La mondialisation, largement sous-tendue par l’essor de l’Internet, la généralisation de la téléphonie mobile et l’émergence de la télévision satellitaire, a également exacerbé les différences technologiques entre continents et régions, tout en apparaissant comme porteuse d’espoirs. La place de l’Afrique dans ce cyberespace reste marginale et précaire. La fracture numérique, reflet d’autres fractures sociales et économiques, ne peut être résorbée que par un accès universel aux technologies d’information et de communication.
Selon les discours actuels, les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont un rôle prépondérant à jouer dans la restructuration des sociétés capitalistes avancées. De par leur capacité à transcender les frontières spatiales et temporelles, ces technologies (aux dires de certains) ont facilité l’émergence de nouvelles formes d’interaction humaines dans ce qu’on appelle communément le cyberespace. Le réseau Internet s’accroît à grande vitesse et donne naissance à de nouvelles formes de gouvernance.
De fait, la capacité d’un pays à bénéficier de la mondialisation dépend aussi de l’accès à la technologie, de son pouvoir de négociation au niveau international et de la force de son économie. Les pays les mieux connectés étant ceux qui ont quelque chance de bénéficier de la globalisation, l’évaluation du positionnement de l’Afrique dans le cyberespace n’en est que plus importante.
Le secteur des télécommunications constitue le vecteur principal des technologies de l’information et de la communication. Il a été marqué ces dernières décennies par une série de transformations qui l’ont profondément modifié. Les modèles de tarification, de régulation et de gestion du secteur ne peuvent plus se faire selon les seuls mécanismes traditionnels en vigueur.
Les pays en développement n’échappent pas aux nécessaires réformes structurelles et réglementaires. Le marché des télécommunications africain a connu depuis les années 90 l’arrivée de nouveaux opérateurs, l’émergence de nouvelles technologies, de douloureuses réformes ainsi que les avatars de la plupart des opérateurs dits historiques – qui doivent désormais compter avec la concurrence – et enfin la création d’organes de régulation séparés dans cette nouvelle société de l’information. Celle-ci s’instaure avec une cohorte de problèmes liés à la fois aux modalités d’accès et de gestion de la communication de la voix, des données, et de l’image. De plus, elle semble s’accompagner inévitablement d’une disparité d’accès communément appelée fracture numérique.
L’Afrique a connu ses premières connexions à l’Internet peu avant les années 1995. Dans la décennie suivante, tout le continent a été raccordé à l’Internet grâce au travail de quelques pionniers, appuyés par l’assistance internationale, même si ce raccordement connaît toujours des disparités, tant au niveau local, national que régional. La fracture numérique continue de préoccuper les esprits. Abordant la question de l’Internet et de sa gouvernance, la réunion des ministres africains en charge des TIC, organisée au mois de février 2005 à Accra dans le cadre de la préparation de la dernière phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) (1), avait ainsi retenu comme priorités la promotion d’une distribution équitable des ressources de l’Internet, l’accessibilité sécurisée et stable d’Internet à tous, et la prise en compte du multilinguisme et de l’usage des contenus endogènes.
Ces dernières années, le secteur public aussi bien que le secteur privé ont été occupés par l’établissement de connexions à hauts débits ainsi que la formation des personnes ressources. Ainsi, une proportion grandissante de pays connaît à présent une expansion de l’Internet dans les communautés les plus isolées. De même, plusieurs expériences ont été tentées avec les télécentres et autres points d’accès. Tandis que les pouvoirs publics se sont attelés à privatiser ou à libéraliser le secteur des télécommunications avec plus ou moins de succès le plus souvent sous l’injonction des Institutions de Bretton Woods , des institutions africaines de l’Internet ont germé. Le registre régional de l’Internet pour l’Afrique (AfriNIC) (2) a ainsi été reconnu par l’ICANN en 2005 et opère désormais à partir du continent. (3)
La plupart des pays africains ont ouvert le capital de leur opérateur historique en vendant des parts aux investisseurs internationaux, dans la perspective avouée d’attirer plus d’investissements pour financer à la fois le développement du secteur et l’amélioration de sa gestion. Les aspects les plus remarquables de cette libéralisation ont été perceptibles dans la téléphonie mobile : il en a résulté une amélioration radicale de l’accès aux services téléphoniques et du taux de couverture téléphonique. Des mécanismes communautaires d’accès tels que les cybercafés, les télécentres ainsi que les nouvelles modalités de paiement, comme le prépayé, ouvrent de nouvelles perspectives à l’accès universel. En témoignent les initiatives de centres communautaires multimédia au Mali ou au Sénégal – le projet Manobi au Sénégal – et les projets liés au secteur de la santé en Ouganda et en Afrique du Sud.
