Chine-Afrique : une histoire ancienne

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Les relations entre la Chine et l’Afrique datent de l’époque précoloniale. La politique internationale et les matières premières y occupent une place prépondérante, aujourd’hui élargie à d’autres domaines.

Omniprésente sur le continent depuis quelques années, à l’affût de nouveaux contrats pétroliers et miniers, disposée à faire travailler dans des conditions spartiates des milliers de ses nationaux sur le continent noir, la République populaire de Chine (RCP) est souvent décrite par les Africains – contrairement aux années 1960 – en des termes peu élogieux.
Plutôt que d’abonder dans ce sens (1), il est important de resituer d’abord historiquement les relations de la RCP avec le continent. Elles se sont considérablement développées à partir de 1989 du fait d’une triple motivation : le risque d’isolement international après la sanglante répression de Tienanmen, la marginalisation diplomatique de Taïwan et la sécurisation de l’accès aux matières premières et à de nouveaux marchés. Les relations sino-africaines ne renvoient donc pas à la seule rationalité économique, mais cette dernière est devenue cruciale depuis plusieurs années. Après l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce en 2001, ses vecteurs d’influence se sont considérablement diversifiés. Coopération militaire, octroi de prêts importants, mise en œuvre de projets d’infrastructure imposants, soutien politique dans les arènes internationales et mobilisation de la diaspora figurent aujourd’hui parmi les plus significatifs.
Faut-il en conclure que l’Afrique sera chinoise comme elle fut une bonne partie du XXe siècle européenne ? Une telle conclusion doit être nuancée. D’abord, d’autres opérateurs asiatiques (Malaisie, Inde, Taïwan) ont également un besoin vital de percer sur ces marchés ; ensuite, les opérateurs traditionnels (notamment occidentaux) n’ont pas jeté l’éponge, l’Afrique offrant encore de très bonnes opportunités dans certains secteurs ou niches. Enfin, il n’est pas sûr que la RCP puisse soutenir sur la moyenne durée un tel mode de croissance. De plus, la Chine ne s’est jamais conduite sur le continent comme une puissance à prétention hégémonique…
Des relations anciennes
Les relations commerciales entre la Chine et l’Afrique remontent à l’époque précoloniale, du temps de la dynastie Han (206 avant J.C.- 220 après J.C.). Le premier récit chinois sur l’Afrique date du VIIIe siècle, et il est probable qu’une flotte chinoise ait fait le tour du monde entre 1421 et 1423 (2). Ces échanges prirent fin du fait de la Chine, n’en déplaisent aux diplomates chinois soucieux de faire de la colonisation européenne la raison de cette rupture.
Jusqu’au fameux voyage de Zhou Enlai en décembre 1963-février 1964, la perception chinoise du continent africain est restée superficielle (3). Il s’agissait pour Pékin d’un continent en retard qui présentait fondamentalement les mêmes caractéristiques que la Chine au XIXe siècle, et qui devait donc s’inspirer de la trajectoire chinoise, notamment du fait de sa ruralité et de l’absence de classe ouvrière significative. La conférence afro-asiatique de Bandoeng en 1955 exprime des principes qui structurent la politique extérieure chinoise vis-à-vis du continent jusqu’à nos jours : la non-ingérence dans les affaires intérieures, le respect de la souveraineté nationale, la coexistence pacifique…
Ce relatif désintérêt initial évolue rapidement dans les années 1960, sous l’aiguillon des luttes de libération nationale sur le continent, de l’émergence de nouveaux États et de l’acrimonie croissante des relations sino-soviétiques. La Chine forme alors des dirigeants de guérilla (ZANU, PAC, SWANO, EPLF, TPLF) et leur procure une aide militaire. La révolution culturelle qui débute en 1966 et plusieurs incidents frontaliers (1969) aiguisent considérablement les tensions avec l’URSS. En Afrique, les effets se font rapidement sentir : les diplomates chinois sont rappelés à Pékin et remplacés par de nouvelles équipes plus radicales et brouillonnes.
L’hostilité au  » social-impérialisme  » soviétique enferme rapidement la Chine dans des positions intenables sur le continent : en Angola, soutenant l’UNITA contre le MPLA, Pékin se retrouve aux côtés du Zaïre et de l’Afrique du Sud, sans doute les deux pays les plus impopulaires alors dans la gauche africaine. Cet engagement n’est pas que politique. Des conseillers et des équipements militaires sont également fournis mais ne permettent pas de faire la différence. À l’inverse de l’URSS capable de projeter des forces, comme cela a été le cas en Éthiopie et en Angola, et d’inverser des rapports de force militaires, la Chine doit constater qu’elle ne peut faire la différence.
