Murmures

Le Fonds Image de la Francophonie relance sa commission cinéma et soutient six films d’Afrique et de l’Océan indien
mai 2017 | Commissions d’aide | Cinéma/TV | Afrique

Français

Le Fonds d’aide de L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dont l’enveloppe annuelle a été portée à un million d’euros (pour le cinéma et l’audiovisuel) relance sa commission cinéma qui se réunit désormais deux fois par an sous la présidence du cinéaste Rithy Panh. La dernière session tenue début mai et réservée aux films de fiction a permis d’aider six projets du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et de l’Océan indien, avec une augmentation de l’aide aux longs-métrages de 75 % par rapport aux années précédentes.



Projets retenus :

Un Fils, long-métrage de Mehdi Barsaoui (Tunisie) : 70 000 €

Entre, long-métrage de Nada Mezni Hafaiedh (Tunisie) : 70 000 €

Une affaire urgente, long-métrage de Mohcine Besri (Maroc) : 70 000 €

Garibou, court-métrage animation de Seydou Cissé (Mali) : 10 000 €

Du riz blanc aux dogues noirs, court-métrage de Ludovic Randriamanantsoa (Madagascar) : 5 000 €

Maki’La, long-métrage de Machérie Ekwa (RDC) : 15 000 € (aide à la finition)




Un Fils, long-métrage de Mehdi Barsaoui (Tunisie) : 70 000 €

Fares, 40 ans, est un homme comblé. A l’aise financièrement, il vit heureux avec sa femme Meriem et leur fils Aziz, 7 ans. Une famille privilégiée mais coupée des réalités d’une Tunisie profonde qui vacille encore, six mois après la chute du régime Ben Ali. Fares et Meriem honorent une promesse faite à Aziz : partir en vacances dans le sud tunisien où ils découvrent la beauté du désert et ses paysages de carte postale. Mais le séjour vire rapidement au cauchemar… Sur une route isolée, leur voiture tombe dans une embuscade tendue par un groupe armé. Aziz, grièvement blessé au foie doit être hospitalisé d’urgence. Le diagnostic tombe : seule une greffe hépatique peut le sauver. Intransportable, l’enfant se retrouve entre la vie et la mort dans un hôpital rudimentaire du sud tunisien où l’espoir d’un don d’organe s’amenuise.



Entre, long-métrage de Nada Mezni Hafaiedh (Tunisie) : 70 000 €

Dans l’intimité de sa maison et de son atelier de couture, Chams cache un lourd secret : elle est hermaphrodite ou de sexe neutre. N’ayant pas été opérée à la naissance (comme c’est l’habitude avec cette pathologie) à cause de la mort prématurée de son père, elle possède donc toujours physiquement les deux sexes et donc une double identité, masculine et féminine, qu’elle assume complètement, passant indifféremment d’une attitude de garçon à des réactions de fille. Seules sa famille et une proche cliente connaissent sa particularité. Pour elles, elle est juste Chams, dont l’allure androgyne est parfaitement acceptée. Cependant, c’est sous son aspect féminin qu’elle se présente à tous.

Dans ce même village vit Abdelkhalik, garagiste de son état mais surtout djihadiste convaincu, chef d’un groupe islamiste intégriste qui prépare un attentat à Tunis… Marié à Naïma et père d’une petite fille, il convoite Chams dont il voudrait faire sa seconde épouse.



Une affaire urgente, long-métrage de Mohcine Besri (Maroc) : 70 000 €

Le film se déroule à Casablanca, sur une durée de 24 heures, pour l’essentiel dans un hôpital public. On y croise différents personnages, patients et soignants, riches et pauvres, habitants des campagnes ou des villes, marocains de l’étranger… De toutes ces trajectoires émane la photographie d’un pays en souffrance, déchiré en compromis et compromissions, et voyant dans l’exil son unique salut. Le personnage d’Ali, qui vient de tenter de se suicider, est à l’image de cette souffrance, et traverse le film en cherchant à révéler les contradictions de chacun mais aussi leurs peurs et leurs espoirs secrets.

