Fiche Film
Cinéma/TV Histoire/société
MOYEN Métrage | 2004
Bulaya, qu’as-tu fait de mon enfant?
Pays concerné : Burundi
Durée : 46 minutes
Genre : historique
Type : documentaire

Français

Le film lève le voile, met sur table les cartes à l’origine d’un rapt d’enfants qui s’est produit au Burundi (ancien Rwanda-Urundi) avant 1962, année d’accession à l’indépendance de ces deux pays. Durant la colonisation allemande, suivie de l’occupation belge, le Burundi a connu des unions entre les femmes autochtones et les différentes catégories d’hommes blancs. De ces unions sont nés plusieurs mulâtres dont la trace est quasi inexistante au Burundi, pays de leur origine et dans lequel résident leurs mères.

En réalité, ces enfants, dès l’âge de quatre à cinq ans étaient envoyés dans des foyers dits de civilisation situés au Congo-Belge ou au Rwanda-Urundi, en vue d’une préparation à leur évacuation définitive vers l’Europe notamment en Allemagne et en Belgique. Les religieux, chargés de rassembler ces enfants avec l’approbation des autorités coloniales, promettaient aux mères monts et merveilles pour leur progéniture: un suivi médical, une meilleure éducation condition sine qua none d’une éventuelle ascension sociale.

Dans la majorité des cas étudiés, c’est par menaces et/ou contraintes de la part de l’autorité coloniale que les mères ont dû se séparer de leurs enfants. Elles ignoraient par ailleurs qu’elles ne les reverront plus car les rapteurs omettaient de signaler que « ces enfants de la honte » étaient destinés à l’adoption en Europe. Elles se sont retrouvées privées définitivement de leurs enfants, sans espoir de les revoir et sans possibilité de faire volte face puisque ayant apposé une signature sur les documents soi-disant d’admission à des écoles d’élites.
Certaines tentèrent de retrouver leurs enfants en vain, d’autres se murent dans un mutisme ne pouvant pas crier haut et fort leur double honte: honte d’avoir transgressé la tradition en ayant eu un enfant avec l’envahisseur blanc, honte d’avoir abandonné par la suite l’enfant, acte prohibé dans la culture burundaise.Depuis lors, ce sujet n’a jamais été abordé ni par les différents régimes politiques burundais ni par les deux pays colonisateurs précités. Cet acte reste jusqu’à présent tabou, confinant ces mères (dont la plupart ne sont plus) dans une souffrance incommensurable.

Et ces enfants (l’âge variant actuellement entre 70 et 40 ans) n’en sortent moins indemnes, en témoigne le métis d’origine rwandaise Kamanayo Georges dans son documentaire autobiographique Kazungu, le métis. Où sont-ils? Que sont-ils devenus? Et actuellement, quelle est la perception des Burundais face à ce fait désolant?


Note d’intention de l’auteur

L’événement déclencheur qui a suscité mon désir de réaliser ce film documentaire, Assis sur deux chaises est ma rencontre avec une métisse originaire du Burundi.
N. est née en 1961, au Sud du Burundi, d’une mère burundaise, princesse de la lignée des Bezi et d’un père « présumé » inconnu. Autour d’un verre, cette personne me raconta en long et en large sa vie, une vie parsemée de souffrances propres aux enfants abandonnés. Elle me confirma avec fermeté que son plus grand regret est d’avoir été abandonnée par sa mère « alors qu’on dit que les africains ont plus de cour ». Ma première réaction spontanée fut de lui apprendre que l’abandon dans la coutume burundaise est un acte prohibé. Cette réponse ne fit qu’empirer son désarroi.

Après de multiples recherches, je rencontrai d’autres mulâtres burundais dont l’âge varie entre 40 et 65 ans qui me confirmèrent leur désir ardent de retrouver la trace de leur mère, leurs démarches n’ayant jamais abouti à cause de l’altération des noms et lieux de naissance. Ces « orphelins de parents bien vivants » sont le résultat d’un système socio politique de l’époque coloniale qui pensait le monde selon une hiérarchie de couleurs. Un système raciste qui a préféré estropier les mères noires que d’exposer au vu et au su de tous le fruit du comportement des hommes blancs; comportement ô combien humain, hélàs bien domestique.

