Fiche Personne
Histoire/société Interculturel/Migrations

Malcolm X

Militant/e
États-Unis

Français

Nom : Malcolm K. Little
Surnom : Malcolm X ou El-Hajj Malik El-Shabazz
Naissance : 19 mai 1925 à Omaha, NE
Décès : Assassiné le 21 février 1965 (à 39 ans) à l’Audubon Ballroom, à New York, NY
Nationalité : Américain
Profession : Meneur musulman du Mouvement des Droits Civiques
Formation : Autodidacte
Autres fonctions : Prêcheur, porte-parole de Nation of Islam
de 1954 au 8 mars 1964
Famille : Marié (à Betty Shabazz), six enfants
Illustration : Malcolm X dans les derniers mois de sa vie.

Malcolm X (né Little, 19 mai 1925 – 21 février 1965, assassiné), aussi connu sous le nom de El-Hajj Malik El-Shabazz, était un prêcheur musulman afro-américain et le porte-parole national de Nation of Islam pendant un certain temps. Il fonda également Muslim Mosque, Inc. et l’Organisation pour l’unité afro-américaine (Organization of Afro-American Unity, OAAU).

Pendant sa vie, il passa du métier de trafiquant de drogue et de cambrioleur à celui de grand meneur du mouvement nationaliste noir aux États-Unis. Il est considéré par certains comme l’un des martyrs de l’Islam et un grand avocat de l’égalité. Meneur militant, Malcolm X soutenait la fierté noire (Black Pride), l’autosuffisance économique et l’identité politique de la communauté afro-américaine (Black Nationalism). Dans les derniers mois de sa vie, il s’éleva au rang de panafricaniste mondialement connu et de soutien inconsidéré aux droits de l’homme.

Suite à un pèlerinage à la Mecque en 1964, Malcolm X devint un Sunnite. Moins d’un an plus tard, il fut assassiné à New York le premier jour de la National Brotherhood Week (Semaine nationale de la fraternité). Bien que trois membres de Nation of Islam furent condamnés pour son assassinat (l’un d’eux ayant avoué), un certain nombre de théories circulent qui affirment la participation active de certains membres du gouvernement des États-Unis, mais aucune source fiable n’indique cela de manière certaine[1].



Biographie

Enfance et jeunesse
Malcolm Little est né à Omaha (Nebraska) de Earl Little et Louise Little (née Norton). Alors qu’il n’était encore qu’un nourrisson, il vécut peu de temps au 3448, Pinkney Street dans les quartiers nord d’Omaha. Son père était un prêcheur baptiste convaincu, fervent soutien de Marcus Garvey, et charpentier. Celui-ci prônait pour un retour en Afrique (Libéria), refusant l’intégration à la société américaine, ce qui a très largement marqué les vues politiques de Malcolm sur ce sujet, comme on le vera ci-après. Earl Little était également un membre de l’Association universelle d’amélioration de la condition des Noirs (Universal Negro Improvement Association, UNIA). Malcolm, dans son Autobiography of Malcolm X as told to Alex Haley, a décrit son père comme un imposant homme noir qui avait perdu un ?il. Selon lui, trois de ses oncles avaient été tués violemment par des Blancs, dont un lynché.

Avant de se marier avec la mère de Malcolm, Earl Little avait eu trois enfants (Ella, Mary et Earl Jr.) d’un précédent mariage. De son second mariage, il obtint huit enfants, Malcolm étant le quatrième d’entre eux. Leur nom était, dans par ordre de naissance : Wilfred, Hilda, Philbert, Malcolm, Reginald, Wesley, Yvonne et Robert.

Louise Little était née à Grenada, aux Antilles, et, selon Malcolm, ressemblait plus à une femme blanche. Son père était un homme blanc dont Malcolm ne savait rien si ce n’est ce qu’il décrivait comme « la honte de ma mère ». C’est de lui que Malcolm tenait son teint relativement clair. D’abord, il pensait qu’être métissé était une chance, un « symbole de statut social ». Plus tard, il dirait qu’il « haïssait chaque goutte de ce sang de violeur » en lui. Comme il était celui des enfants qui avait le teint le plus, clair, il pensait que son père le favorisait, mais sa mère était d’autant plus dure avec lui, pour la même raison. L’un de ses surnoms, « Red », lui venait de la rousseur de ses cheveux. À la naissance, il avait été décrit comme ayant des « cheveux blond-cendre? teints avec de la cannelle », et, à quatre ans, des cheveux « blond-roux ». Ses cheveux foncèrent avec le temps, mais ressemblaient à ceux de sa grand-mère paternelle, « rougissant sous le soleil d’été ».

Selon son autobiographie, sa mère avait été menacée par des membres du Ku Klux Klan (KKK) alors qu’elle était enceinte de lui, en décembre 1924. Sa mère se rappelait que la famille avait été sommée de quitter Omaha du fait des liens de son père avec l’UNIA qui, selon les membres du KKK, « cherchait les ennuis ».