Malgré ces controverses sur la diplomatie chinoise en Afrique, cette période est aussi celle de l’entrée de la RPC à l’ONU et au Conseil de sécurité (en 1971) grâce au vote africain (4). Elle est aussi celle de l’achèvement de certains symboles d’une coopération sino-africaine alternative à l’ordre capitaliste dominant. Il faut citer ici, outre les multiples parlements, palais du peuple et stades construits dans différents pays africains, le chemin de fer désenclavant la Zambie vers la Tanzanie, ou les achats à des prix supérieurs au marché mondial de produits agricoles à des pays du continent en difficulté (Tanzanie, Ghana, Soudan).
Au moment de l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping, le bilan de plus de deux décennies de relations sino-africaines est en demi-teinte. D’un côté, la Chine a joué davantage sur son appartenance au Tiers-monde que sur son idéologie : elle n’a jamais réellement insisté – à l’inverse de l’URSS – sur des aspects doctrinaux et en a retiré une réelle estime de ses interlocuteurs africains. Sa coopération, modeste eu égard aux anciennes puissances coloniales et à l’URSS, lui vaut l’estime des populations. Reste cependant qu’elle a tenté de porter sur un terrain africain ses contradictions avec Moscou, que l’aide qu’elle peut octroyer est limitée en volume et en valeur, que sa capacité à offrir un modèle alternatif s’avère un échec. On peut donc à la fin des années 1970 évoquer une certaine désillusion des deux côtés traduite par un retrait relatif de Pékin dans les années 1980 et une diplomatie normalisée (donc atone) sur l’Afrique.
Les lendemains de la répression de Tienanmen
La violente répression du mouvement estudiantin le 4 juin 1989 provoque une vague de protestations dans le monde occidental dont la vigueur surprend les dirigeants chinois, habitués depuis 1971 à voir l’attention occidentale se concentrer sur la seule Union soviétique. Il s’agit donc de trouver un contre-feu en mobilisant de nouveaux soutiens dans les enceintes internationales. Les dirigeants africains multiplient alors les déclarations d’appui à la répression : Sam Nujoma félicite l’armée chinoise pour son efficacité, Eduardo dos Santos salue une victoire contre la contre-révolution, Blaise Compaoré se rend à Pékin pour soutenir les dirigeants chinois…
Trois grandes raisons éclairent cette posture de la majorité des leaders africains. Nombreux, parmi eux, sont des autocrates, déjà confrontés à des mouvements sociaux appelant à une démocratisation : il s’agit donc de se serrer les coudes. Après des années de domination du FMI et de la Banque mondiale, soutenir la RCP permet de rappeler aux Occidentaux l’impopularité en Afrique (surtout chez ses dirigeants) des multiples conditionnalités qui sont autant d’ingérences et de limitations de la souveraineté. Enfin, les dirigeants africains perçoivent rapidement le déclassement rapide de leur continent dans l’arène internationale : la RCP peut récompenser ses alliés à un moment où l’aide globale décroît rapidement. De fait, entre 1988 et 1992, l’aide chinoise à l’Afrique est multipliée par 5,5 (passant de 60,4 millions de dollars à 345 millions) alors que le nombre de pays aidés triple (de 13 à 44) (5).
Cette offensive diplomatique tous azimuts marque le pas en 1992, date de la normalisation des relations avec l’Occident. Elle se poursuit ensuite sous une forme atténuée et avec un nouvel objectif : la marginalisation diplomatique de Taïwan. Sans revenir ici sur les raisons internes à l’origine d’une telle politique, la rétrocession de Hongkong (1997) et de Macao (1999) remet également à l’ordre du jour la question de Taïwan et l’unité de la Chine. Si aujourd’hui sept pays africains (Burkina Faso, Tchad, Sao Tomé et Principe, Gambie, Malawi et Swaziland) reconnaissent encore Taïwan, la RCP a obtenu depuis 1989 de nombreux revirements, dont celui important de l’Afrique du Sud en 1997, malgré les fortes promesses de Nelson Mandela (6).
Les raisons de ces ralliements – le dernier en date étant le Sénégal à la fin octobre 2005 – sont de plusieurs ordres. La  » diplomatie du dollar  » (convaincre des dirigeants grâce à des dons déposés dans leur Banque centrale ou leur compte personnel) a ses limites. La RPC, étant un membre permanent du Conseil de sécurité, peut opposer un veto à certaines résolutions : par exemple à une probable candidature au Conseil de sécurité de l’Afrique du Sud, ou à la mise en place d’une mission de maintien de la paix au Liberia (ce pays renonce à ses relations diplomatiques avec Taïwan quelques jours avant la discussion au Conseil de sécurité…).
