Murmures

Hassouna Mansouri : « Les médias occidentaux contribuent à la formation d’une image étriquée du migrant »
novembre 2016 | Sortie de film, livre, album… | Cinéma/TV | Tunisie
Source : Le Temps (Tunis)

Français

Interview / « Shame » (La honte) de Hassouna Mansouri, sélectionné au Med Film Festival de Rome

Membre fondateur des Rencontres Cinématographiques de Hergla et de la Fédération Africaine des Critiques de Cinéma, en 2004, Hassouna Mansouri est actuellement directeur du département, Afrique et Monde arabe de la FIPRESCI.
Membre rédacteur de Cinécrits, revue dirigée par Tahar Chikhaoui (1992- 1997), il Collabore avec plusieurs journaux en Tunisie et à l’étranger.
Hassouna Mansouri est auteur de : « De l’identité: Pour une certaine tendance du cinéma africain », (Ed. Sahar, Tunis 2000), « L’ image confisquée », (Ed. Depuis le Sud, Amsterdam, 2010), « They Will no represent themselves », (Ed. Depuis le Sud, Amsterdam, 2012), en plus d’autres contributions à des ouvrages collectifs: « Ousmane Sembene », (Africultures, 2009), « Image et Pouvoir », (Université Saint Joseph, Beyrouth, 2010) et « Documentary Film Festivals in the Arab World », (New York, 2014).
Hassouna Mansouri a été assistant de Khaled Barsaoui : « Les JCC 2002″, et aussi, producteur d’un film de sensibilisation pour le compte des Nations Unies et le FNUAP.  » Shame », qui est son premier court métrage en tant que réalisateur scénariste est sélectionné au Med Film Festival de Rome en Italie.
Entretien avec Hassouna Mansouri, cinéaste tunisien installé à Amsterdam que nous avons croisé au mois d’octobre dernier, à l’occasion du Festival International du Film Francophone de Namur en Belgique.

Le Temps : Dans quel cadre, votre film sera-t-il projeté ?
Hassouna Mansouri : « Shame » ou « La Honte » est programmé au Med Film Festival de Rome, (du 04 au 12 novembre), dans le cadre d’un programme spécial, « Agents de changement : le cinéma tunisien contemporain ». Deux projections en perspective, le 05 novembre et le 08 du même mois.

« Shame » évoque le phénomène de l’émigration sous toute sa couture. Pourriez-vous nous en parler ?
L’émigration est souvent présentée par les médias européens comme une menace pour le confort du monde occidental. Cette vision étriquée ne considère pas l’émigration comme faisant partie d’un problème global qui dépasse le clivage Nord- Sud, et qui est le partage inéquitable des richesses.
Le film s’inspire de l’introduction écrite par J.P. Sartre dans le livre de Frantz Fanon, « Les Damnés de la terre ». L’une des idées sur lesquelles il s’appuie, est le retour de la violence coloniale qui est à l’origine des richesses de l’Europe.

Avec la politique occidentale actuelle de l’émigration, doit t-on comprendre qu’il y a là, un rapprochement avec le retour de la violence coloniale ?
J’estime que la la violence coloniale n’a jamais cessé. Elle a tout simplement changé de forme. Elle est devenue plus vicieuse. De fait, les idées de Fanon et donc de Sartre sur le cercle de la violence sont toujours d’actualité. On voit la violence du colonisé, barbare, non civilisé etc… Mais on oublie la violence du colonisateur et du Nord, puissant et impérialiste.
La désinformation a joué un rôle primordial dans la propagande coloniale. Il en est de même lorsqu’il s’agit de l’émigration, et d’une manière encore plus vicieuse, lorsqu’il s’agit de l’émigration illégale. Or, il n’est pas toujours vrai que les peuples d’accueil soient incapables de séparer le bon grain de l’ivraie.

Lire l’intégralité de l’article sur www.letemps.com.tn/

Images Francophones
Partager :