Murmures
La situation de Point Afrique
décembre 2010 | Divers | Histoire/société
Source : newsletter Point Afrique
Français
la lettre d’information du voyagiste
Le 24 décembre 2007 à Aleg au sud de la Mauritanie, il est midi passé. François Tauler, un retraité grand-père, Didier Tauler et son fils Gérard, Jean Celass et Albert Alsan décident de faire une halte à 11 km d’Aleg au lieu-dit « Tamourt Dchib ». Une Mercedes s’arrête alors. A son bord 3 hommes. L’un d’eux sort une Kalachnikov et tire. Depuis cet évènement tragique, le Point-Afrique connaît une dégradation drastique de ses activités.
Petit rappel
* 2007-2008
1,2 millions d’Euros de pertes… Nous maintenons nos vols sur Atar malgré 70 % de désistement. L’ensemble de nos autres routes connaissent une chute de 40 % ! L’effectif du Point-Afrique passe de 87 à 52 personnes. Tous nos programmes sont revus à la baisse pour la saison suivante afin d’amortir le choc. Mais nous disposons alors de 7 millions d’Euros de fonds propres.
* 2008-2009
Nous dégageons 320 000 Euros d’excédent
* 2009-2010
1,8 million de pertes… Les prises d’otages dans ces zones créent une véritable psychose. Point-Afrique maintient ses vols sur Atar, ainsi que ses autres destinations. Mieux, avec les accords de paix signés par les touaregs du Niger avec leurs autorités, nous lançons 5 vols sur Agadez comme promis (sur ce seul axe, nous perdons alors 147 000 euros). Mais nous avons tenu nos engagements.
* 2010-2011
En juin 2010, la situation semble s’être stabilisée et nous reprenons espoir. Tous nos partenaires TO se réengagent auprès du Point-Afrique essentiellement sur Atar. En juillet 2010, l’opération militaire franco-mauritanienne au nord du Mali et la mort de Michel Germaneau radicalise les positions.
Le 16 septembre 2010, je suis au Niger pour participer à l’intronisation d’un grand chef touareg au nord d’Agadez. L’enlèvement des employés d’Areva à Arlit sonne le glas de toute relance de vols sur la région. Le danger est réel, le phénomène Aqmi gagne du terrain…
Le Point-Afrique réduit ses activités des trois-quarts. Les effectifs passent de 48 à 7 employés ! Nous maintenons Mopti (en zone verte) et nous nous interrogeons sur la Mauritanie.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Sur l’ensemble du programme du 1er octobre au 10 janvier prochain, nous allons afficher une perte supplémentaire de 350 000 €. Nous devons donc encore une fois réduire la voile. Dur, dur !
Nous allons donc « bancaliser » nos actifs afin d’accroître nos disponibilités financières afin de maintenir ne serait-ce qu’un filet d’activités et encourager nos partenaires locaux qui désespèrent encore plus que nous.
Nos dernières investigations et rencontres sur le terrain (Niger – Mauritanie – Mali) nous ont permis de nous forger une idée à peu près réaliste des enjeux et des risques. Ceci nous a convaincu du bien fondé du maintien de certaines destinations. Las, la position du Ministère des Affaires Etrangères et les fortes pressions médiatiques sont telles que notre combat est chaque fois réduit à néant, quels que soient les choix que nous tentons d’opérer.
La Mauritanie
Ce pays a comme priorité la lutte contre le terrorisme et met tout en œuvre pour éradiquer ce fléau. De notre côté, nous avons investi en novembre dernier sur la sécurisation de la région d’Atar en plein accord avec les autorités. C’est ainsi que de nouvelles mesures ont été prises et des moyens mis à disposition notamment en matière d’équipements et de formation. Nous avons embauché pour la formation des guides et des chameliers d’Atar, l’ancien commissaire de la cellule anti-terrorisme de l’Elysée. Son digest du 15 décembre 2010 vous est donné en annexe pour celles et ceux que ça intéresse.
Nous avons donc décidé de maintenir les vols sur Atar avec un avion de 150 places. Malgré tous les remplissages Paris / Atar sont inférieurs à 40 % :
* 26 décembre 2010 : 71 passagers
* 02 janvier 2011 : 48 passagers
* 09 janvier 2011 : 19 passagers
On suspend donc jusqu’en février (en espérant que les choses s’arrangent et que le public revienne).
