Murmures

Reporters sans frontières « consternée » par le retrait de l’autorisation de travail de la correspondante de RFI
mars 2008 | | Média | Tchad

Français

Reporters sans frontières
Reporters sans frontières a appris avec consternation la décision des autorités tchadiennes de retirer son accréditation à la journaliste française Sonia Rolley, correspondante à N’Djamena de Radio France Internationale (RFI) et de l’Agence France-Presse (AFP), la contraignant à quitter le pays.

« Cette mesure punitive nous oblige à rappeler au président Idriss Déby Itno un principe évident : il appartient à RFI, et non aux autorités de N’Djamena, de décider qui couvre l’actualité tchadienne. De plus, maintenant que la seule correspondante étrangère permanente a quitté le Tchad, le black-out se renforce. Le pays se retrouve désormais avec, d’un côté, une presse gouvernementale docile et, de l’autre, une presse indépendante dépouillée d’une partie de ses journalistes contraints à l’exil ou la clandestinité et ne pouvant paraître que sous la menace d’une loi archaïque et liberticide », a déclaré l’organisation.

Le 18 mars 2008, le gouvernement tchadien a notifié au siège de RFI à Paris que l’accréditation de Sonia Rolley lui avait été « définitivement » retirée. Le mois dernier, la journaliste avait vu son permis de travail « suspendu » par les autorités tchadiennes, qui avaient alors invoqué l’état d’urgence instauré dans le pays après une attaque rebelle contre N’Djamena, le 2 février.

Lors de sa brève visite à N’Djamena le 27 février, le président français Nicolas Sarkozy avait affirmé à la presse avoir évoqué le cas de Sonia Rolley avec les autorités tchadiennes. « J’ai très clairement fait savoir aux autorités tchadiennes que ce serait un signal extrêmement désastreux, l’expulsion d’un journaliste (…). Donc, j’ai demandé que ce ne soit pas le cas », avait-il assuré.
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