Fiche Spectacle
Danse
DANSE
Abila
Contributeur(s) : Opiyo Okach
Date : 06 Juin 2002

Français

Pour 5 danseurs. (Danse et video)

En langue luo, Abila, la résidence du patriarche, est l’espace immuable du partage et de la rencontre, entre générations et avec les invités.
La nouvelle création d’Opiyo Okach est entièrement fondée sur cette idée de rencontre entre des danseurs d’origines ethniques diverses et venus de différentes pratiques des arts vivants du Kenya : danse traditionnelle, cabaret, théâtre, etc.

Trois artistes européens : un vidéaste et deux musiciens, y apportent leur propre expérience du métissage, ils captent puis intègrent à la chorégraphie les sons et les mouvements de sa propre recherche.

Opiyo Okach poursuit ainsi sa quête poétique d’une identité moderne parmi les fragments épars des cultures est-africaines, constant bouleversement de centaines de populations bantoues, nilotiques, couchitiques, islamisées, évangélisées, colonisées, puis modernisées, scolarisées, urbanisées.

Lieu par excellence de la modernité, la ville est depuis longtemps un nouvel espace de rencontre, de relations interculturelles et de métissage en même temps que source de conflits inter-ethniques et d’exaspération des différences sociales.

Abila est une rencontre universaliste : nous n’avons pas la même langue maternelle, nous n’appartenons pas à la même culture, pourtant nous vivons dans les mêmes villes, et nous savons explorer nos sensations élémentaires, nos gestes appris de nos pères puis de nos maîtres, dans nos villages puis dans nos voyages. Chaque danseur y est une ‘personne ressource’, qui vit juste au détour de la vie moderne dans la grande ville. Les réponses livrées par chacun des interprètes forment le socle de la création, et les semaines de répétition, sont le long temps de l’invention d’un vocabulaire physique commun.
La re-appropriation dans le monde urbain de matériaux communément utilisés par la plupart des peuples de la région, ayant une signification dans des rituels d’offrande, de passage, d’initiation, etc., relève bien d’un art vivant en constante réinvention qui ne saurait être la simple répétition de formules anciennes. Opiyo ne reprend donc pas les motifs et les gestuelles traditionnelles, mais tente d’en reprendre la structure et les ressorts, la reconsidère comme pratique esthétique et sociale.
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