Le Mali, Mopti
La saison passée quelques 400 personnes débarquaient chaque semaine à Mopti… Actuellement, la moyenne est de 62 passagers ! Le 28 novembre nous avons effectué le vol Paris / Mopti avec 23 voyageurs à bord (une perte sèche de 52 000 € sur ce seul vol !) et ceci malgré un prix bradé à 99 € ! Les vols de Noël et du Nouvel an n’atteignent pas les 100 passagers
Jusqu’où aller ? Jour après jour, nous scrutons les signes d’un redressement qui nous permettraient d’espérer éviter le dérapage ! Notre acharnement sur ces destinations a-t-il encore un sens ?
Or voici que pour tenir, une fenêtre s’ouvre sur une destination encore inédite au Point : le Tchad !
Le Tchad
Tous les amoureux du Sahara rêvent pourtant d’aller là-bas et les mots des privilégiés qui s’y sont rendus ne sont pas assez forts pour décrire l’Ennedi et ses paysages.
Mon 1er voyage à N’Djamena remonte à novembre 1981. J’y suis retourné en 1983, puis en 1986 lors du Point-Mulhouse. A l’époque, l’obtention des droits de trafic était inenvisageable. En 2003, une nouvelle tentative avec le Point-Afrique s’est soldée par un échec. La situation alors était trop complexe et les rébellions dans le nord encore trop actives pour nous permettre d’envisager de faire un vol.
En 2007 on s’est repris à rêver… Marabé un jeune doctorant tchadien nous rend visite à Bidon avec sa thèse « Le développement du nord Tchad… un espoir : Le tourisme ». De retour sur N’Djamena, il nous apprend que les projets que nous avions caressés ensemble n’étaient pas à l’ordre du jour, en raison d’une situation encore trop chaotique dans le nord…
En septembre 2010, catastrophé à mon retour du Niger et obligé de restructurer une fois de plus le Point-Afrique, un email tombe en provenance de N’Djamena. C’est Marabé qui nous écrit « Le Tchad est prêt. Je viens d’être nommé Directeur adjoint du Tourisme. Est-ce que l’idée d’opérer des vols sur Faya-Largeau est toujours d’actualité ? ». La roue serait-elle en train de tourner enfin dans le bon sens ?
Tout s’enchaîne rapidement. Le directeur du tourisme est de passage à Paris et rendez-vous est pris pour se rencontrer à l’ambassade du Tchad. Un voyage est aussitôt décidé pour rencontrer les autorités et visiter les lieux. Le 25 novembre, je suis à N’Djamena, où des séances de travail sont organisées avec les ministres des Infrastructures et celui du tourisme, et avec la nouvelle équipe de l’Office du tourisme en pleine installation. Un état des lieux et des perspectives de développement sont étudiés.
Le 27 novembre une équipe du tourisme, des chercheurs de l’université, la secrétaire d’Etat à l’Education et moi-même embarquons à bord d’un avion spécialement affrété par le Gouvernement. 1ère escale : Fada où le gouverneur de province et sa délégation nous attendent comme le Messie. Discours, échanges, explications, collations, l’accueil est enthousiaste et les attentes nombreuses. Puis envol sur Faya-Largeau. Même scénario avec visite de l’aéroport et entretien avec le Commandant qui dirige la base française pour une analyse des risques éventuels. Le constat est positif : pas d’Aqmi. Les zones minées résultant des « sales guerres » des années 80 sont en cours de déminage par l’ONU et sont bien délimitées. Le commandant affirme que dans l’Ennedi le tourisme est possible « affirmatif » dit-il.
Quid de la situation sociale : le délégué aux affaires sociales de Faya est un homme très humain et son tour d’horizon me replonge dans l’environnement et l’ambiance que j’ai connus il y a quelques années au démarrage de Gao. Les conséquences des rébellions successives sont les mêmes : une majorité de familles monoparentales, un grand nombre d’orphelins, un taux de prévalence de la pauvreté de + de 60 %. Les Toubous et les Goranes sont des gens fiers et nobles qui ont le sens de la parole donnée.