Durant la colonisation allemande (1896-1916) suivie de l’occupation belge (1916-1962), le Burundi a connu des unions, certes pas toujours libres, entre les femmes burundaises et les hommes blancs. Il en résulta une multitude de métis éparpillés à travers les mille et une collines de ce magnifique pays d’Afrique centrale. Les autorités religieuses prirent soin de recueillir ces enfants et de les confiner dans des institutions spécifiques en vue de leur procurer une bonne éducation. Il fallait les soustraire à la vie béjaune des africains, leur apprendre de bonnes manières et un bon métier d’avenir. Telle fut la promesse faite aux mères qui venaient confier leur rejeton aux bons soins de Patiri ou de Masera, respectivement le prêtre et la sour de la mission locale.

Les institutions pour mulâtres fonctionnèrent durant plusieurs années grâce au dévouement des religieux et quelques bienfaiteurs parmi les colons. Un maigre subside de la part du ministère de la Colonie Belge venait bonifier le sort de ces enfants, dépourvus d’amour maternel, confinés du 1ier janvier au 31 décembre dans ces internats.

Survint alors entre 1950 et 1960, la vague des indépendances en Afrique. Le Rwanda- Urundi ne fut pas épargné. Le peuple opprimé réclama sa liberté dans l’immédiat. L’oppresseur dut se résoudre à écourter son séjour. Il plia dare dare ses bagages n’oubliant pas d’emporter avec lui le signe le plus visible de sa présence au pays des primitifs, à savoir les enfants issus des unions des blancs et noirs.

Résultat : contrairement à tous les pays d’Afrique qui ont été colonisés par des européens, le Burundi est le seul à ne pas avoir de personnes métisses âgées de plus de 45 ans. Comme par enchantement, ces enfants ont atterri en Belgique pour ne plus revenir au Burundi. Comme par hasard, toutes les mères ont cédé pleinement leurs droits à la Belgique d’après les rapports officiels des autorités coloniales.

Et pourtant, si on se réfère à la pure tradition burundaise, cet acte serait en parfaite contradiction avec les pratiques culturelles « rundi » de l’époque. En effet, dans les mours burundaises, un enfant, quel qu’il soit, est un don de Imana, en l’occurrence Dieu. A la naissance, seul l’enfant dit « akamaga ou igihume », enfant fortement handicapé était condamné par les sages-femmes. Les autres enfants « spéciaux » tels les enfants nés hors mariage, les albinos ou les mulâtres ne faisaient guère la fierté de la famille mais restaient sans aucun doute enfants de la famille.

Le documentaire, réalisé sous forme d’enquête tente de déceler et de comprendre les raisons qui ont poussé les autorités de la Belgique coloniale à prendre une décision aussi radicale que malheureuse. Sans vouloir jouer à l’inquisiteur, il nous est impossible de ne pas qualifier un tel acte de crime. Cependant le mobile à l’origine de cette évacuation reste pour le moins obscur. Qui sont les ténors de cette évacuation ?L’ordre serait-il venu « d’en-haut » ? De l’autorité suprême de la Belgique? Ou bien cela résulte d’une agitation de quelques personnes isolées qui, cherchant à ensevelir leurs écarts auraient provoqué un tel désastre ? Et la communauté burundaise de l’époque, pourquoi n’a-t-elle pas réagi ? Plus de 800 enfants peuvent disparaître d’un coup sans susciter une réaction populaire ? A toutes ces questions, il faut trouver une réponse. Quarante ans après ces faits, il était plus que temps de se rendre sur les lieux du « crime » pour récolter les témoignages de mamans survivantes qu’il faudra confronter à ceux des anciennes autorités coloniales, religieuses et politiques.


