Lancement du Nigeria Literature Prize à Lagos

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Depuis huit ans la «book party» – organisée par la Cora (Committee for Relevant Arts)– s’est affirmée comme un rendez-vous prestigieux et incontournable de la communauté littéraire de Lagos. La poésie était à l’honneur dimanche 6 août, au centre culturel Terra Kulture.

Chaque année, depuis huit ans la «book party» – organisée par la Cora (Committee for Relevant Arts) avec le soutien de l’entreprise nigériane de gaz naturel liquéfié (Nlng)– se déploie dans une ambiance festive. Est-ce donc surprenant que l’édition, qui a eu lieu dimanche 6 août à Terra Kulture, un centre culturel situé rue Tiamiyu Savage au sein du quartier chic de Lagos,Victoria Island, ait tous les attributs d’un festival?  C’était un mélange passionnant de lectures, de spectacles, de danses, et de discussions, avec un hommage à l’artiste Fela Kuti décédé le 2 aout 1997.

Des lectures qui ont mis la poésie à l’honneur puisqu’elle est l’objet du Prix de Littérature du Nigéria (« Nigeria Literature Prize »)  cette année. En effet, cette fête du livre célèbre les auteur-e-s qui concourent pour le Prix. Elle a eu lieu pour la première fois en 2009, quatre ans après la conception du prix. Le prix, lancé en 2004, est parrainé par le Nlng et récompense un auteur parmi quatre genres littéraires mis à l’honneur tour à tour: la fiction en prose, la poésie, le théâtre et la littérature pour enfants. Le gagnant – qui sera connu en octobre – reçoit un prix en espèces de 100 000 $.

Comme sa toute première édition, celle de cette année célébrait 11 poètes sélectionnés sur les près de 200 qui ont présenté leurs textes : Peter Akinlabi,  Hyginus Ekwuazi, Obari Gomba, Ogaga Ifowodo, Seun Lari-Williams, Henry Ogu, Tanure Ojaide, Ikeogu Oke, Abubakar Othman, Jumoke Verissimo et Ebi Yeibo. Nous vous proposons une brève présentation de chacun.  Peter Akinalabi, un poète activiste, est titulaire d’une maîtrise. Son poème, Moving, a remporté le concours de poésie littéraire de la Sentinel. Hyginus Ekwuazi est, quant à lui, professeur d’arts médiatiques. Il a été directeur général de Nigeria Film Corporation et agit actuellement à titre de juge dans plusieurs prix et festivals. Obari Gomba est à la fois poète et dramaturge. Il enseigne actuellement au Département d’études anglaises de l’University of Port Harcourt alors qu’ Ogaga Ifowodo, un poète de la diaspora, enseigne la poésie et la littérature à la Texas State University- San Marcos aux États-Unis. Seun Lari-Williams est poète, musicien et aussi avocat. Humphrey Ogu est un responsable de l’information à l’University of Port Harcourt. Il a été ancien secrétaire par intérim de la branche de l’ANA (Association of Nigerian Authors) de Rivers State et secrétaire pionnier et cofondateur de SeaView Poetry Society.

Tanure Ojaide, considéré comme un poète sociopolitique, a remporté des prix de poésie à l’échelle du Nigéria mais aussi à l’international, dont le Prix de poésie du Commonwealth pour la région de l’Afrique. Ikeogu Oke est éditeur. Il est aussi actuellement conseiller des médias auprès du Président du Groupe de travail présidentiel sur le pouvoir (PTFP). Le Dr Abubakar Othman, en revanche, est professeur dans le Département d’anglais à l’University of Maiduguri. Il était auparavant le ministre de l’Information dans l’État d’Adamawa et le Directeur général et fondateur de l’Agence nationale des musées et des monuments d’Adamawa. Jumoke Verissimo, un nom familier dans le monde littéraire, est une gagnante de prix multiples. Ses poèmes ont été traduits en italien, norvégien, français, japonais, chinois et macédonien. Ebi Yeibo, érudit de la langue anglaise et critique sociale, est actuellement membre du Département d’anglais, de la Niger Delta University, dans l’État de Bayelsa.

La liste a été présentée par le jury pour le prix de cette année dirigé par le président, le professeur Ernest Emenyonu, professeur d’études africaines à l’University of Michigan-Flint, aux États-Unis. Les autres membres du panel sont le Dr Razinat Mohammed, professeur agrégé de littérature à l’University of Maiduguri et Tade Ipadeola, poète, avocat et lauréat du Nigeria Literature Prize en 2013. S’y ajoute un comité consultatif composé du professeur Banjo, deux fois vice-chancelier de l’University of Ibadan, le professeur Jerry Agada, ancien ministre d’État de l’éducation et aussi ancien président de l’Association des auteurs nigérians (Ana), et le professeur émérite Ben Elugbe, ancien président de l’Académie nigérienne des lettres et président de la Société linguistique ouest-africaine (2004-2013).

Comme les années précédentes, le lauréat du prix de littérature du Nigéria est vivement attendu. La prochaine sélection, qui en retiendra trois, est annoncée pour septembre.  Par le passé, le prix a récompensé des éminents écrivains tels que Gabriel Okara (co-gagnant, 2005, poésie), Professeur Ezenwa Ohaeto (co-gagnant, 2005, poésie) pour The Dreamer, His Vision; Ahmed Yerima (2006, drame) pour sa pièce, Hard Ground; Mabel Segun (co-gagnant, 2007, littérature pour enfants) pour sa collection de pièces courtes Reader’s Theatre; Le professeur Akachi Adimora-Ezeigbo (co-gagnant, 2007, littérature pour enfants) pour son livre, My Cousin Sammy; Kaine Agary (2008, prose) pour son livre Yellow Yellow; Esiaba Irobi (2010, drame) qui a remporté le prix à titre posthume avec son livre Cemetery Road; Adeleke Adeyemi (2011, littérature pour enfants) avec son livre The Missing Clock; Chika Unigwe (2012, prose), avec son roman, On Black Sisters Street; Tade Ipadeola (2013, poésie) avec sa collection de poèmes, The Sahara Testaments, le professeur Sam Ukala (2014, drame) avec sa pièce, Iredi War et Seasons of Crimson Blossom, Abubakar Adam Ibrahim (2016, prose).

En 2013, lors de la dernière session consacrée à la poésie, c’est Tade Ipadeola qui a remporté le Prix avec sa collection de poèmes, The Sahara Testaments, dont voici un extrait, « Maputo Olive »:

« Your poem nails home horseshoes
wears hat, mounts steed
does not look back.
And longing strives but cannot cross
the field. Like Zeno’s arrow.

From now on, the miles
are marked with milestones
of sapphire and a bush
of flowers each
a different fragrance, each a note
from your music that wore a hat
and spurred my wistfulness

Into the terraced night. »

 

 

 

 

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