Murmures

Un panorama des cinémas africains à Bruxelles
janvier 2005 | | Cinéma/TV | Belgique
Source : communiqué de presse

Français

« Afrique taille XL » est prévu pour avril 2005


Bonjour,

Nous organisons en avril prochain à Bruxelles un panorama des cinémas africains.



Cette manifestation, Afrique taille XL, aura lieu les 28, 29 et 30 avril, au Petit Théâtre Mercelis.



Vous trouverez ci-dessous une brève présentation de l’événement, en attendant le communiqué de presse qui sera envoyé mi-février.



Je reste à votre disposition pour de plus amples informations,



Cordialement,





Julien Beauvois

Afrique Taille XL

+32 2 652 35 66

+32 474 297 905

[email protected]











Philosophie de L’Afrique taille XL



Ixelles est une terre de métissage, où l’ébullition culturelle domine, où le brassage des cultures et des identités n’est pas un vain mot. Pour habiter à Ixelles, nous savons qu’une envie de musique, d’art, de danse, de littérature ou même de gastronomie africaine peut être satisfaite facilement. Pour le cinéma, c’est une autre histoire. Sur l’année écoulée, un seul film d’Afrique subsaharienne a franchi les portes cadenassées par l’industrie des cinémas, pour trouver refuge au Styx. Voilà une des raisons essentielles pour laquelle nous voudrions proposer un espace de diffusion, si temporaire soit-il, à ces films. Pour réveiller l’envie qui dort chez le public, voire la créer, et partager notre passion.



Les préjugés sont l’un des principaux défis à affronter en matière de diffusion des cinémas africains. Après s’être fondé sur la volonté de redéfinir l’Afrique pour elle-même, le cinéma d’Afrique a redéployé son énergie vers le monde extérieur. En puisant dans le réservoir culturel et social du continent noir d’hier et d’aujourd’hui, quelques cinéastes contribuent à offrir de l’Afrique des images qui prennent le contre-pied du misérabilisme dans lequel les médias occidentaux la cantonnent. Par le recours fréquent à l’autodérision, en réhabilitant la fable comme langage universel, ou en choisissant les voies nouvelles de l’introspection, les cinémas d’Afrique refusent désormais tout cloisonnement exotique. Le cinéma apparaît ainsi comme le lieu idéal pour réinventer, ré-imaginer une modernité en harmonie avec les traditions. Des thèmes en phase avec l’actualité du continent – sida, conflits ethniques, mondialisation -, côtoient les thèmes anciens du déracinement et de la quête d’une identité africaine, tant dans la fiction que dans le documentaire. La diversité est aujourd’hui le nouveau credo d’un cinéma qui ne se veut plus seulement « africain ».



Les cinéastes africains d’aujourd’hui nous interrogent souvent sur nos identités, nos diversités, nos micro-schizophrénies sociales. Ils parlent souvent d’exils et de déplacements, des repères et des balises qui nous construisent. A différents échelles nous avons tous connus le déracinement : que nous venions d’Afrique ou des Ardennes, notre histoire est un agrégat de petites et grandes, heureuses et douloureuses adaptations.



Malgré quelques volontés solitaires et acharnées, les écrans bruxellois ne parviennent pas à refléter la diversité des cinémas du monde, qui trouve souvent comme seul refuge les festivals et autres manifestations ponctuelles : cinémas méditerranéens, fantastiques, latins, courts, indépendants, européens, trouvent une petite place dans les salles bruxelloises uniques piqûres de rappel, au gré des agendas culturels.



Cette piqûre n’existe plus pour les cinémas africains, plus précisément d’Afrique subsaharienne. Après quelques années, voire quelques mois d’engouement dans les années 90, où les films de Souleymane Cissé ou Idrissa Ouédraogo connaissaient les honneurs de Cannes, les lauriers de la presse, et la couleur des écrans des capitales européennes, les films africains ont peu à peu perdu le chemin des salles, à moins que ce ne soit les salles qui les aient semés en route.



Au-delà de la tradition de l’oralité, le continent africain se raconte aussi aujourd’hui par les images. Nous voulons permettre à tous de voir l’Autre, et surtout, de se voir dans l’Autre. Les cinémas africains sont, pour le spectateur, les cinémas de l’altérité, mais aussi ceux de l’identité, car c’est avec et contre l’autre que l’on se construit.



