Les Apprentis Sorciers (1996) est un documentaire d'enquête de Brigitte Rossigneux, spécialiste des questions défense au Canard Enchaîné et réalisé par André Gazut, est d'une efficacité aussi sobre que redoutable: 13 février 1960, la France réalise son premier essai atomique dans le djebel algérien avec ce qui apparaît désormais comme un amateurisme assassin. Pour preuve, les témoignages des familles de soldats décédés très vraisemblablement des suites de l'irradiation, sans que l'Etat français ait jamais daigné considérer leurs cas. «Nous étions comme des cobayes là-haut, dit un ex-appelé. Tous assis par terre, tournant le dos à l'explosion, la tête baissée dans les bras car seuls les officiers avaient des lunettes de protection.»



Les témoignages s'enchaînent, tous plus accablants les uns que les autres, sur l'irresponsabilité des autorités militaires. Mais qu'importe quelques soldats «radioactivés»: avec cette bombe, de Gaulle voulait impressionner Khrouchtchev. L'écrivain Jean Vautrin, affecté à l'époque au service cinéma des armées, a participé au filmage de l'événement. Il raconte que le preneur de son a loupé le formidable bruit de l'explosion et qu'ils ont donc repiqué celui d'une bombe américaine: anecdote choupinette si elle n'était pas aussi la métaphore glaçante de l'inconscience qui a présidé à la course aux armements depuis la Seconde Guerre mondiale.



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https://www.imdb.com/title/tt11377904

Les Apprentis Sorciers (1996) is an investigative documentary by Brigitte Rossigneux, specialist in defense issues at Canard Enchaîné and directed by André Gazut, is as sober as it is formidable: February 13, 1960, France carries out its first test atomic in the Algerian Jebel with what now appears to be a murderous amateurism. As proof, the testimonies of the families of soldiers who very likely died as a result of irradiation, without the French State ever deigning to consider their cases. “We were like guinea pigs up there,” said a former conscript. All sitting on the ground, turning their backs to the explosion, their heads lowered in their arms because only the officers had protective glasses.”



The testimonies follow one another, each more damning than the last, on the irresponsibility of the military authorities. But what does it matter about a few “radioactivated” soldiers: with this bomb, de Gaulle wanted to impress Khrushchev. The writer Jean Vautrin, assigned at the time to the army cinema service, participated in the filming of the event. He says that the sound recordist missed the tremendous sound of the explosion and that they therefore copied that of an American bomb: a cute anecdote if it were not also the chilling metaphor of the unconsciousness which presided over the arms race since the Second World War.



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