Mais de façon croissante, les arguments économiques jouent un rôle prépondérant. Par exemple, la rétrocession de Hongkong à la Chine populaire peut à terme avoir des conséquences négatives sur les investissements sud-africains en Chine et le commerce avec ce pays, qui transitent par Hongkong. Mieux vaut prévenir ce genre de problème, d’autant que Taïwan n’a pas désinvesti d’Afrique du Sud. Ce retour de la Chine en Afrique n’est pas simplement le contrecoup d’un isolement consécutif aux événements de Tienanmen, pas plus d’ailleurs que celui d’un nationalisme militant qui ferait valoir la thèse d’une seule Chine dans toutes les capitales africaines. Il correspond aussi à une logique de développement mise en œuvre de manière déterminée depuis 1979 et dont les effets se manifestent depuis la seconde moitié des années 1990.
Il n’est sans doute pas utile de revenir ici sur une croissance chinoise (aux environs de 10 %) qui fait rêver en Afrique et ailleurs. Cette croissance est fondamentalement nourrie de la progression des exportations et nécessite donc d’une part de sécuriser l’approvisionnement en matières premières et de l’autre de gagner des parts croissantes de marchés à l’exportation. C’est sans doute depuis cinq ans l’une des grandes priorités internationales (et pas seulement africaine) de la RPC. Quelques chiffres permettent d’éclairer l’importance de cette remarque. En 1989, le commerce chinois avec l’Afrique subsaharienne s’élevait à près de 1,16 milliard de dollars ; en 2000, il atteignait 9,12 milliards, et en 2005 (en intégrant cette fois le Maghreb, le Soudan et l’Égypte) plus de 22 milliards (7). Dans les deux dernières décennies, plus de 200 millions de Chinois ont vu leur revenu s’accroître et dépasser le seuil de pauvreté.
Sécuriser l’approvisionnement en matières premières
Plus que tout autre secteur, l’énergie est aujourd’hui une question stratégique. Au début des années 1990, la Chine est encore un exportateur net de pétrole ; elle est aujourd’hui le premier importateur mondial (8). En 2020, plus de 60 % de sa consommation pétrolière et 30 % de son gaz seront importés. Pour sécuriser cet approvisionnement, la RPC s’est lancée dans une politique ambitieuse d’investissements dans un arc est-ouest depuis l’Extrême-Orient russe au Nord-Ouest de la Chine, au Moyen-Orient et en Afrique. En 2004, la Chine importait ainsi 45 % de son pétrole du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Oman et Iran) et 29 % d’Afrique (Angola, Soudan et Congo).
Pour sécuriser ces marchés, la Chine mobilise toutes ses capacités. Pour prendre l’exemple du pétrole, elle n’a pas été chiche de son soutien diplomatique à des pays producteurs en délicatesse avec les règles internationales. C’est ainsi qu’il faut analyser son statut de premier investisseur (4 milliards de dollars) et de premier partenaire commercial au Soudan, un statut acquis durant la guerre civile alors que Khartoum est frappé par des sanctions internationales. D’une manière plus subtile, c’est également ce qui s’est produit en Angola où un prêt de 2,5 milliards de dollars en 2004 permet à Eduardo dos Santos de renvoyer une délégation du FMI dont le mandat était d’obtenir une plus grande transparence des revenus pétroliers et de s’assurer que ceux-ci étaient versés au budget de l’État.
La Chine accompagne sa participation dans le secteur énergétique par des activités commerciales connexes dont les bénéfices paraissent immédiats pour les pays concernés. Tel est typiquement le cas au Nigeria et sans doute demain au Tchad où les firmes chinoises devraient, dès 2006, jouer un rôle significatif, malgré l’absence de relations diplomatiques entre N’Djamena et Pékin. Ailleurs, la coopération militaire ou nucléaire joue un rôle important (en Algérie, notamment). On le constate, les affaires sont les affaires et ce réalisme très cru sait également mobiliser à bon escient certaines catégories du non-alignement : en expulsant le FMI, l’Angola n’a-t-il pas manifesté la primauté de la souveraineté nationale sur l’ingérence des institutions financières internationales ?
Mais cette mobilisation n’est pas qu’étatique ou diplomatique. Les investisseurs chinois ont su utiliser toutes les opportunités pour exporter vers les pays développés. Ainsi, l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) octroyant le libre accès au marché américain pour un certain nombre de produits manufacturés dans des pays africains a justifié des investissements chinois dans le textile, notamment en Afrique du Sud, à l’île Maurice et au Kenya. On peut imaginer que les 14 missions commerciales ouvertes depuis dix ans en Afrique surveillent avec intérêt les accords de libre-échange signés collectivement ou individuellement par les États du continent….
La RPC entend également mobiliser ses diasporas. Après des décennies de fermeture du pays, les Chinois voyagent et visitent le continent. Certains y investissent dans des petites unités de production, d’autres dans des restaurants. Mais c’est aussi dans le négoce que les Chinois font leur apparition, en vendant eux-mêmes leurs produits. Cette nouvelle réalité va sans doute s’enraciner rapidement et affecter la structure des marchés même si des heurts sont probables, comme cela s’est produit en 2000 à Yaoundé.