Mais le temps passe et la délégation doit repartir sur la capitale. Je reste à Faya et rendez-vous est pris de se revoir à Ati le 30 novembre veille de la fête nationale. Il me reste 1200 km à couvrir en 4×4 en 3 jours… en passant par les lacs d’Ounianga – Fada – les gueltas d’Archeï et de Bachikele et bien d’autres sites encore… Force est de reconnaître que les descriptions dithyrambiques des heureux voyageurs de ces régions ne sont pas exagérées. Pour avoir bourlingué dans de nombreux pays, il n’y a pas de mots assez forts pour décrire la majesté des paysages. L’émotion est palpable et on reste scotché…
Maintenant, je n’ai qu’une envie : Comment faire partager tant de beauté à tous ceux que j’aime et à mes amis qui m’ont accompagné et fait confiance lors des mes projets passés.
Pourquoi cette destination est-elle si peu fréquentée ?
Aujourd’hui se rendre dans l’Ennedi relève du parcours du combattant à un coût exorbitant. Il n’existe aucune liaison aérienne et le passage par N’djamena est obligatoire. 3 à 4 jours de piste inconfortable dans un paysage sahélien monotone attendent ensuite le visiteur. Idem au retour, soit une semaine de 4×4 sur des pistes très mauvaises, ponctuée de crevaisons. Autant de fatigue et une sur consommation de carburant et autres pièces détachées. Résultat, il n’y a pas de voyages à moins de 3000 € pour 12 jours minimum dont 6 à 8 d’inconfort.
Ce que propose Point-Afrique
Mettre un vol direct Paris Faya-Largeau !
L’aéroport de Faya dispose d’une piste de 3000 m qui doit sa réalisation à la « sale guerre » due au conflit entre la Libye et le Tchad dans les années 80. L’armée française y est toujours présente avec une quinzaine de militaires qui assurent la logistique des avions de chasse qui se posent régulièrement sur cet aéroport. Ils assurent également les interventions sanitaires pour les populations locales (une vraie ONG en quelque sorte).
Paris Faya-Largeau c’est 5 heures de vol (alors que Paris N’djamena c’est 6 heures)
On propose donc une série de 3 vols test en 2011
* Le 16 février 2011 : Vol direct Paris – Ndjamena
* Le 24 février 2011 : Vol direct Paris – Faya-Largeau
* Le 04 mars 2011 : Vol direct Ndjamena – Paris
Pour réussir cette opération, il nous faut 146 participants à chacun des 2 premiers départs.
Prix : 1475 € tout compris (vols, transferts et circuits/bivouacs)
Sur une base de 4 passagers par 4×4, le coût de l’opération (si nous réussissons un taux de remplissage de 100 %) se situe entre 1400 et 1500 € par personne. Nous avons décidé pour ce test de ne prendre aucune marge bénéficiaire et de n’intégrer aucun frais de fonctionnement de la structure en France, ni de celle qui sera sur place pour l’organisation pratique de cette opération (recrutement des guides / cuisiniers / chauffeurs et autres aspects logistiques tels que : achats de nourriture, mise en place de dépôts de carburant à Fada et à Faya, etc.).
Un vrai voyage
C’est à un voyage exceptionnel et expérimental que nous vous convions.
Tous les schémas peuvent être envisagés. Les points d’intérêt : Lac d’Ounianga – les gueltas d’Archeï et de Bachikele – les gravures et peintures rupestres entre Fada et Faya seront au rendez-vous. Pour le reste, l’espace est immense et les lieux de campement foisonnent, il n’y a que l’embarras du choix dans des paysages à couper le souffle ! Quoi dire de plus, sauf que ce sera un voyage fabuleux et mémorable !
L’Ennedi est encore une région protégée qui sera peut-être le maillon qui va nous permettre d’attendre que l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger se rétablissent et soient à nouveau accessible au tourisme pour le bien être des populations qui sont en souffrance actuellement.
Le Tchad nous en rêvions depuis longtemps et voici que nous sommes sollicités.
Est-ce un augure favorable ? Est-ce le signe d’une solidarité impalpable entre ces régions ?
Peu importe, nous voulons saisir cette opportunité que représente l’appel de notre ami Merabé et une fois de plus relever ce défi.
Car il reste beaucoup de travail à faire pour finaliser cette opération, mais nous sommes prêts et nous ne ménageons pas notre peine pour la concrétiser…
J’espère que cette proposition rencontrera votre enthousiasme et stimulera votre envie de vous joindre à moi (je serai sur le 1er vol du 16 février 2011 et me réjouis à l’idée de repartir et de faire ce périple avec vous).
Nous attendons avec impatience vos réactions et surtout vos inscriptions !
Bonne fête de Noël et de Nouvel An et Merci d’avance à toutes et tous !
