Krystle-Georges Amoa

A près plusieurs années à l’orchestre National du Cameroun au sein duquel elle acquiert sa formation musicale et chorégraphique, elle se passionne pour le Jazz et reçoit le prix de la meilleure interprétation en 1994. Pendant plusieurs années, elle se produit régulièrement dans les hauts lieux du Jazz de la capitale Yaoundé.
Arrivée à Toulouse en 2003, elle retrouve alors de grands musiciens Camerounais et elle entreprend de créer un groupe de musique Camerounaise « Les Dieux Sauvages » afin de faire connaître à nouveau au grand public européen « la musique de la Forêt Équatoriale et du peuple Béti »: le Bikutsi. Cette musique emmène le spectateur vers les sources du jazz et la culture originelle du peuple Béti dans un rythme unique et si particulier qu’il ne saurait être confondu avec aucun autre rythme Africain.
Son album « Mayon Pepa » présente ainsi les différentes facettes de cette musique au travers de ses propres compositions. « Mayon Pepa », « Je pleure mon Père » en dialecte Ewondo. Le titre de ce premier album de Krystle-Georges Amoa illustre à lui seul toute son histoire et son parcours artistique.
Leonard Amba Meyanga, son père, batteur et chanteur de grand talent, meurt dramatiquement dans un accident de moto alors que Krystle-Georges sa fille n’a que quelques mois. Ce père quasi inconnu et absent durant toute son enfance et adolescence est ainsi devenu le seul fil continu auquel elle ait pu se rattacher.
C’est alors une évidence pour Krystle-Georges de dédier son premier album à son père, celui à qui elle doit son talent et sa conviction artistique.
Ce sont ainsi les titres « Mayon Pepa » dans lequel elle laisse éclater son chagrin, ou elle raconte toutes les difficultés rencontrées lors de cette enfance sans père. Puis « Pepa », une prière adressée à son père, « tout ce qu’elle aimerait lui dire ». Au delà de cet hommage à son père, cet album s’ouvre vers toutes les facettes de cette musique traditionnelle qu’est le « Bikutsi ». Krystle-Georges a souhaité qu’il soit un mélange de toutes ses influences musicales.
En effet jusqu’alors, le jazz, la soul, le blues ont constitué l’essentiel de sa carrière. Toutes ces musiques trouvent pourtant leurs racines dans les rythmes ancestraux africains. C’est la raison pour laquelle cet album balaie différents genres, du « Bikutsi » pur et originel vers des rythmes plus jazzy et vers la fusion de diverses influences africaines. Ainsi on saura retrouver dans « Zinguiri » un mélange de « l’Assiko » du Cameroun, du « Soukous » du Congo et de « l’Afro Beat » cher à Fela le Nigerian.
« Mayon Pepa », le premier album de Krystle-Georges Amoa se veut ainsi une synthèse de toutes ses influences musicales, un témoin de son parcours artistique et humain, un lien entre ses racines culturelles les plus profondes et le monde musical contemporain dans lequel elle évolue aujourd’hui.