Après la naissance de Malcolm, la famille emménagea à Milwaukee, Wisconsin, en 1926, puis déménagea peu après vers Lansing, Michigan. En 1931, son père était retrouvé mort, un tramway lui ayant roulé dessus. Malcolm affirma que la cause de la mort avait à l’époque été remise en question par la communauté noire. Il la refusa lui-même par la suite, arguant que sa famille avait souvent été la cible de Black Legion, un groupe de suprématistes Blancs affilié au KKK que son père avait accusé d’avoir mis le feu à leur maison en 1929. En fait, l’état du Michigan comptait 70 000 membres du KKK, soit cinq fois plus qu’au Mississippi [2].

Bien que le père de Malcolm eût deux assurances-vie, sa mère ne toucha que la plus faible des deux. Malcolm affirma que la compagnie d’assurance auprès de laquelle avait était contractée la plus important soutenait qu’il s’agissait d’un suicide et avait donc refusé de payer. Malcolm, à l’instar de l’ensemble de la communauté noire de la ville, se demandait comment son père avait pu se taper lui-même derrière la tête puis rester allongé sur les rails afin de se faire écraser. Louise Little tomba en dépression et fut déclarée folle au regard de la loi en décembre 1938. Malcolm et ses frères et s?urs furent éparpillés dans plusieurs foyers d’accueil. En 1939, leur mère fut admise à l’hôpital psychiatrique de Kalamazoo, Michigan, et y resta jusqu’à ce que Malcolm et ses frères et s?urs l’en fassent sortir vingt-six ans plus tard.

Toujours selon son autobiographie, suite à la mort de son père, Malcolm vécut à Charles Street, dans le centre d’East Lansing. Cependant, le recensement de 1930 (paru en 2002) montre qu’il a vécu dans une tout autre Charles Street, dans un quartier urbain pauvre de Lansing Township, entre Lansing et East Lansing. Plus tard, alors qu’il était en primaire, il vivait à Mason, une petite ville presque entièrement blanche 12 miles au sud.


Scolarité dans la communauté blanche
Malcolm affirma avoir été l’un des Noirs les plus intégrés à la communauté blanche [3].

Malcolm obtint le diplôme de son école à la tête de la classe, mais quitta le système scolaire après qu’un professeur qu’il admirait lui eut dit que ses aspirations à devenir avocat n’étaient « pas du tout réalistes pour un Nègre ». Il refuse d’être charpentier, comme son professeur le lui propose. Il essaye de rendre ses cheveux moins crépus et son teint plus clair, mais malgré la souffrance endurée c’est un échec. Après avoir voyagé d’une maison d’accueil à l’autre, Malcolm fut envoyé une première fois dans un centre de détention puis emménagea à Boston pour vivre avec sa demi-s?ur, plus âgée, Ella Little Collins. À Boston, il accumula les petits emplois. Il fut également employé par intermittence par la New Haven Railroad (compagnie de trains). En 1942, Malcolm prit part à la pègre bostonienne.


Délinquance
Malcolm quitta Boston afin de vivre pendant quelque temps dans le Michigan, mais emménagea dès 1943 à New York. Il y travailla de nouveau peu de temps à New Haven Railroad. Il trouva même un travail de cireur de chaussures dans le Lindy Hop Nightclub. Dans son autobiographie, il affirme avoir ciré les chaussures de Duke Ellington et d’autres musiciens noirs célèbres. Peu de temps après, à Harlem, alors appelé « Detroit Red »[4], il prit part à des activités de revente de drogue, de jeu, de racket et de cambriolage. Entre 1943 et 1946, Malcolm voyagea entre Boston et New York trois autres fois. Il fut arrêté en 1946 à Detroit pour cambriolage, et mis en prison dans le Michigan.

Lorsque Malcolm fut examiné pour l’enrôlement dans l’armée pendant la Deuxième guerre mondiale, les médecins militaires durent le réformer pour 4-F (« mentalement inapte au service militaire »). Il expliqua dans son autobiographie qu’il dut jouer un rôle pour être réformé, et soutenir au médecin militaire qu’il était impatient de s’organiser avec les autres soldats Noirs et mettre la main sur une arme afin de « tuer quelques crackers », c’est-à-dire des Blancs. Dans son dossier FBI apparaît une lettre dans laquelle il se désigne comme Communiste (cette sympathie semble ne pas avoir duré) et dans lequel il explique certaines raisons de son v?u d’être réformé :

« Dis à … de prendre soin de lui. Ça semble être une autre guerre. J’ai toujours été un communiste. J’ai essayé de m’enrôler dans l’Armée japonaise, pendant la dernière guerre, maintenant ils ne m’enrôleront ni ne m’accepteront jamais dans l’Armée américaine. Tout le monde a toujours dit… Malcolm est fou donc il n’est pas difficile de convaincre les gens que le je suis. »[5]
Au début de 1946, il retourna à Boston. Il fut arrêté le 12 janvier pour avoir essayé de voler à nouveau une montre de près de mille dollars[6] qu’il avait laissé dans une bijouterie pour la faire réparer. Deux jours plus tard, il fut également poursuivi en justice pour port d’arme. Le 16 janvier, il dut faire face aux charges de vol caractérisé et d’entrée par effraction. Il fut condamné à huit à dix ans de prison dans la prison d’État du Massachusetts à Charleston, dans laquelle il arriva le 27 février[7]. Ses relations sexuelles avec des femmes blanches (il y avait deux blanches dans sa bande, dont sa maîtresse) semblent avoir joué comme circonstances aggravantes. En effet, il échappa à une condamnation pour viol grâce au fait que ses complices féminines blanches n’aient pas voulu l’accuser malgré les incitations de l’instance judiciaire.[8]


