La Bahianaise comme symbole-phare de l’afro-brésilianité regroupant tous les traits attribués par l’Histoire et la société brésilienne à l’africanité.
» ‘La Rome Noire’
la mère des villes du Brésil, portugaise et africaine, pleine d’histoires, légendaire «
C’est en ces termes que Jorge Amado parle de la ville de São Salvador da Bahia, fondée en 1549, au bord de la Baie de Tous les Saints, pour abriter le siège de l’administration de l’Amérique portugaise. Salvador de Bahia a été la capitale du Brésil jusqu’en 1763, quand le siège du gouvernement a été transféré à Rio de Janeiro. Toutefois, l’historienne Katia de Queirós Mattoso affirme que l’influence de Bahia, en tant que métropole coloniale régionale, n’a commencé à diminuer qu’à la fin du XIXe siècle, ce qui ne l’a pas empêchée d’ailleurs de continuer à jouir de sa gloire jusqu’à la première moitié du XXe siècle, grâce à son ancien prestige de métropole commerciale et de centre administratif et religieux.
Bahia est le nom officiel de cet Etat du Brésil, dont la capitale est Salvador ; mais quand on parle de Bahia, on pense surtout à la ville de Salvador et à sa région environnante. La ville a reçu de nombreux surnoms, parfois surprenants mais toujours affectueux, tels que la » Rome Noire « , le pays du » Quai Doré « , la » Terre du Bonheur « , la » Bahia de tous les saints et de tous les orixás « . Et on a dit déjà que la » vieille Bahia » est différente. » Ville singulière, parce qu’unique ; parce qu’elle atteint l’individuel et respecte les particularités. Ville plurielle, pourtant, car ayant de nombreux visages, elle contemple le tout et respecte la diversité « . Les signes d’origine africaine, par exemple, sont toujours présents dans sa vie quotidienne. On a pris l’habitude de rendre hommage aux orixás, d’écouter le son grave des tam-tams qui cadencent les pas. On apprécie les saveurs douces ou pimentées, le parfum et les couleurs de la cuisine locale, originaire d’Afrique. Sa singularité et sa diversité ont inspiré des poètes et des musiciens. Bahia est chantée pour sa beauté, sa culture nègre et métisse, ses rythmes et ses croyances. On chante les vieux quartiers, on loue les joueurs de capoeira, la lutte-danse, venue d’Angola ; on chante aussi ses personnages typiques, comme le pêcheur d’Itapuã, et la Bahianaise, avec son plateau de gourmandises, toujours habillée de son costume traditionnel, le personnage le plus populaire du pays.
Qui est donc la Bahianaise ? Il est certain qu’il s’agit d’une fille de Bahia, mais surtout de la femme noire vendeuse de mets et de friandises qu’on rencontre dans les rues de la ville, la » baiana do acarajé » (la Bahianaise de l’acarajé), l’inspiratrice de nombreuses chansons. Elle semble indissociable de l’art culinaire local ; la femme et sa cuisine typique, est une sorte de représentation magique où la beauté, l’exotisme et la simplicité forment une image qui témoigne d’un passé encore sensible dans ses particularités historiques, géographiques, culturelles et ethniques. Donc, la ville de Salvador de Bahia est comme une scène où la femme noire a réussi à s’imposer, derrière l’image de carte postale, comme une femme qui travaille, mais aussi une femme qui séduit, à laquelle plusieurs compositeurs et musiciens brésiliens ont consacré des vers passionnés et de douces mélodies.
La simple mention du nom de Bahia nous renvoie à des signes particuliers, dont les rues tortueuses du Pelourinho et les plages de sable blanc du littoral atlantique. Ces images, cependant, n’auraient pas le même impact sans la Bahianaise, personnage obligatoire du paysage urbain. Ces femmes de tous âges, généralement belles et souriantes, cuisinent dans la rue des mets délicieux selon des recettes traditionnelles apprises de leurs aïeules africaines.
Quand on consulte des sources iconographiques ou que l’on recherche des informations sur le passé de ces femmes, on est frappé de la ressemblance entre la Bahianaise actuelle et celles d’autrefois, non seulement par leur costume traditionnel, mais aussi par leurs activités professionnelles. Selon le témoignage de Vilhena, un professeur de Grec qui vécut à Bahia au XVIIIe siècle, évoquant la tenue vestimentaire des femmes de l’époque, les mulâtresses et les esclaves noires portaient, les jours de fête, de grandes jupes froncées en satin et des tuniques de broderies anglaises de grande valeur.
