Murmures

La Francophonie s’associe à la FEPACI pour la création d’un Fonds panafricain de cinéma
juin 2010 | Commissions d’aide | Cinéma/TV
Source : communiqué de presse du 20 mai 2010

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L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) marque sa présence à la 63e session du Festival international du film de Cannes par sa participation au lancement d’un Fonds panafricain d’aide au cinéma, qui pourrait constituer un véritable tournant dans la politique d’aide aux cinémas du Sud.

Le projet de ce fonds, que les cinéastes africains appelaient de leurs vœux depuis plusieurs années, est initié par la Fédération panafricaine de Cinéma (Fepaci) qui a sollicité le savoir faire, l’expérience et le soutien de l’OIF pour son lancement et notamment la réalisation de l’étude de faisabilité. C’est ce qu’a annoncé Frédéric Bouilleux, directeur de la Langue française et de la Diversité culturelle à l’OIF, lors d’une conférence de presse au pavillon des Cinémas du Monde, au Marché international du film de Cannes, le 20 mai 2010, en présence de Charles Mensah, président de la Fepaci, et Seipati Bulane Hopa, secrétaire général de la Fepaci.

Les professionnels du cinéma se souviennent de leur dialogue avec Abdou Diouf, le Secrétaire général de la Francophonie, venu à leur rencontre à Cannes en 2006, et son engagement pris au Fespaco à Ouagadougou en 2007 à mobiliser les moyens pour mettre en œuvre les recommandations issues du colloque organisé par l’OIF à Bruxelles en 2007 sur la viabilité économique du cinéma. Cet engagement de la Francophonie rejoint une recommandation de l’Union africaine préconisant la mise en place d’un mécanisme de financement de la production cinématographique et audiovisuelle du continent.

Ce nouveau Fonds panafricain d’aide au cinéma vise à mobiliser, aux côtés des financements multilatéraux et bilatéraux existant, de larges soutiens pour le cinéma du sud en suscitant de nouveaux partenariats, en fédérant les efforts et en orientant la création cinématographique vers les besoins et les aspirations du public africain.

La Francophonie a souhaité accompagner cette démarche dont elle partage les objectifs : réaffirmer la légitimité de l’Afrique à se doter des moyens de son expression cinématographique et lui consentir la capacité de les gérer en privilégiant les complémentarités et la coopération interafricaines.

Forte de son expertise de 22 ans dans la gestion du Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud qui a permis depuis sa création la production de plus d’un millier de films, la Francophonie, organisation internationale dont plus de la moitié des membres sont des pays africains, contribuera ainsi à la mise en œuvre de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles dont elle reste l’un des ardents promoteurs. Répondant à une recommandation de l’Union africaine, s’appuyant sur les relations privilégiées qu’elle entretient avec le groupe des pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique), la Francophonie souhaite susciter de nombreux ralliements à cette initiative afin de lui garantir les plus grandes chances de succès. D’ores et déjà, la Chambre syndicale nationale des producteurs de films de Tunisie, le Centre national du cinéma du Gabon et la Guilde africaine des réalisateurs producteurs ont fait connaître leur appui au projet.

Un rapport d’étape sur la mise en place du Fonds sera présenté aux Journées cinématographiques de Carthage (Tunisie) en octobre 2010.

Cette annonce intervient au moment où le festival de Cannes rend hommage aux talents des cinéastes africains et enregistre, ce qui n’est pas arrivé depuis plus de 10 ans, la sélection dans la compétition officielle d’un film africain, Un Homme qui crie, du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun, film qui a reçu une aide de l’OIF.
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