L’éducation en prison
En prison, Malcolm gagna le surnom de « Satan » du fait de sa haine inextinguible pour la Bible, Dieu et la religion en général. Malcolm commença à lire les livres de la bibliothèque de la prison. Il développa bientôt un appétit féroce pour la lecture, puis un astigmatisme. Pendant cette période, il correspondit avec son frère Reginald et échangea avec lui à propos de Nation of Islam, organisation à laquelle Malcolm se convertit par la suite. Ce sont ses frères, déjà membres, qui lui firent connaître l’organisation.[9][10]

Dans plusieurs lettres, mais aussi par la suite, il insistera sur l’importance de cette éducation d’autodidacte. Ainsi, dans une lettre du 15 février 1950, il écrit à un certain Raymond :

« Mon confinement est d’une autre nature; je finis ma quatrième année d’une peine de prison de 8 à 10 ans … mais ces quatre ans de réclusion se sont révélé être les plus enrichissants de mes 24 ans sur cette terre et je ressens que ce « cadeau du Temps » était un cadeau qu’Allah me fit, sa manière de me sauver de la destruction certaine vers laquelle j’avançais. »[11]
On lui attribue également la phrase : « Sans éducation, on ne va nulle part dans le monde »[12] ou encore « L’éducation est le passeport pour le futur, car demain appartient à ceux qui s’y préparent aujourd’hui ».[13]


La fin de son incarcération, après la conversion à l’Islam
Pour le reste de son incarcération, Malcolm correspondit régulièrement avec Elijah Poole, dit Muhammad, le meneur de la susdite organisation. Toujours selon son autobiographie, Malcolm commença à être renommé parmi les prisonniers, alors qu’il restait sous la surveillance attentive des autorités qui reconnaissaient en lui une source potentielle de troubles. On ne lui accorda pas la possibilité d’être libéré au bout de cinq ans pour bonne conduite car les autorités pensaient qu’il était trop dangereux de le libérer par avance.

En février 1948, largement grâce aux efforts de sa s?ur, Malcolm fut transféré dans une prison expérimentale à Norfolk, Massachussetts, qui avait une bibliothèque bien plus fournie. Malcolm réfléchit par la suite sur ce temps passé en prison : « Les mois passaient, et il ne me semblait même pas être emprisonné. En fait, jusqu’à ce moment là, je n’avais jamais été aussi libre de ma vie ». Le 7 août 1952, Malcolm fut libéré sur parole.


Malcolm X et Nation of Islam
Article détaillé : Nation of Islam.

Un drapeau de Nation of Islam. Les lettres signifient Justice, Freedom (liberté), Equality (égalité), Islam.Peu après, il rencontrait Elijah Muhammad à Chicago[14], ce qui marquait son intégration complète à Nation of Islam. Par la suite, il changea son nom de famille pour « X ». Malcolm expliqua que ce nom représentait le rejet de son « nom d’esclave » en l’absence de son véritable nom d’origine africaine. Il est à noter que dans l’Amérique esclavagiste d’avant 1863, le maître imposait à ses esclaves de prendre son nom afin de les « marquer » comme ses propres choses, d’où le rejet. Le « X » représente également à la fois la marque appliquée sur le bras de certains esclaves et l’inconnue mathématique, qui représente l’absence d’origine connue[15]. Cette rationalisation conduit de nombreux membres de Nation of Islam à changer leur nom pour « X », et notamment sa future femme, Betty X.

Le 17 février 1953, le FBI ouvrait un dossier sur la base de la lettre dans laquelle il se dit communiste (cf. supra) en 1950. Malcolm , en pleine période de Red Scare ou de « Reds under the bed » (peur du communisme marquant l’Amérique des années 1950 et résumée par les passions du maccarthysme et du procès des époux Rosenberg). Selon le Church Committee, le FBI était habitué à surveiller, bloquer et réprimer des radicaux comme Malcolm. Sont incluses dans son dossier les deux lettres dans lesquelles Malcolm utilise le pseudonyme « Malachi Shabazz »[16]. Dans Message to the Blackman in America, Elijah Muhammad explique que le nom « Shabazz » était celui des descendants d’une « nation noire asiatique ». Il ne fut ensuit plus surveillé que pour son appartenance à un culte Musulman.

En mai 1953, le FBI conclut que Malcolm X avait une « personnalité asociale avec des tendances paranoïaques (paranoïa schizophrénique prépsychotique) »[17] et qu’il avait en réalité cherché à traiter son désordre mental[18]. Cela fut soutenu plus précisément par la lettre interceptée par le FBI, datée du 29 juin 1950 (cf. supra).


Malcolm XPlus tard dans l’année, Malcolm quitta le foyer de sa demi-s?ur Ella pour aller vivre chez Elijah Muhammad à Chicago. Il revint assez vite à Chicago pour devenir le prêcheur de la onzième mosquée de Nation of Islam. En 1954, Malcolm fut choisi pour diriger la septième mosquée de Nation of Islam sur Lenox Avenue à Harlem, NY[19] (appelé conjointement « Boulevard Malcolm X » depuis 1987). Il multiplia les effectifs des fidèles en peu de temps. Malcolm X dégageait une très grande énergie et était capable de travailler d’un jour sur l’autre avec seulement quatre heures de sommeil et moins. Il lisait beaucoup, et lorsqu’il adhérait à une cause, il s’y dévouait entièrement.