Ayoub a mal à la tête depuis plusieurs semaines, et aucun médicament ne le soulage. Ses parents, Driss et Zarah, très inquiets, le conduisent à l’hôpital de Casablanca. C’est aussi pour eux l’occasion de rendre visite à Houcine, le frère de Driss, dans l’espoir de récupérer la part d’héritage qu’il leur a volé.

Houcine est un vendeur à la sauvette, toujours à l’affut d’un moyen de gagner de l’argent. Il vit avec Najia, une femme libre et forte-en-gueule. Tous deux sont en affaire avec un couple suisso-marocain de classe moyenne : Najia est enceinte et ils vendront le bébé à ce couple qui ne peut pas avoir d’enfants. Mais Najia vient de faire une fausse couche, et ne l’a dit à personne encore.



Garibou, court-métrage animation de Seydou Cissé (Mali) : 10 000 €

Mali, région de Bandiagara. Baillo, 11 ans, est un talibé, c’est-à-dire un de ces élèves d’école coranique que le maître condamne à la mendicité. Baillo voit son quotidien bouleversé par l’arrivée subite de son jeune frère Sékou. Désormais, il va devoir prendre soin de lui et le protéger des menaces.



Du riz blanc aux dogues noirs, court-métrage de Ludovic Randriamanantsoa (Madagascar) : 5 000 €

L’histoire se déroule en 1941, dans un village situé à l’est de Madagascar alors sous occupation française. Des milliers de soldats indigènes malgaches sont envoyés en première ligne en Europe pour combattre les Allemands. Ordre est donné de réquisitionner tous les stocks de riz pour ravitailler ces soldats. Ce sont les « Dogues noirs de l’empire », les tirailleurs sénégalais, que l’on envoie pour fouiller chaque case et punir les récalcitrants. VERO, une jeune indigène de 25 ans, et son fils JORO, âgé de 9 ans, habitent une simple cabane. Ils se préparent à cuire du riz mais les « dogues noirs » font une descente dans le village.



Maki’La, long-métrage de Machérie Ekwa (RDC) : 15 000 € (aide à la finition)

Makila est une jeune fille de 19 ans qui vit dans la rue depuis l’âge de 13 ans. A son arrivée, elle a été accueillie par le caïd Mbingazor, un délinquant albinos, qui l’a initiée à la façon de vivre, ou plutôt de survivre, dans la rue : drogue, prostitution, vol… Les deux finissent par se marier. Devenue femme de caïd, Makila engage à son service des enfants qui volent pour elle, en échange d’une protection et de quelques miettes. Elle arrête ainsi de se prostituer. Makila et Mbingazor forment le couple le plus respecté de la rue, mais très vite, leur relation basée sur l’exploitation et la violence, commence à ennuyer la jeune fille qui se sent prisonnière. Elle décide de quitter Mbingazor…





A noter que le long-métrage tunisien Un Fils est porté par Cinétéléfilms (Habib Attia) qui a déjà produit (également avec le soutien du Fonds Image de la Francophonie) La Belle et la meute, le film de Kaouther Ben Hania, actuellement en compétition au Festival de Cannes dans la section « Un Certain Regard ». Autre fait marquant de la dernière session du Fonds Image de la Francophonie : l’aide accordée au projet Maki’La de la jeune réalisatrice congolaise Machérie Ekwa (23 ans), dont l’OIF a pris en charge la participation au Festival de Cannes.



Le règlement et le calendrier des commissions du Fonds Image de la Francophonie sont disponibles sur le site Images francophones. Les demandes de financement se font également sur ce site.



Le Fonds Image de la Francophonie, géré par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), dispose d’un montant annuel d’un million d’euros répartis à parts égales entre cinéma et production audiovisuelle et permet de financer environ quarante projets par an. Ce dispositif d’appui à la production est complété par des interventions de l’OIF en faveur de la promotion et des ventes internationales des films et programmes audiovisuels des pays francophones du Sud.



L’Organisation internationale de la Francophonie compte 58 Etats et gouvernements membres ou associés et 26 Etats observateurs. www.francophonie.org


Contact : Pierre Barrot, responsable de projets de coopération chargé du cinéma et de l’audiovisuel, Direction Langue française, culture et diversités ;

[email protected] ; Tél : 00 33 1 44 37 33 58





Le photo-montage du Fonds Image de la Francophonie est une création d’Idriss Naoui
Partager :