Sur les traces de Loïc Williams Ebah, adepte du dessin au stylo à bille

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Portrait d’un jeune artiste camerounais prometteur.

La technique du pointillisme consiste précisément à utiliser des points, des motifs et des figures géométriques pour ressortir les formes des objets, des portraits et ainsi que leur volume à l’aide du stylo à bille. En 2013, Patrick Namia, pur produit et enseignant de l’école Gérard Pivaut des beaux-arts de Nantes assisté par plusieurs autres formateurs, dispense un atelier de techniques de dessin à Yaoundé. Plusieurs jeunes camerounais découvrent alors pour la première fois cette pratique. Pour Loïc Williams Ebah, alors jeune étudiant, c’est une révélation. Il trouve que cette méthode est élégante, peut être utilisée en tout lieu sans installations particulières et cultive en ces utilisateurs un haut degré de concentration dans le travail, parce que les erreurs au stylo ne se rattrapent pas comme avec la peinture.

credit: Loïc Williams Ebah

C’est donc très tôt au cycle primaire que, les soupçons d’un lien futuriste certain… avec l’univers du dessin commencent à se laisser trahir autour de Loïc. Mais à cette époque, il prend encore la chose comme « un simple jeu d’amusement » malgré les multiples et récurrentes scènes de stupéfactions que provoque son talent au fur et à mesure qu’il l’expose. C’est précisément en classe de cours moyen deuxième année que tout va véritablement se préciser. Car il est sacré major et, seul candidat à être retenu dans son centre, à l’issue d’un concours de dessin organisé par les brasseries du Cameroun, en partenariat avec l’ONG Hirondel de Léontine Babeni, réalisatrice à la Cameroon Radio Television (CRTV) et fondatrice du Festival de la Caricature et de l’Humour de Yaoundé, en abrégée FESCHARY.

 

credit: Loïc Williams Ebah

En intégrant le lycée d’Oyack, en classe de 6e, dans la ville de Douala, une nouvelle ère qui allie école classique et école du dessin va s’ouvrir à lui. Et à l’exemple de plusieurs autres jeunes artistes camerounais en herbe, il devient pensionnaire du Crayon de Djino, qui est une école saisonnière de formation d’art mise sur pied à l’époque par les brasseries du Cameroun. Il obtient son baccalauréat technique en chaudronnerie au lycée technique de Douala-Koumassi où les journées de samedi sont spécialement consacrées aux cours de dessin et durent 4h par séance. Avant de se consacrer définitivement à une carrière professionnelle dans le dessin, il fera d’abord un bref détour en fac. Mais en s’y prenant à l’épreuve de son art, il va réinterroger les pratiques classiques du dessin. Ceci lui inspire l’idée de s’en démarquer en embrasant un nouveau style : le dessin au stylo à bille. Le choix de ses portraits, portés en majorité sur les personnes âgées, est fait en fonction du travail que dégage l’image choisie.

credit: Loïc Williams Ebah

 

A l’exemple des figures de proue de ce nouveau style artistique telles que le ghanéen Enam Bosokah, les œuvres réalisées par Loïc suscitent une forte curiosité et un sentiment de profonde stupéfaction auprès de ces visiteurs qui voient en lui ‘’un génie aux doigts magiques’’. Malgré leurs aspects spectaculaires, les dessins au stylo et son support papier finissent cependant par perdre tout leur éclat d’origine sous l’effet du temps. Gageons que l’œuvre de Loïc Williams Ebah puisse, elle, perdurer à travers les temps.

Par Désiré ETOGO

 

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