C’était un orateur convaincant, et il fut connu plus largement après qu’une émission de télévision locale sur Nation of Islam fut diffusée en 1959[20]. L’organisation est jusqu’alors peu connue. Par la suite, la presse, la radio et les émissions télévisées aux États-Unis puis dans le monde entier cherchaient avec véhémence ses paroles les plus marquantes afin de les citer.

Malcolm savait que sa renommée était une cause de jalousie considérable à Nation of Islam, et il s’efforçait de ne pas l’alimenter lors de ses apparitions en public. Dans l’intervalle qui sépare sa conversion à la cause de Nation of Islam en 1952 et sa séparation de l’organisation en 1964, il épousa les apprentissages de Elijah Muhammad, notamment le fait de faire référence aux Blancs comme à des « diables » qui avaient été créés par un programme d’élevage mal orienté par un scientifique Noir. Il prédisait également l’inévitable et imminent retour des Noirs à leur place naturelle, à savoir en haut de l’échelle sociale et de l’ordre social. Malcolm X apparut bientôt comme le deuxième meneur le plus influent de Nation of Islam, après Elijah Muhammad lui-même. Il ouvrit des temples supplémentaires, et notamment un à Philadelphie. On lui attribue souvent d’avoir augmenté le nombre de membres du mouvement de 500 en 1952 à 30 000 en 1963.


Conversion de Cassius Clay
Il inspira le boxeur Cassius Clay, qui rejoint Nation of Islam et changea son nom pour celui de Muhammad Ali. Plus tard, et comme Malcolm X, celui-ci quitterait le mouvement pour se convertir à l’Islam traditionnel. Il est à noter que cette conversion de Cassius Clay se fit à un moment où Malcolm X n’était pas en très bons termes avec son organisation. En fait, Malcolm X aurait proposé d’échanger la conversion du nouveau champion du monde de boxe contre sa réintégration à Nation of Islam après qu’il eût été réduit au silence pour quatre-vingt-dix jours[21].


Mariage
En 1958, Malcolm épousa Betty X (née Sanders) à Lansing, Michigan. Ils eurent six filles, toutes portant le nom de Shabazz. Leurs prénoms étaient : Attallah (née en 1958), Qubilah (née en 1960), Ilyasah (née en 1962), Gamilah (née en 1964) et les jumelles Malaak et Malikah (nées sept mois après la mort de Malcolm, en 1965).


Rencontre avec Castro
En septembre 1960, Fidel Castro se rendit aux États-Unis afin de s’adresser à l’Assemblée Générale des Nations Unies. Castro ne reçut pas un chaleureux accueil de la part du gouvernement des États-Unis durant son séjour à New York. La délégation cubaine dut se déplacer du Shelbourne Hotel au Hotel Theresa à Harlem car Castro s’était plaint qu’on lui eût demandé de payer par avance[22].

Malcolm X rencontra Castro en tant que membre de tête d’un comité d’accueil qui avait été mis en place à Harlem plusieurs semaines auparavant. Le but de ce groupe, qui rassemblait un nombre important de meneurs de la communauté noire, était de rencontrer les chefs d’État, particulièrement ceux venant d’Afrique, qui allaient s’adresser à l’Assemblée Générale de l’ONU. Seize pays africains devinrent membre de l’ONU à l’occasion de cette session.


Tensions et séparation
Plus tard, dans son autobiographie, Malcolm expliqua qu’il avait choisi de s’éloigner d’Elijah Muhammad parce que, au début des années 1960, il avait entendu des rumeurs concernant les relations sexuelles extra-maritales qu’il avait eues avec plusieurs jeunes secrétaires. L’adultère est condamné par le credo de Nation of Islam. D’abord, affirma-t-il, Malcolm avait réfuté ces rumeurs. Plus tard, il parla avec le fils d’Elijah Muhammad ainsi qu’avec les femmes portant ces accusations et les crut. En 1963, toujours selon son autobiographie, Elijah Muhammad confirma ces allégations et que cette activité avait pour but de suivre la lignée des prophètes bibliques. Bien qu’il ne fût pas satisfait par l’explication, et alors qu’il était navré de voir d’autres prêcheurs de faire un usage personnel des fonds de Nations of Islam, sa foi en Elijah Muhammad ne vacilla pas.

