Fiche Spectacle
Théâtre
AUTRE
Clan Capoeira®  » The Show from Bahia  »
Contributeur(s) : William Henri Bobongo

Français

1ere Partie :

Nous sommes en Afrique.
C’est ici que naît la capoeira. L’esclave, au centre de la scène, voit tourner autour de lui un  » esprit « , symbolisant le monde,  » la roda « , le voyage de sa terre africaine d’origine au Brésil : il est son aspiration à sa liberté.
Nous sommes au Brésil maintenant.
Pour surmonter toute sa douleur et toute sa peine, l’esclave se réfugie dans ses souvenirs… Les animaux de sa forêt et ses dieux, les orixas *, lui révèlent les secrets de sa force et de son agilité. Alors, au rythme du berimbau, emblème musical de la culture afro-brésilienne, l’esclave se met à élaborer la gestuelle, les coups et les esquives.
Et finit, dans un pas de deux avec l’ « esprit du cercle « , par offrir… la capoeira.

2ème Partie :

Les orixas, qui n’ont jamais abandonné l’esclave, prennent forme humaine dans la  » roda de condomble « . Les combattants du cercle se regroupent à leur tour. Les lames des longs couteaux du  » makulele  » illuminent d’étincelles la danse de vie et de survie dans laquelle ils se sont lancés.
L’esclave, dans un pas de deux avec l’ « esprit du public « , offre alors … la capoeira.

* Les Orixas sont des divinités connues dans certains cultes religieux. Ces divinités sont des êtres intermédiaires entre le Dieu suprême et notre monde terrestre. Elles sont identifiées comme des éléments appartenant à la nature, l’eau, le feu, la terre et l’air.
Les Orixas ont été conservées par les descendants d’esclaves à Salvador de Bahia. Les Orixas sont le penchant spirituel de la Capoeira.

Histoire de la Capoeria


La Capoeira remonte autour du XVI ème siècle. Sa rythmique et ses techniques de feintes entre autres sont empruntées aux peuples africains d’Angola. La possession d’armes et les entraînements martiaux leur étant interdits par leurs maîtres, les esclaves ont inventé la capoeira, s’inspirant de leurs danses africaines traditionnelles pour développer ce style de combat.
C’était un moyen pour eux de résister à la violence quotidienne qui régnait dans les plantations. Cet art martial déguisé en danse contient toute l’âme du Brésil.

Elle développe la force, l’agilité, la discipline et l’expression corporelle. Il s’agit d’un jeu athlétique qui fait appel à la souplesse et à la maîtrise du corps. C’est un jeu au cours duquel les participants rivalisent d’adresse, d’élégance et de malice.

Roues, coups de pieds fouettés, et autres figures acrobatiques, ces enchaînements de techniques diverses nécessitent une grande souplesse, dextérité et résistance musculaire. Dans la pratique, les coups ne sont pas portés mais les adversaires se frôlent avec une grande rapidité. Le capoeiriste doit savoir attaquer et se défendre, mais aussi maîtriser les sauts acrobatiques et les nombreux mouvements inspirés du monde animal (floreo) qui agrémentent le jeu. Les combattants sont normalement vêtus d’un pantalon blanc. L’après-midi ou le soir, on se rassemble sur une place et on danse ou on combat.

Les premières académies de Capoeira ont vu le jour à Salvador de Bahia. Aujourd’hui la capoeira est un art digne de respect. Elle est reconnue et pratiquée dans tout le Brésil et suit comme la plupart des arts martiaux un courant de pensée; ici c’est l’étendard culturel des mouvements de pensées du peuple noir.
C’est aussi un sport qui s’est fait l’ambassadeur de la culture brésilienne dans le monde entier. Chaque jour, dans de nombreuses villes d’Amérique, d’Europe ou d’Asie, un nombre de plus en plus important de débutants intègre la grande famille des capoeiristas, garantissant la pérennité de cette lutte pour la liberté, inventée il y a plus de quatre cent ans.

Un jour on demanda à Pastinha : « Qu’est-ce que la capoeira ? ». Le vieux maître répondit sous forme de chanson :

« La capoeira est un jeu, un jouet. C’est respecter ta peur, bien doser ton courage, c’est un combat, c’est le plaisir de l’élégance, de l’intelligence, c’est le vent dans la voile, un gémissement dans la Senzala, un corps qui tremble, un berimbau bien joué, l’éclat de rire d’un enfant, le vol d’un oiseau, l’attaque du serpent corail, le goût du danger dans la gorge, c’est rire devant l’ennemi en agitant la main (…). C’est se relever de sa chute avant de toucher le sol, c’est la haine et l’espérance, le coup porté au visage qui blesse le cœur, c’est aussi relever un défi, avec la volonté de combattre (…) ».

