Murmures

Mâ Loango de Diosso, un patrimoine en sursis
juin 2012 | Faits de société | Patrimoine | République du Congo
Source : Presse

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À 25 km de Pointe-Noire, l’ancienne capitale du royaume de Loango abrite l’unique musée du Congo. Un lieu hautement symbolique et menacé, faute de moyens.
Le petit dépliant polycopié du musée Mâ Loango de Diosso donne le ton : « Horaires d’ouverture : samedi, dimanche de 10 heures à 17 heures. Du lundi au vendredi, consultez le conservateur. » Suivent trois numéros de téléphone. Ce samedi matin, un bouchon et un péage plus tard, Joseph Kimfoko-Madoungou, le conservateur en chef, a trouvé « une occasion », c’est-à-dire un moyen de transport qui le conduit directement à son bureau.

Arrivé à Diosso, le véhicule s’engage sur une piste envahie d’herbe, un peu à l’écart de la petite localité. Au bout, une cour, des palmiers, des manguiers, de la brousse aussi et, au milieu du décor, une modeste bâtisse de plain-pied, fatiguée. Les murs blancs sont défraîchis, le balcon et les fenêtres en bois peints en vert. La maison a été construite en dur en 1952 pour Moe Poaty III, roi de Loango (Mâ Loango) de 1931 à 1975. Son architecture rappelle celle d’un entrepôt de Loango où, du temps de l’esclavage, les captifs étaient entassés avant d’être vendus aux marchands européens. Derrière la bâtisse, on aperçoit trois annexes à l’abandon où vivaient les épouses du souverain.

Le musée a été inauguré en avril 1982. « Il a fallu un grand travail de collecte d’objets à travers tout le Congo », explique Joseph Kimfoko-Madoungou. Dans les six salles d’exposition, le visiteur découvre la longue histoire du royaume de Loango, qui devint un protectorat français en 1883, et les conséquences de ce changement. Le musée est aussi une mine d’informations et de témoignages sur le commerce triangulaire, dont Loango fut l’un des lieux les plus actifs, du XVIe au XIXe siècle. Verroterie, pots en grès ou en faïence, tissus, fusils… On peut voir ce qui était échangé contre les millions d’esclaves venus des zones qui constituent aujourd’hui le Tchad, l’Angola, le sud du Gabon, la RD Congo et le Congo.

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Lire l’intégralité de l’article de Tshitenge Lubabu M.K. sur le portail de Jeune Afrique (en lien).
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