assassinato de três activistas de direitos civis chocou o público e, sob pressão política, o chefe do FBI finalmente tomou medidas, enquanto o Presidente Johnson pôs oficialmente fim à segregação. Em poucos anos, o Klan perdeu 70% dos seus membros e fundiu-se na nebulosa díspar dos supremacistas brancos, agora reavivada pela presidência de Donald Trump.
Parte das sombras
A fim de refazer em pormenor as quatro vidas sucessivas do Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza reuniu uma impressionante colecção de arquivos, parcialmente alimentada pelos do próprio movimento, e conheceu uma dúzia de interlocutores: um membro arrependido da organização, veteranos da luta pelos direitos civis, o juiz pugnativo que, catorze anos após o ataque de Birmingham, processou e condenou os seus autores, bem como vários investigadores e analistas. Ao mostrar o quanto o movimento e os seus crimes encarnam uma história e valores colectivos, lança uma luz dura sobre esta parte da sombra que a América branca ainda luta para reconhecer.
Documentário de David Korn-Brzoza (França, 2020, 2x58mn) – Co-produção: ARTE France, Roche Productions, com a participação da France Télévisions
1. Nascimento de um império invisível
Em 1865, um punhado de veteranos da Guerra Civil do Sul fundaram uma sociedade secreta no Tennessee e deram-lhe o nome de Ku Klux Klan, talvez em referência ao grego kuklos, « o círculo ». Como um jogo, e depois para aterrorizar, eles usam atributos pseudo-medievais, vestidos e balaclavas que escondem a sua identidade. De uma população de 9 milhões, 4 milhões de negros libertados da escravatura viviam então nos antigos Estados Federados do Sul. Em 1868, ano das eleições, o Klan, que tinha crescido rapidamente para se tornar uma organização paramilitar, levou a cabo numerosos ataques e linchamentos para os dissuadir de exercerem os seus novos direitos. Quatro anos mais tarde, quando Washington dissolveu o Klan e enviou o exército para restabelecer a ordem, os seus membros e aliados assumiram todos os poderes. Sob a égide das chamadas leis « Jim Crow », a segregação impiedosa sucedeu à escravatura. Imagens de linchamentos, que se tinham tornado comuns, apareceram em cartões postais. Algumas décadas mais tarde, numa América em rápida mudança, onde milhões de imigrantes estão a entrar, o Ku Klux Klan, popularizado pelo filme Birth of a Nation de David W. Griffith, que emocionou 50 milhões de espectadores, renasceu de forma espectacular. Sob o impulso dos seus líderes, alargou o seu comércio de ódio aos imigrantes, comunistas, judeus, católicos… Uma organização de massas com quase 4 milhões de membros, ajudou a aprovar uma lei em 1924 que restringia a imigração aos europeus do Norte, que permaneceu em vigor durante mais de quarenta anos. Enfraquecido por escândalos e pela Grande Depressão, depois desacreditado após a Segunda Guerra Mundial pelas suas simpatias fascistas e nazis, o Klan desapareceu apenas para ressurgir uma década mais tarde com a emergência do movimento dos direitos civis.
2. Ressurreições
Em 1954, o Supremo Tribunal declarou inconstitucional a segregação racial nas escolas públicas. O Ku Klux Klan conseguiu então unir-se e, com a cumplicidade das autoridades locais em alguns estados, entrou numa escalada de terror contra um movimento que se tinha tornado imparável. Em Setembro de 1963, duas semanas após a marcha em Washington, D.C., onde centenas de milhares de pessoas aplaudiram o « sonho » de Martin Luther King, membros de Klan detonaram uma bomba numa igreja negra em Birmingham, Alabama, matando quatro jovens raparigas. Foram rapidamente identificados, mas J. Edgar Hoover enterrou o caso. No ano seguinte, o assassinato de três activistas de direitos civis chocou o público e, sob pressão política, o chefe do FBI finalmente tomou medidas, enquanto o Presidente Johnson pôs oficialmente fim à segregação. Em poucos anos, o Klan perdeu 70% dos seus membros e fundiu-se na nebulosa díspar dos supremacistas brancos, agora reavivada pela presidência de Donald Trump.