Malgré ces avancées spectaculaires et l’accroissement des réseaux de télécommunications dans certains pays, les réformes n’ont pas encore abouti. En effet, peu de compagnies téléphoniques historiques ont été à même d’investir de façon conséquente dans les infrastructures et dans les dorsales nationales, malgré le régime d’exclusivité dont elles ont bénéficié dans le cadre du processus de privatisation. Le rôle important que doivent y jouer les agences de régulation reste à définir d’autant qu’il apparaît évident qu’avec une régulation souple et intelligente, davantage à l’écoute des opérateurs et des usagers, le secteur des télécommunications et en général celui des technologies de l’information et de la communication (TIC) peut contribuer encore plus intensément aux différentes politiques de développement en cours en Afrique (les PRSP (4), les OMD et autres stratégies de croissance accélérée). Dans ce contexte, il convient de revisiter les enjeux de la soi-disant fracture numérique pour l’Afrique et de focaliser davantage les efforts sur des mécanismes d’accès universel plus innovants.
Au niveau des infrastructures de communications, on relève aujourd’hui une extraversion des connexions, un transit international persistant pour les appels interrégionaux, un surcoût des communications, une inégale couverture nationale, une inexistence de réseaux régionaux et un nombre réduit de points d’échange Internet (CXP).
L’Afrique reste importatrice et consommatrice d’équipements, ne disposant ni d’usines de montage d’ordinateurs, ni d’installations de fabrication de composants électroniques. On note par ailleurs un sous-équipement en matériel informatique, aggravé par un bilan énergétique déficitaire.
En matière d’infostructures, c’est-à-dire d’applications et services liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, il existe beaucoup d’initiatives, fruit des diverses coopérations entamées dans le domaine dès les années 90, mais qui restent non coordonnées. La plupart des systèmes d’informations développés n’ont pas été maintenus et leur impact non mesuré. Les services publics inadaptés, notamment à cause de l’absence de contenus en langues locales. La culture d’Internet reste faible et les exemples réussis ont du mal à se généraliser.
Les TIC ne servent pas encore à fournir l’information adéquate et à bâtir de solides bases de connaissances capables de soutenir les programmes de développement, d’autant plus, que le secteur privé local est encore modeste et qu’il n’existe pas de centres de recherche et développement liés aux TIC.
Plus de 95 % de la recherche et développement ainsi que de l’innovation mondiale se font dans les pays développés (Rapport sur le développement Humain, 2001, PNUD). Cette mainmise des seuls pays industrialisés ne répondant qu’aux seules règles du marché, ne peut qu’accroître la marginalisation des pays en développement. Si celle-ci est déjà manifeste dans le domaine de la recherche biomédicale, la même loi semble régir les produits et services fondés sur la connaissance, Les pays en développement, et singulièrement l’Afrique ne font que débourser leurs maigres ressources en devises étrangères pour payer les licences et les droits de propriété intellectuelle qui y sont attachés.
