Murmures
Les concerts du Glaz’art en danger
novembre 2004 | | France
Source : Le Monde du 20 nov. 2004
Français
La salle parisienne risque de devoir cesser ses activités face « à l’hostilité »
Cette salle, créée en 1992, se dit victime d’un « contexte hostile ».
L’équipe du Glaz’art, salle parisienne de musiques actuelles, a déclaré, mardi 16 novembre, qu’elle serait contrainte de « stopper son activité de programmation artistique (concerts – expositions – art vidéo » à partir du 1er janvier 2005 et devrait se limiter ensuite à la simple location de la salle pour diverses soirées.
Créé il y a douze ans et installé dans des préfabriqués, porte de La Villette, dans le 19e arrondissement, le Glaz’art bénéficie d’un bail précaire avec la mairie de Paris, propriétaire du bâtiment, et susceptible d’être résilié tous les six mois. Un communiqué explique cette décision par « un contexte de plus en plus hostile ». Les responsables du Glaz’art parlent d’une hausse de 70 % du loyer de 1996 à 2004, concomitante avec la baisse de 20 % des subventions municipales et départementales. Condamné à déménager à terme, le Glaz’art a en outre jugé inacceptables les propositions de relogement de la Mairie de Paris : un souterrain à bovins porte de Pantin ou un terrain adossé aux voies ferrées gare d’Austerlitz.
« Quatre années d’espoir et de désenchantement total », c’est ainsi que Stéphane Vatinel, responsable de Glaz’art, analyse ses relations avec la municipalité. Il reproche à l’équipe de Bertrand Delanoë de négliger les lieux existants de proximité, de culture et de débat au profit de projets « pharaoniques et de prestige » comme la Gaîté lyrique dans le 3e arrondissement, qui devrait devenir Centre des arts numériques, la restauration de la salle des Trois-Baudets dans le 18e, dédiée à la chanson, et l’ancien bâtiment des pompes funèbres municipales, 104, rue d’Aubervilliers dans le 19e, futur espace de création. Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la culture (Verts) s’est déclaré très remonté par des propos qu’il qualifie de « coup de poignard dans le dos ». Il attribue les problèmes du Glaz’art à un désengagement de l’Etat et à la crise des intermittents, sans écarter de possibles difficultés de gestion. »Nous sommes en contact régulier et Stéphane Vatinel ne nous a pas fait part de difficultés du Glaz’art. Nous sommes ouverts à la discussion, mais refusons le chantage », a-t-il expliqué en rappelant que la Ville avait « augmenté son aide aux lieux en difficulté de 180 % ».
En produisant ou coproduisant plus de 90 % de ses spectacles et concerts ces dernières années, cette salle de 300 places a permis l’émergence de nombreux artistes et mis en place ateliers et résidences. Au tableau des réussites, il faut rappeler le soutien apporté à des groupes reconnus, comme Marcel et son Orchestre ou Dionysos, qui ont pu y faire leur première scène parisienne.
Forte d’une fréquentation en hausse (+ 257 % de 1996 à 2004, selon elle), l’association emploie aujourd’hui vingt et un salariés permanents et constitue un point de rencontre entre Paris et la banlieue, puisque, selon le Glaz’art, « les spectateurs des communes limitrophes représentent 50 % des publics » de la salle. « On arrête parce qu’on a les moyens de licencier dans des conditions légales et de payer les fournisseurs », a ajouté Stéphane Vatinel, qui souhaite faire de Glaz’art un lieu de débats.
Odile de Plas
Le Glaz’art, 7, avenue de la Porte-de-La Villette, Paris-19e. Tél. : 01-40-36-55-65. Site : www.glazart.com.
L’équipe du Glaz’art, salle parisienne de musiques actuelles, a déclaré, mardi 16 novembre, qu’elle serait contrainte de « stopper son activité de programmation artistique (concerts – expositions – art vidéo » à partir du 1er janvier 2005 et devrait se limiter ensuite à la simple location de la salle pour diverses soirées.
Créé il y a douze ans et installé dans des préfabriqués, porte de La Villette, dans le 19e arrondissement, le Glaz’art bénéficie d’un bail précaire avec la mairie de Paris, propriétaire du bâtiment, et susceptible d’être résilié tous les six mois. Un communiqué explique cette décision par « un contexte de plus en plus hostile ». Les responsables du Glaz’art parlent d’une hausse de 70 % du loyer de 1996 à 2004, concomitante avec la baisse de 20 % des subventions municipales et départementales. Condamné à déménager à terme, le Glaz’art a en outre jugé inacceptables les propositions de relogement de la Mairie de Paris : un souterrain à bovins porte de Pantin ou un terrain adossé aux voies ferrées gare d’Austerlitz.
« Quatre années d’espoir et de désenchantement total », c’est ainsi que Stéphane Vatinel, responsable de Glaz’art, analyse ses relations avec la municipalité. Il reproche à l’équipe de Bertrand Delanoë de négliger les lieux existants de proximité, de culture et de débat au profit de projets « pharaoniques et de prestige » comme la Gaîté lyrique dans le 3e arrondissement, qui devrait devenir Centre des arts numériques, la restauration de la salle des Trois-Baudets dans le 18e, dédiée à la chanson, et l’ancien bâtiment des pompes funèbres municipales, 104, rue d’Aubervilliers dans le 19e, futur espace de création. Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la culture (Verts) s’est déclaré très remonté par des propos qu’il qualifie de « coup de poignard dans le dos ». Il attribue les problèmes du Glaz’art à un désengagement de l’Etat et à la crise des intermittents, sans écarter de possibles difficultés de gestion. »Nous sommes en contact régulier et Stéphane Vatinel ne nous a pas fait part de difficultés du Glaz’art. Nous sommes ouverts à la discussion, mais refusons le chantage », a-t-il expliqué en rappelant que la Ville avait « augmenté son aide aux lieux en difficulté de 180 % ».
En produisant ou coproduisant plus de 90 % de ses spectacles et concerts ces dernières années, cette salle de 300 places a permis l’émergence de nombreux artistes et mis en place ateliers et résidences. Au tableau des réussites, il faut rappeler le soutien apporté à des groupes reconnus, comme Marcel et son Orchestre ou Dionysos, qui ont pu y faire leur première scène parisienne.
Forte d’une fréquentation en hausse (+ 257 % de 1996 à 2004, selon elle), l’association emploie aujourd’hui vingt et un salariés permanents et constitue un point de rencontre entre Paris et la banlieue, puisque, selon le Glaz’art, « les spectateurs des communes limitrophes représentent 50 % des publics » de la salle. « On arrête parce qu’on a les moyens de licencier dans des conditions légales et de payer les fournisseurs », a ajouté Stéphane Vatinel, qui souhaite faire de Glaz’art un lieu de débats.
Odile de Plas
Le Glaz’art, 7, avenue de la Porte-de-La Villette, Paris-19e. Tél. : 01-40-36-55-65. Site : www.glazart.com.
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