Murmures
Le vent se lève, il faut tenter de vivre
mai 2015 | Faits de société | Histoire/société | France

© Frederique Ghauri
Français
Les migrants continuent de se noyer en Méditerranée et je pense à Paul Valéry et à son Cimetière marin.
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
la mer, la mer toujours recommencée !
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux!
Je lis, relis ce texte presque centenaire, le copie et le recopie, 1, 2, 3 strophes…1000, 2000, 3000 noyés, qui sait ?
Le poète a dit en son temps que la forme rigoureuse du texte primait sur le fond…un peu comme aujourd'hui, on essaye de compter les morts, on fait une minute de silence, on se réunit, on veut agir et on a l'air de ne pas pouvoir, ne pas savoir….
Pendant ce temps, des cadavres viennent s'entasser au fond de la Méditerranée, par dessus les épaves des siècles passés.
Ils étonneront peut-être les archéologues du futur, fantômes sans bateaux, armée sans généraux…une fois que notre civilisation aura bel et bien disparu…
Frédérique Olivier-ghauri
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