Murmures
Français
Un dixième journaliste arrêté depuis les élections générales du 29 mars
Reporters sans frontières dénonce une dixième arrestation de journaliste par les autorités zimbabwéennes depuis les élections générales, après que Precious Shumba, journaliste indépendant, a été pris, le 1er mai 2008, dans une rafle au siège de l’organisation non-gouvernementale ActionAid.
« La police continue d’être le bras armé d’un gouvernement aux abois. Elle ne maintient pas l’ordre et ne protège pas les citoyens zimbabwéens. Devenue avec le temps une milice politique au service de Robert Mugabe et ses amis, elle veille aux intérêts du pouvoir et brutalise les gêneurs. Toute solution pacifique à la crise que traverse le pays doit inclure la libération de toutes les victimes de cette injustice, dont les journalistes sont les cibles privilégiées », a déclaré l’organisation.
Le 1er mai 2008 dans la matinée, la police a effectué une descente au siège d’ActionAid à Harare et procédé à l’arrestation des cinq employés présents, dont Precious Shumba, journaliste indépendant, ancien reporter du quotidien suspendu The Daily News et directeur des programmes de l’ONG dans le pays. Le journaliste est détenu en compagnie d’Anne Chipembere, directrice de l’antenne zimbabwéenne d’ActionAid, et de trois autres employés, à la section « Loi et ordre » du commissariat central de Harare. Ils n’ont pas encore été formellement inculpés.
Le même jour, un tribunal de Harare a, une fois de plus, reporté sa décision sur une remise en liberté sous caution du journaliste indépendant Frank Chikowore, arrêté le 15 avril en compagnie de 27 militants du Mouvement for Democratic Change (MDC, opposition), pour avoir prétendument troublé l’ordre public. Avec six militants, il est accusé d’avoir participé à l’incendie d’un autobus, après avoir initialement été accusé, à tort, de travailler comme journaliste sans l’accréditation obligatoire de la Commission des médias et de l’information (MIC).
Enfin, Stanley Karombo, journaliste freelance, est actuellement hospitalisé après avoir été sérieusement maltraité durant sa détention, entre le 18 et le 21 avril. Il avait été arrêté alors qu’il prenait des photographies pendant le discours de Robert Mugabe, lors de la commémoration du jour de l’indépendance au stade Gwanzura, dans la banlieue de Highfield. Il a été conduit de force dans une pièce située sous le stade, où il a été frappé toute la journée par plusieurs policiers, qui l’ont accusé d’envoyer « des films en Amérique ». « Le soir à 21 heures, ils m’ont bandé les yeux et transféré ailleurs. Je me suis réveillé le lendemain en cellule », a-t-il raconté. « J’ai peur le soir. Je ne supporte plus l’obscurité. J’ai la sensation que quelque chose de terrible va arriver. Je continue d’avoir des cauchemars et j’ai des troubles de la vision », a-t-il expliqué à des confrères venus lui rendre visite à l’hôpital.
« La police continue d’être le bras armé d’un gouvernement aux abois. Elle ne maintient pas l’ordre et ne protège pas les citoyens zimbabwéens. Devenue avec le temps une milice politique au service de Robert Mugabe et ses amis, elle veille aux intérêts du pouvoir et brutalise les gêneurs. Toute solution pacifique à la crise que traverse le pays doit inclure la libération de toutes les victimes de cette injustice, dont les journalistes sont les cibles privilégiées », a déclaré l’organisation.
Le 1er mai 2008 dans la matinée, la police a effectué une descente au siège d’ActionAid à Harare et procédé à l’arrestation des cinq employés présents, dont Precious Shumba, journaliste indépendant, ancien reporter du quotidien suspendu The Daily News et directeur des programmes de l’ONG dans le pays. Le journaliste est détenu en compagnie d’Anne Chipembere, directrice de l’antenne zimbabwéenne d’ActionAid, et de trois autres employés, à la section « Loi et ordre » du commissariat central de Harare. Ils n’ont pas encore été formellement inculpés.
Le même jour, un tribunal de Harare a, une fois de plus, reporté sa décision sur une remise en liberté sous caution du journaliste indépendant Frank Chikowore, arrêté le 15 avril en compagnie de 27 militants du Mouvement for Democratic Change (MDC, opposition), pour avoir prétendument troublé l’ordre public. Avec six militants, il est accusé d’avoir participé à l’incendie d’un autobus, après avoir initialement été accusé, à tort, de travailler comme journaliste sans l’accréditation obligatoire de la Commission des médias et de l’information (MIC).
