Murmures
Français
« Togo : Vague de répression contre quatre médias privés.
Trois radios et une chaîne de télévision privées ont été fermées pour un mois par les autorités togolaises, dans la soirée 11 février, pour « incitation à la désobéissance civile et à la révolte », quelques heures après que leurs locaux avaient été mis sous scellés, officiellement pour « raisons fiscales ».
« Plutôt que le dialogue, le gouvernement de Faure Eyadéma a donc préféré la répression pour faire taire les médias indociles, a déclaré Reporters sans frontières. Nous sommes extrêmement déçus par les man¦uvres des autorités, qui ont d’abord invoqué des raisons fiscales, avant de fermer des médias arbitrairement pour le contenu de leurs émissions. De plus, nous déplorons que la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), qui est supposée surveiller et protéger les médias, se soit prêtée à ce petit jeu politique. Si les autorités togolaises refusent que les médias relayent un autre point de vue que le leur, nous ne pouvons qu’exprimer une inquiétude grandissante », a conclu l’organisation.
Tard dans la soirée du 11 février, Radio Nana FM, Radio Nostalgie, Radio Kanal FM et la chaîne de télévision TV7 ont été fermés sur ordre du tribunal de première instance de Lomé, saisi par le président de la HAAC, Georges Agbodjan. L’ordonnance du tribunal a suspendu ces médias pour une durée d’un mois « en raison de l’urgence et des circonstances exceptionnelles ». La requête de la HAAC expliquait que ces quatre médias privés continuaient à diffuser des communiqués appelant la population à des manifestations publiques « malgré les mises en demeure les enjoignant de ne pas apporter leur concours aux appels à la désobéissance civile, à la violence et à la haine interraciale ». « Ces radios et télévision rendent compte de ces manifestations illégales en procédant à leur couverture médiatique, poursuit la requête de la HAAC. Les informations diffusées par ces radios et télévision privées portent atteinte à l’ordre public. »
Quelques heures avant l’arrêt du tribunal, les locaux de Radio Nana FM, Radio Kanal FM et Radio Nostalgie avaient été fermés par un huissier de justice, après que les autorités leur ont réclamé des arriérés de redevance d’installation et d’exploitation, qui allaient de 1 250 000 à 4 000 000 de francs CFA (de 1 893 à 6 058 euros) selon les cas.
Le directeur de Nana FM, Peter Dogbé, a expliqué à Reporters sans frontières qu’il avait payé par chèque 1 450 000 francs CFA (2 196 euros) pour l’année 2004 et versé un acompte de 150 000 francs CFA (227 euros) pour 2005, dans l’après-midi du 11 février. « Vers 20 heures 45, j’étais chez moi lorsqu’on m’a appris qu’un huissier était passé à la radio pour réclamer les arriérés de 2001 et 2002, a-t-il déclaré. Le temps que je me rende à mon bureau, l’huissier avait déjà fermé les locaux. » L’Autorité de réglementation a exigé du directeur de Kanal FM le paiement de 2 500 000 francs CFA (3 786 euros) en espèces et non par chèque. « La situation est la même pour tout le monde, s’est insurgé le directeur de cette station, Modeste Mesavusu-Ekué. Je ne comprends pas pourquoi on exige une régularisation de nous seuls. » Des agents de police dépêchés dans les locaux de Radio Nostalgie se sont heurtés dans l’après-midi du 11 février à un groupe d’auditeurs venus défendre la station. Une unité de la police a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser la manifestation. La station a été fermée plus tard dans la soirée, après la publication de l’ordonnance du tribunal. Les responsables de TV7 n’étaient pas joignables dans la soirée du 13 février, mais la chaîne de télévision n’émet plus non plus depuis la soirée du 11.
L’Union des radios et télévisions libres du Togo (URATEL) doit se réunir dans les prochains jours. Selon des sources locales, une « journée sans radio » pourrait être organisée prochainement en signe de protestation. »
« Plutôt que le dialogue, le gouvernement de Faure Eyadéma a donc préféré la répression pour faire taire les médias indociles, a déclaré Reporters sans frontières. Nous sommes extrêmement déçus par les man¦uvres des autorités, qui ont d’abord invoqué des raisons fiscales, avant de fermer des médias arbitrairement pour le contenu de leurs émissions. De plus, nous déplorons que la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), qui est supposée surveiller et protéger les médias, se soit prêtée à ce petit jeu politique. Si les autorités togolaises refusent que les médias relayent un autre point de vue que le leur, nous ne pouvons qu’exprimer une inquiétude grandissante », a conclu l’organisation.