Un autre témoignage précieux est celui de Tollenare, qui a séjourné au Brésil au début du XIXe siècle ; il décrit un jour de fête dans le quartier de Vitória, à Bahia, où se promènent des femmes noires habillées de riches tuniques et parées de larges jupons, ayant autour de la tête un turban enroulé de façon élégante et parmi ces femmes, certaines avaient le col et les bras chargés de bijoux en or.
Le chercheur Nina Rodrigues, au XXe siècle, en parlant des us et coutumes des esclaves de Bahia, souligne que les femmes noires avaient adopté et conservé des vêtements d’origine africaine ; selon lui, les ouvrières portaient des jupes froncées et coloriées, des hauts fins et décolletés, et sur le torse, un tissu dit » pano da Costa » (tissu de la Côte), semblable à un long châle quadrangulaire posé en diagonale sur l’épaule et accroché sur le bras, à droite. Quant aux femmes noires les plus riches, elles portaient de remarquables bracelets et un volumineux trousseau d’ornements attaché à la ceinture. Et c’est encore lui qui renseigne : » Cet habit, porté surtout par les femmes noires de Bahia, leur a valu le qualificatif de ‘Bahianaise’ dans le reste du pays, donnant l’expression populaire : une femme habillée ‘à la bahianaise’, ou une ‘Bahianaise’ « .
Ces descriptions confirment l’origine du costume traditionnel, permettant aussi d’observer qu’il n’a pas subi beaucoup de changements au fil des années, vu la façon dont s’habillent les Bahianaises de nos jours. Dans sa simplicité, il est original et beau. Et une princesse brésilienne, Dona Isabel, n’a pas hésité à se présenter à un bal à la Cour de Londres, le 27 février 1865, costumée en » noire bahianaise « , comme elle l’écrit elle-même à son père, l’Empereur Pedro II.
Quant aux activités développées par ces travailleuses dans la ville, Katia de Queirós Mattoso révèle que, vers le XIXe siècle, la plupart des femmes blanches restaient à la maison et réalisaient des travaux manuels. Pour renforcer le budget familial, elles préparaient des mets, vendus dans les rues par des esclaves et par des femmes affranchies, noires ou mulâtresses.
L’étude réalisée par Tania Gandon dans le quartier d’Itapuã, ancien village de pêcheurs, à Salvador de Bahia, ne fait que confirmer les exploits de ces femmes commerçantes. Cette historienne a recueilli des témoignages basés sur la mémoire orale des habitants d’Itapuã, récits qui ont apporté des nouvelles données sur le passé de l’ancien village, permettant une vision globale de son histoire. Ils lui ont permis, en particulier, d’établir les itinéraires des célèbres ganhadeiras, qui venaient vendre dans les rues de Bahia le poisson pêché par les hommes, montrant les difficultés de ce travail.
La présence actuelle et les activités des femmes, dans les rues de Salvador, se situent donc bien dans la tradition des activités commerciales des esclaves, des escravas de ganho ou ganhadeiras, ainsi appelées car elles gagnaient de l’argent pour leurs maîtres en vendant des marchandises diverses, surtout de la viande et du poisson grillé. Elles ont constitué pendant longtemps un pilier de l’économie alimentaire locale. Certaines sont parvenues à racheter leur liberté et même à garantir une réussite économique notable.
Ces travailleuses urbaines, d’après Pierre Verger, ont développé au Brésil une activité qui leur était déjà familière en Afrique. A partir du XVIIIème siècle, les esclaves amenés à Bahia étaient surtout originaires du Bénin et de la Côte des Esclaves ; ce fait a contribué à faire de Bahia une ville ayant des caractéristiques différentes d’autres villes brésiliennes car, dans certaines ethnies africaines comme les nagô-yorubá, les femmes pouvaient circuler librement et participer aux marchés des villes voisines. Verger assure qu’elles » vendent dans les marchés et dans les rues, des aliments cuits de la même manière que ceux qu’on trouve en Afrique, tels les acarajés « .
