Fiche Personne
Arts plastiques Photo

Juliette Agnel

Photographe
France

Français

Née en 1973
Vit et travaille à Paris


Après des études d’art plastiques et d’éthno-esthétique à l’université de Saint-Charles, Juliette Agnel est reçue aux Beaux-Arts de Paris. Elle obtient en 1999 son diplôme avec les félicitations du jury. À l’exposition des Sincères félicitations de l’ENSBA en juin 2000, elle présente pour la première fois son travail. Ses photographies Végétales sont décrites ainsi par l’historienne de l’art Anne Tronche : « ?Parce qu’elle est attachée au principe de révélation, Juliette Agnel a fait de cette caractéristique un moyen de débusquer la beauté étrange des végétaux, principalement les fleurs qui, par des détails agrandis, des angles de vue inhabituels, délivrent quelque chose d’un mystère dont la teneur érotique ne saurait être occultée. Dans la réalité si proche, si familière d’un lys apparaît la présence d’un monde peuplé d’analogies vivantes qui nous fait aborder ce seuil incertain où la nature et l’artifice se confondent. ».

De ses études d’éthno-esthétique, elle conserve le goût des voyages et de l’observation, s’en suivent de nombreux séjours en Afrique où la pensée de Jean Rouch et les écrits de Michel Leiris l’accompagnent. Au Mali et au pays Dogon, elle réalise son premier film en Super 8 Geste du regard qui sera présenté aux musées de l’Homme de Paris et de Hambourg.

De 2003 à 2006, Juliette Agnel filme en Super 8 les routes de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, et du Niger. Elle fixe le mouvement de ses films pour en extraire des images. Ce temps suspendu permet d’aborder le temps de l’image et le temps des émotions. Cette intimité avec l’image « cinéma » permet à travers les couleurs, les matières d’en révéler une dimension très picturale. Ce découpage des images dans le diaporama Laps et dans la série de photographies qui en est extraite propose un nouveau rapport au temps, une extension de celui-ci et fait passer du cinéma à la peinture en utilisant la photographie.

En 2006 elle présente un nouveau film vidéo en noir et blanc Trois qui explore la matière et l’intime à la Galerie Shinhan à Séoul. Ce voyage qui va changer sa vie est pour Juliette Agnel une rencontre déterminante. De ce choc culturel et de cette ouverture à la civilisation asiatique naît une nouvelle approche de l’observation à travers celle du portrait.

À Paris, elle enseigne à La Maison du Geste et de l’Image les différentes approches de la photographie et sensibilise le public au rapport à l’image dans des ateliers pédagogiques. Se définissant elle-même comme plasticienne plus que comme photographe, ses collaborations avec d’autres artistes sont nombreuses. Elle publie dans un livre d’artiste des textes accompagnant les gravures de Thérèse Boucraut. En 2005 elle devient un membre actif du collectif La Générale et participe en tant qu’artiste et commissaire à l’exposition Flux. Pour le spectacle jeune public Le mouton cachalot, avec sa s?ur, Sophie Agnel, au piano et Catherine Jauniaux à la voix, elle projette sur scène des images prises au zoo du Bronx à New York. Le spectacle tourne en France et en Europe depuis 2006.

Dans l’exposition collective Arcadia au château d’Oiron, en 2007, elle présente sa dernière série de photographies, Forêts. Dans ces photographies nocturnes, c’est la matière dense de la forêt qui est explorée, le ciel bleu nuit, la présence enveloppante des arbres et au centre la révélation d’une scène magique. L’apparition d’un personnage fantomatique qui confronte les forces de l’esprit à la puissance de la nature. À travers ce diptyque où se raconte une histoire proche d’un imaginaire symboliste, c’est aussi une mise en abyme du procédé photographique de l’image révélée qui nous est présentée.


Dominique Pineau
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