La position précaire de l’Afrique est encore plus manifeste quand on s’intéresse aux données désagrégées en matière de densité téléphonique et de taux de pénétration des différentes composantes des technologies de l’information et de la communication. Ainsi, alors que la moyenne mondiale en téléphonie fixe est de 15,36 lignes pour 100 habitants, elle tombe à 2,55 pour l’Afrique. De même, alors que la moyenne mondiale en termes d’hébergement de sites Internet est de 233,66 pour 10.000 habitants, elle se retrouve à 84,71 pour l’Afrique. Aux USA par exemple, on note une moyenne de 67,30 téléphones fixes et de 4 téléphones cellulaires pour 100 habitants contre respectivement 2,55 et 1,47 pour l’Afrique. La Suède est encore en deçà, avec des moyennes de 68,20 et 71,37. Les données désagrégées au sein même du continent sont parlantes si on sait que la seule Afrique du Sud héberge plus de la moitie des TIC dont dispose l’Afrique subsaharienne. (5)
L’utilisation effective des TIC ainsi que leur production dépend de la disponibilité des capacités techniques et du niveau d’alphabétisation des populations. Ces deux seuls facteurs pourraient servir d’indicateurs pour la mesure de la fracture numérique. Pour l’Afrique, le taux d’illettrisme est de 55 % tandis que celui de diplômes en sciences techniques est d’environ 2,1 %, comparés aux taux européens de 55 %. De même, tandis que les pays de l’OCDE consacrent environ 2 % de leur PNB à la recherche et au développement, l’Afrique n’y consacre que 0,2 %.
La production africaine des TIC est pratiquement inexistante, le continent se présentant surtout comme un simple consommateur. Les coûts d’accès aux TIC apparaissent également plus élevés en Afrique qu’ailleurs, qu’il s’agisse du prix des PC ou du coût de connexion à Internet. Les PC sont en deçà des pouvoirs d’achats moyens tandis que le coût de connexion à l’Internet par minute est l’un des plus cher du monde. À telle enseigne qu’il est souvent acquis que l’Afrique » sponsorise » les pays développés en matière d’accès à l’Internet.
La fracture numérique s’illustre aussi en Afrique par la part du secteur public et du secteur privé local dans le contrôle international des TIC. Les compagnies multinationales qui contrôlent la production des TIC et la fourniture des bandes passantes sont toutes basées dans les pays développés, notamment aux USA, au Japon et en Europe. Au-delà de l’Union internationale des télécommunications (IUT) à laquelle participent la plupart des pays, le secteur des TIC (y compris l’Internet ou la gestion des fréquences radio) est souvent régulé par une série d’institutions plus ou moins affiliées aux intérêts des grandes sociétés internationales. C’est le cas de l’ICANN qui a été au centre des débats sur la gouvernance de l’Internet lors Sommet mondial sur la société de l’information de Tunis en novembre 2005. La multiplicité des politiques et des centres de décision, la technicité de certains débats (IETF, et W3C par exemple) et les coûts de participation sont autant d’éléments qui marginalisent la contribution de l’Afrique dans ces forums.
Par ailleurs, une grande partie du contenu relatif à l’Afrique et présent sur le Net est le fait de producteurs étrangers à l’Afrique. Les langues africaines, quant à elles, n’ont pas encore trouvé leur chemin sur le net.
Malgré les efforts consentis, tant par les pays africains eux-mêmes que par la communauté internationale, les disparités d’accès aux TIC ne font que croître, se manifestant aussi bien entre régions du globe qu’à l’intérieur des pays et révélant un phénomène d’exclusion sociale et de marginalisation. La fracture numérique ne saurait être comprise de façon isolée elle n’est que le reflet d’autres fractures. Si le rôle des institutions de Bretton Woods est souvent remis en cause, les prescriptions de l’OMC (6) relatives au secteur des télécommunications ne favorisent pas la résolution de la fracture numérique. Sa tendance à uvrer pour l’ouverture des marchés et à créer des conditions de profits ne peut que jouer en défaveur des pays les plus pauvres, d’autant qu’ils ne sont pas en mesure de conquérir des marchés extérieurs, au même titre que les pays plus avancés.
La fracture est aggravée par la fuite de capitaux, facilitée par une économie devenue virtuelle et par l’incapacité actuelle des pays africains à produire les dérivés des TIC. À cela s’ajoutent les droits exorbitants de transit de leurs communications internationales versés à des opérateurs étrangers. Dans leur course aux investissements étrangers directs, ils sont amenés à » assouplir » leur régime tarifaire, entraînant par là l’érosion de leurs revenus.