À l’été 1963, les tensions internes à Nation of Islam avait atteint un point critique. Malcolm pensait que Elijah Muhammad et quelques prêcheurs expérimentés jalousaient sa popularité. C’est ce qu’il affirme dans une lettre à Elijah Muhammad du 11 mars 1964 :

« Les Officiels nationaux ici au Siège de Chicago savent que je n’ai jamais quitté Nation of Islam de ma propre initiative. Ce sont eux qui ont conspiré avec le Capitaine Joseph ici à New York pour me forcer à quitter la Nation. Afin de sauver les Officiels nationaux et Capitaine Joseph la disgrâce d’avoir à s’expliquer… de m’avoir évincé, j’ai annoncé par voie de presse que j’étais parti de ma propre initiative.
Je n’ai pas pris la faute sur moi pour protéger ces Officiels nationaux, mais pour protéger la foi que vos fidèles ont en vous et en Nation of Islam »[23].
Malcolm critiqua la Marche sur Washington (March on Washington for Jobs and Freedom), ne comprenant pas pourquoi les Noirs s’ébahissaient d’une manifestation « menée par les Blancs devant une statue d’un président mort depuis cent ans et qui ne nous aimait pas lorsqu’il était en vie ». Lorsqu’on l’interrogea sur l’assassinat de John F. Kennedy, il répondait que c’était un exemple parfait de retour de bâton de la haine des Blancs pour les Noirs (« Chickens coming home to roost »[24]) et que cela ne l’attristait pas, bien au contraire. Le public fut largement choqué par cette affirmation, et cela conduit Nation of Islam à censurer publiquement Malcolm X. Bien qu’il gardât son poste de prêcheur, il ne devait pas parler en public pendant quatre-vingt-dix jours, sur les ordres de Elijah Muhammad lui-même. En effet, celui-ci lui avait fait promettre de ne pas faire référence à la mort d’un président aimé par la nation. Malcolm obéit.[25]

Au printemps de 1963, Malcolm commença à collaborer avec Alex Haley pour écrire son autobiographie. Le 8 mars 1964, il annonça officiellement le fait qu’il quittait Nation of Islam pour fonder Muslim Mosque, Inc. le 12 mars. À ce moment-là, bien qu’il adhérât toujours à la plupart des enseignements de Nation of Islam, il commença à les modifier. Il commença à prôner un Black Nationalism sur les plans économique et politique, alors que Nation of Islam restait ancrée dans le seul domaine religieux. Le avril, il prononça le fameux discours « The Ballot or the Bullet » (Le bulletin (de vote) ou la balle)[26], à Detroit, Michigan. Malcolm était alors en contact avec un certain nombre de Musulmans orthodoxes qui l’encouragèrent à étudier l’Islam orthodoxe. Il s’y convertit bientôt[27], et décida en conséquence de faire son Hajj, c’est-à-dire son pèlerinage à la Mecque.


Islam traditionnel

Malcolm X dans une mosquée sunnite (Mosquée Mohammed Ali), au Caire.Il condamne le racisme anti-blanc de la Nation de l’Islam. Il écrit ainsi à propos de son pèlerinage :

« Il y avait des dizaines de milliers de pèlerins, de partout dans le monde. Ils étaient de toutes les couleurs, des blonds aux yeux bleus aux Africains à la peau noire. Mais nous étions tous les participant d’un même rituel, montrant un esprit d’unité et de fraternité que mes expériences en Amérique m’avaient mené à croire ne jamais pouvoir exister entre les blancs et les non-blancs. L’Amérique doit comprendre l’Islam, parce que c’est la seule religion qui efface de sa société le problème des races [28]. »


Mais il reste fidèle à une action tournée de façon privilégiée vers le peuple noir, et même sa rupture officielle avec le racisme reste quelque peu ambiguë. Le terme « crackers », un terme péjoratif désignant les blancs, est ainsi utilisé 8 fois dans son célèbre discours prononcé le 3 mai 1964 à Cleveland, intitulé « The Ballot or the Bullet » (le bulletin de vote ou la balle). Il refuse aussi de condamner la violence des opprimés, et a des paroles assez dures pour les tenants de la non-violence, qu’il accuse d’encourager à la soumission. Dans le même discours, il déclare :

« Si l’homme blanc ne veut pas que nous soyons contre lui, qu’il cesse de nous opprimer, de nous exploiter et de nous dégrader. Que nous [les noirs]soyons chrétiens, ou musulmans, ou nationalistes, ou agnostiques, ou athées, nous devons d’abord apprendre à oublier nos différences. […] Nous allons être forcés d’employer le vote ou la balle. […] Je ne me considère même pas comme un américain. Je ne suis pas un Américain. Je suis l’une de 22 millions de personnes noires qui sont les victimes de l’Américanisme […] Il y aura des cocktails Molotov ce mois-ci, des grenades à main le mois prochain, et autre chose le mois suivant. […] Ce sera la liberté, ou ce sera la mort[29]. »


Pour lui, la priorité n’est pas d’unir les blancs et les noirs, il faut d’abord que l’union des noirs soit complète, et ensuite, il se battra pour l’union noir-blanc [réf. nécessaire].

Peu de temps après son retour de la Mecque, Malcolm X fonde l’ « organisation pour l’unité afro-américaine », un groupe politique non religieux. Il affirme ainsi sa volonté de mener à la fois une lutte religieuse pour l’Islam, et une lutte politique pour les noirs, les deux fonctionnant de façon autonome.

Le 21 février 1965, Malcolm X prononce un discours dans le quartier de Harlem à New York, devant un auditoire de 400 personnes, où sont également présents sa femme et ses enfants. Le discours commence à peine lorsqu’une dispute éclate dans la foule, un homme accuse un autre d’avoir ses mains dans ses poches. Malcolm X, au micro, les incite au calme lorsqu’un homme s’avance vers lui avec un fusil à canon scié; il touche au ventre Malcolm X, qui s’effondre, tandis que deux autres personnes lui tirent 16 fois dessus. Malcolm X décède sur le coup. L’identité des commanditaires reste inconnue, même si les soupçons se portent principalement sur la Nation de l’Islam, d’où plusieurs agents du FBI infiltrés avaient appris l’existence d’un projet d’assassinat de Malcolm X.