Quelques extraits des témoignages
– L’abbé Adrien Ntabona (65 ans)

*Docteur en théologie, anthropologue
*Spécialiste en sciences du langage (la linguistique, la sémiotique rundi)
*Fondateur du Centre de Recherches pour l’inculturation et le Développement

« J’étais jeune quand cette histoire est arrivée. Je n’étais pas encore prêtre. Je sais que cela s’est produit(.). Non, les enfants n’ont pas été abandonnés par leur mère. C’est impossible (.). »

– Zénon Nicayenzi (71 ans)

*Premier économiste du Burundi et ministre de la défense du Burundi

« Nous vivions un système d’apartheid (.). Personne parmi les autochtones n’a su réagir (.). »

– Nibobeza Catherine (73 ans)

*Epouse d’un ressortissant belge
*A eu un enfant mulâtre mais décédé

« Mon mari a donné la dot à mon père mais nous ne nous sommes pas mariés officiellement. C’était interdit. (.)Quand il est revenu des vacances en Belgique, il a pleuré de chaudes larmes. Il était muté au Congo, sa mère avait blâmé notre union.(.) Il était fier de moi parce qu’il m’emmenait dans les fêtes de blancs. Je ne comprenais pas ce que les blancs disaient sur cette situation. J’ai appris qu’il est mort au Congo. Je me suis remariée. Il m’aimait et je l’aimais. Il s’appelait Namburjwa. (Bourgeois ? ?) »

– Bigendakumukama Liboire (plus de 75 ans)

*Ayant élevé un enfant mulâtre(fille de son épouse)
* Fonctionnaire de l’ Etat Burundais
*Retraité
*S’est rendu régulièrement à Save voir sa fille adoptive

« Mais que voulais-tu qu’on fasse ? Ils étaient les plus forts. Ils avaient décidé d’agir ainsi. Moi-même qui était sensé être civilisé je n’ai pas pu m’opposer au départ de ma petite Albertine.(.) Si tu la vois, dis-lui que je l’aime. J’aimerais la revoir avant de mourir(.)Ca suffit, je n’ai plus envie d’en parler. »

– Nyambikiwe Agathe (54 ans)

*Grande sour d’un enfant mulâtre

« J’ai tout fait pour retrouver ma petite sour en vain. J’en souffre. Je veux la revoir. Je veux montrer à mes enfants que je ne suis pas orpheline, que j’ai moi aussi une sour. (.)Je me souviens bien d’elle. (.)Ma mère ? Elle est morte de chagrin, elle s’est décomposée de jour en jour jusqu’à ce qu’elle s’éteigne.(.) Nous n’étions pas pauvres du tout, elle aurait pu élever sa fille »


– Les mulâtres
Je suis née à Bujumbura, d’une mère burundaise (.) et d’un père supposé belge, supposé agronome, mais qui est surtout connu pour s’être imposé légalement inconnu. F.T., 42ans, 2002

Je vois encore le geste méprisant du doigt de la sour chassant ma mère venue me voir à Save.
E. N., 55 ans,2002

(.)En effet, nous ne sommes ni noirs ni blancs.Sommes-nous d’ailleurs des êtres humains ? Ainsi sur mes papiers d’identité, à mon arrivée en Belgique, on hésite à éclater de rire lorsqu’on voit « nationalité : mulâtre » ! F.T., 42ans.

(.) Mes premiers souvenirs remontent à ma quatrième année. J’habitais une case avec ma mère. Je n’avais jamais été en contact avec des blancs. Ma mère vivait avec un noir. De mon père blanc, je me rappelle une ou deux visites. Je ne réalisais pas alors que j’étais le fils d’un blanc. (.) Un jour, ma mère m’emmena dans un bâtiment officiel à Gitarama. Elle plaça son pouce au bas d’un document et je fus amené au poste de mission de Byimana. Là, je vis pour la première fois des métis comme moi. (.) Me voici, G.K., un homme assis sur deux chaises, mais qui a quand même acquis assez de confiance en soi pour dire : je me sens bien sur ces deux chaises, je ne tomberai jamais entre les deux. G.K., 56ans, extrait d’une interview en néerlandais réalisé par Paul Koeck.

(.) Il y avait au Rwanda et au Congo, des orphelinats spéciaux pour enfant métis. Dans mon dossier, c’est très clair, je suis passée dans un de ces camps de concentration au Rwanda où l’on parquait ces enfants très dérangeants. On y recevait une éducation européenne car implicitement, notre passeport de vie était de devenir plus blancs que blancs ! Nous avions de part nos pères, la permission de vivre si notre esprit formé à la virginale blancheur réparait notre peau ! F.T.,42ans.

