Murmures

Le cinéma d’animation africain compte sur Papa Nzenu
janvier 2013 | Tournages | Cinéma/TV | Algérie
Source : El Watan

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par Nesrine Sellal // EL WATAN
Si les pays africains sont de grands consommateurs de films d’animation, sa production n’en est qu’à ses balbutiements. Un projet se détache parmi eux : celui de l’Algérien Djilali Biskri, Papa Nzenu, dont le second volet est en cours de réalisation.

Si vous avez aimé le premier volet de Papa Nzenu conte l’Afrique, réjouissez-vous : le second épisode est en cours de préparation. Récompensée par plusieurs prix dont le Grand Prix de l’Association internationale du film d’animation (Asifa), l’histoire de ce griot contemporain, qui parcourt l’Afrique accompagné de son nved (instrument de musique) et de son bâton de pèlerin, pourrait insuffler de l’énergie au cinéma d’animation africain un peu à la peine. Même si des initiatives émergent çà et là à travers le continent afin de lancer et développer la production régionale, l’animation a du mal à émerger en tant qu’art à part entière, et plusieurs entraves ralentissent sa production.

« Bien que très populaire, elle reste marginalisée dans l’imaginaire collectif et relayée au rang de « mikiyatte » », constate Idir Ihamichen, réalisateur et passionné de cinéma d’animation auquel il a consacré une partie de sa vie professionnelle. Selon lui, cette marginalisation complique le financement de ce genre cinématographique très onéreux. « Les coûts de production compliquent aussi l’émergence de jeunes talents, car il est très difficile de financer un pilote ou une bande démo », explique Idir qui a lui-même tenté l’expérience en 2006. Par ailleurs, l’animation connaît les mêmes difficultés que la plupart des arts en Afrique : manque de formation qualifiante, de cadres juridiques, de statuts… L’ambitieux projet de Papa Nzenu, mené par l’auteur et producteur Djilali Beskri, a pour atout majeur de favoriser la formation professionnelle.

Le pari que prend le bédéiste et auteur par le biais de sa boîte de production Dynamic Art Vision est de rassembler les expériences de plusieurs jeunes artistes africains autour d’une série de 52 épisodes de 13 minutes chacun. Chaque épisode a pour thème un conte africain régional, réalisé par un jeune artiste local. Selon le profil de l’artiste, celui-ci s’initie à la réalisation et s’engage à transmettre ses connaissances dans son pays natal à travers des ateliers de formation. Le premier épisode de la série, Le chasseur et l’antilope, a été réalisé par un jeune bédéiste camerounais, Narcisse Youmbi, d’après le scénario de Abderrahmane Denoune. L’idée du projet a germé pendant le Festival panafricain de 2009, alors que Djilali Beskri fait la rencontre de plusieurs bédéistes de talent. Il constate que ces jeunes « ont des idées, du talent et des projets, mais sans soutien, ils restent dans l’inertie ».


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