Murmures
Les stratégies de diversification du disque
janvier 2011 | Faits de société | Musique | France

Français
Dossier réalisé par l’association le Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles (Irma)
Selon le dossier publié par l’Irma réalisé par Romain BIGAY :
« Production, spectacle, édition, droits dérivés… La stratégie à 360 degrés, terme à la mode, est presque devenue un leitmotiv ces dernières années pour les professionnels de la musique. Face à la crise que connaît le disque, ces contrats à droits multiples ont été présentés comme une révolution qui allait remettre d’aplomb un secteur aux abois. À l’occasion de la sortie de l’ouvrage que leur consacre Pierre-Marie Bouvery, petit retour sur les sauveurs annoncés d’une industrie qui cherche à rebondir.
Comme il semble loin le temps où la production phonographique était le pilier artistique et financier de l’industrie musicale… Plus de 10 ans après l’apparition des premières bourses d’échange sur Internet (tel Napster), coup d’envoi d’une transformation en profondeur de la distribution et de la diffusion des produits culturels, l’industrie musicale cherche des solutions pour endiguer la perte de revenus entraînée par une adaptation tardive. Depuis le début de la crise, entre 2002 et 2009, le chiffre d’affaires des producteurs phonographiques a en effet perdu 714 millions d’euros, passant de 1 302 à 580 millions d’euros. Corollaire de cette perte de vitesse du disque (l’année 2011 ne semble d’ailleurs pas plus prometteuse, la croissance du numérique observée début 2010 semble connaître un coup d’arrêt), les autres sources de revenus se sont développées (droits voisins, synchro, merchandising…), mais ne permettent toujours pas de compenser celle-ci.
C’est pourtant dans cette voie qu’une partie grandissante du secteur de la production s’est orientée, en tentant de diversifier les canaux de rentrées financières. Pendant un temps, le montage de joint-venture a été expérimenté, avec un succès plus que relatif. L’idée a alors fait son chemin d’aller chercher les revenus directement à la source, à savoir sur les multiples segments d’exploitation du travail des artistes. Cette idée s’est ainsi formalisée en ce qu’il est désormais commun d’appeler la « stratégie 360 degrés ». De prime abord sceptiques, voire hostiles, quand la logique du procédé a été poussée plus loin par Live Nation (la mutation opérée par le secteur, et dont les contrats 360° ou contrats à droits multiples sont un des avatars, a ouvert la porte à la force de frappe financière d’entreprises non issues du « sérail » : dont Live Nation, SFR…), la plupart des acteurs se sont engouffrés dans la brèche ouverte par EMI en 2001 avec la signature de Robbie Williams. À tel point que le 360°, sur toutes les lèvres, et, on l’imagine, sur nombre de powerpoint des réunions de pilotage stratégique, a vite été présenté comme la panacée, l’alpha et l’oméga, la planche de salut d’un secteur atteint de sinistrose. Depuis 2007-2008, ce « nouveau » type de contrat s’est peu à peu généralisé. La question se pose alors de savoir s’ils ne sont que le symptôme d’un moment de transition dans l’histoire de la production phonographique, un simple effet de mode, ou bien s’ils sont en passe de devenir une norme. » […]
Lire la suite du dossier :[irma]
Extraits d’un article de Romain Bigay paru sur www.irma le 4 janvier 2011
« Production, spectacle, édition, droits dérivés… La stratégie à 360 degrés, terme à la mode, est presque devenue un leitmotiv ces dernières années pour les professionnels de la musique. Face à la crise que connaît le disque, ces contrats à droits multiples ont été présentés comme une révolution qui allait remettre d’aplomb un secteur aux abois. À l’occasion de la sortie de l’ouvrage que leur consacre Pierre-Marie Bouvery, petit retour sur les sauveurs annoncés d’une industrie qui cherche à rebondir.
Comme il semble loin le temps où la production phonographique était le pilier artistique et financier de l’industrie musicale… Plus de 10 ans après l’apparition des premières bourses d’échange sur Internet (tel Napster), coup d’envoi d’une transformation en profondeur de la distribution et de la diffusion des produits culturels, l’industrie musicale cherche des solutions pour endiguer la perte de revenus entraînée par une adaptation tardive. Depuis le début de la crise, entre 2002 et 2009, le chiffre d’affaires des producteurs phonographiques a en effet perdu 714 millions d’euros, passant de 1 302 à 580 millions d’euros. Corollaire de cette perte de vitesse du disque (l’année 2011 ne semble d’ailleurs pas plus prometteuse, la croissance du numérique observée début 2010 semble connaître un coup d’arrêt), les autres sources de revenus se sont développées (droits voisins, synchro, merchandising…), mais ne permettent toujours pas de compenser celle-ci.
C’est pourtant dans cette voie qu’une partie grandissante du secteur de la production s’est orientée, en tentant de diversifier les canaux de rentrées financières. Pendant un temps, le montage de joint-venture a été expérimenté, avec un succès plus que relatif. L’idée a alors fait son chemin d’aller chercher les revenus directement à la source, à savoir sur les multiples segments d’exploitation du travail des artistes. Cette idée s’est ainsi formalisée en ce qu’il est désormais commun d’appeler la « stratégie 360 degrés ». De prime abord sceptiques, voire hostiles, quand la logique du procédé a été poussée plus loin par Live Nation (la mutation opérée par le secteur, et dont les contrats 360° ou contrats à droits multiples sont un des avatars, a ouvert la porte à la force de frappe financière d’entreprises non issues du « sérail » : dont Live Nation, SFR…), la plupart des acteurs se sont engouffrés dans la brèche ouverte par EMI en 2001 avec la signature de Robbie Williams. À tel point que le 360°, sur toutes les lèvres, et, on l’imagine, sur nombre de powerpoint des réunions de pilotage stratégique, a vite été présenté comme la panacée, l’alpha et l’oméga, la planche de salut d’un secteur atteint de sinistrose. Depuis 2007-2008, ce « nouveau » type de contrat s’est peu à peu généralisé. La question se pose alors de savoir s’ils ne sont que le symptôme d’un moment de transition dans l’histoire de la production phonographique, un simple effet de mode, ou bien s’ils sont en passe de devenir une norme. » […]
Lire la suite du dossier :[irma]
Extraits d’un article de Romain Bigay paru sur www.irma le 4 janvier 2011
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