Murmures

Révolutions – Le regard de huit photographes sur le printemps arabe
avril 2011 | Divers | Photo | France
Source : RFI

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Le photographe Guillaume Binet témoigne des rôles de l’image en Tunisie, Egypte et Libye.
L’exposition Révolutions, montre la photo comme acteur réel des soulèvements en Tunisie, Egypte et Libye. Une main en sang, un insurgé sur une carcasse de voiture, un homme en costume sous les canons à eau. Des images qui ne montrent pas des symboles ni des icônes, mais un regard et un élan qui ont largement dépassé les frontières. Sur les cimaises : des œuvres de photojournalistes auteurs (Dominic Nahr, Guillaume Binet, Julien Daniel, Lionel Charrier, Luca Sola, Olivier Laban-Mattei, Ron Haviv, Yuri Kozyrev) qui donnent une grande importance à la subjectivité de leur image.


Voici quelques extraits de l’entretien de Siegfried Forster (RFI) avec Guillaume Binet, photographe, photojournaliste et directeur de galerie La petite poule noire.
L’exposition Révolutions, s’y déroule jusqu’au 28 mai à la galerie La petite poule noire, 12 bd des Filles du Calvaire, 75011 Paris. Ouvert de 12h à 19h, du mardi au samedi. Entre libre.

« J’étais en tant que photographe au Caire pour couvrir la grogne des pays arabes. Dès le début, j’ai pris une photo qui a été publié dans Newsweek et en couverture du Nouvel Observateur, qui a été très vite vue, aussi au Caire. Certains m’ont appelé pour l’acquérir. Je me suis rendu compte que ce que les gens cherchaient c’était aussi bien d’avoir cette photo pour un aspect esthétique et subjectif, mais aussi pour avoir un petit bout de symbole. Un peu comme un petit bout du mur de Berlin. L’image a participé ou a accompagné en temps réel la révolution.

Dans la presse, on voit souvent lors d’un événement, les premières photos sont signées souvent des correspondants locaux d’AFP, AP, Reuters. On voit des noms arabes au début, dès que l’événement prend de l’ampleur, les envoyés spéciaux arrivent sur place et à ce moment ce sont le plus souvent des photographes européens ou américains.

Ce sont des peuples qui se sont ouverts au monde, pas spécialement au monde occidental, mais au monde en général, aux Chinois, au Moyen-Orient… ils ont vu que d’autres choses existaient. Ils ont pu commencer à lutter. Et très rapidement, ils ont eu le retour de nos images. Ce sont les images qui les ont accompagnées. Ce sont des images que le monde regardait et qui ont aidé à accompagner la révolution. Cette histoire de Facebook, de réseau social, de communication, je trouvais cela fabuleux. Là, on avait vraiment vu l’ouverture sur le monde. Toutes ces images qu’on montre ici dans l’exposition, ce sont des images qui peuvent être belles ou moins belles selon le goût de chacun, mais qui – en tant qu’objet – étaient acteurs de cette révolution. »

Lire intégralement l’entretien de RFI sur leur site : [RFI ]
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