Enfin, Stanley Karombo, journaliste freelance, est actuellement hospitalisé après avoir été sérieusement maltraité durant sa détention, entre le 18 et le 21 avril. Il avait été arrêté alors qu’il prenait des photographies pendant le discours de Robert Mugabe, lors de la commémoration du jour de l’indépendance au stade Gwanzura, dans la banlieue de Highfield. Il a été conduit de force dans une pièce située sous le stade, où il a été frappé toute la journée par plusieurs policiers, qui l’ont accusé d’envoyer « des films en Amérique ». « Le soir à 21 heures, ils m’ont bandé les yeux et transféré ailleurs. Je me suis réveillé le lendemain en cellule », a-t-il raconté. « J’ai peur le soir. Je ne supporte plus l’obscurité. J’ai la sensation que quelque chose de terrible va arriver. Je continue d’avoir des cauchemars et j’ai des troubles de la vision », a-t-il expliqué à des confrères venus lui rendre visite à l’hôpital.
English
Another journalist arrested, 10th since 29 March general elections
Reporters Without Borders condemns yesterday’s arrest of freelance journalist Precious Shumba in a police raid on the Harare office of the international aid NGO ActionAid, where Shumba works as a programmes officer. A reporter for The Daily News until it was forced to close, he is the 10th journalist to be arrested since the general elections.
« The police are still operating as the armed wing of a beleaguered government, instead of keeping order and protecting citizens, » the press freedom organisation said.
« Zimbabwe’s police force was gradually turned into a militia that looks after the interests of Robert Mugabe and his cronies and cracks down on those who get in their way. Any peaceful solution to Zimbabwe’s crisis must include the release of all the victims of this unjust situation, in which journalists have been favourite targets. »
When the police raided ActionAid’s office yesterday morning, they arrested all of the five employees present, including Shumba and ActionAid country director Anne Chipembere. They are currently being held at the « Law and Order » section of the Harare central police station but have not yet been formally charged.
A Harare court yesterday again postponed a decision on a request for the release of freelance journalist Frank Chikowore on bail. Chikowore was arrested with 27 members of the opposition Movement for Democratic Change (MDC) on 15 April for allegedly disturbing the peace. At first he was wrongly accused of working without the required Media and Information Commission’s accreditation. Now, he and six MDC members are charged with helping to set fire to a bus.
Another freelance journalist, Stanley Karombo, is currently hospitalised as a result of being badly beaten while detained from 18 to 21 April. Arrested as he was taking photos during a speech by President Mugabe at an independence day event at Gwanzura stadium in the Harare suburb of Highfield, he was taken to a room underneath the stadium and was beaten all day by several policemen, who accused him of « sending films to America. »
« At 9 p.m., they blindfolded me and took me somewhere else, » he told fellow journalists who visited him in hospital. « I woke up the next day in a cell. I am afraid at night. I can no longer stand the dark. I have the feeling that something terrible is going to happen. I keep having nightmares and I am having problems with my vision. »
« The police are still operating as the armed wing of a beleaguered government, instead of keeping order and protecting citizens, » the press freedom organisation said.
« Zimbabwe’s police force was gradually turned into a militia that looks after the interests of Robert Mugabe and his cronies and cracks down on those who get in their way. Any peaceful solution to Zimbabwe’s crisis must include the release of all the victims of this unjust situation, in which journalists have been favourite targets. »
When the police raided ActionAid’s office yesterday morning, they arrested all of the five employees present, including Shumba and ActionAid country director Anne Chipembere. They are currently being held at the « Law and Order » section of the Harare central police station but have not yet been formally charged.
A Harare court yesterday again postponed a decision on a request for the release of freelance journalist Frank Chikowore on bail. Chikowore was arrested with 27 members of the opposition Movement for Democratic Change (MDC) on 15 April for allegedly disturbing the peace. At first he was wrongly accused of working without the required Media and Information Commission’s accreditation. Now, he and six MDC members are charged with helping to set fire to a bus.
Another freelance journalist, Stanley Karombo, is currently hospitalised as a result of being badly beaten while detained from 18 to 21 April. Arrested as he was taking photos during a speech by President Mugabe at an independence day event at Gwanzura stadium in the Harare suburb of Highfield, he was taken to a room underneath the stadium and was beaten all day by several policemen, who accused him of « sending films to America. »
« At 9 p.m., they blindfolded me and took me somewhere else, » he told fellow journalists who visited him in hospital. « I woke up the next day in a cell. I am afraid at night. I can no longer stand the dark. I have the feeling that something terrible is going to happen. I keep having nightmares and I am having problems with my vision. »
Partager :