Alors voilà, l’auteur a décidé un matin (ou était-ce une nuit
) de partir à la quête de ses origines, au pays de ses ancêtres : l’Algérie.
Ainsi donc, il prend l’avion et fait l’inventaire, tout plein de la révolte (silencieuse, quand même) de ces braves gens qui retournent chez eux, après avoir miséré en France.
Installé dans son siège, il pétoche : si des fois le gabelou, à la descente, allait lui trouver une sale gueule, l’interroger méchamment
Mais non, le « bonze huileux », tamponne son passeport. Ouf ! « Je n’ai été ni fouillé, ni dépouillé. »
C’est au M’zab qu’il arrive, dans une ville dont il tait pudiquement le nom. Il est architecte, et ne peut s’empêcher d’infliger un cours sur ce si merveilleux endroit que Le Corbusier admirait, on aura reconnu Ghardïa.
Il se souvient des jours heureux, dans des tas d’endroits de Paris, en fredonnant des chansons américaines : parce qu’il est intégré grave. Tel un acnéique qui se demande s’il va presser ses boutons ou pas, il hésite « Should I stay or should I go ? »
Bon, vient un moment sympa avec le portrait d’un violoniste dénommé Mozart, qui lui raconte sa vie, l’invite chez lui, où il y a : « une télé, unique fenêtre ouverte sur le monde. »
Il ouvre son cur au lecteur : son vieux carnet de notes
et toujours la tartine de culture grassement beurrée des deux côtés. Il découvre les parfums, la nuit, le matin, le ciel bleu, la caravane qui part, la vieille accoucheuse, tout ça..
Enfin la révélation : « J’avais toujours conçu mon être avec la certitude d’avoir été formé à partir de deux cellules de vingt-trois chromosomes chacune, mais je découvre en fait un corps-puzzle composé de millions d’âmes qui se sont mélangées pour me modeler. »
C’est beau comme du Paolo Coelho. Anne Carrière ne serait-elle pas d’ailleurs l’ancienne éditrice de Coelho ? Si, si.