Le succès de la téléphonie cellulaire ainsi que la croissance des réseaux téléphoniques n’ont donc pas suffi à endiguer la fracture. Cependant, la plupart des États africains ont mis en place un organe de régulation du secteur, ce qui laisse augurer d’une transformation accélérée du secteur, avec un impact sur la qualité et la variété des services, sur la réduction des coûts et sur l’éducation des consommateurs. Même si la plupart de ces organes de régulations peinent encore à se soustraire à l’emprise de l’État, le cadre réglementaire devra évoluer avec la convergence des technologies.
Celle-ci offre de plus en plus de solutions alternatives à la téléphonie filaire. On peut désormais envisager l’utilisation du Wi-Fi, du WiMAX, de l’Internet haut-débit ainsi que les services liés à l’IPv6 pour résoudre le problème du » dernier kilomètre » ( » last mile « ). Ceci permet également de revoir les mécanismes d’accès universel qui devraient être plus holistiques et plus innovants pour favoriser le déploiement des connexions à large bande passante, au profit des établissements scolaires, des centres de santé et des collectivités locales. Ce faisant, on accélérera la réalisation des objectifs de développement nationaux et singulièrement l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) (7).
En ce qui concerne le développement des infrastructures, quelques initiatives et avancées sont à noter. La pose du câble sous marin à fibres optiques SAT3 / WASC (Southern Africa T3 / Western Africa Submarine Cable), d’une valeur de 265 millions de dollars et long de 15 000 kms, relie l’Afrique du Sud à l’Europe. Le SAT3 est prolongé par le SAFE (South Africa Far East) d’une valeur de 285 millions de dollars qui relie l’Afrique du Sud à l’Inde et la Malaisie. Le NEPAD s’attache à compléter le câble sous marin SAT3 / WASC par la boucle vers la cote orientale du continent dans le cadre du projet EASSY. Le RASCOM lance son satellite en 2006, et les ressources satellitaires aujourd’hui disponibles offrent une couverture totale du continent. Les liaisons sans fil (Wi-Fi et WiMAX) ouvrent des perspectives au raccordement des zones rurales, et la voix sur IP (VoIP) est de plus en plus autorisée dans beaucoup de pays.
Par ailleurs, des points d’échanges Internet sont en construction dans plus d’une dizaine de pays africains, permettant ainsi la mise en commun des ressources des opérateurs et donc une réduction des coûts d’accès aux réseaux. Une association de fournisseurs d’accès africains a vu le jour et mène un programme de formation et d’appui à l’installation des points d’échange Internet. (8) L’attribution des adresses IP est devenue effective sur le continent avec la reconnaissance officielle d’AfriNIC (9). AFNOG contribue depuis 2001 à la formation des opérateurs réseaux africains. Beaucoup de pays africains ont réalisé des stratégies nationales des TIC (e-strategies), en phase avec les autres stratégies de développement nationales telles que le PRSP ou les OMD.
La résorption du fossé numérique en Afrique ne sera possible qu’avec une action rigoureuse sur les dimensions complémentaires de la fracture économique et sociale. Pour espérer une appropriation effective des TIC, le continent devra les prendre en compte comme facteur de développement. Les efforts devraient ainsi tendre vers les applications dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement local. Une réglementation et une régulation plus transparentes, plus intelligentes et innovantes seront alors nécessaires pour induire la confiance des investisseurs tant nationaux qu’étrangers, tout en contribuant au développement humain durable.
Pour y parvenir, l’Afrique devra sérieusement reconsidérer ses mécanismes d’accès universel, pour en faire des vecteurs de promotion de la défense des droits humains et du renforcement de la gouvernance. Le contexte de décentralisation en cours dans plusieurs pays ainsi que les opportunités offertes par une régulation plus » souple » et plus intelligente du secteur s’y prête.
Les infrastructures de communications devront être renforcées par l’intensification des points d’échange Internet d’une part, et l’interconnexion des réseaux nationaux d’autre part. De même, il conviendra de faire jouer les synergies nationales et sous-régionales (faciliter l’émergence d’opérateurs transnationaux) afin de réduire les coûts d’accès et d’accélérer les mises en uvre de projets et programmes structurants tels que ceux du NEPAD et de RASCOM.