Parte das sombras
A fim de refazer em pormenor as quatro vidas sucessivas do Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza reuniu uma impressionante colecção de arquivos, parcialmente alimentada pelos do próprio movimento, e conheceu uma dúzia de interlocutores: um membro arrependido da organização, veteranos da luta pelos direitos civis, o juiz pugnativo que, catorze anos após o ataque de Birmingham, processou e condenou os seus autores, bem como vários investigadores e analistas. Ao mostrar o quanto o movimento e os seus crimes encarnam uma história e valores colectivos, lança uma luz dura sobre esta parte da sombra que a América branca ainda luta para reconhecer.
Documentário de David Korn-Brzoza (França, 2020, 2x58mn) – Co-produção: ARTE France, Roche Productions, com a participação da France Télévisions
Español
En elocuentes archivos y testimonios, David Korn-Brzoza relata la historia poco conocida y en parte reprimida del « grupo terrorista más antiguo de los Estados Unidos », que aplicó sus objetivos racistas con una violencia en gran medida impune desde 1865 hasta la actualidad.
1. Nacimiento de un imperio invisible
En 1865, un puñado de veteranos de la Guerra Civil del Sur fundaron una sociedad secreta en Tennessee y la llamaron el Ku Klux Klan, quizás en referencia al griego kuklos, « el círculo ». Como un juego, y luego para aterrorizar, se ponen atributos pseudo-medievales, vestidos y pasamontañas que ocultan su identidad. De una población de 9 millones, 4 millones de negros liberados de la esclavitud vivían entonces en los antiguos Estados Federados del Sur. En 1868, año de elecciones, el Klan, que había crecido rápidamente hasta convertirse en una organización paramilitar, llevó a cabo numerosos ataques y linchamientos para disuadirlos de ejercer sus nuevos derechos. Cuatro años después, cuando Washington disolvió el Klan y envió el ejército para restaurar el orden, sus miembros y aliados asumieron todos los poderes. Bajo la égida de las llamadas leyes « Jim Crow », la segregación despiadada sucedió a la esclavitud. Las imágenes de los linchamientos, que se habían convertido en algo común, aparecieron en las postales. Unos decenios más tarde, en una América que cambia rápidamente y en la que se están sumergiendo millones de inmigrantes, el Ku Klux Klan, popularizado por la película Birth of a Nation de David W. Griffith, que emocionó a 50 millones de espectadores, renació de manera espectacular. Bajo el impulso de sus dirigentes, extendió su comercio del odio a los inmigrantes, comunistas, judíos, católicos… Una organización de masas con cerca de 4 millones de miembros, ayudó a aprobar una ley en 1924 que restringía la inmigración a los europeos del norte, que se mantuvo en vigor durante más de cuarenta años. Debilitado por los escándalos y la Gran Depresión, y luego desacreditado después de la Segunda Guerra Mundial por sus simpatías fascistas y nazis, el Klan desapareció sólo para resurgir una década más tarde con la aparición del movimiento de derechos civiles.
2. Resurrecciones
En 1954, la Corte Suprema declaró inconstitucional la segregación racial en las escuelas públicas. El Ku Klux Klan se organizó entonces y, con la complicidad de las autoridades locales de algunos estados, se puso en marcha con un terror desenfrenado contra un movimiento que se había vuelto imparable. En septiembre de 1963, dos semanas después de la marcha sobre Washington, D.C., donde cientos de miles de personas vitorearon el « sueño » de Martin Luther King, los miembros del Klan detonaron una bomba en una iglesia negra de Birmingham, Alabama, matando a cuatro jóvenes. Fueron identificados rápidamente, pero J. Edgar Hoover enterró el caso. Al año siguiente, el asesinato de tres activistas de los derechos civiles conmocionó al público y, bajo presión política, el jefe del FBI finalmente tomó medidas, mientras que el presidente Johnson puso fin oficialmente a la segregación. En pocos años, el Klan perdió el 70 por ciento de sus miembros y se fusionó en la nebulosa dispar de la supremacía blanca, ahora revivida por la presidencia de Donald Trump.
Parte de las sombras
Para reconstruir en detalle las cuatro vidas sucesivas del Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza reunió un impresionante fondo de archivos, alimentado en parte por los del propio movimiento, y se encontró con una decena de interlocutores: un miembro arrepentido de la organización, veteranos de la lucha por los derechos civiles, el juez pugnaz que, catorce años después del atentado de Birmingham, procesó y condenó a sus autores, así como varios investigadores y analistas. Al mostrar cuánto el movimiento y sus crímenes encarnan una historia y valores colectivos, arroja una luz dura sobre esta parte de la sombra que la América blanca aún lucha por reconocer.
