Murmures

La Chapelle en lutte : les communiqués
août 2015 | Divers | Histoire/société | France

Français

7 août : L’occupation du lycée désaffecté Guillaume Budé a été émaillée de plusieurs violences policières, ce dès son occupation.

En effet, un membre du comité de soutien a été gravement blessé au crâne lors de l’occupation et un réfugié afghan s’est vu emmener au poste dès le lendemain matin de la prise des lieux qui a permis à quelques centaines de migrant-e-s d’échapper à la rue en occupant un bâtiment public inusité.

Les pouvoirs publics ont depuis lors manié la carotte, en disant être prêts au « dialogue » avec les réfugiés et leurs soutiens, sans jamais lâcher le bâton. Ainsi, des patrouilles et des contrôles récurrents ont lieu dans le quartier et, notamment, au métro Place des Fêtes, station par laquelle les migrant-e-s qui souhaitent avoir un toit sur la tête et rejoindre le mouvement sont contraints de passer pour rejoindre les autres réfugié-e-s.

Ces contrôles au faciès sont inadmissibles comme est inadmissible la circulation de policiers armés de flash-balls aux abords du bâtiment occupé.

Aujourd’hui en fin de journée, une membre du Comité de soutien aux migrants de La Chapelle cherchant à s’enquérir des conditions d’un énième contrôle dans les couloirs du métro, a été arrêtée et placée en garde à vue au commissariat central du XIXème arrondissement, dont espérons-le, elle devrait ressortir d’un instant à l’autre.

Hier soir, toujours à la station Place des Fêtes, deux autres membres du Comité de Soutien ont été intimidées par une femme policier qui les a menacées de conduire les deux réfugiés qu’elle et ses collègues contrôlaient au poste si celles-ci ne quittaient pas le lieu du contrôle. Heureusement, ceux-ci étaient munis de titres de séjour provisoires en tant que demandeurs d’asile. Mais quid de tous ceux qui sont encore en cours de domiciliation (cette démarche prend 2 mois) et n’ont pas encore obtenu de rendez-vous en préfecture ?

Nous dénonçons vigoureusement cette arrestation tout comme ce hiatus entre la Mairie de Paris – qui nous promet – notamment par voie de presse – de ne pas être expulsés par les forces de l’ordre de l’établissement scolaire que nous occupons – et le Ministère de l’Intérieur, qui ordonne ces contrôles d’identité dans le quartier.

Nous exigeons l’arrêt de ce harcèlement policier.

La Chapelle en Lutte

BLOCAGE DU CENTRE DE VINCENNES (Joinville-Le-Pont)

MARDI 4 AOUT au soir.

Revendications des résidents.

Afin de laisser les salariés d’Emmaüs revenir travailler, nous exigeons :

1. Une accélération des processus: pour les non-domiciliés, une domiciliation sous 10 jours (avant le 14 août 2015).

2. La présence de la directrice d’Emmaüs aux côtés du GIP Jeudi 6 août 2015.

3. Des tickets de transport, des photos d’identité et une machine à laver.

4. Un rendez-vous personnalisé pour chacun le 6 août 2015.

Signatures: Représentant des migrants : El Hassak El Hassak-Marzorati, Directrice d’Emmaüs : Chantal Druzat, Directrice du GIP HIS : Anne Choquet, Représentante de la DRIHL se sont engagées oralement à respecter ces engagements.

COMMUNIQUE DES MIGRANTS DU FOYER EMMAÜS-SOLIDARITE DE JOINVILLE-LE-PONT

Le Mardi 4 août 2015

Aujourd’hui, nous avons manifesté et bloqué le centre afin de faire aboutir nos revendications.

Notre action a porté ses résultats.

Il faudra maintenant s’assurer que les paroles des responsables se transforment en actes.

Nous sommes prêts à repartir en grève bientôt si nécessaire.

Aujourd’hui nous aura apporté une leçon : il est possible de faire entendre notre voix, si l’on est ferme et déterminé.

Nous remercions les personnes solidaires venues nous soutenir, sans qui rien n’aurait été possible.

Nous nous adressons à tous les migrants : c’est par la lutte et en nous organisant que nous pourrons obtenir : Des papiers pour tous – Un toit pour tous.

Nous serons présents à la manifestation demain, mercredi 5 août à 18h30, aux côtés des migrants d’Austerlitz.
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