Les Bahianaises commercialisent aujourd’hui leurs mets en s’installant sur des points de vente, emplacements traditionnellement hérités d’un membre de leur famille. Cependant, en 1975, la municipalité a pris quelques mesures concernant ces ouvrières afin, selon ses allégations, de mieux préserver les biens culturels et de garantir des produits de qualité pour le consommateur. Depuis 1978, la tâche de cadastrer et de veiller sur les activités des Bahianaises a été attribuée à la Fédération des Cultes afro-brésiliens, responsable aussi des nouveaux emplacements. En 1982, le pouvoir public a institué le 25 novembre, dans le calendrier des éphémérides, comme le jour de » la fête des Bahianaises » visant à » stimuler le tourisme local « . Depuis, tous les 25 novembre, les Bahianaises défilent en tenue de fête dans les rues du centre historique de Salvador, assistent à une messe à l’église (Nossa Senhora do Rosário dos Pretos) et participent à un petit déjeuner offert par la mairie ; après les cérémonies, elles assistent à des spectacles animés par des artistes locaux. Traditionnellement, cependant, les Bahianaises participent spontanément à toutes les festivités de la ville. Elles font partie des cortèges des fêtes populaires, comme celui en hommage au Seigneur de la Bonne Fin (Senhor do Bomfim), transportant des pots remplis d’eau parfumée et de fleurs, ou celui de la fête de Iemanjá, la déesse de la mer. A partir de 1982, le pouvoir public s’est clairement approprié l’image de la Bahianaise : celle qui était déjà considérée comme le symbole de la ville de Bahia est également devenue le symbole des organismes de tourisme rattachés à l’Etat.
Si les Bahianaises de Salvador, d’après les cadastres de la mairie, étaient environ cinq cents dans les années 70, aujourd’hui, selon la présidente de l’ABA (Association des Bahianaises de l’Acarajé), il existe approximativement quatre mille Bahianaises travaillant à Salvador. Donc, être » Bahianaise » est avant tout une profession.
Le travail de ces femmes garantit leur subsistance et celle de leurs familles. Et il n’est pas facile de se lever à l’aube pour préparer les gâteaux et les pâtes nécessaires à la confection des beignets et de leur garniture. Elles sont parfois obligées de traverser la ville, dans de mauvaises conditions de transport, pour arriver à leur lieu de travail en transportant les ustensiles nécessaires à la vente de ses produits. Et bien sûr, elles sont aussi exposées toute la journée aux intempéries naturelles. La Bahianaise travaille installée derrière son plateau, assise sur un petit tabouret, près d’un réchaud alimenté au charbon qu’elle utilise pour frire des acarajés, sorte de beignets à la pâte de haricots. Leur plateau n’est pas seulement un outil de travail, c’est aussi un lieu magique. Il est rectangulaire, généralement très propre et bien décoré d’une nappe blanche, souvent brodée, sur laquelle sont exposés les produits à vendre. En plus de l’acarajé et de l’abará, dont la pâte est préparée à la maison mais qui sont frits ou cuits sur place, selon la demande des clients (l’abará est cuit à la vapeur, enveloppé dans un morceau de feuille de banane), il offre une variété de mets sucrés et salés, tels que les cocadas, blanche et noire, sorte de pâte de fruit à la noix de coco râpée et au sucre de canne ; le gâteau de maïs, le gâteau d’étudiants, beignet de tapioca saupoudré de sucre et de cannelle. On y trouve aussi la confiture de tamarin et de petits poissons (les guaricemas) frits dans l’huile de palme.
Les gourmandises du plateau de la Bahianaise, comme la femme elle-même, n’ont pas manqué d’inspirer de nombreuses chansons.
De la fin du XIXe siècle, jusqu’aux années 80, quelques cinq cents chansons se sont inspirées des traditions et des personnages de Bahia. La première chanson enregistrée, qui mentionne un plat de la cuisine typique bahianaise, date du début du XXe siècle et s’appelle O caruru, d’auteur anonyme. Le caruru est un des plats typiques de Bahia, dont les principaux ingrédients sont les gombos, l’huile de palme et les crevettes. Quoiqu’elle soit la première chanson enregistrée, on sait qu’une chanson nommée Muqueca sinhá avait été chantée au Théâtre de Variétés de Rio de Janeiro, en 1889. La moqueca est une des plus fameuses spécialités afro-bahianaises : sa préparation consiste à cuire le poisson (ou des fruits de mer), dans une sauce épicée à laquelle on ajoute du lait de coco, de l’huile de palme et du piment. Les compositeurs de formation érudite ont, eux aussi, rendu hommage au filles de Bahia : Carlos Gomes écrivit As baianas (Les Bahianaises), Villa Lobos composa Na Bahia tem
(À Bahia, il y a
) et Francisco Mignone composa une pièce pour chorale mixte, intitulée » Baianinha » (Petite Bahianaise).