Règles & Roda


La Capoeira est caractérisée par sa « Roda ». La Roda est à la Capoeira ce que le dojo est au Judo.

L’ensemble des capoeiristes participant au jeu forme une ronde. Tous ont un rôle à tenir, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du cercle ainsi dessiné.
A l’intérieur deux capoeiristes jouent. Ils ont à leur disposition tout le panel de leurs coups et des ruses qu’ils ont pu expérimenter. Ils doivent par-dessus tout comprendre leur partenaire. La qualité de la prestation dépend de la relation qu’ils auront su créer avec leur partenaire. Ils sont le centre du spectacle de la Roda.
A l’extérieur du cercle, la participation à la Roda est forte. Il y a les musiciens qui ouvrent et rythment le jeu. Les autres regardent les joueurs au centre de la Roda, et les encouragent en frappant des mains et en chantant.
Entre l’intérieur et l’extérieur du cercle, nombreux sont les échanges. Si le jeu est bon, les chants appelés « La Chula » et les claquements de mains vont se faire plus fort, la cadence de la musique va s’accélérer. Si l’ambiance est chaude, les joueurs vont chercher à en faire plus. Une synergie se crée entre le centre et l’extérieur de la Roda. De plus chacun peut, dès qu’il en a envie, entrer dans le cercle et remplacer un des deux joueurs pour se mesurer à l’autre.

L’entrée et la sortie des capoeristes sont soumis à des règles. Chaque fois qu’il sort ou qu’il rentre du cercle, le capoeiriste doit faire ce que l’on appelle « le respect ». Celui qui entre s’interpose entre les deux joueurs présents et fait face à celui avec lequel il veut jouer. L’autre se retire. Le nouveau venu attend la décision de son adversaire de commencer le jeu. Ce dernier peut prendre le temps de reprendre son souffle avant de reprendre un jeu. Pour ceci, il marche le long du cercle, et l’autre fait de même.
C’est celui qui vient de jouer qui décide de l’opportunité de reprendre le jeu.

Au premier jeu de la Roda les deux capoeiristes font le respect puis se serrent les mains avant de se lancer sur l’ère de jeu en profitant de ce moment pour réaliser quelques figures acrobatiques (Macaco, Au, Chango…).

La Roda est cet ensemble d’éléments liés les uns aux autres; ils ne peuvent être séparés.

ÉCHAUFFEMENT ET TECHNIQUE
Il existe une technique de la Capoeira, support indispensable à une bonne préparation physique pour la souplesse, la vigueur, l’agilité, l’équilibre, l’endurance et le rythme du corps.

TECHNIQUE DES MOUVEMENTS
Mouvement des animaux (macaques, félins, reptiles). Mouvements et déplacements au sol. Mouvements et déplacements à mi – hauteur. Mouvements et déplacements à partir de sauts et d’acrobatie.

LA « GINGA « , MOUVEMENT DE BASE.
La  » ginga  » permet le déplacement dans l’espace en rythme et de façon continue. C’est à partir de la  » ginga  » que se font les sauts, les coups et les autres mouvements.

L’ÉQUILIBRE
Équilibre statique Équilibre dans le mouvement. La récupération de l’équilibre à partir du déséquilibre.

LA MALICE ET LA  » MANDIGA « .
Ce sont les artifices, les stratégies, les « combines  » imaginés pendant le jeu pour distraire le partenaire et e conduire où l’on veut. C’est ici que se développe toute la théâtralité du jeu, que se construit le vocabulaire gestuel de chacun.

LA MUSIQUE ET LE CHANT
Initiation aux instruments Travail sur le rythme et les chœurs L’échauffement corporel sera soutenu par les rythmes des deux percussions principales de la Capoeira :
le bérimbau et le pandeiro.


L’orchestre d’instruments qui offre à la capoeira cet air de fête rituelle est composé comme suit :

– Le berimbau, qui servait à l’origine à avertir les combattant des dangers, est constitué d’un arc de bois et d’une calebasse.
– L’atabaque est ce long tambour à peau qui apporte le son de basse dans l’orchestre.
– Le pandeiro est un tambour sur cadre recouvert d’une peau fine. De petites cymbales sont disposées sur le bord de l’instrument.
– L’agogo est une double cloche également utilisée dans les percussions africaines, cubaines, péruviennes…etc. C’est un instrument des cultes Vaudou qui aurait traversé l’Atlantique avec les esclaves.
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