Réponses des mulâtres aux questions posées par l’abbé Jean Kagiraneza,
Save (Rwanda), le 16/ octobre/ 1957

N’ayant pas de parents, nous sommes vraiment des rejetés, des abandonnés de tous. Nous ne pouvons pas dire ni mon père ni ma mère, en plus pas de parentés (.).

(.) Quand il s’agit d’une amende, on nous traite comme des blancs mais quand il s’agit de salaire, on nous considère comme noirs (.).

(.) Nous sommes des « Sans -Patrie ». Personne n’ose dire Rwanda, Burundi. parce qu’on suppose qu’un enfant est à son père et non à sa mère. Aussi, on ne peut pas dire : chez nous en Belgique ou en Italie ou ailleurs, que faire ? Au moins les métis asiatiques ont un soutien, pourtant les asiatiques ne sont pas chrétiens, et comment auraient-ils plus de charité ?(.).

(.) Les enfants désirent avoir un père et une mère. Etre reconnu par leur père. Il y a au moins la moitié des enfants qui ne savent pas qu’ils sont nés de quelqu’un. Nous avons un prénom pas de nom, on nous appelle comme on veut. Cause : manque de parents. J’entends souvent dire que les garçons mulâtres sont mal éduqués. C’est vrai et bien sûr. Ils vont à l’école, personne ne s’occupe d’eux, ils n’ont aucun appui, ils errent le monde. c’est tout ! ! ! (.).

(.) Nous voulons avoir une meilleure situation. Que nos garçons aient du travail. Pourquoi relever les uns et abaisser les autres. On veut civiliser les Banyarwanda et les Barundi, personne ne se préoccupe du sort des mulâtres. Pourtant nous sommes de deux races, raison de plus je pense pour laquelle on devrait nous aimer davantage (.).


– Les religieux coloniaux

Je vais raconter et je suis arrivée à Save.le hasard ou la Providence. Je suis arrivée en Afrique en 1953, en janvier.(.). Ces enfants doivent partir avant l’indépendance, il n’y a rien à faire. Ils doivent partir. Depuis que je suis arrivée à Save et surtout depuis que j’ai eu la responsabilité de l’internat. C’était pour moi une idée fixe (.). Sour Lutgardis Marie.

(.) La période difficile, c’était les vacances, ou nous les gardions. C’était la période difficile. Nous avions l’habitude deux fois par an de les envoyer à un centre minier, la MINETAIN, dont la direction était assurée par Mr Olbrechts. Sa femme arrangeait pour cela. Nous, on s’occupait de les préparer pour le départ et de les recevoir au retour. Ils ne sortaient pas beaucoup, sinon pour une promenade avec l’un ou l’autre frère, à foot ou à la cour de l’école (.). Mme Olbrechts s’occupait de leur Saint-Nicolas, apportant des jouets et des bonbons, c’était une grande fête (.). Frère Henri Jorissen

(.) Arrive le père Delooz au Rwanda à Nyanza et là, il pose la même question : qui veut aller faire des études en Belgique ? Beaucoup d’élèves se sont présentés parmi celles-ci, une de nos mulâtresses, Oliva qui a dit : ce n’est de nouveau pas pour nous. Alors, le père a dit à Monseigneur Bigirimana, qu’est-ce que c’est comme enfant ? Je n’ai jamais vu un enfant comme ça. Le père Delooz ne savait pas ce qu’était un mulâtre. Il demande à Monseigneur : quelle est la nationalité des enfants ? Ils sont des mulâtres. Mais si vous voulez, je pense vous conduire là- bàs. C’est à 20 km d’ici. Alors, le père arrive à Save. Il a dit : qu’est-ce que c’est que ça ? C’est la suite de notre civilisation que vous voyez ici. Alors, il a dit, on doit faire quelque chose pour ces enfants. Je lui ai dit : tous ceux qui passent ici disent la même chose. On avait déjà eu l’inspecteur royal mais ça restait sans suite. Le père m’a dit : êtes-vous flamande ? J’ai répondu oui. Et alors, si vous êtes un flamand, vous tiendrez parole. Il m’a demandé de lui mettre quelques points par écrit car il repartait le lendemain. Toute la nuit, j’ai travaillé pour mettre au point un rapport. Ce que je voulais : ces enfants doivent quitter le Rwanda avant l’indépendance (.).Sour Lutgardis Marie.

