Sissy, tisseuse d’arts

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Danseuse, auteur et interprète, Sissy est une artiste complète et passionnée. La mode est un autre moyen d’expression où elle excelle avec sa marque Sô Akoma.

L’élégance de la troisième collection de la marque Sô Akoma n’est pas passée inaperçue au Carreau du Temple (Paris 3e) pour le salon AfricaParis, en février dernier. Et pour cause, la créatrice provoque la rencontre entre l’Afrique et le Japon. Elle mélange ainsi le pagne aux couleurs flamboyantes à des tissus plus fins. Les coupes sont épurées et retracent les lignes subtiles des traditionnelles tenues japonaises, certaines inspirées du kimono. On retrouve également des modèles aux imprimés du symbole adinkra. « Le mariage de l’Afrique et du Japon me transcende. C’est quelque chose de fort et subtile à la fois, de puissant et d’ancestral aussi », explique Sissy. C’est en 2013 que cette trentenaire crée sa marque. Akoma est le symbole graphique « adinkra » du peuple Akan, présent en Côte d’Ivoire et au Ghana où il est très répandu aussi bien sur les objets que dans la couture. Le mot « adinkra » signifie « patience, amour, paix, et tolérance en langue akan. Pour moi ce mot puissant reflète ma philosophie de vie ». Et Sô ajouté à Akoma, pour accompagner le symbole, « l’appuyer », confie la créatrice pour qui la mode est venue par nécessité. Avec son 1m65 dès l’âge de 11 ans, difficile de trouver des vêtements adaptés à sa morphologie.
Dès lors une seule issue : confectionner ses propres habits. Elle hérite de la machine à coudre de sa grand-mère qui ne la quitte plus et coud alors son premier pantalon. Ce n’est qu’en 2013 qu’elle lance sa première collection au Bizz’art (Paris 10e).
Tissu, chant, danse…
Née à Paris dans une famille d’artistes, elle suit toute jeune son père, le bassiste Toroma Sika aka Thom’s en tournée, et côtoie la scène musicale africaine de Lokua Kanza, Ray Lema, Manu Dibango, Papa Wemba, etc. Sissy navigue alors entre les disciplines artistiques. « Le chant est un art où l’on se sert de son corps comme un instrument de musique. Avec la danse, on utilise son corps dans le mouvement, on doit suivre la rythmique d’un instrument corporel ou un instrument de musique comme la batterie, la basse, le piano, la guitare… Le stylisme est un art où les mains et le mental se combinent pour créer un vêtement ». Elle prépare actuellement un album sur lequel elle travaille avec le batteur Yoann Julliard. Un opus qui se veut résolument hip-hop, soul, jazz, avec de teintes d’Afrique ancestrale, et de poésie.
Et poésie
De la poésie slamée avec laquelle elle s’est particulièrement fait connaître, au milieu des
années 2000, avec le projet incontournable de la scène néo-soul parisienne, « Akoma Aya ». monté avec son amie d’enfance Mayi, disparue en 2009. Pour Sissy, « la poésie m’inspire tout ce que je ne peux pas faire dans les autres disciplines artistiques. Être dans le dialogue direct avec l’autre. Conter. Un moment pur, un sentiment. Un moment où l’on est connecté, où ce qu’on ressent a besoin d’être dit avec beaucoup de justesse, de vérité, de sincérité. des mots assemblés dans une belle cadence, pour faire entrer l’autre dans une certaine transe, dans sa réalité ».

« Je suis sur ce fil en parfait équilibre
Comme une perception venue du ciel, des impulsions intensément sensorielles
Je suis, je file légère et libre
Et puis je cris ce sentiment délicieusement indélébile
Et puis je cris ce bouleversement, chamboulement d’une âme juvénile.
J’effleuris. Je Grandis!
Enfin je vis »
Extrait de « Après toutes ces années », Sissy Akoma

S’habiller Akoma Sô
Pour des pièces allant de 80 à 500 € vous pouvez retrouver toutes les collections d’Akoma Sô sur sa page : www.facebook.com/Saakoma
Ecouter Sissy Akoma
En concert au festival de poésie Cri de femmes le 13 mars. Un temps fort placé pour le signe de la sensualité. Avec les artistes Säb, Maleika Project, etc. À L’Entrepôt Villette, 216 avenue Jean Jaurès, Paris 19e
///Article N° : 12809

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