Le financement des infrastructures doit désormais inventorier les opportunités de partenariat public-privé et impliquer les acteurs locaux. Parmi les modalités de financement, on devrait retenir le partenariat avec les collectivités locales qui pourraient même bénéficier de licences dites de développement, notamment dans le cadre de l’accès universel. Il convient également de développer les liaisons satellites, les terminaisons en liaison sans fil et les interconnections de réseaux africains en réalisant des colonies de microstations (VSAT) et en optant pour les accès libres aux réseaux ( » open access modalities « ).
La mise en uvre des mécanismes nationaux et sous-régionaux de formation et de mise à niveau (e-learning), fondés sur le partenariat stratégique, notamment les partenariats Sud-Sud, permettrait de constituer une masse critique de professionnels du secteur capables de soutenir l’émergence d’une industrie des TIC en Afrique.
Autre point déterminant : la conception de politiques volontaristes de recherche et développement pouvant accélérer la prise en compte des langues nationales dans l’UNICODE, et l’application des TIC aux domaines spécifiques de l’agriculture et du développement rural, de l’éducation (enseignement en ligne, instituts régionaux de technologies
) et de la santé (diagnostic en ligne, télétraitement, suivi des patients
).
Enfin, une participation africaine accrue dans la mise en uvre des politiques internationales en matière de TIC renforcerait les initiatives déjà en cours.
Notes
1. SMSI (www.itu/wsis)
2. AfriNIC (www.afrinic.net)
3. ICANN (www.icann.org)
4. Programmes et stratégies de réduction de la pauvreté, issus de l’initiative de la Banque mondiale et du FMI et dénommée » pays pauvres très endettés « , auxquels ont souscrit la grande majorité des pays africains.
5. ITU, 2001
6. L’Accord sur les télécommunications (le 4ème Protocole du GATS) est un document qui constitue le cadre des réformes actuelles dans le secteur.
7. Les Objectifs du millénaire pour le Ddéveloppement ont été retenus par les 189 nations ayant participe au Sommet du millénaire en 2000 (www.undp.org / mdg)
8. AfrISPA (www.afrispa.net)
9. AfriNIC (http://www.afrinic.net)
Bibliographie
Trends in Telecommunication Reform 2004/05, http://www.itu.int/ITU-D/treg/
Southern African Development Community – World Economic Forum Consultation Report on e-Readiness http://www.weforum.org
Steve Onyeiwu .-Inter-Country Variations in Digital Technology in Africa : Evidence, Determinants, and Policy Implications, July 2002, Discussion Paper No. 2002/72; UNU/WIDER Conference on the New Economy in Development, 10-11 May 2002, Helsinki.
Juan Navas-Sabater, Andrew Dymond and Niina Juntunen, » Telecommunications and information services for the poor – toward a strategy for universal access » www-wds.worldbank.org/servlet/WDS_IBank_Servlet?pcont=details&eid=000094946_02041804225061
Andrew Dymond and Sonja Oestmann, » ICTs : Poverty Alleviation and Universal Access Policies « , Review of Current Status and Issues: http://www.atpsnet.org/docs/Daymond.pdf
Paul Taylor, How broadband over ordinary telephone lines is achieving extraordinary success across the world, [email protected] ; http://www.ft.com/
Gaston Zongo (Inedit).-Building an inclusive information society for all in Africa : Regulatory challenges and opportunities, Third World Network, 2001, » A Development Perspective of the Multilateral Trade System « , A report prepared by the Third World Network for the UNDP.
Ya’u Y.Z., » Globalization, ICTs, and the New Imperialism « , Africa Development, Vol. XXX, Nos. 1 & 2, 2005.
Ya’u, Y.Z., 2002a, » Confronting the Digital Divide : An Interrogation of the African Initiatives at Bridging the Gap », paper presented at the CODESRIA / TWN Conference on African and the Challenges of Development in the New Millennium, Accra, Ghana, April 2002.
Pierre Dandjinou est conseiller régional pour les TIC et le développement au PNUD, à Dakar (Sénégal).///Article N° : 4297