Maurice FREUND
Président de Point-Afrique
P.S.
Une page spéciale : Point-Afrique Ennedi a été mise en place sur Facebook.
Je répondrai à toutes vos questions, suggestions et commentaires. Mon Facebook personnel : Maurice Freund vous est ouvert
En cas de difficulté financière, un crédit relais peut être envisagé pour le règlement de cette opération.
Petit rappel
* 2007-2008
1,2 millions d’Euros de pertes… Nous maintenons nos vols sur Atar malgré 70 % de désistement. L’ensemble de nos autres routes connaissent une chute de 40 % ! L’effectif du Point-Afrique passe de 87 à 52 personnes. Tous nos programmes sont revus à la baisse pour la saison suivante afin d’amortir le choc. Mais nous disposons alors de 7 millions d’Euros de fonds propres.
* 2008-2009
Nous dégageons 320 000 Euros d’excédent
* 2009-2010
1,8 million de pertes… Les prises d’otages dans ces zones créent une véritable psychose. Point-Afrique maintient ses vols sur Atar, ainsi que ses autres destinations. Mieux, avec les accords de paix signés par les touaregs du Niger avec leurs autorités, nous lançons 5 vols sur Agadez comme promis (sur ce seul axe, nous perdons alors 147 000 euros). Mais nous avons tenu nos engagements.
* 2010-2011
En juin 2010, la situation semble s’être stabilisée et nous reprenons espoir. Tous nos partenaires TO se réengagent auprès du Point-Afrique essentiellement sur Atar. En juillet 2010, l’opération militaire franco-mauritanienne au nord du Mali et la mort de Michel Germaneau radicalise les positions.
Le 16 septembre 2010, je suis au Niger pour participer à l’intronisation d’un grand chef touareg au nord d’Agadez. L’enlèvement des employés d’Areva à Arlit sonne le glas de toute relance de vols sur la région. Le danger est réel, le phénomène Aqmi gagne du terrain…
Le Point-Afrique réduit ses activités des trois-quarts. Les effectifs passent de 48 à 7 employés ! Nous maintenons Mopti (en zone verte) et nous nous interrogeons sur la Mauritanie.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Sur l’ensemble du programme du 1er octobre au 10 janvier prochain, nous allons afficher une perte supplémentaire de 350 000 €. Nous devons donc encore une fois réduire la voile. Dur, dur !
Nous allons donc « bancaliser » nos actifs afin d’accroître nos disponibilités financières afin de maintenir ne serait-ce qu’un filet d’activités et encourager nos partenaires locaux qui désespèrent encore plus que nous.
Nos dernières investigations et rencontres sur le terrain (Niger – Mauritanie – Mali) nous ont permis de nous forger une idée à peu près réaliste des enjeux et des risques. Ceci nous a convaincu du bien fondé du maintien de certaines destinations. Las, la position du Ministère des Affaires Etrangères et les fortes pressions médiatiques sont telles que notre combat est chaque fois réduit à néant, quels que soient les choix que nous tentons d’opérer.
La Mauritanie
Ce pays a comme priorité la lutte contre le terrorisme et met tout en œuvre pour éradiquer ce fléau. De notre côté, nous avons investi en novembre dernier sur la sécurisation de la région d’Atar en plein accord avec les autorités. C’est ainsi que de nouvelles mesures ont été prises et des moyens mis à disposition notamment en matière d’équipements et de formation. Nous avons embauché pour la formation des guides et des chameliers d’Atar, l’ancien commissaire de la cellule anti-terrorisme de l’Elysée. Son digest du 15 décembre 2010 vous est donné en annexe pour celles et ceux que ça intéresse.
Nous avons donc décidé de maintenir les vols sur Atar avec un avion de 150 places. Malgré tous les remplissages Paris / Atar sont inférieurs à 40 % :
* 26 décembre 2010 : 71 passagers
* 02 janvier 2011 : 48 passagers
* 09 janvier 2011 : 19 passagers
On suspend donc jusqu’en février (en espérant que les choses s’arrangent et que le public revienne).
Le Mali, Mopti
La saison passée quelques 400 personnes débarquaient chaque semaine à Mopti… Actuellement, la moyenne est de 62 passagers ! Le 28 novembre nous avons effectué le vol Paris / Mopti avec 23 voyageurs à bord (une perte sèche de 52 000 € sur ce seul vol !) et ceci malgré un prix bradé à 99 € ! Les vols de Noël et du Nouvel an n’atteignent pas les 100 passagers
Jusqu’où aller ? Jour après jour, nous scrutons les signes d’un redressement qui nous permettraient d’espérer éviter le dérapage ! Notre acharnement sur ces destinations a-t-il encore un sens ?