No tabuleiro da baiana
(Sur le plateau de la Bahianaise
) d’Ary Barroso, enregistrée en 1936, reste cependant l’une des chansons les plus connues. Les vers rappellent les noms des gourmandises bahianaises et le personnage masculin de la chanson finit par demander le cur de la fille qui porte ce plateau. L’année suivante, c’est encore Ary Barroso qui immortalise le quartier de la » Baixa do sapateiro » : c’est le titre d’une chanson qui raconte l’amour malheureux d’un garçon pour une Bahianaise : » A la Baixa do sapateiro j’ai rencontré un jour la Bahianaise la plus charmante de Bahia/ j’ai demandé un baiser/ elle a refusé/ un sourire/ et elle s’est enfuit
« . En 1939, le Bahianais Dorival Caymmi compose « O que é que a baiana tem ? » titre en forme de question, visant à découvrir les qualités de la femme de Bahia, à laquelle les vers répondent : » Elle a des boucles d’oreille et des bracelets en or, une tunique en dentelles, un jupon bien froncé, des sandales décorées et une grâce infinie
et, bien sûr, elle sait danser la samba et remuer les hanches comme personne. »
Caymmi a enregistré cette chanson en duo avec Carmen Miranda, chanteuse d’origine portugaise qui, devant le succès, a adopté le costume de Bahianaise dans ses représentations. Ce costume est devenu une sorte de symbole de l’artiste devenue célèbre à Hollywood. Durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les gouvernements brésilien et nord-américain menèrent leur » politique du bon voisinage « , Bahia devint une sorte de » miroir du Brésil » renforçant ainsi les mythes et les valeurs idéologiques que l’on souhaitait projeter. Le costume de Bahianaise de Carmen Miranda devint ainsi une image du Brésil aux Etats Unis, inspirant la mode dans les vitrines de la 5ème avenue. En 1941, deux compositeurs brésiliens (N. Teixeira et C. Alencar) ont consacré à l’actrice la samba » Une Bahianaise à Hollywood « , où on peut reconnaître des personnages célèbres du cinéma dans un texte amusant et irrévérent, » Quand elle est arrivée à Hollywood/ Avec son plateau de Bahianaise/Tout le monde a voulu goûter les mets brésiliens/ Greta Garbo a aimé l’abará / Clark Gable a repris du vatapá/ Et Popeye gourmand comme tout / A jeté son épinard pour manger le caruru… »
Dorival Caymmi est aussi l’auteur de la chanson A preta do Acarajé (La Noire de l’acarajé) enregistrée en 1944. Caymmi explique qu’il écoutait, dans son enfance, l’appel d’une vendeuse d’acarajé qui passait dans sa rue en criant un chant nagô : » Ô acarajé ecó olalai ó
« . Il a introduit ce chant dans sa chanson tel qu’il l’avait entendu, autrefois, les mots aussi bien que la musique : » Dix heures du soir, dans la rue déserte, le cri de la vendeuse ressemble à une plainte/ Tout le monde aime l’acarajé, tout le monde aime l’abará, mais ce qu’on sait pas/ c’est qu’il est dur de le faire
« .
Les années 40-50 sont particulièrement riches en chansons qui rendent hommage aux Bahianaises. Je me contenterai de rappeler quelques succès encore très à la mode, qui ont été repris dans les années 60-70 : Lá vem a baiana, de Dorival Caymmi, reprise par João Gilberto et Olhos verdes, de Vicente Paiva, enregistré par Gal Costa dans les années 80. La chanson du carnaval de 1962, Colar de ouro (Collier d’or), de J. Simões et R. Mendonça, fut un succès dans tout le Brésil : » Jupe en dentelle, collier d’or / toi, mulâtresse bahianaise / tu es mon trésor
« . Les photographies du carnaval de cette année-là montrent les jeunes filles de la » bonne société » costumées en Bahianaises.
Ces représentations de la Bahianaise font presque toutes référence d’une part aux saveurs et aux odorats, à la gourmandise, et d’autre part à la séduction et à l’agilité de la danseuse de samba, qui sait remuer son corps, se déhancher et attirer tous les hommes. Pour le compositeur, Geraldo Pereira, » la vrai Bahianaise est celle qui rentre dans le samba, qui bouge, remue, faisant un nud de ses hanches «
La représentation de la Bahianaise est donc double : elle séduit par son corps mais aussi par ses talismans et ses potions magiques (les mets), elle est femme et sorcière.
Ce parcours de la Bahianaise renvoie à celui de l’Histoire et de la société brésilienne, depuis l’esclavage jusqu’à l’époque actuelle. La vendeuse d’acarajé y est à la fois une simple travailleuse urbaine, une commerçante prospère et une gardienne des traditions culturelles. Elle se révèle aussi une muse pour bien des compositeurs, une sculpture imaginaire faite de rêves cachés devenus rimes.
Maria Lenilda CARNEIRO S. DAVID enseigne à l’Université de Paris X Nanterre.
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