(.)Quand nous avons appris en 1960 que le gouvernement voulait les expédier mais qu’il fallait établir un dossier pour chaque enfant, j’ai commencé à courir et à écrire pour obtenir des certificats de notoriété.(.) Que telle femme, de telle colline avait eu un enfant mulâtre dénommé tel, né telle date. Un vrai certificat de naissance de père neuf fois sur dix inconnu et voilà. J’ai dû établir toutes ces données avec, en plus, une autorisation de la mère qui ne savait ni lire ni écrire, qui reconnaissait que nous pouvions envoyer son enfant en Europe, qu’elle n’était pas capable de s’occuper de son éducation. C’est ainsi que nous avons réussi à les préparer à temps pour un avion militaire.(.) On les a embarqués dans les avions militaires belges (.).Frère Henri Jorissen.

(.) Les métis n’étaient pas menacés de mort à l’indépendance. Il s’agit de quelques filles de Save qui exprimaient leur mépris pour coucher avec des noirs. Je n’approuve pas l’éducation que les soeurs donnaient aux mulâtresses. Il n’y avait (à Save) que des métis, ils n’avaient aucun rapport avec les noirs. Ils étaient convaincus de leurs supériorité. Quand les métis de 12 ans venaient à Nyangezi (Congo), ils montraient du mépris pour les noirs. Il a fallu plusieurs mois pour jouer avec des noirs (.). Frère X

(.) Ce que je n’accepte pas, c’est de ne pas accepter les responsabilités. C’est vrai aussi qu’il y en a qui ignoraient que leurs partenaires étaient enceintes. Mais, par recoupement, on arrivait toujours à connaître le géniteur. Lors du recensement, on interrogeait la mère, ou les voisins du village, ou très vite, on finissait par connaître le géniteur. Les gens décrivaient l’européen présumé, on finissait par connaître le père légalement inconnu. Frère Elie Lamotte.

(.) Mais tous sont enragés pour rentrer en contact avec leur père. Ils leur écrivent des lettres et c’est moi qui reçois les réclamations. Personne n’admet qu’il est père d’un enfant. (.) Gakali Nicolas a 20 ans, il finira ses études secondaires dans 4 mois. Il est fiancé avec une fille de Save. Son père, le prince de Mérode est ambassadeur à Madrid en Espagne. Le jeune homme lui écrit : vous avez vécu avec la mère Gakali et vous l’avez rendu enceinte, je vous considère comme mon père. (.). Sur l’enveloppe, on a écrit personnel. Mais c’est sa femme, la princesse qui a intercepté la lettre et elle m’a écrit pour poser beaucoup de questions. J’ai supposé que cette lettre produira un drame de famille, je n’ai pas répondu (.). Frère X.

(.) Je crois que pour nos enfants, ils étaient abandonnés par force majeure parce que la mère était forcée. Je ne crois pas qu’il y ait une seule fois une qui, par dédain a osé abandonner son enfant. Je ne crois pas.(.). Sour Lutgardis Marie.

Quelques statistiques.


Nombre d’enfants mulâtres présents à Save

Année Nombre
1909 2
1905 à 1929 Entre 15 et 20
1930 21
1935 10
1940 16
1945 35
1950 84
1951 88
1952 98
1953 101
1954 94
1955 104
1956 106
1957 112, refus de 26
1958 113
1959 124, refus de 24
Nationalité des pères présumés

Belges 63
Grecs 38
Italiens 13
Mulâtres 2

POUR PLUS DE RENSEIGNEMENT:

Contact: Lydia Ngaruko, C/O Projet EQUAL-VITAR CAI-Namur, 2 rue Docteur Haibe,5002 Saint-Servais, tél : 0032.81.713.516 ou au 0032.496.410.453
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