Murmures

Un journaliste détenu sans chef d’inculpation
juillet 2002 | | Média | Gambie
Source : communiqué RSF

Français

Guy-Patrick Massoloka, journaliste congolais, correspondant de
l’Agence de presse panafricaine (PANA) à Banjul, a été arrêté le
19 juillet par des agents de la National Intelligence Agency (NIA),
les services secrets gambiens. Il est, depuis lors, toujours détenu
sans avoir été inculpé. « Cette arrestation, qui coïncide avec la
promulgation d’une loi créant une Commission nationale des médias,
est inquiétante pour la liberté de la presse en Gambie », a déclaré
Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans
un courrier adressé au président Yaya Jammeh. « A notre connaissance,
rien ne justifie la détention prolongée de ce journaliste. Reporters
sans frontières s’étonne qu’aucun motif d’inculpation sérieux n’ait
été fourni par la NIA et que personne ne puisse entrer en contact
avec M. Massoloka », a-t-il-ajouté. Reporters sans frontières a
demandé sa libération immédiate et sans conditions.

Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières,
Guy-Patrick Massoloka a été arrêté par des agents des services
secrets gambiens (NIA) le 19 juillet et conduit au quartier général
de la NIA à Banjul où il est toujours détenu. Les services de la NIA
ont prétexté que le journaliste publiait un hebdomadaire non
enregistré en Gambie. Or, le correspondant de la PANA à Banjul
résidait en Gambie depuis seulement un mois. Le syndicat des
journalistes gambiens (GPU) a également contrecarré cette accusation
en soulignant n’avoir aucune preuve de l’implication alléguée du
journaliste dans la parution d’un journal dans le pays. A ce jour,
les motifs de la détention restent donc toujours inconnus.

Reporters sans frontières rappelle l’adoption, le 25 juillet, de la
loi créant une Commission nationale des médias, véritable tribunal de
presse, dont les pouvoirs constituent une menace sérieuse pour la
liberté de la presse.

English

Reporters Without Borders today called for the immediate and
unconditional release of Congolese journalist Guy-Patrick Massoloka,
the correspondent in Banjul of the Pan African News Agency (PANA),
who was arrested on 19 July by officials of the National Intelligence
Agency (NIA) and is still being held, without having been charged.

« This arrest, coinciding with the promulgation of a law creating a
national media commission, is disturbing for press freedom in
Gambia, » ReportersWithout Borders secretary-general Robert Ménard
said in a letter to Gambian President Yaya Jammeh.

« As far as we know, nothing justifies this journalist’s prolonged
detention, » Ménard said in the letter, adding that, « Reporters
Without Borders is astonished that the NIA has presented no serious
charge or justification for the arrest and that no one has been able
to contact Mr. Massolaka. »

Following his arrest, Massolaka was taken to the headquarters of the
NIA (the Gambian secret service), where he is still being held.
Although he had resided in Gambia for just one month prior to his
arrest, the NIA has claimed that he was publishing an unregistered
weekly there. This is denied by the Gambian journalists union, the
GPU, which says there is no indication of his being involved in any
publication in Gambia. The real reasons for his detention are still
unknown.

Meanwhile, Reporters Without Borders believes that the national media
commission created under a law adopted on 25 July constitutes a press
tribunal with powers that pose a serious threat to press freedom in
Gambia
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