Afriscope

  • N° 3 | novembre 2007
  • Samir Mihi, citoyen dans l’âme
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Nous plaçons ce nouveau numéro d’Afriscope sous le signe de l’avenir. D’abord parce que notre association, Africultures, vient de fêter ses dix ans. Un cap symbolique qui nous invite non seulement à faire le bilan de notre aventure jusqu’à présent mais aussi à réfléchir au futur. Il y a tout juste une décennie, nous étions une poignée de journalistes et de chercheurs, réunis par Olivier Barlet, à nous lancer dans l’aventure d’une revue puis d’un site Internet pour rendre compte de la modernité et de la diversité des expressions culturelles africaines. Au fil des ans, l’aventure s’est amplifiée. Nous répondions à une demande croissante. Aujourd’hui, notre petite équipe anime un réseau de sites web** qui totalise plus d’un million de visites par mois, édite une lettre d’information hebdomadaire envoyée à 86 000 abonnés, publie une revue thématique trimestrielle et… le premier magazine interculturel gratuit : Afriscope. Notre utilité et notre reconnaissance, tant auprès des professionnels que des publics, n’ont cessé de croître. Notre structure demeure toutefois économiquement fragile. À l’heure de la mondialisation libérale et de la concentration des pouvoirs, il n’est pas aisé d’inscrire dans la durée un projet éditorial atypique et indépendant ! C’est pourtant ce défi que nous voulons continuer à relever, avec votre soutien et celui de nos précieux partenaires. « Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté », disait le penseur italien Antonio Gramsci, reprenant lui-même les mots de l’écrivain français Romain Rolland. Nous faisons volontiers nôtre cette devise. Quel que soit le contexte, il s’agit d’oeuvrer collectivement et activement à l’émergence d’une nouvelle identité française, riche et fière de sa diversité, dans laquelle chaque citoyen, quelle que soit sa religion ou sa couleur de peau, puisse se reconnaître (voir notre forum p.12). Y a-t-il raisonnablement un autre avenir possible ? Un autre avenir pacifique ? Nous ne le pensons pas… Afriscope entend jouer pleinement son rôle dans ce défi. « Le futur qui nous attend est celui que nous créons » nous rappelle Norman Spinrad. À nous donc de le cultiver d’arrache pied… dès à présent.