Reportage de guerre à l’est de la RDC (août – septembre 1998)
Plus de huit millions de morts en moins de quinze ans, et personne n'en parle en Europe. Comme si la République dite démocratique du Congo n'intéressait personne. Et pourtant le monde entier a les yeux rivés sur ses incommensurables richesses dont la cassitérite et le coltan, indispensable dans la fabrication des téléphones et ordinateurs portables et autres appareils de navigation. 

En août – septembre 1998, pour essayer de comprendre ce qui se passe sur les fronts de guerre, en pleine "rébellion-mutinerie" visant à destituer le chef de l'Etat de l'époque Laurent-Désiré Kabila, je me suis glissé dans la brigade "rebelle" du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) commandé à partir de Kigali au Rwanda. Seul civil au milieu de 5000 soldats assoiffés de sang et de rapines, de Bukavu à Kalemie (1700 km), à pied, en camion et en pirogue, j'ai vécu les pires horreurs de ma vie : des milliers de paisibles civils et militaires achevés à la mitraillette ou éventrés au poignard sous mes yeux ahuris, quartiers et villages entiers bombardés ou incendiés au lance-flammes, banques et magasins pillés etc. Et les auteurs de ces ignominies sont aujourd'hui au pouvoir…

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L'AUTEUR

Journaliste et écrivain congolais, lauréat de différents prix internationaux récompensant la maîtrise de la langue française et le combat pour la liberté de presse, Déo Namujimbo a été correspondant dans son pays de Reporters sans frontières et de diverses agences de presse occidentales. Après avoir échappé plusieurs fois à des assassinats, l'auteur vit aujourd'hui en exil avec sa famille et anime des conférences sur le thème : "Est du Congo 'démocratique' : de la convoitise des richesses à l'installation volontaire du chaos".