Fiche Spectacle
Théâtre
THéâTRE
Big Shoot (Enora Boëlle)
Contributeur(s) : Koffi Kwahulé, Enora Boëlle

Français

Distribution :
Mise en scène Enora Boëlle
Interprétation Aurélien Chaussade /Vincent Collet
Création musicale Robin Lescouët
Vidéo Jérémy Lecorvaisier
Costumes Sabine Pichon

L’histoire :
Big Shoot. Deux hommes. Deux jouissances. Face à face cruel et pervers entre l’artiste et la muse, le maître et l’esclave, le bourreau et la victime. L’un confronte l’autre au désir de sa propre mort. Comment aujourd’hui, dans un monde où le besoin d’Exister obsède les esprits, arrive-t-on à ce qui pourrait être l’ultime étape de la real TV : la mise en scène publique d’une mise à mort ?

Note de mise en scène :
Comment et de quel droit peut on administrer la mort à des inconnus ? Qui parvient à obtenir ce droit de mort ? Pourquoi un tel besoin de pouvoir ? D’où viennent ces pulsions morbides ? Comment peut on rester observer ce spectacle de la mort ? Pourquoi vouloir montrer toujours plus ? Pourquoi vouloir voir toujours plus ? Voir jusqu’à frémir de plaisir, palper la mort et y parvenir ?
Big Shoot est un spectacle. Un spectacle de la mort. Un spectacle auquel qui veut y participe. Un spectacle sous forme de jeu où le gain n’est pas palpable. Gagner le droit de mourir. Une mort méritée. Une mort en public. Pour exister, enfin !
Big Shoot est un spectacle. Big Shoot est une fiction. Une fiction si près du réel. L’histoire d’un homme, monsieur tout le monde et personne à la fois, qui décide, un jour, de monter sur scène pour offrir sa mort en spectacle. Il y a cet homme, son bourreau et le public. Son public, qui, après avoir satisfait sa soif de spectaculaire se tournera vers un autre candidat, pour toujours plus de spectacle.
Big Shoot est un spectacle, un show mortifère en direct pour parvenir à une libération de soi par les autres, par l’autre. Ce bourreau et cette victime sont liés. L’un n’existe pas sans l’autre. Les pulsions de l’un se dégagent grâce aux pulsions de l’autre. Ils s’assassinent.
Big Shoot ou le spectacle de la mort mise en scène : analyse de ce processus, de cette ultime décision, réfléchie, calculée, délibérée.
Big Shoot est une fiction. Avoir conscience de cette notion et en conserver l’aspect ludique. Suggérer pour mieux montrer, ne pas dénoncer, mais constater ! Constater notre société comme engluée dans son propre désir de gloire, à tous prix, au point de se marcher les uns sur les autres et se mettre à nu coûte que coûte !
Enora Boëlle, mai 2006


Une écriture au service du corps humain
Ce théâtre de l’horreur doit nous remettre en question sans provocation aucune. Koffi Kwahulé écrit juste, Koffi Kwahulé écrit vrai.
S’embraye alors une polyphonie où sons distordus et caressants se mêlent les uns aux autres. Les partitions bien distinctes des deux hommes nous conduisent dans le labyrinthe obscur de l’être humain et de toutes ses bassesses.

Pour y parvenir, le travail des comédiens doit être physique et charnel, dans la Lettre aux acteurs, Valère Novarina encourage ce type d’approche au travail textuel :
« Faut des acteurs d’intensité, pas des acteurs d’intention. Mettre son corps au travail. (…) Lecture profonde, toujours plus basse, plus proche du fond. Tuer, exténuer son corps premier pour trouver l’autre – autre corps, autre respiration, autre économie – qui doit jouer. »



Le mixage sonore
L’univers musical hétéroclite porté par Robin Lescouët donne au spectacle une dimension émotionnelle autre que visuelle. Il déroute ou encourage. Séduit et agresse. Multiple facette d’un même objet sonore. Pour toujours jouer avec les codes du théâtre, se les approprier au service du texte.

La vidéo
Un travail de création vidéo à base d’extraits préexistants et de réalisation pure s’amorce avec l’aide de Jérémy Le Corvaisier. Le but étant d’inclure sur scène un troisième personnage essentiel au duo masculin : la Femme. L’image de la femme était présente physiquement lors de la première création de Big Shoot. Aujourd’hui elle apparaît sur un écran. La Femme est à ‘ l’origine de la nuit ‘ selon Monsieur, le bourreau. Elle intervient ici sous toutes les formes qu’on peut lui donner (épouse, mère, prostituée…).

CREATION
Résidences de création:
En juillet 2004
au Théâtre Universitaire – Nantes (44)
En octobre 2004 et janvier 2005
au Théâtre La Paillette – Rennes (35)
en novembre 2006 au Théâtre çà Respire Encore (54)-Nancy
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