Fiche Film
Cinéma/TV
LONG Métrage | 2018
Fugitif, où cours-tu ?
Pays concerné : France
Durée : 84 minutes
Genre : société
Type : documentaire

Français

Après la destruction de la « jungle » et la dispersion de ses 12 000 habitants aux quatre coins de la France, la caméra suit un migrant errant sur la lande, parmi les débris épars. Est-il le dernier habitant à partir ? Il se met à danser sur la plage, et sa danse réveille les vies, les abris, les feux, les labyrinthes, les voix de cette ville surgie de la boue puis disparue, filmée un an plus tôt. Les habitants déplaçaient alors leurs abris vers la zone Nord pour échapper aux bulldozers et aux CRS qui détruisaient la zone Sud.
Alignements policiers, pelleteuses en marche, tentes carbonisées… Des nuages de fumée noire engloutissent ceux qui filment avec leurs téléphones portables tandis que d’autres se masquent le visage avec des foulards de fortune. Le quotidien des réfugiés de la jungle de Calais, démantelée entre octobre 2016 et août 2017, s’étage entre la sidération des évacuations et l’attente avant les tentatives de départ, le tout dans des conditions d’existence dignes, comme le dit l’un d’entre eux, « de la vie des animaux ». Questionnements sur leur présent infernal, récits fragmentés de leurs parcours (frissons en évoquant la Libye) : face à la caméra de Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval, leur parole prend une ampleur impressionnante. Pourtant, dans les interstices entre espoir et désespoir, la vie s’immisce : des couples se forment, on joue au foot, un homme seul danse sur la plage – formidables séquence d’ouverture et finale…

Sur le vif
Après le très remarqué L’héroïque lande, la frontière brûle, sorti en salles en avril 2018, Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval proposent un second film, à partir de nouveaux rushs tournés dans la « jungle » démantelée. Entre scènes prises sur le vif et dialogues plus intimes, ils brossent le portrait d’une humanité errante, entre l’immense étendue de la Manche, les plages désertes, le charivari des autoroutes et les camps à la topographie mouvante. Sans voix off, avec une gravité non dénuée d’humour, un regard fort, à bonne distance.

Documentaire de Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval (France, 2018, 1h24mn) – Production : Shellac, Mata Atlantica, en association avec ARTE France-La lucarne
Résumé pour les catalogues officiels : La vie des réfugiés de Calais, filmés dans la fameuse « jungle ». Entre désespoir et esprit de combat, un documentaire nécessaire.

English

After the destruction of the « jungle » and the dispersal of its 12,000 inhabitants to the four corners of France, the camera follows a migrant wandering on the moor, among the scattered debris. Is he the last inhabitant to leave? He begins to dance on the beach, and his dance awakens the lives, the shelters, the fires, the labyrinths, the voices of this city that rose from the mud and then disappeared, filmed a year earlier. The inhabitants were moving their shelters to the northern zone to escape the bulldozers and the CRS who were destroying the southern zone.
Police line-ups, diggers on the move, charred tents… Clouds of black smoke engulf those filming with their mobile phones while others cover their faces with makeshift scarves. The daily life of the refugees in the Calais Jungle, dismantled between October 2016 and August 2017, is divided between the astonishment of the evacuations and the wait before the attempts to leave, all in conditions of existence worthy, as one of them says, « of the life of animals ». Questioning their hellish present, telling fragmented stories of their journeys (shuddering when evoking Libya): in front of Nicolas Klotz and Elisabeth Perceval’s camera, their words take on an impressive scope. Yet, in the interstices between hope and despair, life intrudes: couples form, football is played, a single man dances on the beach – a formidable opening and final sequence…

On the spot
After the highly acclaimed L’héroïque lande, la frontière brûle, released in April 2018, Nicolas Klotz and Élisabeth Perceval offer a second film, based on new rushes shot in the dismantled « jungle ». Between scenes taken on the spot and more intimate dialogues, they paint a portrait of a wandering humanity, between the immense expanse of the English Channel, the deserted beaches, the hustle and bustle of the motorways and the camps with their shifting topography. Without voice-over, with a seriousness not devoid of humour, a strong look from a safe distance.

Documentary by Nicolas Klotz and Élisabeth Perceval (France, 2018, 1h24mn) – Production: Shellac, Mata Atlantica, in association with ARTE France-La lucarne
Partager :