Murmures

Alice Diop, une documentariste proche des douleurs de l’exil
septembre 2016 | Sortie de film, livre, album… | Cinéma/TV | France
Source : Télérama

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Chaque semaine, à l’hôpital Avicenne de Bobigny, un médecin généraliste et une psychiatre reçoivent des migrants pour une « permanence » d’accès aux soins de santé. Pendant un an, Alice Diop les a filmés en véritable cinéaste.

A quoi tient l’évidence du sentiment qu’avec La Permanence Alice Diop accède à un niveau dans l’art documentaire que ses précédents films avaient juste frôlé ? A la confiance qu’elle a acquise dans les moyens qu’offre le cinéma pour rendre compte du réel en se libérant des discours. A sa capacité à en tirer parti pour suggérer des ­questionnements, non pour les clôturer en faisant mine de les résoudre. ­

Intégralement tourné entre les murs du bureau exigu d’un hôpital de Bobigny où, deux fois par semaine, un médecin généraliste reçoit sans rendez-vous des migrants en proie aux douleurs de l’exil, ce documentaire donne à entendre la parole d’hommes et de femmes qui viennent confier leurs maux comme on pose ses valises trop lourdes. S’intéressant à eux à travers un dispositif de réalisation d’une rigueur souveraine, la cinéaste construit un point de vue dont la justesse confère à son film une forme d’universalité.

Métier : cinéaste

Si les parcours qui s’y racontent ont peu à voir avec l’immigration ­vécue par les parents d’Alice Diop, les résonances ne manquent pas, qui expliquent sa perception très fine de ce que vivent les migrants. Née en 1979, elle a grandi à Aulnay-sous-Bois, dans la cité des 3000, où elle est revenue en 2005 pour y filmer les familles turque, malienne ou sri lankaise de La Tour du monde, documentaire qui nous l’a fait connaître – timide comme on peut l’être quand de hautes aspirations croisent une certaine inexpérience.


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