Fiche Personne
Musique

Camille Bazbaz

Chanteur/euse
France

Français

Nous voilà en 2004 et ton troisième album est sur les rangs. Aboutissement d’une nouvelle maturité « Sur le bout de la langue » est le fruit de deux ans de travail en collaboration avec les producteurs Loo (Laurent Lupidi, ex- Satellites, qui avait déjà collaboré à ton premier album) et Placido (ensemble, ils travaillent pour Brigitte Fontaine, Fred, Magyd (Zebda)) et créent de nombreux bootlegs). Ils orientent tes morceaux vers une épure qui te va bien, des morceaux guitare/voix, piano /voix, délestés d’arrangements superflus qui honorent de très beaux textes et ta voix qui s’est posée avec émotion dans le blues. Les textes reprennent les thèmes qui te sont chers, l’amour, les filles, la sensualité, la rupture, les rencontres, une mélancolie souriante. Ce sont des lettres à celles qui sont passées dans ta vie.Une maturité et une simplicité nouvelles, des mélodies aux influences subtilement mêlées, reggae, blues, ragtime, musiques de l’Est gaies et déchirantes qui coulent dans le sang, les volutes d’un narguilé, variétés tropicales des années 40, tcha-tcha, biguine, rumba, mambo?Des musiques qui réchauffent, des paroles doucement mélancoliques, le plaisir s’étire, un cocktail posé sur un piano, et même si le c?ur frissonne, dehors, il fait chaud?
On entend dans ta musique des échos de musiques de films. C’est que le lien entre chansons et cinéma s’est resserré. En 1997, la rencontre fondamentale avec le cinéaste Pierre Salvadori t’amène à composer les musiques de ses trois derniers films Comme elle respire, 1997, Les marchands de sable, 2000 et Après vous
(2003) où figurent ta reprise de « Allô Papa Tango Charlie » et « Sur le bout de la langue ». Tu composes l’album de Sandrine Kiberlain, rencontrée sur le dernier tournage qui signe et co-signe deux morceaux sur ton nouvel opus et pour Gérard Darmon qui reprend ton titre « D’une balle » dans son album sorti en 2003, tu joues pour Brigitte Fontaine (Kékéland, 2001) Lady Laistee, Fred? Tout à tes B.O, tu collabores aussi avec Scratch Massive, Lanzmann, Fauque, Manoukian qui signe la musique de « Fatale » pour toi.
C’est vrai, pour en arriver là, tu as roulé ta bosse, depuis que tu as poussé ton premier « yeah ! ». Tu te souviens de revers de fortune, des voyages avec ton père, musicien du dimanche doué, à écouter la radio, bossa, soul, jazz. Au lycée, où tu uses ton pantalon au fond de la classe, tu vas rencontrer d’autres cancres qui te ressemblent, les futurs membres du Cri de la Mouche. Rebelles charismatiques vous formez le groupe d’un rock pur et dru à la fin des années 80. Absolument autodidacte, tu t’imposes naturellement comme clavier, organiste pour être précis. Influencé par le rock 70’s et le punk, c’est véritablement le reggae roots, la soul music et le blues qui te marquent à jamais. Le Cri se sépare au début des années 90. Tu pars en tournée avec les Satellites Commence une période jalonnée de rencontre, plutôt du côté des durs à cuire que des minots : Joey Starr (qui interviendra sur ton premier album), le milieu du hip-hop. Pendant ce temps, tu te construis, un peu crâneur, un peu lover, une douce nonchalance couvrant un c?ur de braises. Et puis la rencontre avec une fille, déterminante, et elle qui te pousse à voler de tes propres ailes. Ton premier album solo « Dubadelik » sort en 1996 chez Island, reggae-ragga, soul, un côté série des années 60. Déjà l’humour est là, la séduction, le sexe, primate époumoné. La scène te révèle en véritable showman, une énergie de mustang. Tout en composant les B.O des films de Salvadori, tu lances ton deuxième album « Une envie de chien » (Island, 2000), toujours l’amour, des histoires de filles, et un indécis un peu moins chien fou qui raconte des peines en souriant Et voilà que nous sommes en 2004. Crooner, crâneur, lover, tu l’es toujours. Comment te définir, cher Camille ? Éclectique inspiré, animal paradoxal, un amoureux qui fait de la musique et écrit des histoires qui nous parlent?Enfin, un mec qu’on aime aimer. On te laisse avec ce mot brûlant « sur le bout de la langue », que tu sais si bien nous dire?
(Source www.bazbaz.fr)
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