Or voici que pour tenir, une fenêtre s’ouvre sur une destination encore inédite au Point : le Tchad !
Le Tchad
Tous les amoureux du Sahara rêvent pourtant d’aller là-bas et les mots des privilégiés qui s’y sont rendus ne sont pas assez forts pour décrire l’Ennedi et ses paysages.
Mon 1er voyage à N’Djamena remonte à novembre 1981. J’y suis retourné en 1983, puis en 1986 lors du Point-Mulhouse. A l’époque, l’obtention des droits de trafic était inenvisageable. En 2003, une nouvelle tentative avec le Point-Afrique s’est soldée par un échec. La situation alors était trop complexe et les rébellions dans le nord encore trop actives pour nous permettre d’envisager de faire un vol.
En 2007 on s’est repris à rêver… Marabé un jeune doctorant tchadien nous rend visite à Bidon avec sa thèse « Le développement du nord Tchad… un espoir : Le tourisme ». De retour sur N’Djamena, il nous apprend que les projets que nous avions caressés ensemble n’étaient pas à l’ordre du jour, en raison d’une situation encore trop chaotique dans le nord…
En septembre 2010, catastrophé à mon retour du Niger et obligé de restructurer une fois de plus le Point-Afrique, un email tombe en provenance de N’Djamena. C’est Marabé qui nous écrit « Le Tchad est prêt. Je viens d’être nommé Directeur adjoint du Tourisme. Est-ce que l’idée d’opérer des vols sur Faya-Largeau est toujours d’actualité ? ». La roue serait-elle en train de tourner enfin dans le bon sens ?
Tout s’enchaîne rapidement. Le directeur du tourisme est de passage à Paris et rendez-vous est pris pour se rencontrer à l’ambassade du Tchad. Un voyage est aussitôt décidé pour rencontrer les autorités et visiter les lieux. Le 25 novembre, je suis à N’Djamena, où des séances de travail sont organisées avec les ministres des Infrastructures et celui du tourisme, et avec la nouvelle équipe de l’Office du tourisme en pleine installation. Un état des lieux et des perspectives de développement sont étudiés.
Le 27 novembre une équipe du tourisme, des chercheurs de l’université, la secrétaire d’Etat à l’Education et moi-même embarquons à bord d’un avion spécialement affrété par le Gouvernement. 1ère escale : Fada où le gouverneur de province et sa délégation nous attendent comme le Messie. Discours, échanges, explications, collations, l’accueil est enthousiaste et les attentes nombreuses. Puis envol sur Faya-Largeau. Même scénario avec visite de l’aéroport et entretien avec le Commandant qui dirige la base française pour une analyse des risques éventuels. Le constat est positif : pas d’Aqmi. Les zones minées résultant des « sales guerres » des années 80 sont en cours de déminage par l’ONU et sont bien délimitées. Le commandant affirme que dans l’Ennedi le tourisme est possible « affirmatif » dit-il.
Quid de la situation sociale : le délégué aux affaires sociales de Faya est un homme très humain et son tour d’horizon me replonge dans l’environnement et l’ambiance que j’ai connus il y a quelques années au démarrage de Gao. Les conséquences des rébellions successives sont les mêmes : une majorité de familles monoparentales, un grand nombre d’orphelins, un taux de prévalence de la pauvreté de + de 60 %. Les Toubous et les Goranes sont des gens fiers et nobles qui ont le sens de la parole donnée.
Mais le temps passe et la délégation doit repartir sur la capitale. Je reste à Faya et rendez-vous est pris de se revoir à Ati le 30 novembre veille de la fête nationale. Il me reste 1200 km à couvrir en 4×4 en 3 jours… en passant par les lacs d’Ounianga – Fada – les gueltas d’Archeï et de Bachikele et bien d’autres sites encore… Force est de reconnaître que les descriptions dithyrambiques des heureux voyageurs de ces régions ne sont pas exagérées. Pour avoir bourlingué dans de nombreux pays, il n’y a pas de mots assez forts pour décrire la majesté des paysages. L’émotion est palpable et on reste scotché…
Maintenant, je n’ai qu’une envie : Comment faire partager tant de beauté à tous ceux que j’aime et à mes amis qui m’ont accompagné et fait confiance lors des mes projets passés.
