Murmures

Non, les Migrants ne s’habituent pas au gaz lacrymogènes, à fortiori quand ils sont atteints de tuberculose !
février 2016 | Faits de société | Interculturel/Migrations | France
Source : communiqué de presse

Français

Le communiqué de presse des collectifs et organisations de soutien
« Non, les gaz lacrymogènes ne réchauffent pas !
Non, nous ne nous y habituons pas !

De plus en plus, nous entendons les journalistes nous expliquer que le sujet des migrants n’est plus au cœur de l’actualité. Pourtant, la situation des exilé.e.s à la rue n’a jamais été aussi tragique, aussi violente et aussi peu traitée par la presse.

Ces 10 derniers jours, à la gare de l’Est et sous le métro aérien au niveau de Stalingrad, les réfugiés afghans, soudanais, érythréens ont subi plus de 6 gazages par les forces de l’ordre, qui les réveillent régulièrement en pleine nuit, les frappent et leur confisquent leurs couvertures et leurs tentes.

Samedi dernier, afin d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics, 80 d’entre eux ont tenté d’installer un campement sur le parvis du centre Pompidou. Ils ont quitté les lieux 5 heures plus tard avec la promesse d’un rendez-vous à la Préfecture de région avec M. Vieillescazes, chef de cabinet du Préfet.

Après 4 appels téléphoniques, 2 courriels et le dépôt à la Préfecture d’une demande d’autorisation de rassemblement ce jeudi, les soutiens solidaires et les demandeurs d’asile ont fini par décrocher ce rendez-vous à 15 heures. Il était convenu qu’une délégation mixte soit reçue. Une fois arrivés sur les lieux, seuls 2 réfugiés ont pu avoir accès à cette rencontre et, comble du mépris, sans traducteurs ! M. Vieillescazes exigeant « qu’en préfecture on ne parle que le français » !

« Nous voulons un toit et nos droits », ont scandé les migrants devant la préfecture. « Rien n’est possible au moins dans les 15 jours à venir », leur a répondu cette dernière.

Les autorités ont pourtant été informées de la présence de mineurs parmi les exilé.e.s à reloger de toute urgence et de la confiscation par la police de leurs duvets, tentes et couvertures par une température nocturne avoisinant les – 6°C.



En effet, ces derniers mois, plusieurs milliers d’euros de matériel et de fournitures ont été confisqués aux migrants par les forces de l’ordre. Le coût total vous en sera donné prochainement.

Quant aux violences policières que nous avons dénoncées, la Préfecture de Région s’en est étonné et s’est contentée de recommander avec une ironie des plus cyniques de porter plainte à la Préfecture de Police.

Nous exigeons l’ouverture d’urgence de lieux pour toutes les personnes à la rue, dont certains sont en grand danger sanitaire (tuberculose, notamment).

Nous signalons aux autorités des cas de tuberculose parmi les réfugiés à la rue et donc une situation sanitaire qui mérite soins, humanité et attention.

Nous exigeons que notre pays applique les conventions internationales sur le droit d’asile qu’il a lui-même ratifié.

Nous exigeons que les exilé.e.s soient traité.e.s avec le respect qui leur est dû.

Sans solution, dans les plus brefs délais, les autorités contraignent les migrants et les personnes solidaires à se mobiliser pour reconquérir leurs droits.

Nous ne cèderons pas.

Nous résisterons, au racisme des institutions et à leurs violences, au mutisme complice de certains médias et au mépris du pouvoir. »

Collectif La Chapelle Debout !
Collectif Parisien de Soutien aux Exilé.e.s
Le BAAM (Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants)
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