Tard dans la soirée du 11 février, Radio Nana FM, Radio Nostalgie, Radio Kanal FM et la chaîne de télévision TV7 ont été fermés sur ordre du tribunal de première instance de Lomé, saisi par le président de la HAAC, Georges Agbodjan. L’ordonnance du tribunal a suspendu ces médias pour une durée d’un mois « en raison de l’urgence et des circonstances exceptionnelles ». La requête de la HAAC expliquait que ces quatre médias privés continuaient à diffuser des communiqués appelant la population à des manifestations publiques « malgré les mises en demeure les enjoignant de ne pas apporter leur concours aux appels à la désobéissance civile, à la violence et à la haine interraciale ». « Ces radios et télévision rendent compte de ces manifestations illégales en procédant à leur couverture médiatique, poursuit la requête de la HAAC. Les informations diffusées par ces radios et télévision privées portent atteinte à l’ordre public. »
Quelques heures avant l’arrêt du tribunal, les locaux de Radio Nana FM, Radio Kanal FM et Radio Nostalgie avaient été fermés par un huissier de justice, après que les autorités leur ont réclamé des arriérés de redevance d’installation et d’exploitation, qui allaient de 1 250 000 à 4 000 000 de francs CFA (de 1 893 à 6 058 euros) selon les cas.
Le directeur de Nana FM, Peter Dogbé, a expliqué à Reporters sans frontières qu’il avait payé par chèque 1 450 000 francs CFA (2 196 euros) pour l’année 2004 et versé un acompte de 150 000 francs CFA (227 euros) pour 2005, dans l’après-midi du 11 février. « Vers 20 heures 45, j’étais chez moi lorsqu’on m’a appris qu’un huissier était passé à la radio pour réclamer les arriérés de 2001 et 2002, a-t-il déclaré. Le temps que je me rende à mon bureau, l’huissier avait déjà fermé les locaux. » L’Autorité de réglementation a exigé du directeur de Kanal FM le paiement de 2 500 000 francs CFA (3 786 euros) en espèces et non par chèque. « La situation est la même pour tout le monde, s’est insurgé le directeur de cette station, Modeste Mesavusu-Ekué. Je ne comprends pas pourquoi on exige une régularisation de nous seuls. » Des agents de police dépêchés dans les locaux de Radio Nostalgie se sont heurtés dans l’après-midi du 11 février à un groupe d’auditeurs venus défendre la station. Une unité de la police a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser la manifestation. La station a été fermée plus tard dans la soirée, après la publication de l’ordonnance du tribunal. Les responsables de TV7 n’étaient pas joignables dans la soirée du 13 février, mais la chaîne de télévision n’émet plus non plus depuis la soirée du 11.
L’Union des radios et télévisions libres du Togo (URATEL) doit se réunir dans les prochains jours. Selon des sources locales, une « journée sans radio » pourrait être organisée prochainement en signe de protestation. »
English
« TOGO Government closes three radio stations and one TV station for « inciting revolt »
Reporters Without Borders today condemned the closure of three radio stations and a TV station for one month for « inciting civil disobedience and revolt, » which was announced on the evening of 11 February just hours after officials forcibly closed and sealed the premises of all four privately-owned media citing « tax reasons. »
« Instead of dialogue, President Faure Eyadéma’s government has preferred to use repression in order to silence headstrong media, » the press freedom organization said. « We are very disappointed at this manoeuvring by the authorities, who first spoke of tax problems before closing these media arbitrarily because of their programme content. »
Reporters Without Borders said it was regrettable that the High Council for Broadcasting and Communication (HAAC), which is supposed to monitor and protect the media, had assisted in this political manoeuvre. « If the Togolese government refuses to let the media relay any other viewpoint than its own, we can only express mounting anxiety. »
Radio Nana FM, Radio Nostalgie, Radio Kanal FM and TV7 were closed as a result of an order issued by the Lomé lower court in response to a request by HAAC president Georges Agbodjan. The court order said the decision was taken « because of the emergency and exceptional circumstances, » referring to the unrest in Togo since President Gnassingbé Eyadéma’s death on 5 February and the subsequent takeover by his son, Faure Eyadéma.