Bibliographie

En Français
Malcolm X, par tous les moyens nécessaires, D. de Roulet – Desmaret Éditions (09/2004) – ISBN-10: 2742725555 – ISBN-13: 978-2742725557.
Le pouvoir noir, Malcolm X & G. Breitman – La Découverte (02/2002) – ISBN-10: 2707136840 – ISBN-13: 978-2707136848. Une très bonne anthologie des écrits de Malcolm X. Le choix est éclairé et le panel est bien plus vaste que dans la plupart des livres anglophones, puisque cet ouvrage inclut des discours du « début » comme de la fin de la fin de la vie de Malcolm X. D’autant plus utiles que la plupart des discours de Malcolm X ne sont pas encore disponible en Français en ligne.
Malcolm X, M. Rouabhi – Actes Sud-Papiers (02/2000) – ISBN-10: 2913675271 – ISBN-13: 978-2913675278.
Malcolm : Les Trois Dimensions d’une révolution inachevée, F. Steiger & S. Molla – Éditions L’Harmattan (05/2003) – ISBN-10: 2747545229 – ISBN-13: 978-2747545228.
L’autobiographie de Malcolm X, Malcolm X & Alex Haley – Presses Pocket (09/1999) – ISBN-10: 2266056336 – ISBN-13: 978-2266056335.

En Anglais
The Autobiography of Malcolm X as told to Alex Haley, Malcolm X & Alex Haley – Ballantine Books (10/1987) – ISBN-10: 0345350685 – ISBN-13: 978-0345350688. LA référence.
Malcolm X Speaks: Selected Speeches and Statements (ISBN 0802132138) édité par George Breitman. Ses discours faits pendant les huit derniers mois de sa vie et qui manifestent le pouvoir de ses idéaux nouveaux.
« Malcolm X: The Man and His Times » (ISBN 0865432007), édité avec une introduction et un commentaire de John Henrik Clarke. Une anthologie d’écrits, de discours et de manifestes complétée d’ajouts sur Malcolm X par un groupe international d’africains et d’afro-américains spécialistes et militants.
« Malcolm X: The FBI File » (ISBN 0881847518), le commentaire est de Clayborne Carson, l’introduction de Spike Lee et l’édition de David Gallen. Une source d’informations provenant des dossiers du FBI sur ses débuts, en passant par sa sortie de prison en mars 1953, et se terminant en 1980 par l’enquête sur son assassinat.


Filmographie
Malcolm X libre adaptation de son autobiographie, réalisé par Spike Lee en 1992. Le rôle de Malcolm est dévolu à Denzel Washington, Angela Bassett devient Betty et Elijah Muhammad est joué par Al Freeman Jr..
Ali de Michael Mann avec Will Smith dans le rôle principal : Mario Van Peebles joue le rôle de Malcolm X. Dans le film biographique, Malcolm X a influencé le boxeur.

Voir aussi

Liens internes
Musulmans noirs américains (Malcolm X)
Nation of Islam
Wallace Fard Muhammad
Elijah Muhammad

Liens externes
Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Malcolm_X.

(fr) Derniers discours de Malcolm X
(fr) Malcolm X à Hollywood, à propos du film « Malcolm X » de Spike Lee (1992)

