« A vivre au milieu des fleurs, on n’en perçoit plus le parfum « .
Voilà la première impression que j’ai éprouvée devant les photos de Catherine et Bernard.
En effet, entre l’Afrique catastrophée des médias occidentaux et l’Afrique paradisiaque que vendent les dépliants touristiques africains, on a parfois du mal à replacer ce continent dans un quotidien où vivent des millions d’êtres qui évoluent dans une notion du temps et de l’espace qui leur est propre et qui fait leur richesse.
L’oil de Catherine et Bernard m’a aidé à redécouvrir le détail qui crie au miracle, la scène innocente qui philosophe, le geste quotidien qui sculpte, l’expression du visage qui particularise. Tout au long de l’album se déroule une Afrique occupée à vivre et à survivre dans une débauche de couleurs où l’on mesure tout l’écartèlement d’un continent où cohabitent deux visions du monde, l’esthétique du masque du féticheur à coté de celle du défilé de mode à l’occidentale, la noblesse du village ancien à coté de l’agressivité de la ville moderne.
Par la grosseur des détails et la finesse des plans larges, Catherine et Bernard ont su me faire toucher l’immense variété de sensations qu’est l’Afrique, mais aussi le fragile équilibre des traditions africaines face au développement institutionnalisé.
Comme toute photographie parle d’abord du photographe, je suis heureux d’avoir croisé des humains qui, à travers leur passion véhicule une grande sérénité.
Merci Catherine et Bernard.