The HAAC request accused the four stations of continuing to broadcast communiques appealing to the public to take part in demonstrations « despite formal notices that they should not contribute to the calls for civil disobedience, violence and racial hate. » It also accused them of « providing media coverage of these illegal demonstrations » and of broadcasting news that causes « a breach of the peace. »
A few hours before the court order was issued, a bailiff had gone and closed the premises of all four media on the alleged grounds that they were overdue with payments of installation and operational taxes for amounts ranging from 1,250,000 to 4,000,000 CFA francs (1,893 to 6,058 euros).
Nana FM manager Peter Dogbé told Reporters Without Borders he had paid 1,450,000 CFA francs (2,196 euros) by cheque for 2004 and had made a down payment of 150,000 CFA francs (227 euros) for 2005 on the afternoon of 11 February. « At around 8:45 p.m., when I was at home, I learned that a bailiff went to the radio station to demand overdue payments for 2001 and 2002. By the time I arrived at the office, the bailiff had already sealed the premises. »
The authorities demanded payment of 2,500,000 CFA francs (3,786 euros) in cash from Kanal FM manager Modeste Mesavusu-Ekué. « The situation is the same for everyone, so I don’t understand why we are the only ones who are being made to pay up, » he said.
Policemen who were dispatched to Radio Nostalgie on the afternoon of 11 February found a group of listeners who had come to defend the station. The police used tear gas to disperse them and the station was closed later in the evening, after the court order had been issued. Those in charge of TV7 could not be reached, but TV7 has not been broadcasting since the evening of 11 February either.
The Union of Free Radio and TV Stations of Togo (URATEL) is due to meet in the coming days. Local sources said a one-day radio strike may be organised in protest. »
« Instead of dialogue, President Faure Eyadéma’s government has preferred to use repression in order to silence headstrong media, » the press freedom organization said. « We are very disappointed at this manoeuvring by the authorities, who first spoke of tax problems before closing these media arbitrarily because of their programme content. »
Reporters Without Borders said it was regrettable that the High Council for Broadcasting and Communication (HAAC), which is supposed to monitor and protect the media, had assisted in this political manoeuvre. « If the Togolese government refuses to let the media relay any other viewpoint than its own, we can only express mounting anxiety. »
Radio Nana FM, Radio Nostalgie, Radio Kanal FM and TV7 were closed as a result of an order issued by the Lomé lower court in response to a request by HAAC president Georges Agbodjan. The court order said the decision was taken « because of the emergency and exceptional circumstances, » referring to the unrest in Togo since President Gnassingbé Eyadéma’s death on 5 February and the subsequent takeover by his son, Faure Eyadéma.
The HAAC request accused the four stations of continuing to broadcast communiques appealing to the public to take part in demonstrations « despite formal notices that they should not contribute to the calls for civil disobedience, violence and racial hate. » It also accused them of « providing media coverage of these illegal demonstrations » and of broadcasting news that causes « a breach of the peace. »
A few hours before the court order was issued, a bailiff had gone and closed the premises of all four media on the alleged grounds that they were overdue with payments of installation and operational taxes for amounts ranging from 1,250,000 to 4,000,000 CFA francs (1,893 to 6,058 euros).
Nana FM manager Peter Dogbé told Reporters Without Borders he had paid 1,450,000 CFA francs (2,196 euros) by cheque for 2004 and had made a down payment of 150,000 CFA francs (227 euros) for 2005 on the afternoon of 11 February. « At around 8:45 p.m., when I was at home, I learned that a bailiff went to the radio station to demand overdue payments for 2001 and 2002. By the time I arrived at the office, the bailiff had already sealed the premises. »
The authorities demanded payment of 2,500,000 CFA francs (3,786 euros) in cash from Kanal FM manager Modeste Mesavusu-Ekué. « The situation is the same for everyone, so I don’t understand why we are the only ones who are being made to pay up, » he said.
Policemen who were dispatched to Radio Nostalgie on the afternoon of 11 February found a group of listeners who had come to defend the station. The police used tear gas to disperse them and the station was closed later in the evening, after the court order had been issued. Those in charge of TV7 could not be reached, but TV7 has not been broadcasting since the evening of 11 February either.
The Union of Free Radio and TV Stations of Togo (URATEL) is due to meet in the coming days. Local sources said a one-day radio strike may be organised in protest. »
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