Notes et références
1 ↑ Il est à noter que la plupart des informations de cet article sont tirées de The Autobiography of Malcolm X as told to Alex Haley, par Malcolm X et Alex Haley parue en 1987 chez Ballantine Books (cf. Bibliographie). Rédigée par Alex Haley entre 1964 et 1965, elle est fondée sur des entretiens courts dirigés juste avant l’assassinat de Malcolm X (avec un épilogue rajouté après), et publiée en 1972. Le livre a été désigné par Time magazine comme l’un des dix livres les plus importants de non-fiction du XXe siècle, et comme »appartenant à la petite étagère des plus grandes autobiographies » selon Wendy Smith d’Amazon.com. Les informations proposées ici sont dans leur grande majorité vérifiées par le dossier FBI de Malcolm ou le documentaire Make It Plain produit par la chaîne anglaise BBC. Se reporter à l’article pour des renvois plus précis à chacune de ces sources.
2 ↑ Make it Plain, BBC.
3 ↑ Notamment dans une interview de 1963 dans l’émission City Desk, dont un enregistrement est visible sur Google Video.
4 ↑ Il est intéressant de noter qu’il était appelé « New York Red » à Boston.
5 ↑ « Tell ? to go in shape. It looks like another war. I have always been a Communist. I have tried to enlist in the Japanese Army, last war, now they will never draft or accept me in the U.S. Army. Everyone has always said ? Malcolm is crazy so it isn’t hard to convince people that I am. » Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, page 7 ; disponible ici.
6 ↑ Make it plain, un documentaire de la BBC, disponible sur Google Video
7 ↑ Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 6-7 ; disponible ici
8 ↑ Make it Plain, BBC.
9 ↑ Make it Plain, BBC.
10 ↑ Voir aussi sur la conversion une lettre dans laquelle il demande à un certain Raymond : « Tell me all about yourself how you came to the Truth… and every thing else that you care to speak of » (Dis-moi tout de tout, comment tu en vins à la Vérité… and tout ce que tu veux me dire). Texte disponible ici.
11 ↑ « My confinement is of a different type; I’m just completing my fourth year of an 8 to 10 year term in prison … but these four years of seclusion have proven to be the most enlightening years of my 24 years upon this earth and I feel this ‘gift of Time’was Allah’s reward to me as His way of saving me from the certain destruction for which I was heading. » Lettre issue d’une vente aux enchères, disponible ici
12 ↑ « Without education, you’re not going anywhere in this world, » tiré d’un site Internet qui rassemble des citations de Malcolm X.
13 ↑ « Education is the passport to the future, for tomorrow belongs to those who prepare for it today, » tiré de Wikiquote.
14 ↑ Voir une lettre du 23 septembre 1952 : « I had dinner in Chicago last week with our Leader. He is All-Wise. The words which flow from His Lips prove that Allah is the Best-Knower, and that Allah Himself taught our Leader. » Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 9 ; disponible ici
15 ↑ Voir l’introduction de l’interview par Playboy Magazine (Alex Haley).
16 ↑ Dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 9-11 ; disponible ici
17 ↑ « Malcolm Little… was suffering « a social personality with paranoid trends (pre-psychotic paranoid schizophrenia) ». » Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 88 ; disponible ici
18 ↑ Dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 6 ; disponible ici
19 ↑ Malcolm X est alors considéré comme le « Traveling Minister of Temple #7, NYC of the Muslim Cult of Islam, 102 West 116th Street, NY, NY. » Tiré dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 61 ; disponible ici. L’adresse exacte, 113 Lenox Avenue, est donnée dans certaines lettres de Malcolm à d’autres meneurs du Mouvement des Droits Civiques, comme cette lettre adressée à Martin Luther King (autre version ; lettre à Whitney Young : ici et ici).
20 ↑ Appelée The Hate That Hate Produced ; voir sur ce point Make it Plain, BBC ou la vidéo de l’une des émissions sur Google Video.
21 ↑ Make it Plain, BBC
22 ↑ Cuba. A New History, Richard Gott, p. 185.
23 ↑ « The National Officials there at Chicago Headquarters know that I never left the Nation of Islam on my own free will. It was they who conspired with Captain Joseph here in New York to pressure me out of the Nation. In order to save the National Officials and Captain Joseph the disgrace of having to explain ? for forcing me out, I announced through the press that it was my own decision to leave. // I did not take the blame to protect those National Officials, but to preserve the faith your followers have in you and the Nation of Islam ». Texte complet de la lettre disponible ici (autre version).
24 ↑ Voir explication et le discours qu’il prononça ce jour là ici
25 ↑ Make it Plain, BBC.
26 ↑ Texte complet disponible sur Wikisource en anglais.
27 ↑ Voir sa déclaration de foi : lien vers le manuscrit. Malcolm X fait ici référence non pas à Elijah Muhammad, mais bien au prophète Mahomet. On remarquera donc que c’est une manière de revenir sur certaines des affirmations de membres de Nation of Islam qui associaient Elijah Muhammad à la notion de prophète. En réalité, Malcolm réfutait déjà cette idée dès 1963 (voir la vidéo disponible sur Google Video d’une interview dans l’émission City Desk où il explique ceci), qualifiant Elijah Muhammad de « messager » (« Messenger »).
28 ↑ (en) Letter from Malcolm X
29 ↑ (en) The Ballot or the Bullet

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English

BIOGRAPHY

Malcolm X was born Malcolm Little on May 19, 1925 in Omaha, Nebraska. His mother, Louise Norton Little, was a homemaker occupied with the family’s eight children. His father, Earl Little, was an outspoken Baptist minister and avid supporter of Black Nationalist leader Marcus Garvey. Earl’s civil rights activism prompted death threats from the white supremacist organization Black Legion, forcing the family to relocate twice before Malcolm’s fourth birthday.

Regardless of the Little’s efforts to elude the Legion, in 1929 their Lansing, Michigan home was burned to the ground. Two years later, Earl’s body was found lying across the town’s trolley tracks. Police ruled both incidents as accidents, but the Little’s were certain that members of the Black Legion were responsible. Louise suffered emotional breakdown several years after the death of her husband and was committed to a mental institution. Her children were split up amongst various foster homes and orphanages.

Growing up
Malcolm was a smart, focused student. He graduated from junior high at the top of his class. However, when a favorite teacher told Malcolm his dream of becoming a lawyer was « no realistic goal for a nigger, » Malcolm lost interest in school. He dropped out, spent some time in Boston, Massachusetts working various odd jobs, and then traveled to Harlem, New York where he committed petty crimes. By 1942 Malcolm was coordinating various narcotics, prostitution and gambling rings.

Eventually Malcolm and his buddy, Malcolm « Shorty » Jarvis, moved back to Boston. In 1946 they were arrested and convicted on burglary charges, and Malcolm was sentenced to 10 years in prison. (He was paroled after serving seven years.) Recalling his days in school, he used the time to further his education. It was during this period of self-enlightenment that Malcolm’s brother Reginald would visit and discuss his recent conversion to the Muslim religion. Reginald belonged to the religious organization the Nation of Islam (NOI).

