Événements

Pavillon Côte d’Ivoire, Biennale d’Art Contemporain de Venise
Du 1e juin au 24 novembre 2013, le gouvernement de Côte d’Ivoire, à travers le Ministère de la Culture et de la Francophonie participe à la 55ème édition de la Biennale de Venise.

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Alors que le pays émerge d’une décennie de crise (1999-2011), le pavillon ivoirien sert un double objectif. D’une part, il vise à mieux faire connaître le talent et le génie des artistes de ce pays et « veut indiquer que la créativité et les valeurs culturelles occuperont désormais une place plus grande dans la vie nationale » selon le curateur de l’exposition, Yacouba Konaté. D’autre part, cette participation est porteuse du meilleur avenir pour le pays et « contient une bonne part de l’énergie dont ont besoin nos arts pour aller encore plus haut et
servir, eux aussi, de levier devant permettre la réalisation de l’objectif fixé par le Président de la République, SEM. Alassane Ouattara : faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’Horizon 2020 », note Maurice Kouakou Bandaman, Ministre de la Culture et de la Francophonie Côte d’Ivoire

Une aventure rendue possible par la détermination de plusieurs parties prenantes. « Il fallait pouvoir compter sur des hommes dont la crédibilité nationale et internationale rassure outre les artistes, les autorités d’une part, les entrepreneurs privés d’autre part, les organisateurs de la Biennale de Venise par ailleurs. D’avoir réussi à relever un défi aussi complexe rend notre participation encore plus méritoire » note Henriette Dagri-Diabaté, Grande Chancelière de l’Ordre National.
Parmi les sponsors officiels du pavillon : les fondations Petroci et Nour Al Hayat, les entreprises IPS, BIAO-Côte d’Ivoire et Prosuma

Sous le titre « Des Traces et des signes », le Pavillon présentera les œuvres de quatre artistes ivoiriens de renom, représentatifs des différents domaines artistiques : Frédéric Bruly Bouabré et Tamsir Dia pour la peinture, Jems Koko Bi pour la sculpture et Franck Fanny pour la photographie :
1. Inventeur d’un alphabet personnel, fondateur de religion, écrivain, Frédéric Bruly Bouabré est un chasseur de signes : signes de la nature sur les hommes, traces de l’homme sur la nature. Au fil de ses petits dessins dans une écriture dépouillée et sans fard, il réinterprète le monde et expose sa vision décalée des choses : celle d’un homme né en 1921 et qui, ne se satisfaisant pas d’être un anonyme, s’est donné les moyens d’inscrire son nom dans l’histoire de l’art contemporain africain.
2. Tamsir Dia est également un explorateur de traces. Né en 1952, ce professeur d’arts plastiques a remarqué que quand un homme sans qualité repeint sa maison, il n’en décape pas les murs, mais étale la nouvelle couche sur l’ancienne. Sa peinture se veut la métamorphose plastique de cette sédimentation de couches qui telles des plaques sismiques bougent et poussent les unes sur les autres, laissant entrevoir des tensions, des ruptures, des traces de vie, des souvenirs, des pans de la mémoire des lieux. La tonalité générale ocre de ses tableaux signale la prégnance latérite des routes et des paysages en
Afrique subsaharienne.
3. Sculpteur né en 1966, Jems Robert Koko Bi, est une figure montante de l’art contemporain de Côte d’Ivoire. Ancien étudiant de l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culture (INSAAC) à Abidjan et de l’Académie des Arts de Düsseldorf, cet habitué de la biennale de Dakar et de plusieurs autres rendez-vous internationaux, excelle à tailler dans le bois brûlé, son matériau de prédilection, des formes tour à tour figuratives, abstraites et conceptuelles. Les oeuvres qu’il présente à Venise traitent de la lutte pour le pouvoir (Cf. Installation de chaises) d’une part, de la fuite des cerveaux (Cf. Convoi royal) d’autre part.
4. Il a une façon à lui d’absorber et de diffuser le grain de la peau des femmes et la stridence de certains regards d’hommes. Il a une façon subtile de capturer la crudité et le réalisme des situations. Sans misérabilisme, mais aussi angélisme ni cruauté, les photos de Franck
Fanny développent un naturalisme pictural qui découpe les scènes sociales comme des tranches dégoulinantes de jus de vie. Dans ses photos, les lieux de vie des noctambules se déposent comme des bijoux de cristaux hallucinants.
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