Murmures

marseilleS – Du mythe du retour au séparatisme, un documentaire à soutenir
décembre 2020 | Projets culturels | Cinéma/TV | France

Français

marseilleS est un projet de film documentaire qui retrace l’histoire de l’immigration dans la cité phocéenne de 1986 à 2021, du mythe du retour au séparatisme.



Partenariats avec Mediapart, Beur FM et le Bondy Blog.

« En 1967, enfant, je quitte Alger pour aller vivre à Marseille chez mes grands parents. 100.000 pieds-noirs rapatriés et 40.000 immigrés algériens étaient installés dans la cité phocéenne et alentours dans un climat tendu qui culmine avec une bombe au consulat d’Algérie qui a tué et mutilé de nombreuses personnes. Un mouvement anti-raciste important se forme à Marseille. C’est là qu’en 1974, je n’avais pas 20 ans, je rencontre Fatima, à peine 30 ans, mère au foyer de quatre enfants et son mari Bachir. Une grande amitié se tisse entre nous et nous formons un groupe de femmes du quartier nord, très solidaire qui aidera Fatima à acquérir une formation professionnelle. Elle deviendra agent de relogement pour la Ville et s’occupera en particulier des derniers bidonvilles peuplés de maghrébins et de gitans.
En 1986, je deviens cinéaste et en mars de la même année, le Front National enregistre une percée électorale sans précédent. Je veux filmer Fatima et sa famille pour témoigner de la condition des immigrés en France à l’époque. J’embarque dans cette aventure le journaliste André Bercoff, polémiste très connu à l’époque pour confier ses humeurs politique dans Le Nouvel Observateur ou l’Évènement du Jeudi. Le film confronte la parole de Fatima à celle des militants du parti de Le Pen, mais aussi aux enfants de Fatima, la deuxième génération née en France, qui avec leurs amis, ont participé à la Marche des Beurs pour l’Égalité en 1983 et évoquent le rôle de l’islam dans la construction de leur identité…
Ensuite, j’ai commencé à réaliser de nombreux films dont l’Estaque, Le Voile Brulé, Suzanne, Algérie du possible.
En 2018, quelques années après le décès de Fatima, j’ai réuni à nouveau ses fils, pour témoigner de leur devenir dans la France d’aujourd’hui. Les nouvelles générations issues de l’immigration, malgré quelques belles réussites, peinent à se faire reconnaitre socialement et politiquement, et beaucoup pratiquent l’islam avec ferveur…
Et en 2020, ce sont de nouveaux attentats qui relancent un âpre débat sur l’islam, la laïcité et le séparatisme.
Alors, voilà, il me semble urgent de réunir mes rushes de 1986 et ceux de 2018 pour montrer plus de 30 ans de réalités et de questionnements à propos des Français issus de l’immigration. Du mythe du retour au pays pour les immigrés de la première génération, aux espoirs nés de la Marche des Beurs, jusqu’à cette loi contre le séparatisme qui se débat déjà dans la rue avant d’enflammer bientôt l’Assemblée Nationale en 2021. Un film pour témoigner et comprendre et je l’espère, trouver ainsi un chemin vers la liberté et l’égalité. Le projet a par ailleurs été soutenu par L’A.N.P.N.P.A. (Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes).
L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité, seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine, seul l’amour le peut. (Martin Luther King)


À quoi va servir le financement

Tout simplement, à finir le film!
C’est à dire à payer la postproduction: Rémunérer la monteuse (merveilleuse) Claudine Dumoulin qui va devoir construire avec moi le film pour qu’il soit le plus juste et percutant possible. Le monteur son, Marc Nouyrigat, chercheur passionné, et bien entendu le mixage. Il va falloir aussi payer quelques archives télévisuelles pour éclairer le spectateur sur certains contextes de l’époque. Et enfin s’assurer des collaborations indispensables d’historiens spécialisés, mais aussi détenteurs d’archives audio-visuelles ou photographiques qui viendront appuyer, légitimer ou donner un éclairage, un contrepoint nécessaire. Sans oublier un peu de laboratoire numérique (étalonnage, mastérisation). Enfin, notre attachée de presse qui nous a déjà assuré le partenariat de Beur FM et du Bondy Blog.
Qui porte le projet
Viviane Candas est cinéaste de long-métrages documentaires et de fiction. En documentaire, elle aborde des sujets artistiques, mais surtout historiques et politiques. Elle partage sa vie entre Alger et Paris et, au vu de l’actualité brûlante autour des thèmes de la laïcité et de la place de l’islam en France, elle décide de reprendre ses rushs de 1986 et 2018 tournés autour d’une famille de l’immigration algérienne à Marseille: Ce sera son prochain film, marseilleS
Son site www.viviane-candas.com présente sa filmographie et donne des accès à certains de ses films en ligne dont « Algérie du possible » accueilli par une presse enthousiaste.
Filmographie non exhaustive:
1995 : L’Estaque
2003 : Les Baigneuses
2007 : Suzanne
2013 : Le Voile brûlé
2016 : Algérie du possible
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