Documental de David Korn-Brzoza (Francia, 2020, 2x58mn) – Coproducción: ARTE France, Roche Productions, con la participación de France Télévisions
1. Nacimiento de un imperio invisible
En 1865, un puñado de veteranos de la Guerra Civil del Sur fundaron una sociedad secreta en Tennessee y la llamaron el Ku Klux Klan, quizás en referencia al griego kuklos, « el círculo ». Como un juego, y luego para aterrorizar, se ponen atributos pseudo-medievales, vestidos y pasamontañas que ocultan su identidad. De una población de 9 millones, 4 millones de negros liberados de la esclavitud vivían entonces en los antiguos Estados Federados del Sur. En 1868, año de elecciones, el Klan, que había crecido rápidamente hasta convertirse en una organización paramilitar, llevó a cabo numerosos ataques y linchamientos para disuadirlos de ejercer sus nuevos derechos. Cuatro años después, cuando Washington disolvió el Klan y envió el ejército para restaurar el orden, sus miembros y aliados asumieron todos los poderes. Bajo la égida de las llamadas leyes « Jim Crow », la segregación despiadada sucedió a la esclavitud. Las imágenes de los linchamientos, que se habían convertido en algo común, aparecieron en las postales. Unos decenios más tarde, en una América que cambia rápidamente y en la que se están sumergiendo millones de inmigrantes, el Ku Klux Klan, popularizado por la película Birth of a Nation de David W. Griffith, que emocionó a 50 millones de espectadores, renació de manera espectacular. Bajo el impulso de sus dirigentes, extendió su comercio del odio a los inmigrantes, comunistas, judíos, católicos… Una organización de masas con cerca de 4 millones de miembros, ayudó a aprobar una ley en 1924 que restringía la inmigración a los europeos del norte, que se mantuvo en vigor durante más de cuarenta años. Debilitado por los escándalos y la Gran Depresión, y luego desacreditado después de la Segunda Guerra Mundial por sus simpatías fascistas y nazis, el Klan desapareció sólo para resurgir una década más tarde con la aparición del movimiento de derechos civiles.
2. Resurrecciones
En 1954, la Corte Suprema declaró inconstitucional la segregación racial en las escuelas públicas. El Ku Klux Klan se organizó entonces y, con la complicidad de las autoridades locales de algunos estados, se puso en marcha con un terror desenfrenado contra un movimiento que se había vuelto imparable. En septiembre de 1963, dos semanas después de la marcha sobre Washington, D.C., donde cientos de miles de personas vitorearon el « sueño » de Martin Luther King, los miembros del Klan detonaron una bomba en una iglesia negra de Birmingham, Alabama, matando a cuatro jóvenes. Fueron identificados rápidamente, pero J. Edgar Hoover enterró el caso. Al año siguiente, el asesinato de tres activistas de los derechos civiles conmocionó al público y, bajo presión política, el jefe del FBI finalmente tomó medidas, mientras que el presidente Johnson puso fin oficialmente a la segregación. En pocos años, el Klan perdió el 70 por ciento de sus miembros y se fusionó en la nebulosa dispar de la supremacía blanca, ahora revivida por la presidencia de Donald Trump.
Parte de las sombras
Para reconstruir en detalle las cuatro vidas sucesivas del Ku Klux Klan, David Korn-Brzoza reunió un impresionante fondo de archivos, alimentado en parte por los del propio movimiento, y se encontró con una decena de interlocutores: un miembro arrepentido de la organización, veteranos de la lucha por los derechos civiles, el juez pugnaz que, catorce años después del atentado de Birmingham, procesó y condenó a sus autores, así como varios investigadores y analistas. Al mostrar cuánto el movimiento y sus crímenes encarnan una historia y valores colectivos, arroja una luz dura sobre esta parte de la sombra que la América blanca aún lucha por reconocer.
Documental de David Korn-Brzoza (Francia, 2020, 2x58mn) – Coproducción: ARTE France, Roche Productions, con la participación de France Télévisions
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