Intrigued, Malcolm began to study the teachings of NOI leader Elijah Muhammad. Muhammad taught that white society actively worked to keep African-Americans from empowering themselves and achieving political, economic and social success. Among other goals, the NOI fought for a state of their own, separate from one inhabited by white people. By the time he was paroled in 1952, Malcolm was a devoted follower with the new surname « X. » (He considered « Little » a slave name and chose the « X » to signify his lost tribal name.)


A born leader
Intelligent and articulate, Malcolm was appointed as a minister and national spokesman for the Nation of Islam. Elijah Muhammad also charged him with establishing new mosques in cities such as Detroit, Michigan and Harlem, New York. Malcolm utilized newspaper columns, as well as radio and television to communicate the NOI’s message across the United States. His charisma, drive and conviction attracted an astounding number of new members. Malcolm was largely credited with increasing membership in the NOI from 500 in 1952 to 30,000 in 1963.

The crowds and controversy surrounding Malcolm made him a media magnet. He was featured in a week-long television special with Mike Wallace in 1959, called « The Hate That Hate Produced. » The program explored the fundamentals of the NOI, and tracked Malcolm’s emergence as one of its most important leaders. After the special, Malcolm was faced with the uncomfortable reality that his fame had eclipsed that of his mentor Elijah Muhammad.

Racial tensions ran increasingly high during the early 1960s. In addition to the media, Malcolm’s vivid personality had captured the government’s attention. As membership in the NOI continued to grow, FBI agents infiltrated the organization (one even acted as Malcolm’s bodyguard) and secretly placed bugs, wiretaps, cameras and other surveillance equipment to monitor the group’s activities.

A test of faith
Malcolm’s faith was dealt a crushing blow at the height of the civil rights movement in 1963. He learned that his mentor and leader, Elijah Muhammad, was secretly having relations with as many as six women within the Nation of Islam organization. As if that were not enough, Malcolm found out that some of these relationships had resulted in children.

Since joining the NOI, Malcolm had strictly adhered to the teachings of Muhammad ? which included remaining celibate until his marriage to Betty Shabazz in 1958. Malcolm refused Muhammad’s request to help cover up the affairs and subsequent children. He was deeply hurt by the deception of Muhammad, whom he had considered a living prophet. Malcolm also felt guilty about the masses he had led to join the NOI, which he now felt was a fraudulent organization built on too many lies to ignore.

Shortly after his shocking discovery, Malcolm received criticism for a comment he made regarding the assassination of President John F. Kennedy. « [Kennedy] never foresaw that the chickens would come home to roost so soon, » said Malcolm. After the statement, Elijah Muhammad « silenced » Malcolm for 90 days. Malcolm, however, suspected he was silenced for another reason. In March 1964 Malcolm terminated his relationship with the NOI. Unable to look past Muhammad’s deception, Malcolm decided to found his own religious organization, the Muslim Mosque, Inc.

A new awakening
That same year, Malcolm went on a pilgrimage to Mecca, Saudi Arabia. The trip proved life altering. For the first time, Malcolm shared his thoughts and beliefs with different cultures, and found the response to be overwhelmingly positive. When he returned, Malcolm said he had met « blonde-haired, blued-eyed men I could call my brothers. » He returned to the United States with a new outlook on integration and a new hope for the future. This time when Malcolm spoke, instead of just preaching to African-Americans, he had a message for all races.

After Malcolm resigned his position in the Nation of Islam and renounced Elijah Muhammad, relations between the two had become increasingly volatile. FBI informants working undercover in the NOI warned officials that Malcolm had been marked for assassination. (One undercover officer had even been ordered to help plant a bomb in Malcolm’s car).

After repeated attempts on his life, Malcolm rarely traveled anywhere without bodyguards. On February 14, 1965 the home where Malcolm, Betty and their four daughters lived in East Elmhurst, New York was firebombed. Luckily, the family escaped physical injury.

The legacy of « X »
One week later, however, Malcolm’s enemies were successful in their ruthless attempt. At a speaking engagement in the Manhattan’s Audubon Ballroom on February 21, 1965 three gunmen rushed Malcolm onstage. They shot him 15 times at close range. The 39-year-old was pronounced dead on arrival at New York’s Columbia Presbyterian Hospital.

Fifteen hundred people attended Malcolm’s funeral in Harlem on February 27, 1965 at the Faith Temple Church of God in Christ (now Child’s Memorial Temple Church of God in Christ). After the ceremony, friends took the shovels away from the waiting gravediggers and buried Malcolm themselves.

Later that year, Betty gave birth to their twin daughters.

Malcolm’s assassins, Talmadge Hayer, Norman 3X Butler and Thomas 15X Johnson were convicted of first-degree murder in March 1966. The three men were all members of the Nation of Islam.

The legacy of Malcolm X has moved through generations as the subject of numerous documentaries, books and movies. A tremendous resurgence of interest occurred in 1992 when director Spike Lee released the acclaimed movie, Malcolm X. The film received Oscar nominations for Best Actor (Denzel Washington) and Best Costume Design.

Malcolm X is buried at the Ferncliff Cemetery in Hartsdale, New York.

The official Website of Malcom X
page consultée le 03 juin 2007, 14h35 GMT
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