Fiche Film
Cinéma/TV
LONG Métrage | 1967
Terre en transe (Terre em transe)
Pays concerné : Brésil
Support : 35 mm
Durée : 115 minutes
Genre : drame
Type : fiction

Français

« La situation en Amérique Latine : crise entre les valeurs traditionnelles de la culture ibérique et l’actuelle tragédie du sous-développement. C’est un état de transe. Crise idéologique, culturelle, économique, politique, morale. Un continent sans valeurs définies, constamment menacé par le monde civilisé. C’est un état de transe.
Dans notre société, tout est à faire : ouvrir des routes dans les forêts, peupler les déserts, alphabétiser les masses, dominer les fleuves, promouvoir le travail. Dans notre cinéma, tout est à faire : la technique, l’esthétique, la distribution, l’exploitation, la production. Tout ceci, simultanément. Nous devons faire notre cinéma tandis que nos personnages essaient de faire l’Histoire. C’est un état de transe. Un cinéma qui n’accepte pas le passé, qui n’accepte pas d’influences culturelles, un cinéma qui se débat entre la nouveauté ou l’inexistence, c’est un cinéma en état de transe. La beauté et la justice sont des idéaux romantiques. Je déteste les héros de ce film et, pour cette raison, ne désire pas qu’ils fascinent le public. Mon héros, un poète dont le langage est impuissant car, dans son monde, la beauté a déjà été dépassée par la réalité, préfère la mort anarchique à une existence opprimée par le fascisme. Entre Dieu et le Diable, entre la Gauche et la Droite, ces personnages, saisis d’angoisse, d’aliénation et d’érotisme, se débattent solitaires dans l’attente du destin. Un destin qu’ils doivent atteindre par la violence, par le désordre esthétique et moral de la violence. »
Glauber Rocha, 1967
in Théâtres au cinéma/Glauber Rocha. Anthologie du cinéma brésilien
des années 60 aux années 80, Nelson Rodrigues – Collection Magic Cinéma

Un film de Julio BRESSANE

Brésil, 1967, Couleur, 35 mm, 115′

Avec
Jardel Filho, Paulo Autran, José Lewgoy, Glauce Rocha, DanuzaLeao, Paulo Gracindo, Hugo Carvana, Jofre Soares, Modesto de Souza, Màrio Lago, Flàavio Magliaccio

Source: FIDMarseille 2012 (ÉCRAN PARALLÈLE / Rétrospective Glauber Rocha)
www.fidmarseille.org/dynamic/index.php?option=com_content&view=article&id=1158&Itemid=151&lang=english

English

« The situation in Latin America: crisis between the traditional values of the Iberian culture and the current tragedy of underdevelopment. It is a state of trance. Ideological, cultural, economic, political, moral crises. A continent without defined values, constantly threatened by the civilized world. It is a state of trance. In our society, everything remains to be done: opening roads in the forests, populating the deserts, educating the masses, dominating the rivers, promoting work. In our cinema, everything remains to be done: techniques, aesthetics, distribution, exploitation, production. All simultaneously. We must make our cinema whilst our characters try to make History. It is a state of trance.
A cinema which doesn’t accept the past, which doesn’t accept cultural influences, a cinema which debates between novelty and inexistence, is a cinema in a state of trance. Beauty and justice are romantic ideals. I hate the heroes of this film and, for this reason, I have no desire that they fascinate the public. My hero, a poet whose language is impotent because, in his world, beauty has already been overtaken by reality, prefers anarchic death to an existence oppressed by fascism. Between God and the Devil, between Left and Right, these characters, gripped with anxiety, alienation and eroticism, debate alone in anticipation of destiny. A destiny they must reach through violence, through the aesthetic and moral disorder of violence. »
Glauber Rocha, 1967
in Théâtres au cinéma/Glauber Rocha. Bresilan Cinema Anthology, from the 1960’s to the 1980’s, Nelson Rodrigues – Magic Cinema Collection

A film by Julio BRESSANE

Brazil, 1967, Colour, 35 mm, 115′

Casting :
Jardel Filho, Paulo Autran, José Lewgoy, Glauce Rocha, DanuzaLeao, Paulo Gracindo, Hugo Carvana, Jofre Soares, Modesto de Souza, Màrio Lago, Flàavio Magliaccio
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