Murmures
Des écrivains africains contre Sharon
avril 2002 | | Histoire/société | France
Français
Le Monde du 16 avril publie deux longs articles sur la situation en Israël/Palestiine. Des écrivains africains écrivent à la suite de leur voyage sur place.
Le titre du texte de l’écrivain nigérian prix Nobel Wole Soyinka est « l’île de Polyphème ». Il écrit que « le gouvernement d’Israël a adopté des tactiques appelées à déclencher un raz de marée qui noiera le monde ou (l’image est plus juste) l’embrasera ». Et poursuit : « Si j’ai retiré quoi que ce soit de notre visite, sur le plan personnel, c’est une terreur accrue quand je vois une telle politique d’intervention dans les affaires du monde dépendre de pareils dirigeants dotés d’un pouvoir militaire illimité ». En référence à son titre, il ajoute : « dans un article d’Encarta Africana, j’avais écrit que le gouvernement israëlien arrachait le coeur et le foie d’Arafat, pour le donner en pâture à ses enfants, et qui ne saurait prédire les conséquences de cette éviscération ! ».
Il termine son article en insistant sur « l’aveugle et rébarbative sottise de Polyphème ».
(On peut lire un interview de Wole Soyinka dans Africultures 39)
L’écrivain et peintre sud-africain Breyten Breytenbach (cf Africultures 4), ancien militant anti-apartheid, écrit une lettre ouverte au général Sharon après son séjour dans le cadre de la délégation du Parlement international des écrivains. Il relève : « Les hypothèses qui sont à la base de vos actions sont racistes. Comme c’était le cas avec le régime sud-africain, les méthodes par lesquelles vous espérez soumettre l’ennemi se résument à l’utilisation de la force, aux bains de sang et à l’humiliation ». Arguant que « on ne peut construire un Etat viable sur l’expulsion d’un autre peuple » et que « la puissance n’est pas le droit », il insiste sur « l’ineptie de votre occupation », « la mesquinerie hargneuse de vos contrôles », « l’extrême jeunesse de vos soldats », « la violence avec laquelle vous détruisez une économie palestinienne possible », « le spectacle primitif de positions armées sous camouflage » etc. Et conclut par : « Vous êtes coincé dans une impasse dont vous êtes responsable ».
Il termine son article en insistant sur « l’aveugle et rébarbative sottise de Polyphème ».
(On peut lire un interview de Wole Soyinka dans Africultures 39)
L’écrivain et peintre sud-africain Breyten Breytenbach (cf Africultures 4), ancien militant anti-apartheid, écrit une lettre ouverte au général Sharon après son séjour dans le cadre de la délégation du Parlement international des écrivains. Il relève : « Les hypothèses qui sont à la base de vos actions sont racistes. Comme c’était le cas avec le régime sud-africain, les méthodes par lesquelles vous espérez soumettre l’ennemi se résument à l’utilisation de la force, aux bains de sang et à l’humiliation ». Arguant que « on ne peut construire un Etat viable sur l’expulsion d’un autre peuple » et que « la puissance n’est pas le droit », il insiste sur « l’ineptie de votre occupation », « la mesquinerie hargneuse de vos contrôles », « l’extrême jeunesse de vos soldats », « la violence avec laquelle vous détruisez une économie palestinienne possible », « le spectacle primitif de positions armées sous camouflage » etc. Et conclut par : « Vous êtes coincé dans une impasse dont vous êtes responsable ».
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