Pourquoi cette destination est-elle si peu fréquentée ?
Aujourd’hui se rendre dans l’Ennedi relève du parcours du combattant à un coût exorbitant. Il n’existe aucune liaison aérienne et le passage par N’djamena est obligatoire. 3 à 4 jours de piste inconfortable dans un paysage sahélien monotone attendent ensuite le visiteur. Idem au retour, soit une semaine de 4×4 sur des pistes très mauvaises, ponctuée de crevaisons. Autant de fatigue et une sur consommation de carburant et autres pièces détachées. Résultat, il n’y a pas de voyages à moins de 3000 € pour 12 jours minimum dont 6 à 8 d’inconfort.
Ce que propose Point-Afrique
Mettre un vol direct Paris Faya-Largeau !
L’aéroport de Faya dispose d’une piste de 3000 m qui doit sa réalisation à la « sale guerre » due au conflit entre la Libye et le Tchad dans les années 80. L’armée française y est toujours présente avec une quinzaine de militaires qui assurent la logistique des avions de chasse qui se posent régulièrement sur cet aéroport. Ils assurent également les interventions sanitaires pour les populations locales (une vraie ONG en quelque sorte).
Paris Faya-Largeau c’est 5 heures de vol (alors que Paris N’djamena c’est 6 heures)
On propose donc une série de 3 vols test en 2011
* Le 16 février 2011 : Vol direct Paris – Ndjamena
* Le 24 février 2011 : Vol direct Paris – Faya-Largeau
* Le 04 mars 2011 : Vol direct Ndjamena – Paris
Pour réussir cette opération, il nous faut 146 participants à chacun des 2 premiers départs.
Prix : 1475 € tout compris (vols, transferts et circuits/bivouacs)
Sur une base de 4 passagers par 4×4, le coût de l’opération (si nous réussissons un taux de remplissage de 100 %) se situe entre 1400 et 1500 € par personne. Nous avons décidé pour ce test de ne prendre aucune marge bénéficiaire et de n’intégrer aucun frais de fonctionnement de la structure en France, ni de celle qui sera sur place pour l’organisation pratique de cette opération (recrutement des guides / cuisiniers / chauffeurs et autres aspects logistiques tels que : achats de nourriture, mise en place de dépôts de carburant à Fada et à Faya, etc.).
Un vrai voyage
C’est à un voyage exceptionnel et expérimental que nous vous convions.
Tous les schémas peuvent être envisagés. Les points d’intérêt : Lac d’Ounianga – les gueltas d’Archeï et de Bachikele – les gravures et peintures rupestres entre Fada et Faya seront au rendez-vous. Pour le reste, l’espace est immense et les lieux de campement foisonnent, il n’y a que l’embarras du choix dans des paysages à couper le souffle ! Quoi dire de plus, sauf que ce sera un voyage fabuleux et mémorable !
L’Ennedi est encore une région protégée qui sera peut-être le maillon qui va nous permettre d’attendre que l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger se rétablissent et soient à nouveau accessible au tourisme pour le bien être des populations qui sont en souffrance actuellement.
Le Tchad nous en rêvions depuis longtemps et voici que nous sommes sollicités.
Est-ce un augure favorable ? Est-ce le signe d’une solidarité impalpable entre ces régions ?
Peu importe, nous voulons saisir cette opportunité que représente l’appel de notre ami Merabé et une fois de plus relever ce défi.
Car il reste beaucoup de travail à faire pour finaliser cette opération, mais nous sommes prêts et nous ne ménageons pas notre peine pour la concrétiser…
J’espère que cette proposition rencontrera votre enthousiasme et stimulera votre envie de vous joindre à moi (je serai sur le 1er vol du 16 février 2011 et me réjouis à l’idée de repartir et de faire ce périple avec vous).
Nous attendons avec impatience vos réactions et surtout vos inscriptions !
Bonne fête de Noël et de Nouvel An et Merci d’avance à toutes et tous !
Maurice FREUND
Président de Point-Afrique
P.S.
Une page spéciale : Point-Afrique Ennedi a été mise en place sur Facebook.
Je répondrai à toutes vos questions, suggestions et commentaires. Mon Facebook personnel : Maurice Freund vous est ouvert
En cas de difficulté financière, un crédit relais peut être envisagé pour le règlement de cette opération.
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