Fiche Personne
Cinéma/TV Photo Internet Média

Camille Marchand

Réalisateur/trice, Producteur/trice, Journaliste
France

Français

En 1986, Camille Marchand est une jeune animatrice dans une radio libre à La Rochelle. Sur le conseil d’un ami, elle présente sa candidature à la télévision la plus proche France 3 L.P.C. A 20 ans, elle débutera à la télévision en animant plusieurs programmes régionaux quotidiens et hebdomadaires à Limoges, puis deviendra journaliste à TF1 en 1988. Suivront douze ans de présentation, d’enquêtes, de réalisation de reportages et de documentaires pour le P.A.F, soit une vingtaine d’émissions pour les chaînes du service public et Canal Plus.

En 1996, après l’injection d’un vaccin, son état de santé se dégrade. Quelques mois plus tard, hémorragie interne, hospitalisation d’urgence, elle finira le montage de son premier documentaire « malgache » par téléphone depuis la chambre d’un hôpital parisien. Rakoto Frah, l’artiste malgache dont elle finalise le portrait musical, se déplacera de Madagascar pour découvrir « La sodina » sur un écran du Cinéma des Cinéastes à Paris. Une belle émotion. Début 2002, c’est avec difficulté que la réalisatrice tourne la crise politique dans la diaspora malgache parisienne. Epuisée, elle part seule se soigner à l’aide de thérapies naturelles dans une ferme à la campagne. Elle reprend progressivement son activité en 2004, puis la caméra assistée de son opérateur Yvon Bodin, grand reporter au magasine Thalassa. Ensemble, ils tournent « Madagascar notre amour ».

« Je reviens de loin. D’un voyage intérieur où j’ai dû apprendre à écouter mon corps, ses cris et en prendre soin. Il ne s’agit pas de courage, je n’avais pas le choix. Ma passion pour Madagascar m’a soutenue, portée dans cette épreuve. Durant cette période de soins et de repos, je me suis documentée et ai échangé avec des passionnés de cette île. L’association Tempo Productions, dont je suis l’administratrice, s’est fondée autour de ces personnes. Les Malgaches rencontrés en France me demandent souvent si j’ai vécu au pays. On peut entreprendre de multiples voyages et ne ramener que des images. Un seul m’a suffi pour être profondément touchée par l’humanité des Malgaches et nourrir ma flamme,. Aujourd’hui, je suis volontairement hors compétition. Les sélections, les prix et tout l’emballage ne flattent plus mon orgueil. Ce qui me fait sortir de chez moi, c’est le tournage de ce qui me semble essentiel dans un moment de ma vie, à mon rythme sans contraintes, sans dépendances, la possibilité d’accompagner mes films à la rencontre du public, privilégier la qualité à la quantité. Ce n’est pas compatible avec la télévision. Ce milieu m’a absorbé très jeune, j’y ai constaté le pouvoir de la communication et de l’argent, l’influence des politiques, la dictature publicitaire des industriels. Mes rares souvenirs restent les « modestes mais géniales » émissions disparues « Mag-cités » et « Saga-Cités » de France 3, mes échanges professionnels avec Michel Cardoze, Michèle Cotta, Claude Serillon, Roger Telo, Tewfik Farès, Philippe Coudert. Aujourd’hui, j’explore un milieu méconnu celui des médecines complémentaires où je développe des projets. Demain, un documentaire sur l’alimentation et les plantes, premières médecines, m’entraînera sur les traces des chamams à Madagascar. Ce sera mon deuxième voyage dans l’Ile Rouge. Quand le moment malgache sera venu. Mora, mora, tranquillement, tranquillement. Le temps de devenir une « malgache de coeur ».


Camille Marchand a notamment reçu le Premier Prix du Court Métrage Educatif de la Ville de Paris en 1995 et 1997 pour le caractère pédagogique de ses deux premiers films cinéma tournés en 16 mm : « Hôtel Paradis » et « La sodina ».
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