L’objectif de ces quelques jours est de porter un regard passionné sur la diversité des cinémas africains, de partager nos enthousiasmes, de célébrer avec le public la richesse africaine de cet art des 24 images par secondes









Programmation et événements







Notre projet de programmation est de projeter 24 films reflétant 24 visions d’artistes originaires du continent africain.



La programmation se composerait de 10 séances :

– 8 séances avec un court métrage et un long métrage

– 1 séance avec deux moyens métrages documentaires

– 1 séance de 6 courts métrages



Nous pensons choisir des films tournés ces cinq dernières années. D’un point de vue professionnel, le dernier week-end d’avril se situe juste après le Fespaco, biennale panafricaine de cinéma, qui se tient à Ouagadougou début mars 2005. Or, le Fespaco propose un panorama des productions africaines (nord-africaines et sub-sahariennes) des deux dernières années. D’un point de vue pratique, de nombreux festivals mettant à l’affiche les cinématographies africaines construisent leur pré-programmation lors de cette manifestation, notamment Afrika Film Festival, à Leuven, et le Festival International du Film Francophone de Namur. Il n’est pas donc pas question d’entrer en compétition avec ces festivals, par ailleurs partenaires du Bureau de Liaison du Cinéma de l’Espace Francophone. Par ailleurs, « L’Afrique Taille XL » n’étant pas un événement compétitif, les cinéastes n’aurait pas intérêt à présenter à Bruxelles leur dernier film en exclusivité, dans la mesure où ils seraient alors disqualifiés pour les grands festivals compétitifs, tels Cannes (mai 2005) ou Venise (septembre 2005).



Voici quelques films pressentis pour composer cette programmation :

« Le Jardin de Papa » de Zéka Laplaine (RD Congo), « Paris selon Moussa » de Cheik Doukouré (Guinée), « Zulu Love Letter » de Suleman Ramadan (Afrique du Sud), « Le Fleuve » de Mama Keita (Guinée), « Ouaga Saga » de Dani Kouyaté (Burkina Faso), « La Valse des gros derrières » de Jean Odoutan (Bénin), « Pièces d’identité » de Mweze Ngangura (R.D. Congo), « Al’leessi, une actrice africaine », de Rhamatou Keita (Niger), « Si-Gueriki » d’Idrissou Mora K’Paï (Bénin) ainsi qu’une quinzaine de courts métrages, issus de tout le continent, du Maroc à l ‘Afrique du Sud.



Nous souhaitons inviter à Bruxelles environ une dizaine de ces réalisateurs pour créer un lieu d’échange et de rencontre avec le public bruxellois.



Plusieurs activités et séances spéciales sont prévues :



Prix du public :

Le samedi après-midi sera organisée une séance de courts métrages d’environ 8 films, à l’issue de laquelle le public sera invité à choisir son film préféré. Un prix sera alors remis lors de la soirée de clôture du festival.



Rencontre professionnelle :

Toujours le samedi après-midi, une rencontre professionnelle ouverte au public, sera articulée autour de la double thématique : « Filmer l’Afrique aujourd’hui » et « Filmer en Afrique aujourd’hui ». Les réalisateurs invités à l’occasion de l’Afrique taille XL y seront évidemment conviés, ainsi que de nombreux professionnels belges d’origine ou d’adoption, et les comédiens africains ou d’origine africaine vivant en Belgique, à l’occasion de la sortie du deuxième répertoire que le Afrika Film Festival de Leuven leur consacre.



Séance en plein air :

Nous voulons organiser, malgré les aléas de la météo belge, une séance gratuite en plein air au cœur de Matongé (éventuellement Rue Longue Vie) pour clore le week-end dans une grande fête populaire. Il est pour l’instant prévu de diffuser « Pièces d’identité » de Mweze Ngangura, cinéaste congolais travaillant à Ixelles, où ont d’ailleurs été tournées de nombreuses scènes du film.



Séances scolaires :

En partenariat avec le service éducation de la commune d’Ixelles, nous allons mettre sur pied des séances scolaires, à l’issue desquelles les élèves pourront rencontrer et débattre avec le réalisateur.
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