Cet accroissement de la présence chinoise sur le continent tend également à transformer l’image de la Chine en Afrique. Aujourd’hui, le discours africain est moins centré sur les médecins aux pieds nus et met plus l’accent sur les pratiques de corruption à l’œuvre dans l’obtention des contrats, la militarisation de la force de travail chinoise, l’absence de retombées économiques pour la population ordinaire africaine, puisque ces nouveaux coopérants chinois vivent entre eux et que l’aide demeure liée à 100 %. Quelle valeur attribuer à ces nouvelles représentations ? Est-il vrai que les travailleurs chinois à Luanda ou Kinshasa sont des bagnards qui obtiennent ainsi une remise de peine substantielle ? Un récent ouvrage sur la vie d’ouvrières d’une usine de composants électroniques de Shenzen (9) incite à rester très prudent sur ces allégations. Ces femmes vivent dans des conditions de promiscuité et de travail qui sont comparables à celles de ces fameux coopérants et les acceptent comme l’une des conditions de leur ascension sociale.
Une place à préserver
Ce que les observateurs décrivent comme une montée en puissance de la Chine sur le continent depuis 15 ans est perçu par les dirigeants chinois comme une restauration puisque le développement dans leur pays a été freiné par l’occupation coloniale au XIXe siècle.
Faut-il pour autant en conclure que l’importance de la Chine va croître dans les années qui viennent ? Plusieurs arguments incitent encore une fois à la prudence. D’abord, depuis plus d’un siècle, les prédictions ont été nombreuses et se sont révélées systématiquement fausses : l’Allemagne, le Japon, l’Union soviétique ont été pressentis comme les futurs rivaux des États-Unis, on sait ce qu’il est advenu ! Ensuite, cette croissance chinoise est fondamentalement nourrie par un taux d’investissement élevé et la mise au travail de larges quantités de travailleurs. Si ce système ne développe pas des gains de productivité, il risque de s’essouffler bien avant 2020. Enfin, il faut concevoir les problèmes internes que suscite ce développement : les différences entre la zone côtière et l’intérieur, la pollution dont le coût est énorme et la radicalisation des luttes sociales.
L’Afrique est sans doute le continent le plus globalisé (10). Si les opérateurs chinois y ont fait une entrée remarquée et ont su bénéficier des moyens politiques et diplomatiques de Pékin, ils n’y sont pas seuls car l’Afrique recèle encore des niches extrêmement profitables : les opérateurs traditionnels se sont redéployés mais n’ont pas quitté le continent. De plus, l’Inde entend s’ouvrir et se montrer, elle aussi, très active sur ces nouveaux marchés africains. La prochaine décennie sera-t-elle indienne comme celle-ci est chinoise ?

Notes
1. Ted Fishman, China, Inc. : How the rise of the Next superpower challenges America and the World, New York, Scribner.
2. Gavin Menzies, 1421. The Year China Discovered America, New York, William Morrow & Co., 2003.
3. Philip Snow,  » China and Africa : consensus and camouflage « , in Thomas Robinson and David Shambauch, Chinese Foreign Policy. Theory and Practice, Oxford, Clarendon Press, 1994.
4. Taïwan était rentré à l’ONU en 1963. Remarquons que cette entrée dans les enceintes onusiennes se produit alors que les relations sino-américaines connaissent une normalisation.
5. Teh-chang Lin,  » Beijing’s foreign aid policy in the 1990s « , Issues and Studies, vol. 32. n° 1, 1996.
6. Ce dernier n’affirmait-il pas au vice-premier ministre Hsu Li-teh qu’une telle rupture serait  » un acte immoral  » : Far Eastern Economic Review, vol. 159, n° 35, 29 août 1996, p. 12.
7. Ces données statistiques – et bien d’autres – sont accessibles sur le World Trade Atlas.
8. Philip Andrews-Speed, Xuanli Liao et Roland Dannteuther, The Strategic Implications of China’s Energy Needs, Londres, IISS, Adelphi Paper n° 346, juillet 2002. David Zweig et Bi Jianhai,  » China’s global Hunt for energy « , Foreign Affairs, septembre/octobre 2005.
9. Pun Ngai, Made in China: Women Factory Workers in a Global Workplace, Hong Kong, Hong Kong University Press, 2005.
10. Jean-François Bayart,  » L’Afrique dans le monde : une histoire d’extraversion « , Critique internationale, n° 5, 1999.
Roland Marchal est Chargé de recherche au CNRS, membre du Centre d’études et de relations internationales. Spécialiste des conflits, il est l’auteur avec Pierre Hasner de Guerres et sociétés. États et violence après la Guerre froide, Paris, Karthala, 2003.///Article N° : 4293

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